29 mai 2020
Durant plus de 8 jours, le système qui permet d’isoler automatiquement la piscine de combustible nucléaire de la centrale de Chooz (Ardennes) en cas de fuite ne fonctionnait qu’en partie. À cause d’une erreur de l’exploitant. Une erreur détectée tardivement, 8 jours plus tard et après que du combustible ait été manipulé. Et qui démontre une mauvaise surveillance de l’installation nucléaire.
L.B.
Déclaration d’un événement significatif de niveau 1 relatif à la détection tardive de l’indisponibilité partielle du système d’isolement de la piscine de stockage du combustible
Publié le 29/05/2020
Le 17 mai 2020, les équipes de la centrale réalisent une activité standard de décontamination dans le compartiment de transfert du combustible, situé entre le bâtiment réacteur et le bâtiment combustible, dans la partie nucléaire de l’unité de production n°1, en arrêt dans le cadre de sa visite décennale.
Cette opération nécessite l’ouverture d’une vanne afin de vidanger les effluents générés durant l’activité. Or, trois vannes, dont celle-ci, venaient d’être automatisées dans le cadre de modifications programmées durant la visite décennale, et les requalifications de ces matériels n’avaient pas encore été réalisées.
De ce fait, lors de la tentative de manœuvre de cette vanne depuis la salle de commande, un court-circuit s’est produit sur le départ électrique alimentant les trois vannes récemment automatisées. Ce départ électrique alimente également l’une des deux voies électriques du système de sécurité permettant d’isoler automatiquement la piscine de stockage du combustible en cas de fuite d’eau. L’alarme étant inhibée dans l’état actuel de l’installation, les équipes de la centrale n’ont pas détecté ce court-circuit et la vanne a été manœuvrée manuellement durant l’activité.
Lors de la reprise des opérations de modifications des robinets le 25 mai 2020, les équipes de la centrale constatent l’absence de tension sur les vannes et donc l’indisponibilité d’une des deux voies du système d’isolement de la piscine. Dès la détection de cet événement, le courant est immédiatement rétabli, permettant de retrouver l’entière disponibilité du circuit.
Cet événement n’a pas eu de conséquence pour la sûreté de l’installation, la seconde voie électrique du système de sécurité était quant à elle pleinement disponible.
Le système a néanmoins été partiellement indisponible durant plus de 8 jours, délai pendant lequel une manutention d’un assemblage combustible a été réalisée pendant 1h15. Or, les Spécifications techniques d’exploitation [1], demandent dans cette situation d’arrêter les manutentions combustible sous 1h.
La direction de la centrale de Chooz a déclaré cet événement à l’Autorité de Sûreté Nucléaire le 27 mai 2020 comme significatif pour la sûreté au niveau 1 (anomalie) de l’échelle INES qui en compte 7.
Détection tardive de l’indisponibilité partielle du système d’isolement automatique de la vidange de la piscine d’entreposage des assemblages de combustible du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Chooz
Publié le 05/06/2020
Centrale nucléaire de Chooz B - Réacteurs de 1450 MWe - EDF
Le 27 mai 2020, l’exploitant de la centrale nucléaire de Chooz a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté relatif à la détection tardive de l’indisponibilité partielle du système d’isolement automatique de la vidange de la piscine d’entreposage des assemblages de combustible du réacteur 1, actuellement à l’arrêt dans le cadre de sa deuxième visite décennale.
La piscine d’entreposage des assemblages de combustible reçoit l’ensemble des assemblages de combustible du cœur du réacteur pendant les arrêts pour rechargement et sert à l’entreposage des assemblages usés dans l’attente de leur envoi vers un centre de traitement. Le refroidissement de la piscine est nécessaire pour évacuer la puissance résiduelle dégagée par les assemblages de combustible présents.
Le 17 mai, dans le cadre des activités de maintenance prévues, la manœuvre inappropriée d’une vanne a fait disjoncter son alimentation électrique, laquelle alimente également d’autres vannes situées sur l’une des deux voies du système d’isolement automatique de la vidange de la piscine.
L’alarme associée à l’indisponibilité du système d’isolement automatique de la vidange de la piscine d’entreposage des assemblages de combustible ayant été volontairement inhibée dans le cadre des travaux en cours, l’indisponibilité d’une voie n’a été détectée qu’au bout de huit jours, à l’occasion d’actes de maintenance sur les vannes concernées. Or, une manutention d’un assemblage de combustible a été réalisée durant cette période, ce qui n’était pas permis par les règles générales d’exploitation du réacteur.
La seconde voie du dispositif d’isolement automatique de la vidange de la piscine d’entreposage des assemblages de combustible est toujours restée disponible.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les personnes et l’environnement. Toutefois, il a affecté la fonction de sûreté liée au refroidissement de la piscine d’entreposage des assemblages de combustible. Au regard de l’indisponibilité partielle de l’équipement concerné et du non-respect des règles générales d’exploitation du réacteur, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
Dès la détection de l’écart, l’alimentation électrique de la voie concernée du système d’isolement automatique de la vidange de la piscine d’entreposage des assemblages de combustible a été rétablie.
[1] Recueil des modes opératoires à respecter pour la conduite des installations