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Sortir du nucléaire n°22



Juillet 2003

Risque sismique

EDF tente d’enterrer un rapport accablant

EDF refuse de financer des travaux estimés à deux milliards d’euros !

Risque nucléaire

Le Réseau “ Sortir du nucléaire ” s’est procuré des documents internes à EDF, courriers électroniques et dossiers techniques confidentiels. Ils font apparaître un scandale de très grande ampleur concernant la sécurité nucléaire. La sismologie ayant progressé ces dernières années, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) d’engager une révision de la Règle fondamentale de sûreté (RFS) qui régit l’aléa sismique pour les installations nucléaires. Au cours de réunions techniques communes, en particulier le 24 octobre 2002, l’IRSN a fait part à EDF de ses conclusions, très impressionnantes : de nombreuses centrales nucléaires sont gravement hors-norme par rapport au risque sismique. Des travaux de très grande ampleur - évalués par EDF à près de 2 milliards d’euros ! (*) - sont nécessaire. Sont plus particulièrement concernées les centrales nucléaires de Dampierre, St-Laurent, Belleville, St-Alban, Golfech, Blayais, Chinon, Civaux et, surtout, Bugey et Fessenheim.

Des travaux nécessaires sur ces deux dernières semblent même impossibles à mettre en oeuvre !

Or, au lieu de prendre les mesures nécessaires, à commencer par l’arrêt des réacteurs les plus dangereux, EDF a mis en place une stratégie de lobbying, en particulier auprès du directeur de l’ASN, André-Claude Lacoste, pour tenter de faire enterrer les conclusions de l’IRSN.

Les extraits de documents internes d’EDF sont saisissants :

- « Il faut mobiliser stratégiquement au-dessus des experts pour lever la contrainte. »

- « Une communication de haut niveau vers la DGSNR est requise. » (**)

- « Il faut trouver une échappatoire à cette menace. »

- « Des menaces très importantes apparaissent notamment sur les réacteurs de Bugey et de Fessenheim. »

- « Il a été décidé de défendre auprès de la DGNSR, hors du débat technique, une position ferme d’industriel. »

Il convient de noter que la menace évoquée par EDF n’est pas le risque sismique mais bien celui de devoir financer les travaux nécessaires ! Le choix de la rentabilité au détriment de la sécurité est clairement exprimé. La recherche d’experts complaisants et les pressions politiques sur l’ASN sont clairement évoquées. Il s’agit d’un scandale de très grande ampleur.

Suite à la mise à jour par le Réseau « Sortir du nucléaire » de ces informations explosives, le directeur de l’ASN, André-Claude Lacoste, a été contraint d’annoncer la publication d’un document dans lequel il donne en partie raison... à EDF et non aux travaux des scientifiques de l’IRSN ! Nous allons étudier de très près ce document.

Mais, d’ores et déjà, le Réseau « Sortir du nucléaire « exige :

- la liberté d’expression pour les scientifiques de l’IRSN, actuellement contraints au silence.

- la fermeture conservatoire immédiate des centrales de Bugey et de Fessenheim,

- des explications immédiates de la part de l’ASN, d’EDF et du gouvernement

- la mise en place de deux commissions d’enquête : une commission parlementaire et une commission composée d’experts indépendants.
A lire absolument

Un rapport accablant sur les dangers du site nucléaire de Cadarache placé sur la principale faille active de Provence

Deux régions françaises, La Provence et le Gard-Ardèche, ont le privilège d’avoir en commun le soleil, un sous-sol instable et une forte concentration d’installations nucléaires. Pour mieux comprendre, lisez absolument le rapport accablant « Cadarache et risque sismique » écrit par Jacques Muller (Géologue, Docteur ès Sciences, Directeur de Recherche honoraire du CNRS) et de Denise Nury (Géologue, Docteur ès Sciences, Maître de Conférences). Ce rapport très bien documenté et très intéressant de 51 pages est à commander au Réseau Sortir du Nucléaire 9, rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04 contre un chèque de 21 euros (port compris).


En bref

Le Japon marche bien sans nucléaire !

A la grande surprise des japonais, Tokyo et ses alentours, une des capitales qui consomment le plus d’électricité au monde, peut très bien se passer de toute son électricité d’origine nucléaire. La société TEPCO a fermé toutes ses 17 centrales nucléaires en raison de défauts dans les réacteurs et suite à des révélations qui ont fait scandale concernant des résultats de controles falsifiés. TEPCO a déclaré qu’ils ne remettraient pas les centrales en route sans obtenir l’accord des habitants du voisinage. Jusqu’à présent, les « Préfectures » de Fukushima et de Niigata ont maintenu leur refus au redémarrage dans centrales qui se trouvent sur leur territoire. L’arrêt de ces 17 centrales n’a entraîné aucune coupure de courant nulle part sur les 40 000 km2 du territoire approvisionné par TEPCO. La fourniture d’électricité étant assurée grâce à une capacité de production suffisante d’autres sociétés productrices d’énergie.

Source : Nuclear Information Center Japon (CNIC) - E-mail : cnic-jp@po.iijnet.or.jp - Web : www.cnic.or.jp
Stéphane Lhomme
(*) 1900 millions d’euros (hors indisponibilité d’exploitation).

(**) DGSNR : Direction générale de la sûreté nucléaire et de la radioprotection. (Echelon national de l’ASN).

Le Réseau “ Sortir du nucléaire ” s’est procuré des documents internes à EDF, courriers électroniques et dossiers techniques confidentiels. Ils font apparaître un scandale de très grande ampleur concernant la sécurité nucléaire. La sismologie ayant progressé ces dernières années, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) d’engager une révision de la Règle fondamentale de sûreté (RFS) qui régit l’aléa sismique pour les installations nucléaires. Au cours de réunions techniques communes, en particulier le 24 octobre 2002, l’IRSN a fait part à EDF de ses conclusions, très impressionnantes : de nombreuses centrales nucléaires sont gravement hors-norme par rapport au risque sismique. Des travaux de très grande ampleur - évalués par EDF à près de 2 milliards d’euros ! (*) - sont nécessaire. Sont plus particulièrement concernées les centrales nucléaires de Dampierre, St-Laurent, Belleville, St-Alban, Golfech, Blayais, Chinon, Civaux et, surtout, Bugey et Fessenheim.

Des travaux nécessaires sur ces deux dernières semblent même impossibles à mettre en oeuvre !

Or, au lieu de prendre les mesures nécessaires, à commencer par l’arrêt des réacteurs les plus dangereux, EDF a mis en place une stratégie de lobbying, en particulier auprès du directeur de l’ASN, André-Claude Lacoste, pour tenter de faire enterrer les conclusions de l’IRSN.

Les extraits de documents internes d’EDF sont saisissants :

- « Il faut mobiliser stratégiquement au-dessus des experts pour lever la contrainte. »

- « Une communication de haut niveau vers la DGSNR est requise. » (**)

- « Il faut trouver une échappatoire à cette menace. »

- « Des menaces très importantes apparaissent notamment sur les réacteurs de Bugey et de Fessenheim. »

- « Il a été décidé de défendre auprès de la DGNSR, hors du débat technique, une position ferme d’industriel. »

Il convient de noter que la menace évoquée par EDF n’est pas le risque sismique mais bien celui de devoir financer les travaux nécessaires ! Le choix de la rentabilité au détriment de la sécurité est clairement exprimé. La recherche d’experts complaisants et les pressions politiques sur l’ASN sont clairement évoquées. Il s’agit d’un scandale de très grande ampleur.

Suite à la mise à jour par le Réseau « Sortir du nucléaire » de ces informations explosives, le directeur de l’ASN, André-Claude Lacoste, a été contraint d’annoncer la publication d’un document dans lequel il donne en partie raison... à EDF et non aux travaux des scientifiques de l’IRSN ! Nous allons étudier de très près ce document.

Mais, d’ores et déjà, le Réseau « Sortir du nucléaire « exige :

- la liberté d’expression pour les scientifiques de l’IRSN, actuellement contraints au silence.

- la fermeture conservatoire immédiate des centrales de Bugey et de Fessenheim,

- des explications immédiates de la part de l’ASN, d’EDF et du gouvernement

- la mise en place de deux commissions d’enquête : une commission parlementaire et une commission composée d’experts indépendants.
A lire absolument

Un rapport accablant sur les dangers du site nucléaire de Cadarache placé sur la principale faille active de Provence

Deux régions françaises, La Provence et le Gard-Ardèche, ont le privilège d’avoir en commun le soleil, un sous-sol instable et une forte concentration d’installations nucléaires. Pour mieux comprendre, lisez absolument le rapport accablant « Cadarache et risque sismique » écrit par Jacques Muller (Géologue, Docteur ès Sciences, Directeur de Recherche honoraire du CNRS) et de Denise Nury (Géologue, Docteur ès Sciences, Maître de Conférences). Ce rapport très bien documenté et très intéressant de 51 pages est à commander au Réseau Sortir du Nucléaire 9, rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04 contre un chèque de 21 euros (port compris).


En bref

Le Japon marche bien sans nucléaire !

A la grande surprise des japonais, Tokyo et ses alentours, une des capitales qui consomment le plus d’électricité au monde, peut très bien se passer de toute son électricité d’origine nucléaire. La société TEPCO a fermé toutes ses 17 centrales nucléaires en raison de défauts dans les réacteurs et suite à des révélations qui ont fait scandale concernant des résultats de controles falsifiés. TEPCO a déclaré qu’ils ne remettraient pas les centrales en route sans obtenir l’accord des habitants du voisinage. Jusqu’à présent, les « Préfectures » de Fukushima et de Niigata ont maintenu leur refus au redémarrage dans centrales qui se trouvent sur leur territoire. L’arrêt de ces 17 centrales n’a entraîné aucune coupure de courant nulle part sur les 40 000 km2 du territoire approvisionné par TEPCO. La fourniture d’électricité étant assurée grâce à une capacité de production suffisante d’autres sociétés productrices d’énergie.

Source : Nuclear Information Center Japon (CNIC) - E-mail : cnic-jp@po.iijnet.or.jp - Web : www.cnic.or.jp
Stéphane Lhomme
(*) 1900 millions d’euros (hors indisponibilité d’exploitation).

(**) DGSNR : Direction générale de la sûreté nucléaire et de la radioprotection. (Echelon national de l’ASN).



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