Georges Charpak, Prix Nobel, lanceur dalerte, touché par la grâce dans une conversion tardive ?
Sappuyant sur une déclaration de Hajima Maeda, président de lAssociation des exploitants de centrales nucléaires (WANO), publiée dans Nucleonics Weeks doctobre 2003, et laccident davril 2005 dans lusine de retraitement de Sellafield en Angleterre, lauteur veut montrer que lindustrie électronucléaire ne peut pas se développer dans les conditions dinsécurité actuelles.
Un mal terrible menace de lintérieur les établissements des opérateurs nucléaires a déclaré le président Hajima Maeda.
une négligence dans le maintien dune culture de sécurité en raison de pressions considérables exercées pour réduire les coûts, comme suite à la déréglementation du marché de lénergie. En avril 2005 à Sellafield, 80 m3 dacide nitrique contenant 20 tonnes duranium et 200 kg de plutonium se sont écoulés dun tuyau sans être détectés pendant plusieurs mois. Lincident est passé inaperçu dans la presse. Huit accidents graves se sont produits en Europe, ces dernières années, auxquels il faut ajouter des falsifications des données de sûreté au Japon et à Sellafield (Grande-Bretagne).
Bien quils considèrent lélectricité nucléaire comme indispensable pour satisfaire les besoins futurs de pays en voie de développement comme la Chine et lInde, les auteurs mettent en garde les décideurs sur la nécessité de mieux maîtriser la sécurité des installations et lusage possible des matières nucléaires par les pays ou groupes terroristes. Il sen suit un manuel de 568 pages extrêmement documenté (453 références et sites internet) sur létat actuel de lindustrie électronucléaire et sur les armes qui lui sont associées.
Nucléaire : la CGT alerte sur la sécurité des centrales
La CGT s’est inquiétée d’une multiplication des incidents dans les centrales nucléaires de Nogent-sur-Seine (Aube), Belleville (Cher) et Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher), dénonçant une "dérive financière" d’EDF, nuisible à la sûreté des installations.
"Il y a une dérive financière qui remet en cause la sûreté. Si on poursuit dans cette logique on risque d’arriver à un incident nucléaire", a affirmé Pascal Painault, secrétaire CGT du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, au cours d’une conférence de presse.
Rappelant que trois incidents s’étaient produits en moins de six mois à Nogent-sur-Seine, M. Painault a mis en cause la politique d’EDF, où "toutes les organisations du travail et les moyens affectés ne visent qu’à la réduction des coûts de maintenance et d’exploitation".
"Avant, un arrêt de tranche pour maintenance durait de 35 à 40 jours, aujourd’hui il faut tout relancer en moins de 25 jours", a-t-il fait valoir, affirmant que ces délais restreints provoquaient "une fois sur deux" un nouvel arrêt de la centrale "dans les quinze jours suivants".
Source : AFP (22 févr. 2006)
Jean Pierre Morichaud
Georges Charpak, Richard L. Garwin, Venance Journé, De Tchernobyl en Tchernobyls, Editions Odile Jacob, 2005 - 568 pages - 25,90 euros.
Tous les 3 mois, retrouvez 36 pages (en couleur) de brèves, interviews, articles, BD, alternatives concrètes, actions originales, luttes antinucléaires à l’étranger, décryptages, etc.