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Sortir du nucléaire n°80



Hiver 2019

Actions et vie des groupes

Ça bouge dans le Réseau ! Quelques moments forts sur le terrain

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°80 - Hiver 2019

 Luttes et actions


Encore un trimestre bien rempli pour les militants antinucléaires. La compilation présentée ici ne prétend pas être exhaustive mais dresse un aperçu des mobilisations ayant pris place pendant le dernier trimestre de l’année 2018. Pour alimenter cette rubrique, merci d’envoyer vos comptes-rendus et photos d’actions à cette adresse : julien.baldassarra@sortirdunucleaire.fr.



Marches climat : à Paris, les militants antinucléaires affûtent leurs arguments

© SDN Berry-Giennois-Puisay

C’est un des grands défis de l’année qui s’annonce : investir les Marches climat et y être audible. Les militant.e.s présent.e.s dans le cortège parisien du 13 novembre ont livré une belle démonstration. Interpellé par des pro-nucléaires ou par des citoyens qui, se mobilisant contre le réchauffement climatique et les énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre, ne comprenaient pas le sens d’une présence antinucléaire, le groupe est parvenu à répondre : non, l’énergie nucléaire n’est ni propre, ni décarbonée. Et oui, avec des économies d’énergies et les énergies renouvelables, la France a le potentiel de ne plus devoir choisir entre le charbon et l’atome. Mais l’entêtement du lobby et de ses relais politiques dans la fuite en avant nucléaire bloque les opportunités économiques et politiques vers une transition énergétique véritablement écologique.

© SDN 49

Munis de tracts, d’infographies et d’autocollants, les participants de la marche parisienne ont déployé arguments et banderoles pour expliquer pourquoi le nucléaire est une fausse solution au changement climatique. Sur le stand de la place de la République, aux côtés des militant.e.s de Sortir du nucléaire Paris et de celles et ceux de Sortir du nucléaire Maine-et-Loire, les idées ont fusé et les autocollants se sont distribués comme des petits pains. La complémentarité avec le stand voisin d’Enercoop a bien fonctionné. Très vite, une foule s’est regroupée autour du drapeau jaune “Nucléaire ? Non merci !“ qui flottait au-dessus du barnum : pour s’informer, pour interroger et pour échanger. À force d’arguments et de pédagogie, la parole antinucléaire est parvenue à gagner sa place dans les Marches climat, avec un message clair et lisible : “ni charbon, ni nucléaire !“.

Et pour pénétrer encore plus les Marches climat et augmenter la visibilité de notre message, n’hésitez pas à commander gratuitement les autocollants, l’infographie ou le nouveau tract sur le thème “nucléaire et climat“, à cette adresse : http://www.sortirdunucleaire.org/nucleaire-climat

En Ardèche, une journée pour soutenir les opposants à Bure

Depuis le saut sécuritaire opéré par les autorités pour paralyser l’opposition au projet Cigéo à Bure, des initiatives de soutien fleurissent un peu partout en France. Pour répondre aux perquisitions, au dossier d’instruction pour association de malfaiteurs, aux procès iniques et aux contrôles judiciaires, quoi de mieux que des parenthèses festives ? Si le gouvernement veut plomber le mouvement d’opposition à l’enfouissement en l’enfermant dans une réalité menaçante et répressive, ces temps de convivialité sont des bouffées d’oxygène pour les mis.es en examen et pour leurs soutiens.

Ce samedi 13 octobre aux Vans, l’ambiance est joyeuse. La journée est organisée par BZL (Bure zone libre). Après une projection de médias autonomes sur la lutte à Bure, Marie Béduneau donne sa conférence gesticulée “Auto-stop Bure“ (voir p. 34). La journée s’achève par des jeux pour les petits, et des concerts pour les grands.

À Blois, SDN41 réalise une action exemplaire

© SDN 41

À l’occasion des Rendez-vous de l’Histoire, épisode culturel incontournable pour beaucoup d’habitants de la région Centre-Val de Loire, les militants de Sortir du nucléaire 41 ont choisi de frapper fort. Les 10, 12 et 14 octobre, le groupe a mené des actions de sensibilisation dans l’espace public à trois endroits stratégiques. Des happenings, des scénographies, des conférences ? On ne sait plus très bien : les trois à la fois. Le petit groupe a en effet proposé des séquences inédites pour informer les gens sur les risques et les coûts du nucléaire. Mais cette fois-ci, les happenings ont sensibilisé le public sur une multitude de sujets, si bien qu’avec une scénette de quelques minutes, les militants sont parvenus à brosser un panorama quasi exhaustif des dangers du nucléaire français. L’EPR de Flamanville et sa cuve fragilisée, les transports radioactifs, le projet Cigéo à Bure, celui de piscine de combustibles usés MOX à Belleville-sur-Loire, l’état réel des 58 réacteurs français... Mais alors comment ont-ils fait ? En mélangeant les outils, les tonalités et les méthodes, le groupe a réussi à captiver une partie du public. La mise en scène d’abord : les combinaisons, les déplacements, les chorégraphies, tout cela attire l’œil et captive le public. Le discours ensuite, cisaillé, factuel et précis, débité dans un mégaphone puissant. À l’aide de grandes photos ou de larges dessins, le groupe a ainsi raconté une histoire au public. Le choix des lieux était lui aussi primordial : dans l’espace public, mais devant des lieux stratégiques où des citoyens faisaient la queue pour rentrer. Cette configuration offre un avantage : le public ne peut pas “s’échapper“ : il écoute et regarde l’action en attendant de rentrer et finalement, il y prête une oreille attentive. Cette combinaison des méthodes est une innovation exemplaire : combinées au tractage, les scénographies et les discours démultiplient l’efficacité et la visibilité du message.

Au Tricastin, la dénonciation de concertations bidons sur les 900 MW

© Julien Baldassarra

Le gouvernement et la CNDP ont récemment lancé des “concertations à l’occasion du quatrième réexamen périodique des réacteurs de 900 MW du parc nucléaire français“. Co-organisées par les exploitants et les acteurs industriels de la filière (EDF, Framatome et Orano) en partenariat avec les agences de contrôle (Autorité de Sureté Nucléaire, Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), ces consultations ressemblent à un simulacre de démocratie.

D’abord, on interroge les citoyens non pas sur la prolongation des réacteurs, qui elle est actée en amont bien à l’abri du contrôle populaire, mais sur les modalités des travaux à conduire, en terme de sûreté. Ensuite, les débats sont noyautés par les acteurs de la filière qui ont intérêt à pousser le prolongement des réacteurs. Enfin, les membres des CLI ou des ONG n’ont pas l’opportunité de s’exprimer à la tribune.

C’est pour dénoncer cette mascarade qu’un petit groupe de militants de Stop Nucléaire 26-07 et du Réseau “Sortir du nucléaire“ a tenu à être présent au premier round de la Commission Locale d’Information des Grands Équipements Énergétiques du Tricastin, à Portes-lès-Valence, le vendredi 30 novembre. Munis de tracts sur les dangers de la plateforme nucléaire, de banderoles, de panneaux et la bouche recouverte de ruban adhésif pour dénoncer la parole confisquée, les militants ont finalement choisi de ne pas pénétrer dans la réunion publique : avec une salle quasiment vide, la très faible affluence a suffi à démontrer la réticence des citoyens à participer à cette mise en scène sans intérêt.

En 2019, le Réseau “Sortir du nucléaire“ va mettre en place une campagne pour contrer la prolongation du parc de réacteurs français et empêcher tout nouveau projet de relance de la filière. Alors restez à l’écoute !

© Julien Baldassarra

Marches climat : à Paris, les militants antinucléaires affûtent leurs arguments

© SDN Berry-Giennois-Puisay

C’est un des grands défis de l’année qui s’annonce : investir les Marches climat et y être audible. Les militant.e.s présent.e.s dans le cortège parisien du 13 novembre ont livré une belle démonstration. Interpellé par des pro-nucléaires ou par des citoyens qui, se mobilisant contre le réchauffement climatique et les énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre, ne comprenaient pas le sens d’une présence antinucléaire, le groupe est parvenu à répondre : non, l’énergie nucléaire n’est ni propre, ni décarbonée. Et oui, avec des économies d’énergies et les énergies renouvelables, la France a le potentiel de ne plus devoir choisir entre le charbon et l’atome. Mais l’entêtement du lobby et de ses relais politiques dans la fuite en avant nucléaire bloque les opportunités économiques et politiques vers une transition énergétique véritablement écologique.

© SDN 49

Munis de tracts, d’infographies et d’autocollants, les participants de la marche parisienne ont déployé arguments et banderoles pour expliquer pourquoi le nucléaire est une fausse solution au changement climatique. Sur le stand de la place de la République, aux côtés des militant.e.s de Sortir du nucléaire Paris et de celles et ceux de Sortir du nucléaire Maine-et-Loire, les idées ont fusé et les autocollants se sont distribués comme des petits pains. La complémentarité avec le stand voisin d’Enercoop a bien fonctionné. Très vite, une foule s’est regroupée autour du drapeau jaune “Nucléaire ? Non merci !“ qui flottait au-dessus du barnum : pour s’informer, pour interroger et pour échanger. À force d’arguments et de pédagogie, la parole antinucléaire est parvenue à gagner sa place dans les Marches climat, avec un message clair et lisible : “ni charbon, ni nucléaire !“.

Et pour pénétrer encore plus les Marches climat et augmenter la visibilité de notre message, n’hésitez pas à commander gratuitement les autocollants, l’infographie ou le nouveau tract sur le thème “nucléaire et climat“, à cette adresse : http://www.sortirdunucleaire.org/nucleaire-climat

En Ardèche, une journée pour soutenir les opposants à Bure

Depuis le saut sécuritaire opéré par les autorités pour paralyser l’opposition au projet Cigéo à Bure, des initiatives de soutien fleurissent un peu partout en France. Pour répondre aux perquisitions, au dossier d’instruction pour association de malfaiteurs, aux procès iniques et aux contrôles judiciaires, quoi de mieux que des parenthèses festives ? Si le gouvernement veut plomber le mouvement d’opposition à l’enfouissement en l’enfermant dans une réalité menaçante et répressive, ces temps de convivialité sont des bouffées d’oxygène pour les mis.es en examen et pour leurs soutiens.

Ce samedi 13 octobre aux Vans, l’ambiance est joyeuse. La journée est organisée par BZL (Bure zone libre). Après une projection de médias autonomes sur la lutte à Bure, Marie Béduneau donne sa conférence gesticulée “Auto-stop Bure“ (voir p. 34). La journée s’achève par des jeux pour les petits, et des concerts pour les grands.

À Blois, SDN41 réalise une action exemplaire

© SDN 41

À l’occasion des Rendez-vous de l’Histoire, épisode culturel incontournable pour beaucoup d’habitants de la région Centre-Val de Loire, les militants de Sortir du nucléaire 41 ont choisi de frapper fort. Les 10, 12 et 14 octobre, le groupe a mené des actions de sensibilisation dans l’espace public à trois endroits stratégiques. Des happenings, des scénographies, des conférences ? On ne sait plus très bien : les trois à la fois. Le petit groupe a en effet proposé des séquences inédites pour informer les gens sur les risques et les coûts du nucléaire. Mais cette fois-ci, les happenings ont sensibilisé le public sur une multitude de sujets, si bien qu’avec une scénette de quelques minutes, les militants sont parvenus à brosser un panorama quasi exhaustif des dangers du nucléaire français. L’EPR de Flamanville et sa cuve fragilisée, les transports radioactifs, le projet Cigéo à Bure, celui de piscine de combustibles usés MOX à Belleville-sur-Loire, l’état réel des 58 réacteurs français... Mais alors comment ont-ils fait ? En mélangeant les outils, les tonalités et les méthodes, le groupe a réussi à captiver une partie du public. La mise en scène d’abord : les combinaisons, les déplacements, les chorégraphies, tout cela attire l’œil et captive le public. Le discours ensuite, cisaillé, factuel et précis, débité dans un mégaphone puissant. À l’aide de grandes photos ou de larges dessins, le groupe a ainsi raconté une histoire au public. Le choix des lieux était lui aussi primordial : dans l’espace public, mais devant des lieux stratégiques où des citoyens faisaient la queue pour rentrer. Cette configuration offre un avantage : le public ne peut pas “s’échapper“ : il écoute et regarde l’action en attendant de rentrer et finalement, il y prête une oreille attentive. Cette combinaison des méthodes est une innovation exemplaire : combinées au tractage, les scénographies et les discours démultiplient l’efficacité et la visibilité du message.

Au Tricastin, la dénonciation de concertations bidons sur les 900 MW

© Julien Baldassarra

Le gouvernement et la CNDP ont récemment lancé des “concertations à l’occasion du quatrième réexamen périodique des réacteurs de 900 MW du parc nucléaire français“. Co-organisées par les exploitants et les acteurs industriels de la filière (EDF, Framatome et Orano) en partenariat avec les agences de contrôle (Autorité de Sureté Nucléaire, Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), ces consultations ressemblent à un simulacre de démocratie.

D’abord, on interroge les citoyens non pas sur la prolongation des réacteurs, qui elle est actée en amont bien à l’abri du contrôle populaire, mais sur les modalités des travaux à conduire, en terme de sûreté. Ensuite, les débats sont noyautés par les acteurs de la filière qui ont intérêt à pousser le prolongement des réacteurs. Enfin, les membres des CLI ou des ONG n’ont pas l’opportunité de s’exprimer à la tribune.

C’est pour dénoncer cette mascarade qu’un petit groupe de militants de Stop Nucléaire 26-07 et du Réseau “Sortir du nucléaire“ a tenu à être présent au premier round de la Commission Locale d’Information des Grands Équipements Énergétiques du Tricastin, à Portes-lès-Valence, le vendredi 30 novembre. Munis de tracts sur les dangers de la plateforme nucléaire, de banderoles, de panneaux et la bouche recouverte de ruban adhésif pour dénoncer la parole confisquée, les militants ont finalement choisi de ne pas pénétrer dans la réunion publique : avec une salle quasiment vide, la très faible affluence a suffi à démontrer la réticence des citoyens à participer à cette mise en scène sans intérêt.

En 2019, le Réseau “Sortir du nucléaire“ va mettre en place une campagne pour contrer la prolongation du parc de réacteurs français et empêcher tout nouveau projet de relance de la filière. Alors restez à l’écoute !

© Julien Baldassarra


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