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Sortir du nucléaire n°32



Septembre 2006

Confidentiel

Au coeur du Kazakhstan irradié

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°32 - Septembre 2006

 Nucléaire et santé  Pollution radioactive
Article publié le : 1er septembre 2006


Près de Semipalatinsk, l’URSS fit exploser 468 bombes atomiques de 1949 à 1989. Pourtant le site reste ouvert et... habité.



“Là, là ! Vous voyez le panneau stop ? C’est la limite du polygone, le début de la zone interdite. Vous ne voyez pas ?” A l’horizon, il n’y a que la steppe du nord du Kazakhstan, immense étendue d’herbe jaune saupoudrée de neige. Mais Bolatbek, professeur de dessin du village de Sarjal, insiste, et on finit par distinguer, tombé dans la neige, un pieu nu, sans la moindre inscription. C’est la seule délimitation visible pour indiquer le polygone nucléaire où, de 1949 à 1989, l’Union soviétique fit exploser un total de 468 bombes atomiques, 125 en surface et 343 sous terre elle fit par ailleurs 130 essais, dont 91 atmosphériques, en Nouvelle-Zemble, une île au nord de la Russie. “Et encore, ces pieux sont récents, explique Bolatbek. Selon nos informations, les autorités kazakhes voudraient maintenant stocker ici des déchets nucléaires. C’est pour cela qu’ils s’apprêteraient enfin à fermer la zone.”

“Personne ne nous chasse d’ici”

A Astana, la capitale du Kazakhstan, qui a hérité du polygone après l’éclatement de l’URSS, la ministre de l’Environnement, Aitkul Samakova, nous avait pourtant assuré : “Bien sûr, le polygone est délimité. Sur le polygone même, le niveau de radiation excède de 1,5 à 3 fois les normes. Mais tout autour le niveau de radiation est normal et la zone est bien sécurisée. On ne laisse pas le bétail pénétrer sur le polygone.” Sur place, non seulement le périmètre irradié, une étendue de 18 540 km2, n’est pas fermé, mais les habitants des villages voisins y envoient paître leurs troupeaux de chevaux, vaches et moutons. Plusieurs familles habitent depuis des années sur le polygone même, exposées à une radioactivité dont elles ignorent tout. “Il arrive qu’un mouton ne naisse pas normal, avec une patte ou le derrière en moins. Mais on le jette tout de suite”, explique Goulnar, 36 ans, qui habite depuis 1996 une ferme installée dans le polygone. “Le sovkhoze [ancienne ferme d’Etat de l’époque soviétique] avait construit ces bâtiments dans les années 70, précise-t-elle. Jusqu’à présent, personne ne nous chasse d’ici.” A quelques centaines de mètres de la ferme, un “lac atomique”, immense cratère entre deux monticules de terre, a été creusé par une des explosions nucléaires. Habituée à ce décor, comme elle est habituée à vivre sans eau ni électricité, Goulnar assure que sa famille se plaît ici. Avant d’avouer quand même que tout n’y est pas tout à fait normal : “La soeur de mon mari est née paralysée, glisse-t-elle. A 13 ans maintenant, elle ne peut toujours pas bouger alors que sa mère était normale...”

Au village de Sarjal, 2 000 habitants, l’un des plus proches, à une dizaine de kilomètres du polygone, les habitants ne comptent plus les enfants nés anormaux, rachitiques, ou paralysés. “De toute façon, au village, il n’y a plus personne de sain, tranche Altynkhankyzy Aïar, la médecin en chef du village. J’ai l’impression que c’est de pire en pire. Les enfants souffrent d’anémie. Les adultes ont toutes les maladies possibles, hypertension, goitre, cancers, problèmes respiratoires, maladies cardio-vasculaires, maladies du rein.”

Le plus terrifiant, confie-t-elle, effondrée dans une petite salle nue de son dispensaire, ce sont pourtant ces “maladies mentales” que les radiations, semble-t-il, induisent aussi. “Depuis 1971, il y a eu plus de 200 suicides dans notre village, j’en ai fait le décompte moi-même, raconte-t-elle, sans pouvoir s’expliquer cette épidémie. Souvent ce sont des jeunes de 17 ou 18 ans, des écoliers qui n’étaient pas spécialement malades et qu’on retrouve pendus.” Bolatbek, le professeur de dessin, opine en silence. Son propre fils s’est pendu, en 1994, à l’âge de 15 ans.

Face à la détresse des habitants de Sarjal, la réaction des autorités a été de fermer, en 1995, le petit hôpital de 25 lits que les Soviétiques avaient légué au village. Dans celui-ci, il n’y a même plus de pharmacie. Pour acheter des médicaments, les habitants doivent faire 150 kilomètres de route, gelée la plupart du temps, jusqu’à Semipalatinsk. Les malades qui doivent être hospitalisés paient eux-mêmes leur essence pour qu’un taxi-ambulance les emmène en ville. “De temps en temps, une délégation ou une ONG vient nous voir, nous interroge et note nos problèmes, comme vous êtes en train de le faire, soupire le maire de Sarjal, Jakhan Daridaev, l’air très las. Puis ils disent qu’ils vont en référer à leurs supérieurs et on n’entend plus parler d’eux.”

A Semipalatinsk, la capitale régionale, à une centaine de kilomètres du polygone, un Institut scientifique de médecine des radiations et d’écologie est censé suivre les populations contaminées. “400 000 personnes ont reçu des doses de radioactivité lors des explosions de 1949 à 1989, explique Boris Goussev, directeur adjoint de l’institut. Parmi elles, 170 000 sont encore en vie. Mais le plus gros problème que nous ayons aujourd’hui, ce sont les descendants de ces irradiés, au nombre de 200 000 et âgés de zéro à 40 ans.”

Quelles sont leurs maladies ? Combien y a-t-il de naissances d’enfants mal formés ? Quels soins sont apportés à ces populations ?

Le Dr Goussev, déjà médecin en chef de cet institut à l’époque où il relevait directement du KGB, a prévenu d’avance qu’il n’accordera pas plus de “vingt minutes”. Il s’énerve devant ces rafales de questions. “J’ai là tous les chiffres, toutes les informations nécessaires, dit-il, brandissant un grand cahier relié et le claquant fermement. Mais je ne vous en dirai rien. Les journalistes ne servent à rien de bon. Ceux qui doivent savoir ce qui se passe ici savent. Je ne vous dirai rien de plus.”

Le spectacle des “champignons”

Prétextant du manque de temps, le Dr Goussev nous expulse de son bureau, et entame une conversation avec une visiteuse, venue de Russie où elle habite maintenant pour se faire tamponner un avis d’invalidité à la suite des doses qu’elle a reçues lorsqu’elle vivait près du polygone. Le docteur la rassure, à sa façon : “De toute façon, les radiations c’est moins nocif que, par exemple, le sauna finlandais. Si, si, je vous assure, le sauna finlandais est très dangereux pour la santé... Et la tâche que vous avez là sur le visage, n’est en aucun cas liée aux radiations. En aucun cas”, répète-t-il, péremptoire, après un examen d’une seconde, sur le pas de sa porte.

Au rez-de-chaussée de l’institut, quelques chambres accueillent des irradiés du polygone pour des cures de quelques jours. Kalieva et ses compagnes de chambre, trois grands-mères d’une bonne soixantaine d’années, racontent comment, dans leur jeunesse, elles observaient “les champignons” des explosions, dans le ciel de la steppe où elles vivaient alors. “Ensuite, avec les explosions souterraines, on sentait la terre trembler. Les lustres dansaient.” A demi allongée sur son lit d’hôpital, Kalieva montre son coude, surmonté d’une grosse bosse noire, et ses doigts qui, dit-elle, la “brûlent” : “J’ai sans cesse l’impression de mettre mes doigts glacés sur une plaque brûlante. J’ai été licenciée de mon travail et je n’arrive plus à cultiver mon jardin. Mes deux enfants sont morts.” Sur ce, une infirmière, qui vient de découvrir notre présence, s’écrie : “Mais qui vous a permis d’entrer ici !!!? ... Sortez d’ici, on n’entre pas sans autorisation !.” “Et où peut-on obtenir une autorisation ?” “Sortez d’ici !”

A Sarjal, on voit parfois passer les experts de l’institut de Semipalatinsk, disent les habitants. “Ils font des mesures. Ils nous disent que tout est normal. Mais ils ne nous montrent jamais les résultats”, racontent à l’unisson la médecin en chef et la professeure de physique de l’école communale, qui elles-mêmes n’ont jamais pu tenir en main un dosimètre, ni voir les résultats des “mesures”.

Des tonnes de métaux radioactifs récupérés

Maintenus dans l’ignorance, les habitants multiplient les risques, allant et venant sur le polygone d’où ils ont même rapporté ces dernières années des tonnes de vieux métaux et de câbles, débris des installations à l’abandon. L’essentiel de ces matériaux, sans doute hautement radioactifs, a été vendu à la Chine, qui achète en masse les vieux métaux russes. Le reste sert au village, pour clôturer les cours par exemple. “Pendant deux ans, je me suis battu pour essayer de convaincre les habitants qu’il était trop dangereux de rapporter ce métal du polygone, raconte Bolatbek. Puis j’ai vu mon voisin de droite s’installer une barrière en provenance du polygone, mon voisin de gauche s’installer une barrière du polygone. J’ai fini par m’y résoudre : quitte à avoir les radiations, autant avoir aussi l’argent. Je suis allé moi-même aussi ramasser le vieux métal du polygone...”

Lorraine MILLOT

Reportage

Semipalatinsk (Kazakhstan) envoyée spéciale

Paru dans Libération - 4/02/2006

“Là, là ! Vous voyez le panneau stop ? C’est la limite du polygone, le début de la zone interdite. Vous ne voyez pas ?” A l’horizon, il n’y a que la steppe du nord du Kazakhstan, immense étendue d’herbe jaune saupoudrée de neige. Mais Bolatbek, professeur de dessin du village de Sarjal, insiste, et on finit par distinguer, tombé dans la neige, un pieu nu, sans la moindre inscription. C’est la seule délimitation visible pour indiquer le polygone nucléaire où, de 1949 à 1989, l’Union soviétique fit exploser un total de 468 bombes atomiques, 125 en surface et 343 sous terre elle fit par ailleurs 130 essais, dont 91 atmosphériques, en Nouvelle-Zemble, une île au nord de la Russie. “Et encore, ces pieux sont récents, explique Bolatbek. Selon nos informations, les autorités kazakhes voudraient maintenant stocker ici des déchets nucléaires. C’est pour cela qu’ils s’apprêteraient enfin à fermer la zone.”

“Personne ne nous chasse d’ici”

A Astana, la capitale du Kazakhstan, qui a hérité du polygone après l’éclatement de l’URSS, la ministre de l’Environnement, Aitkul Samakova, nous avait pourtant assuré : “Bien sûr, le polygone est délimité. Sur le polygone même, le niveau de radiation excède de 1,5 à 3 fois les normes. Mais tout autour le niveau de radiation est normal et la zone est bien sécurisée. On ne laisse pas le bétail pénétrer sur le polygone.” Sur place, non seulement le périmètre irradié, une étendue de 18 540 km2, n’est pas fermé, mais les habitants des villages voisins y envoient paître leurs troupeaux de chevaux, vaches et moutons. Plusieurs familles habitent depuis des années sur le polygone même, exposées à une radioactivité dont elles ignorent tout. “Il arrive qu’un mouton ne naisse pas normal, avec une patte ou le derrière en moins. Mais on le jette tout de suite”, explique Goulnar, 36 ans, qui habite depuis 1996 une ferme installée dans le polygone. “Le sovkhoze [ancienne ferme d’Etat de l’époque soviétique] avait construit ces bâtiments dans les années 70, précise-t-elle. Jusqu’à présent, personne ne nous chasse d’ici.” A quelques centaines de mètres de la ferme, un “lac atomique”, immense cratère entre deux monticules de terre, a été creusé par une des explosions nucléaires. Habituée à ce décor, comme elle est habituée à vivre sans eau ni électricité, Goulnar assure que sa famille se plaît ici. Avant d’avouer quand même que tout n’y est pas tout à fait normal : “La soeur de mon mari est née paralysée, glisse-t-elle. A 13 ans maintenant, elle ne peut toujours pas bouger alors que sa mère était normale...”

Au village de Sarjal, 2 000 habitants, l’un des plus proches, à une dizaine de kilomètres du polygone, les habitants ne comptent plus les enfants nés anormaux, rachitiques, ou paralysés. “De toute façon, au village, il n’y a plus personne de sain, tranche Altynkhankyzy Aïar, la médecin en chef du village. J’ai l’impression que c’est de pire en pire. Les enfants souffrent d’anémie. Les adultes ont toutes les maladies possibles, hypertension, goitre, cancers, problèmes respiratoires, maladies cardio-vasculaires, maladies du rein.”

Le plus terrifiant, confie-t-elle, effondrée dans une petite salle nue de son dispensaire, ce sont pourtant ces “maladies mentales” que les radiations, semble-t-il, induisent aussi. “Depuis 1971, il y a eu plus de 200 suicides dans notre village, j’en ai fait le décompte moi-même, raconte-t-elle, sans pouvoir s’expliquer cette épidémie. Souvent ce sont des jeunes de 17 ou 18 ans, des écoliers qui n’étaient pas spécialement malades et qu’on retrouve pendus.” Bolatbek, le professeur de dessin, opine en silence. Son propre fils s’est pendu, en 1994, à l’âge de 15 ans.

Face à la détresse des habitants de Sarjal, la réaction des autorités a été de fermer, en 1995, le petit hôpital de 25 lits que les Soviétiques avaient légué au village. Dans celui-ci, il n’y a même plus de pharmacie. Pour acheter des médicaments, les habitants doivent faire 150 kilomètres de route, gelée la plupart du temps, jusqu’à Semipalatinsk. Les malades qui doivent être hospitalisés paient eux-mêmes leur essence pour qu’un taxi-ambulance les emmène en ville. “De temps en temps, une délégation ou une ONG vient nous voir, nous interroge et note nos problèmes, comme vous êtes en train de le faire, soupire le maire de Sarjal, Jakhan Daridaev, l’air très las. Puis ils disent qu’ils vont en référer à leurs supérieurs et on n’entend plus parler d’eux.”

A Semipalatinsk, la capitale régionale, à une centaine de kilomètres du polygone, un Institut scientifique de médecine des radiations et d’écologie est censé suivre les populations contaminées. “400 000 personnes ont reçu des doses de radioactivité lors des explosions de 1949 à 1989, explique Boris Goussev, directeur adjoint de l’institut. Parmi elles, 170 000 sont encore en vie. Mais le plus gros problème que nous ayons aujourd’hui, ce sont les descendants de ces irradiés, au nombre de 200 000 et âgés de zéro à 40 ans.”

Quelles sont leurs maladies ? Combien y a-t-il de naissances d’enfants mal formés ? Quels soins sont apportés à ces populations ?

Le Dr Goussev, déjà médecin en chef de cet institut à l’époque où il relevait directement du KGB, a prévenu d’avance qu’il n’accordera pas plus de “vingt minutes”. Il s’énerve devant ces rafales de questions. “J’ai là tous les chiffres, toutes les informations nécessaires, dit-il, brandissant un grand cahier relié et le claquant fermement. Mais je ne vous en dirai rien. Les journalistes ne servent à rien de bon. Ceux qui doivent savoir ce qui se passe ici savent. Je ne vous dirai rien de plus.”

Le spectacle des “champignons”

Prétextant du manque de temps, le Dr Goussev nous expulse de son bureau, et entame une conversation avec une visiteuse, venue de Russie où elle habite maintenant pour se faire tamponner un avis d’invalidité à la suite des doses qu’elle a reçues lorsqu’elle vivait près du polygone. Le docteur la rassure, à sa façon : “De toute façon, les radiations c’est moins nocif que, par exemple, le sauna finlandais. Si, si, je vous assure, le sauna finlandais est très dangereux pour la santé... Et la tâche que vous avez là sur le visage, n’est en aucun cas liée aux radiations. En aucun cas”, répète-t-il, péremptoire, après un examen d’une seconde, sur le pas de sa porte.

Au rez-de-chaussée de l’institut, quelques chambres accueillent des irradiés du polygone pour des cures de quelques jours. Kalieva et ses compagnes de chambre, trois grands-mères d’une bonne soixantaine d’années, racontent comment, dans leur jeunesse, elles observaient “les champignons” des explosions, dans le ciel de la steppe où elles vivaient alors. “Ensuite, avec les explosions souterraines, on sentait la terre trembler. Les lustres dansaient.” A demi allongée sur son lit d’hôpital, Kalieva montre son coude, surmonté d’une grosse bosse noire, et ses doigts qui, dit-elle, la “brûlent” : “J’ai sans cesse l’impression de mettre mes doigts glacés sur une plaque brûlante. J’ai été licenciée de mon travail et je n’arrive plus à cultiver mon jardin. Mes deux enfants sont morts.” Sur ce, une infirmière, qui vient de découvrir notre présence, s’écrie : “Mais qui vous a permis d’entrer ici !!!? ... Sortez d’ici, on n’entre pas sans autorisation !.” “Et où peut-on obtenir une autorisation ?” “Sortez d’ici !”

A Sarjal, on voit parfois passer les experts de l’institut de Semipalatinsk, disent les habitants. “Ils font des mesures. Ils nous disent que tout est normal. Mais ils ne nous montrent jamais les résultats”, racontent à l’unisson la médecin en chef et la professeure de physique de l’école communale, qui elles-mêmes n’ont jamais pu tenir en main un dosimètre, ni voir les résultats des “mesures”.

Des tonnes de métaux radioactifs récupérés

Maintenus dans l’ignorance, les habitants multiplient les risques, allant et venant sur le polygone d’où ils ont même rapporté ces dernières années des tonnes de vieux métaux et de câbles, débris des installations à l’abandon. L’essentiel de ces matériaux, sans doute hautement radioactifs, a été vendu à la Chine, qui achète en masse les vieux métaux russes. Le reste sert au village, pour clôturer les cours par exemple. “Pendant deux ans, je me suis battu pour essayer de convaincre les habitants qu’il était trop dangereux de rapporter ce métal du polygone, raconte Bolatbek. Puis j’ai vu mon voisin de droite s’installer une barrière en provenance du polygone, mon voisin de gauche s’installer une barrière du polygone. J’ai fini par m’y résoudre : quitte à avoir les radiations, autant avoir aussi l’argent. Je suis allé moi-même aussi ramasser le vieux métal du polygone...”

Lorraine MILLOT

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Semipalatinsk (Kazakhstan) envoyée spéciale

Paru dans Libération - 4/02/2006



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