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Sortir du nucléaire n°60



Février 2014

Livres et DVD

À lire, à voir, à offrir...

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°60 - Février 2014



Comme à chaque numéro, nous partageons avec vous nos impressions sur quelques-uns des livres et DVD que nous avons reçus ces derniers mois.



Le petit livre noir des grands projets inutiles

Aux quatre coins de la France, des voix s’élèvent et des gens se mobilisent contre des grands projets d’infrastructures. Tous ces projets relèvent des mêmes logiques : ils sont imposés aux populations, artificialisent les terres, font main-basse sur un territoire, sont souvent non viables économiquement et largement subventionnés, et nous dépossèdent de nos vies au nom du sacro-saint profit.

De Notre-Dame-des-Landes à la ZAD ("Zone à défendre") du Tronçais en passant par la lutte contre des projets d’autoroutes et de lignes THT (Très Haute Tension) jusqu’au mouvement NO-TAV (ligne ferroviaire Lyon-Turin), ce petit livre noir des grands projets inutiles dresse un panorama de tous ces projets imposés et des dynamiques qui se mettent actuellement en place pour s’y opposer. Ces dernières années ont vu se développer des luttes écologistes qui sortent des sentiers battus, loin des systèmes politiques traditionnels, syndicaux ou partisans. Bien que ces mouvements soient très divers et encore éparpillés, ils ont en commun des pratiques de lutte, un mode d’action directe, un fonctionnement qui tend à être horizontal et une volonté d’expérimenter et de créer des initiatives localement, en se réappropriant la vie et des bouts de territoires.

Les lieux de convergence de toutes ces luttes se multiplient : forum contre les grands projets inutiles, convergence de Lézan, contre-sommet en marge des grandes négociations internationales, camp action-climat, assemblées régionales, appel à créer des villages des alternatives. Ce livre, signé du nom de Camille afin de préserver l’anonymat des opposants et d’éviter une personnification des luttes, appelle à poursuivre cette convergence et à "se mobiliser pour joindre l’inutile à l’agréable". À lire et à mettre entre les mains de celles et ceux qui doutent encore que le changement viendra d’en bas.

Laura Hameaux

Lettre ouverte aux scientistes Alternatives démocratiques à une idéologie cléricale

Derrière les prétentions à résoudre tous les problèmes par la technique ; à considérer l’acquisition sans limite de connaissances comme une valeur supérieure à toutes les autres ; à disqualifier toute critique de certaines techniques, sujets ou institutions de recherche, ou chercheurs ; à assurer la perpétuation de certaines thèses et des communautés de chercheurs qui en vivent aux dépends de chercheurs dissidents moins dotés en moyens... il y a une idéologie, le scientisme.

Dans cet essai très accessible, clair et précis, Matthieu Calame montre comment le scientisme constitue un véritable cléricalisme, c’est-à-dire l’accaparement d’une valeur et d’une pratique (la science) par une classe de clercs, autrement dit un clergé. L’auteur expose méthodiquement les caractéristiques qui dénoncent le scientisme comme un cléricalisme, montrant à quel point ses racines intellectuelles et institutionnelles sont ancrées dans l’institution ecclésiastique chrétienne.

Clarifiant les différents sens du mot "science", il lève le voile de confusion savamment entretenu par les scientistes. Il démythifie la prétendue "indépendance de la recherche" et explique comment le politique oriente nécessairement celle-ci par ses choix éducatifs, de financement, etc.

Ce bref essai, de lecture facile, fournira des outils intellectuels précieux à toute personne susceptible de débattre avec des scientistes. Qui n’en a pas parmi ses proches, ses amis, ses collègues ?

Xavier Rabilloud

Le guide du petit éolien raccordé au réseau

Concevoir, réaliser, gérer Un livre surprenant de par la somme d’informations contenues, il vous sera d’une grande utilité si vous décidez de vous lancer dans un projet de petit éolien raccordé. L’inventaire des thèmes abordés est très complet, de l’historique des éoliennes à l’explication du fonctionnement des systèmes venteux, en passant par les différents types d’éoliennes, leurs performances respectives, etc.

Le choix du matériel (aérogénérateur, mât, etc.) est tout aussi bien documenté, avec notamment un tableau comparatif de différentes machines. Les démarches administratives ne sont pas oubliées. Un autre point fort de cet ouvrage est la mise en garde contre de nombreux pièges, ainsi que les erreurs à ne pas commettre. Des commerciaux peu scrupuleux qui bien souvent ne connaissent que très peu le sujet, aux aléas administratifs, tout est passé en revue. Comment choisir son installateur, les devis, assurances du maître d’ouvrage, etc., puis vient le temps de découvrir les étapes techniques de l’installation.

Quelques exemples de réalisations et une belle approche de l’auto-construction achèvent de faire de cet ouvrage un incontournable, pour tous ceux et celles qui veulent tenter l’aventure.

Jacky Berthomé

"Le cycliste de Tchernobyl", un livre controversé

Le roman de l’espagnol Javier Sebastià a reçu un bon accueil de la part de la critique y compris parmi certains écologistes. Pourtant il fait d’emblée polémique, singulièrement parmi celles et ceux à qui il rend hommage à la fin : Wladimir Tchertkoff (auteur de Le crime de Tchernobyl), Svetlana Alexievitch (auteure de La supplication), les médecins Youri et Galina Bandajevski... Dix-sept personnes sont citées comme si elles cautionnaient cet écrit, ce qui n’est pas le cas.

Le scénario de ce roman est rocambolesque et totalement imaginaire. Pour autant, il met en scène des personnages réels dont les noms ne sont pas modifiés. En particulier feu le professeur Vassili Nesterenko, créateur de l’Institut Belrad, qu’il présente comme une loque humaine, lâche, indécise et fuyante. Le contraire même de ce qu’il était.

Voici ce qu’écrivit le scientifique russe Alexeï Yablokov le 25 août 2008, jour de la mort de Vassili Nesterenko : "Physicien atomiste, docteur ès sciences techniques, membre correspondant de l’Académie nationale des sciences du Bélarus, constructeur en chef de la centrale atomique mobile Pamir et directeur général de l’Institut d’énergétique atomique du Bélarus (1971-1987), il a effectué, quelques heures après l’explosion, les mesures instrumentales de la radioactivité au-dessus du réacteur de Tchernobyl et s’est voué à la protection du peuple biélorusse contre le mal radioactif […] On ne peut qu’être étonné devant l’incroyable ténacité, l’énergie, le talent d’organisateur et l’inflexibilité de ce grand homme, qui a créé Belrad dans les conditions d’oppression et de persécution sans précédent de la part des autorités officielles, qui craignent la vérité sur les terribles conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. Aujourd’hui, nous pouvons dire que Vassili Nesterenko est à mettre au rang des grands humanistes de notre temps : Schweitzer, Gandhi, Sakharov. Les hommes comme Nesterenko nous montrent à tous comment il faut vivre."

À Tchernobyl comme à Fukushima, la réalité dépasse la fiction. Très peu d’auteurs et d’artistes produisent à partir de ces lieux. Il y a comme un indépassable de la situation.

Autant Svetlana Alexievitch avait donné une leçon de modernité en ouvrant un champ littéraire inédit avec La supplication, autant ici l’auteur, tétanisé par son sujet, pratique la pire des ignominie en littérature : salir la mémoire d’un homme. Vassili Nesterenko ne méritait pas ce coup d’épée dans la tombe.

Bruno Boussagol
Metteur en scène de "La diagonale de Tchernobyl" et
de "Nucléaire : l’impossible procès"

DVD - Golfech : enquête d’hostilité publique

Ce film, tourné en 1979, suit les opposants à la centrale de Golfech durant l’année 1979. Son principal intérêt est de retracer la lutte dans le détail. La population était fortement opposée au projet, élus compris (82,3 % d’opposants lors du référendum de 1975). Concernant l’enquête d’utilité publique, on voit les fourgons baptisés "mairie-annexe" et entourés de gendarmes mobiles armés. Plusieurs dossiers brûlent, ce qui donnera ensuite lieu à des procès. Les autorités tentent manifestement de passer en force, mais la mobilisation est importante, et bien visible dans le film. C’est un témoignage important d’une mobilisation bien menée et dont on peut aujourd’hui s’inspirer, contemporaine de la lutte de Plogoff en Bretagne et avec le même type d’action.

Comment expliquer que les deux tranches PWR furent tout de même construites à Golfech ? Une raison importante est que Plogoff fut arrêtée en 1981 par Mitterrand nouvellement élu pour des raisons politiques, alors que les engagements pris par les socialistes à Golfech, et qui amenèrent le CAN Golfech à appeler à voter pour Mitterrand, ne furent pas tenus. Une leçon à méditer.

Jean-Marc Luquet

Katanga

En 2015 une bombe nucléaire explose dans les airs à Cap Canaveral peu après le lancement d’une fusée. L’onde de choc de l’arme atomique pulvérise la fusée et dévaste une région entière. L’acte est terroriste mais pour identifier les commanditaires il faut remonter la filière de l’uranium jusqu’à la mine où fut extrait le précieux métal. Un jeune scientifique, reconverti en surfeur, se voit convoquer de force par les États-Unis car il serait le seul à pouvoir déterminer la provenance de l’uranium. De là nous partons dans une intrigue des plus poussées et des plus documentées autant sur l’histoire de la bombe que sur des aspects plus culturels de nombreux pays croisés, surtout en Afrique et au Katanga.

L’auteur, passionné de botanique, nous entraîne à sa suite dans une diversité de plantes et de milieux et réussit le pari du polar engagé doublé d’un roman d’aventure. L’intrigue nous porte du début jusqu’à la fin, les personnages sont attachants et les informations véridiques distillées intelligemment au fil des pages.

Il s’agit d’un quasi documentaire, d’un voyage technique et environnemental pour la défense des peuples, des cultures, des biotopes et pour la sortie du nucléaire.

Jocelyn Peyret

Après le 11 mars

Cinq personnages reliés les uns aux autres vaquent à leurs occupations entre diverses régions… Erell vit à Lyon et fréquente une revue écologiste qui ressemble à s’y méprendre à Silence. Elle y lit la chronique de Fukushima qui l’interroge sur le silence des grands médias et sur la solidarité, l’écologie… La méditation sur la catastrophe atomique (à laquelle fait référence le titre) rythme le récit, bientôt appuyée par le voyage de Shoko dans son pays, le Japon. Entre amitiés et aventures littéraires, l’écriture nous emporte dans une sorte de chronique quotidienne et sensible des "années Fukushima", à travers notamment les échanges épistolaires (électroniques) entre les personnages et des portraits finement ciselés. Un livre attachant, qui aborde des sujets bien plus variés que le seul thème du nucléaire.

Guillaume Gamblin
(en partenariat avec la revue Silence – www.silence.net)

Le petit livre noir des grands projets inutiles

Aux quatre coins de la France, des voix s’élèvent et des gens se mobilisent contre des grands projets d’infrastructures. Tous ces projets relèvent des mêmes logiques : ils sont imposés aux populations, artificialisent les terres, font main-basse sur un territoire, sont souvent non viables économiquement et largement subventionnés, et nous dépossèdent de nos vies au nom du sacro-saint profit.

De Notre-Dame-des-Landes à la ZAD ("Zone à défendre") du Tronçais en passant par la lutte contre des projets d’autoroutes et de lignes THT (Très Haute Tension) jusqu’au mouvement NO-TAV (ligne ferroviaire Lyon-Turin), ce petit livre noir des grands projets inutiles dresse un panorama de tous ces projets imposés et des dynamiques qui se mettent actuellement en place pour s’y opposer. Ces dernières années ont vu se développer des luttes écologistes qui sortent des sentiers battus, loin des systèmes politiques traditionnels, syndicaux ou partisans. Bien que ces mouvements soient très divers et encore éparpillés, ils ont en commun des pratiques de lutte, un mode d’action directe, un fonctionnement qui tend à être horizontal et une volonté d’expérimenter et de créer des initiatives localement, en se réappropriant la vie et des bouts de territoires.

Les lieux de convergence de toutes ces luttes se multiplient : forum contre les grands projets inutiles, convergence de Lézan, contre-sommet en marge des grandes négociations internationales, camp action-climat, assemblées régionales, appel à créer des villages des alternatives. Ce livre, signé du nom de Camille afin de préserver l’anonymat des opposants et d’éviter une personnification des luttes, appelle à poursuivre cette convergence et à "se mobiliser pour joindre l’inutile à l’agréable". À lire et à mettre entre les mains de celles et ceux qui doutent encore que le changement viendra d’en bas.

Laura Hameaux

Lettre ouverte aux scientistes Alternatives démocratiques à une idéologie cléricale

Derrière les prétentions à résoudre tous les problèmes par la technique ; à considérer l’acquisition sans limite de connaissances comme une valeur supérieure à toutes les autres ; à disqualifier toute critique de certaines techniques, sujets ou institutions de recherche, ou chercheurs ; à assurer la perpétuation de certaines thèses et des communautés de chercheurs qui en vivent aux dépends de chercheurs dissidents moins dotés en moyens... il y a une idéologie, le scientisme.

Dans cet essai très accessible, clair et précis, Matthieu Calame montre comment le scientisme constitue un véritable cléricalisme, c’est-à-dire l’accaparement d’une valeur et d’une pratique (la science) par une classe de clercs, autrement dit un clergé. L’auteur expose méthodiquement les caractéristiques qui dénoncent le scientisme comme un cléricalisme, montrant à quel point ses racines intellectuelles et institutionnelles sont ancrées dans l’institution ecclésiastique chrétienne.

Clarifiant les différents sens du mot "science", il lève le voile de confusion savamment entretenu par les scientistes. Il démythifie la prétendue "indépendance de la recherche" et explique comment le politique oriente nécessairement celle-ci par ses choix éducatifs, de financement, etc.

Ce bref essai, de lecture facile, fournira des outils intellectuels précieux à toute personne susceptible de débattre avec des scientistes. Qui n’en a pas parmi ses proches, ses amis, ses collègues ?

Xavier Rabilloud

Le guide du petit éolien raccordé au réseau

Concevoir, réaliser, gérer Un livre surprenant de par la somme d’informations contenues, il vous sera d’une grande utilité si vous décidez de vous lancer dans un projet de petit éolien raccordé. L’inventaire des thèmes abordés est très complet, de l’historique des éoliennes à l’explication du fonctionnement des systèmes venteux, en passant par les différents types d’éoliennes, leurs performances respectives, etc.

Le choix du matériel (aérogénérateur, mât, etc.) est tout aussi bien documenté, avec notamment un tableau comparatif de différentes machines. Les démarches administratives ne sont pas oubliées. Un autre point fort de cet ouvrage est la mise en garde contre de nombreux pièges, ainsi que les erreurs à ne pas commettre. Des commerciaux peu scrupuleux qui bien souvent ne connaissent que très peu le sujet, aux aléas administratifs, tout est passé en revue. Comment choisir son installateur, les devis, assurances du maître d’ouvrage, etc., puis vient le temps de découvrir les étapes techniques de l’installation.

Quelques exemples de réalisations et une belle approche de l’auto-construction achèvent de faire de cet ouvrage un incontournable, pour tous ceux et celles qui veulent tenter l’aventure.

Jacky Berthomé

"Le cycliste de Tchernobyl", un livre controversé

Le roman de l’espagnol Javier Sebastià a reçu un bon accueil de la part de la critique y compris parmi certains écologistes. Pourtant il fait d’emblée polémique, singulièrement parmi celles et ceux à qui il rend hommage à la fin : Wladimir Tchertkoff (auteur de Le crime de Tchernobyl), Svetlana Alexievitch (auteure de La supplication), les médecins Youri et Galina Bandajevski... Dix-sept personnes sont citées comme si elles cautionnaient cet écrit, ce qui n’est pas le cas.

Le scénario de ce roman est rocambolesque et totalement imaginaire. Pour autant, il met en scène des personnages réels dont les noms ne sont pas modifiés. En particulier feu le professeur Vassili Nesterenko, créateur de l’Institut Belrad, qu’il présente comme une loque humaine, lâche, indécise et fuyante. Le contraire même de ce qu’il était.

Voici ce qu’écrivit le scientifique russe Alexeï Yablokov le 25 août 2008, jour de la mort de Vassili Nesterenko : "Physicien atomiste, docteur ès sciences techniques, membre correspondant de l’Académie nationale des sciences du Bélarus, constructeur en chef de la centrale atomique mobile Pamir et directeur général de l’Institut d’énergétique atomique du Bélarus (1971-1987), il a effectué, quelques heures après l’explosion, les mesures instrumentales de la radioactivité au-dessus du réacteur de Tchernobyl et s’est voué à la protection du peuple biélorusse contre le mal radioactif […] On ne peut qu’être étonné devant l’incroyable ténacité, l’énergie, le talent d’organisateur et l’inflexibilité de ce grand homme, qui a créé Belrad dans les conditions d’oppression et de persécution sans précédent de la part des autorités officielles, qui craignent la vérité sur les terribles conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. Aujourd’hui, nous pouvons dire que Vassili Nesterenko est à mettre au rang des grands humanistes de notre temps : Schweitzer, Gandhi, Sakharov. Les hommes comme Nesterenko nous montrent à tous comment il faut vivre."

À Tchernobyl comme à Fukushima, la réalité dépasse la fiction. Très peu d’auteurs et d’artistes produisent à partir de ces lieux. Il y a comme un indépassable de la situation.

Autant Svetlana Alexievitch avait donné une leçon de modernité en ouvrant un champ littéraire inédit avec La supplication, autant ici l’auteur, tétanisé par son sujet, pratique la pire des ignominie en littérature : salir la mémoire d’un homme. Vassili Nesterenko ne méritait pas ce coup d’épée dans la tombe.

Bruno Boussagol
Metteur en scène de "La diagonale de Tchernobyl" et
de "Nucléaire : l’impossible procès"

DVD - Golfech : enquête d’hostilité publique

Ce film, tourné en 1979, suit les opposants à la centrale de Golfech durant l’année 1979. Son principal intérêt est de retracer la lutte dans le détail. La population était fortement opposée au projet, élus compris (82,3 % d’opposants lors du référendum de 1975). Concernant l’enquête d’utilité publique, on voit les fourgons baptisés "mairie-annexe" et entourés de gendarmes mobiles armés. Plusieurs dossiers brûlent, ce qui donnera ensuite lieu à des procès. Les autorités tentent manifestement de passer en force, mais la mobilisation est importante, et bien visible dans le film. C’est un témoignage important d’une mobilisation bien menée et dont on peut aujourd’hui s’inspirer, contemporaine de la lutte de Plogoff en Bretagne et avec le même type d’action.

Comment expliquer que les deux tranches PWR furent tout de même construites à Golfech ? Une raison importante est que Plogoff fut arrêtée en 1981 par Mitterrand nouvellement élu pour des raisons politiques, alors que les engagements pris par les socialistes à Golfech, et qui amenèrent le CAN Golfech à appeler à voter pour Mitterrand, ne furent pas tenus. Une leçon à méditer.

Jean-Marc Luquet

Katanga

En 2015 une bombe nucléaire explose dans les airs à Cap Canaveral peu après le lancement d’une fusée. L’onde de choc de l’arme atomique pulvérise la fusée et dévaste une région entière. L’acte est terroriste mais pour identifier les commanditaires il faut remonter la filière de l’uranium jusqu’à la mine où fut extrait le précieux métal. Un jeune scientifique, reconverti en surfeur, se voit convoquer de force par les États-Unis car il serait le seul à pouvoir déterminer la provenance de l’uranium. De là nous partons dans une intrigue des plus poussées et des plus documentées autant sur l’histoire de la bombe que sur des aspects plus culturels de nombreux pays croisés, surtout en Afrique et au Katanga.

L’auteur, passionné de botanique, nous entraîne à sa suite dans une diversité de plantes et de milieux et réussit le pari du polar engagé doublé d’un roman d’aventure. L’intrigue nous porte du début jusqu’à la fin, les personnages sont attachants et les informations véridiques distillées intelligemment au fil des pages.

Il s’agit d’un quasi documentaire, d’un voyage technique et environnemental pour la défense des peuples, des cultures, des biotopes et pour la sortie du nucléaire.

Jocelyn Peyret

Après le 11 mars

Cinq personnages reliés les uns aux autres vaquent à leurs occupations entre diverses régions… Erell vit à Lyon et fréquente une revue écologiste qui ressemble à s’y méprendre à Silence. Elle y lit la chronique de Fukushima qui l’interroge sur le silence des grands médias et sur la solidarité, l’écologie… La méditation sur la catastrophe atomique (à laquelle fait référence le titre) rythme le récit, bientôt appuyée par le voyage de Shoko dans son pays, le Japon. Entre amitiés et aventures littéraires, l’écriture nous emporte dans une sorte de chronique quotidienne et sensible des "années Fukushima", à travers notamment les échanges épistolaires (électroniques) entre les personnages et des portraits finement ciselés. Un livre attachant, qui aborde des sujets bien plus variés que le seul thème du nucléaire.

Guillaume Gamblin
(en partenariat avec la revue Silence – www.silence.net)



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