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Sortir du nucléaire n°55



Automne 2012

Actions et vie des groupes

ça bouge dans le Réseau ! Quelques moments forts sur le terrain

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°55 - Automne 2012

 Luttes et actions


Impossible de parler de tout, mais voici en bref quelques temps forts des derniers mois. Pour alimenter cette rubrique, merci d’écrire par e-mail à Laure Gamba, coordinatrice des groupes et actions.



Un été bien rempli à la Maison de Bure

En cette fin d’été à Bure, on assiste, comme chaque année, au va et vient des moissonneuses dans les champs et des bénévoles à la Maison de résistance à la poubelle nucléaire.

Vous avez été particulièrement nombreux à vous relayer à la Maison en ce mois d’août. Merci ! En conséquence : des chantiers qui avancent, plus de temps pour la mise en place d’actions et surtout une belle motivation collective qui nous a empli-e-s d’énergie pour la saison d’hiver qui arrive !

De notre côté nous n’avons pas chômé. Ainsi nous sommes allés prêter main forte aux opposants à la ligne THT Cotentin-Maine lors du week-end de résistance fin juin. Le projet de Bure a été présenté au Forum des Grands Projets Inutiles de Notre Dame des Landes. Les missionnaires du plateau de Bure sont également allé-e-s prendre la parole et parler de CIGEO lors de journées de réflexion et d’actions antinucléaires à Avignon, Hanovre, Moulins et Nantes, ainsi qu’en Mayenne. Par contre, faute d’invitation, nous avons dû nous inviter nous-mêmes à un dîner des élus, gracieusement invités par l’Andra pour se "remplir la panse" à la salle des fêtes de Bure. Début juin, nous faisions par ailleurs le déplacement pour soutenir nos amis alsaciens manifestant pour demander la réouverture du centre de stockage souterrain de déchets chimiques1 Stocamine, où s’est produit un incendie il y a 10 ans et qui n’a toujours pas été dépollué depuis.

La Maison a elle aussi reçu des invité-e-s, notamment Roland Desbordes, président de la CRIIRAD, venu donner une conférence sur les déchets nucléaires, suivie d’un stage de détection de la radioactivité.

Quant aux gendarmes, ils continuent à fréquenter assidûment la Rue de l’Église et à s’arrêter la nuit, pour éclairer la maison au projecteur et relever les plaques de nos visiteurs. Nous devons donc parfois aller jusqu’à les épouvanter tels des corbeaux, en leur courant après jusque dans la grand-rue du village..., ce qui les conforte dans l’idée qu’ils ont affaire à des malades.

Quant aux travaux à la Maison, ON N’ARRÊTE PAS. Le chantier de la salle d’accueil du public touche à sa fin ! Enfin ! Ne reste plus qu’à gérer la partie sanitaires et assainissement. La charpente et la toiture de la douche d’été du jardin ont été refaites et nous y avons posé des panneaux photovoltaïques récupérés récemment. Un autre gros chantier, de taille de pierre celui-ci, a permis d’agrémenter la façade d’une nouvelle fenêtre à meneaux. Enfin, une ossature bois a été posée dans le dortoir, ce qui permettra prochainement de terminer l’isolation et de vous recevoir aussi cet hiver !

La préparation du festival de Bonnet des 15 et 16 septembre nous a enfin pas mal occupé-e-s. Rétrospective de ce moment inoubliable dans le prochain numéro !

Vous le voyez, nous ne nous ennuyons pas et votre aide nous est précieuse. C’est pourquoi nous recherchons, dès cet automne, des personnes désireuses de s’installer à Bure et de rejoindre la résistance locale pour quelques mois. Au programme : gestion du quotidien de la Maison, suivi des travaux et participation à la préparation des mobilisations à venir puisque, on l’espère, en 2013 l’été sera chaud !

Bure Zone Libre

Maison de la résistance 2 rue de l’église 55290 Bure 09 54 10 57 11 - leherissonvengeur@gmail.com


THT Cotentin-Maine, nucléaire et démocratie ne font pas bon ménage

Dans l’Ouest, alors que le chantier se poursuit, on résiste toujours à l’implantation de la ligne THT qui doit relier l’EPR de Flamanville au réseau électrique.

Mais localement, les habitants et militants sont chaque jour confrontés un peu plus aux pressions de RTE. De lourdes condamnations viennent d’être prononcées à l’encontre de deux militants. Les tentatives d’intimidation subies par les habitants sont nombreuses. Jean-Claude Bossard, le maire démissionnaire du Chefresne (Manche), a été arrêté parce qu’il s’opposait aux travaux. Au camp de Montabot, la répression a été quasi militaire et les attaques de policiers suréquipés ont provoqué 25 blessés dont trois grièvement.

Nucléaire et démocratie ne feront décidément jamais bon ménage, et l’alternance politique ne se traduit par aucun changement en la matière. Le rouleau compresseur de l’État nucléaire est toujours à l’œuvre...

Pour plus d’infos, pour lire les comptes rendus des actions et procès, apporter votre soutien... :

pylones@riseup.net
https://www.stop-tht.org/
https://percysoustension.pagesperso-orange.fr/


SDN-Allier, il est né le bébé !

Le 23 juin dernier s’est tenue la première réunion de Sortir du nucléaire Allier. Celle-ci a permis d’acter la création du collectif, de définir son cadre en adoptant la Charte du Réseau et de décider d’actions à mettre en place. Gageons que ce nouveau collectif nous donnera l’occasion de faire à nouveau parler de lui dans cette revue.

Contact :
Stéphanie Ramillien,
ramillien.stouff@hotmail.fr


Une banderole antinucléaire sur la roche de Solutré

Le dimanche 24 juin, sur l’éperon de la roche de Solutré, des militants d’Agir pour l’environnement, du comité ATTAC-Mâcon, de la CAPEN, de l’AIAPEC et de la Vache Noire ont suspendu une banderole de 100 m2 demandant de "Sortir de l’ère nucléaire". Ils ont ensuite échangé sur les luttes et actions à venir autour d’un pique-nique. Le lieu de l’action n’avait rien d’un hasard : non loin de là, entre Lyon, Genève et Mâcon, les deux vieux réacteurs du Bugey exposent les populations à des risques insensés.


Beau succès pour le circuit à vélo autour de Fessenheim

Entre le 22 et le 24 juin, plusieurs dizaines de cyclistes ont relié Emmendingen à Ungersheim (Allemagne) en empruntant les fameux "sentiers solaires" mis en place par l’association Ecotrinova de Georg Löser. Ces deux sentiers, tracés entre l’Alsace et l’Allemagne, illustrent les possibilités d’un monde sans nucléaire. Leur principe : relier des bâtiments innovants en matière d’énergie et des installations à caractère écologique et les faire visiter au public.

Photos sur :

www.antiatomfreiburg.de/singapore
Contact : Stop Fessenheim
03 68 23 01 29 - stopfessenheim@yahoo.fr
www.stop-fessenheim.org

Pour en savoir plus sur les sentiers solaires :
 en français : www.espaces-transfrontaliers.org/ detail_projet.php ?idprojet=285
 en allemand : www.ecotrinova.de/
Visites sur rendez-vous.


Pique-nique antinucléaire à Herblay

Au lendemain de son pique-nique, le collectif "Confluence pour sortir du nucléaire" s’est félicité de l’intérêt suscité par son action organisée le dimanche 1er juillet à Herblay. Plus de cinquante personnes y ont participé et de nombreux passants sont venus consulter la documentation ou poser des questions. Une action à renouveler car elle permet d’informer le public tout en passant un moment convivial et de partage.


Meeting Areva : en 2012, action réussie

Le 8 juillet 2011, le Réseau "Sortir du nucléaire" et Sortir du nucléaire Paris (SNP) avaient prévu d’organiser une action à l’occasion du meeting AREVA au stade de France, mais les militants avaient été arrêtés puis conduits au poste de police, avant même d’avoir sorti le moindre tract ou le moindre bout de banderole2 . Cette année, changement de stratégie : aucun appel à mobilisation n’avait été diffusé, ce qui a permis aux militants de Sortir du nucléaire Paris de sensibiliser le public à l’opération de communication orchestrée par AREVA pour redorer son image, au dévoiement des valeurs du sport à des fins marketing et de l’informer sur les activités d’Areva et de l’industrie nucléaire.


Transport Vercelli-La Hague : action en justice

Alors que les arrivées de combustible usé italien sur le sol français avaient cessé depuis le mois de mai 2011, suite à de fortes mobilisations dans le Val de Suse, une nouvelle expédition vers l’usine AREVA de La Hague a eu lieu entre le 23 et le 25 juillet.

En Italie, un blocage a été avorté et les personnes ayant participé à l’action font actuellement l’objet de poursuites, pour avoir tenté de faire obstacle au passage du train. En France, le Réseau "Sortir du nucléaire" et SUD-Rail se sont à nouveau mobilisés pour rendre public et dénoncer ce transport. Mais, une fois n’est pas coutume, nous avons dû faire face aux manœuvres et stratagèmes des commanditaires (SNCF et AREVA). Tout a été fait : changement d’itinéraire, arrêts écourtés... pour que nous perdions sa trace.

La transparence n’est jamais allée de paire avec le nucléaire... Pourtant, la Charte constitutionnelle de l’environnement impose depuis 2005 un principe de participation et d’information du public sur les décisions touchant à l’environnement. Le Réseau "Sortir du nucléaire" a donc décidé de contester la légalité de ce convoi en intentant un recours devant les juridictions administratives.

Pour agir contre les transports et s’informer : https://www.sortirdunucleaire.org/Transports-nucleaires

Contact : mobilisations@sortirdunucleaire.fr


Jeûne International pour l’abolition des armes nucléaires

Il y a 67 ans, le 6 août 1945, la population d’Hiroshima était presque totalement anéantie par une bombe atomique. Trois jours plus tard, le 9 août, celle de Nagasaki subissait la même atrocité. L’humanité venait d’entrer dans l’ère de la barbarie nucléaire...

Depuis, du 6 au 9 août, on rend hommage aux victimes de ces crimes, dans le monde entier. En France, il y a 28 ans, Théodore Monod et Solange Fernex3 initiaient le premier Jeûne de commémoration et pour l’abolition des armes nucléaires.

Cette année, répondant à l’appel de la Maison de Vigilance, d’Armes Nucléaires Stop et du Réseau "Sortir du nucléaire", 80 personnes de 16 à 76 ans, venues de toutes les régions de France et même de Finlande, des États-Unis, d’Allemagne et de Lituanie, se sont engagées dans ce Jeûne. Grâce à la Mairie du 2ème arrondissement, qui a mis à leur disposition un gymnase - dont les gardiens ont vraiment été aux petits soins pour le groupe – ils ont pu bénéficier d’un hébergement confortable pendant ces quatre jours.

Lundi 6 août à 8h15, au Mur pour la Paix, la flamme de l’abolition a été allumée pour la commémoration du bombardement d’Hiroshima, cérémonie rythmée par des lectures de témoignages de hibakushas4, les notes tristes de la trompette de Kei et la grâce émouvante de la danse buto5 de Yoshi.

Jeûneurs et non–jeûneurs ont ensuite occupé chaque jour l’espace du Mur pour la Paix. Sur place, des banderoles portant en dix langues le message "abolition des armes nucléaires" et une exposition sur Hiroshima et Nagasaki ont attiré de nombreux touristes en quête d’informations. Chaque après-midi, une grande action collective sur le Champ de Mars (chaîne humaine jusqu’au Trocadéro, die-in sous la Tour Eiffel) a été organisée, afin d’interpeller les milliers de visiteurs de ce site très touristique. Plusieurs se sont d’ailleurs joints spontanément à l’action en cours.

Les jeûneurs et non-jeûneurs, dont quelques membres du collectif "Les Désobéissants", ont également parcouru Paris pour mettre en place, à plusieurs reprises, des actions non-violentes. Ils se sont par exemple rendus pacifiquement au ministère de la Défense, afin d’obtenir une réponse à leur demande de rendez-vous formulée par courrier plusieurs semaines auparavant. Mais à quelques centaines de mètres du ministère, ils ont été encerclés et immobilisés durant deux heures par des forces de l’ordre en tenue de combat, puis contraints de quitter les lieux en métro. Tandis que les uns se faisaient chasser, les autres sont quant à eux parvenus à bloquer l’entrée du siège du Parti Socialiste et à obtenir une rencontre avec un responsable du parti. Une exposition d’affiches à la gloire de l’aéronautique militaire, à Balard, a même été re-décorée pour l’occasion avec des autocollants et des affiches de victimes des bombardements nucléaires !

Les soirées elles-aussi furent bien remplies. Le public a pu apprécier une projection du film Pluie Noire de Imamura, suivie d’un débat, au cinéma La Clef et une déambulation nocturne, avec banderoles et flambeaux, a été organisée sur le long du canal Saint Martin. Ce soir-là, les quais étaient bondés de gens qui pique-niquaient et nombreux furent ceux à apporter leur soutien au groupe, lorsque les vigiles tentèrent de le stopper.

Ces quatre jours intenses se sont achevés le jeudi 9 août par une cérémonie solennelle et poignante pour commémorer le bombardement de Nagasaki et par une dernière action collective et visuelle. Une petite planète Terre s’est retrouvée cernée par des missiles menaçants devant l’École Militaire, alors que le Collectif des Irradiés apportait un grand nid en osier contenant des centaines de grues en origami, symbole de la Paix.

Avant de se séparer, les jeûneurs et non-jeûneurs se sont rassemblés une dernière fois à la Mairie du 2ème arrondissement, pour partager une délicieuse collation qui leur était offerte. Ravis de ces moments partagés mais un peu tristes de se quitter, ils se sont promis de se retrouver en août 2013 pour le prochain Jeûne-Actions contre les armes nucléaires.

Aux victimes du nucléaire militaire se sont vite ajoutées celles de l’industrie électronucléaire, alors ne perdons pas une occasion d’exiger tous ensemble : changeons d’ère, sortons du nucléaire, civil et militaire !

Sophie Morel

Photos, vidéos et histoires du Jeûne International sur : www.vigilancehiroshimanagasaki.com


Commémoration d’Hiroshima devant le laser Mégajoule

L’association Négajoule a elle aussi commémoré Hiroshima le 6 août 2012 en implantant un Torii (portail sacré japonais) devant le laser Mégajoule (Le Barp, Gironde), en mémoire aux victimes du nucléaire civil et militaire. Deux ginkos- bilobas nommés Hiroshima et Nagasaki ont été plantés. Négajoule dénonce le scandale des recherches sur de nouvelles armes nucléaires et radioactives.

https://www.facebook.com/AssociationNegajoule
https://laser.megajoule.free.fr/


Forum à La Féclaz

Du 17 au 19 août 2012, la coordination régionale Stop-Bugey et l’association Sortir du nucléaire Savoie ont organisé des rencontres d’été antinucléaires à La Féclaz (73) pour tou-te-s les militant-e-s œuvrant aujourd’hui en France pour un arrêt le plus rapide possible du programme électronucléaire français.

Ces rencontres furent l’occasion d’approfondir les analyses sur des sujets mal connus, ou qui peuvent poser des désaccords, de débattre, mais aussi de réfléchir aux stratégies et actions à mettre en œuvre afin de permettre une montée en puissance du mouvement antinucléaire au-delà de ses clivages actuels.

Un week-end d’échanges et de rencontres, riche en débats, au cœur du Parc naturel régional des Bauges, placé sous le signe de la convivialité et agrémenté de délicieux repas préparés avec des produits locaux. Merci aux cuisiniers, aux organisateurs et aux participants.

À l’heure où nous bouclons ce numéro d’automne, plusieurs actions de l’été sont toujours en cours. Mais nous ne les oublions pas et vous pourrez en découvrir le compte rendu dans notre prochaine revue.

Notes :
1 : Le stockage de déchets chimiques était censé être, comme à Bure, un certain temps "réversible". On voit aujourd’hui le résultat...

2 : Voir notre brève "Meeting Areva : vert de colère !", dans la revue 51.

3 : À lire, "Solange Fernex, l’insoumise"

4 : "Hibakusha" est le mot japonais qui désigne les survivants des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki.

5 : Danse née au Japon dans les années 1960.

Un été bien rempli à la Maison de Bure

En cette fin d’été à Bure, on assiste, comme chaque année, au va et vient des moissonneuses dans les champs et des bénévoles à la Maison de résistance à la poubelle nucléaire.

Vous avez été particulièrement nombreux à vous relayer à la Maison en ce mois d’août. Merci ! En conséquence : des chantiers qui avancent, plus de temps pour la mise en place d’actions et surtout une belle motivation collective qui nous a empli-e-s d’énergie pour la saison d’hiver qui arrive !

De notre côté nous n’avons pas chômé. Ainsi nous sommes allés prêter main forte aux opposants à la ligne THT Cotentin-Maine lors du week-end de résistance fin juin. Le projet de Bure a été présenté au Forum des Grands Projets Inutiles de Notre Dame des Landes. Les missionnaires du plateau de Bure sont également allé-e-s prendre la parole et parler de CIGEO lors de journées de réflexion et d’actions antinucléaires à Avignon, Hanovre, Moulins et Nantes, ainsi qu’en Mayenne. Par contre, faute d’invitation, nous avons dû nous inviter nous-mêmes à un dîner des élus, gracieusement invités par l’Andra pour se "remplir la panse" à la salle des fêtes de Bure. Début juin, nous faisions par ailleurs le déplacement pour soutenir nos amis alsaciens manifestant pour demander la réouverture du centre de stockage souterrain de déchets chimiques1 Stocamine, où s’est produit un incendie il y a 10 ans et qui n’a toujours pas été dépollué depuis.

La Maison a elle aussi reçu des invité-e-s, notamment Roland Desbordes, président de la CRIIRAD, venu donner une conférence sur les déchets nucléaires, suivie d’un stage de détection de la radioactivité.

Quant aux gendarmes, ils continuent à fréquenter assidûment la Rue de l’Église et à s’arrêter la nuit, pour éclairer la maison au projecteur et relever les plaques de nos visiteurs. Nous devons donc parfois aller jusqu’à les épouvanter tels des corbeaux, en leur courant après jusque dans la grand-rue du village..., ce qui les conforte dans l’idée qu’ils ont affaire à des malades.

Quant aux travaux à la Maison, ON N’ARRÊTE PAS. Le chantier de la salle d’accueil du public touche à sa fin ! Enfin ! Ne reste plus qu’à gérer la partie sanitaires et assainissement. La charpente et la toiture de la douche d’été du jardin ont été refaites et nous y avons posé des panneaux photovoltaïques récupérés récemment. Un autre gros chantier, de taille de pierre celui-ci, a permis d’agrémenter la façade d’une nouvelle fenêtre à meneaux. Enfin, une ossature bois a été posée dans le dortoir, ce qui permettra prochainement de terminer l’isolation et de vous recevoir aussi cet hiver !

La préparation du festival de Bonnet des 15 et 16 septembre nous a enfin pas mal occupé-e-s. Rétrospective de ce moment inoubliable dans le prochain numéro !

Vous le voyez, nous ne nous ennuyons pas et votre aide nous est précieuse. C’est pourquoi nous recherchons, dès cet automne, des personnes désireuses de s’installer à Bure et de rejoindre la résistance locale pour quelques mois. Au programme : gestion du quotidien de la Maison, suivi des travaux et participation à la préparation des mobilisations à venir puisque, on l’espère, en 2013 l’été sera chaud !

Bure Zone Libre

Maison de la résistance 2 rue de l’église 55290 Bure 09 54 10 57 11 - leherissonvengeur@gmail.com


THT Cotentin-Maine, nucléaire et démocratie ne font pas bon ménage

Dans l’Ouest, alors que le chantier se poursuit, on résiste toujours à l’implantation de la ligne THT qui doit relier l’EPR de Flamanville au réseau électrique.

Mais localement, les habitants et militants sont chaque jour confrontés un peu plus aux pressions de RTE. De lourdes condamnations viennent d’être prononcées à l’encontre de deux militants. Les tentatives d’intimidation subies par les habitants sont nombreuses. Jean-Claude Bossard, le maire démissionnaire du Chefresne (Manche), a été arrêté parce qu’il s’opposait aux travaux. Au camp de Montabot, la répression a été quasi militaire et les attaques de policiers suréquipés ont provoqué 25 blessés dont trois grièvement.

Nucléaire et démocratie ne feront décidément jamais bon ménage, et l’alternance politique ne se traduit par aucun changement en la matière. Le rouleau compresseur de l’État nucléaire est toujours à l’œuvre...

Pour plus d’infos, pour lire les comptes rendus des actions et procès, apporter votre soutien... :

pylones@riseup.net
https://www.stop-tht.org/
https://percysoustension.pagesperso-orange.fr/


SDN-Allier, il est né le bébé !

Le 23 juin dernier s’est tenue la première réunion de Sortir du nucléaire Allier. Celle-ci a permis d’acter la création du collectif, de définir son cadre en adoptant la Charte du Réseau et de décider d’actions à mettre en place. Gageons que ce nouveau collectif nous donnera l’occasion de faire à nouveau parler de lui dans cette revue.

Contact :
Stéphanie Ramillien,
ramillien.stouff@hotmail.fr


Une banderole antinucléaire sur la roche de Solutré

Le dimanche 24 juin, sur l’éperon de la roche de Solutré, des militants d’Agir pour l’environnement, du comité ATTAC-Mâcon, de la CAPEN, de l’AIAPEC et de la Vache Noire ont suspendu une banderole de 100 m2 demandant de "Sortir de l’ère nucléaire". Ils ont ensuite échangé sur les luttes et actions à venir autour d’un pique-nique. Le lieu de l’action n’avait rien d’un hasard : non loin de là, entre Lyon, Genève et Mâcon, les deux vieux réacteurs du Bugey exposent les populations à des risques insensés.


Beau succès pour le circuit à vélo autour de Fessenheim

Entre le 22 et le 24 juin, plusieurs dizaines de cyclistes ont relié Emmendingen à Ungersheim (Allemagne) en empruntant les fameux "sentiers solaires" mis en place par l’association Ecotrinova de Georg Löser. Ces deux sentiers, tracés entre l’Alsace et l’Allemagne, illustrent les possibilités d’un monde sans nucléaire. Leur principe : relier des bâtiments innovants en matière d’énergie et des installations à caractère écologique et les faire visiter au public.

Photos sur :

www.antiatomfreiburg.de/singapore
Contact : Stop Fessenheim
03 68 23 01 29 - stopfessenheim@yahoo.fr
www.stop-fessenheim.org

Pour en savoir plus sur les sentiers solaires :
 en français : www.espaces-transfrontaliers.org/ detail_projet.php ?idprojet=285
 en allemand : www.ecotrinova.de/
Visites sur rendez-vous.


Pique-nique antinucléaire à Herblay

Au lendemain de son pique-nique, le collectif "Confluence pour sortir du nucléaire" s’est félicité de l’intérêt suscité par son action organisée le dimanche 1er juillet à Herblay. Plus de cinquante personnes y ont participé et de nombreux passants sont venus consulter la documentation ou poser des questions. Une action à renouveler car elle permet d’informer le public tout en passant un moment convivial et de partage.


Meeting Areva : en 2012, action réussie

Le 8 juillet 2011, le Réseau "Sortir du nucléaire" et Sortir du nucléaire Paris (SNP) avaient prévu d’organiser une action à l’occasion du meeting AREVA au stade de France, mais les militants avaient été arrêtés puis conduits au poste de police, avant même d’avoir sorti le moindre tract ou le moindre bout de banderole2 . Cette année, changement de stratégie : aucun appel à mobilisation n’avait été diffusé, ce qui a permis aux militants de Sortir du nucléaire Paris de sensibiliser le public à l’opération de communication orchestrée par AREVA pour redorer son image, au dévoiement des valeurs du sport à des fins marketing et de l’informer sur les activités d’Areva et de l’industrie nucléaire.


Transport Vercelli-La Hague : action en justice

Alors que les arrivées de combustible usé italien sur le sol français avaient cessé depuis le mois de mai 2011, suite à de fortes mobilisations dans le Val de Suse, une nouvelle expédition vers l’usine AREVA de La Hague a eu lieu entre le 23 et le 25 juillet.

En Italie, un blocage a été avorté et les personnes ayant participé à l’action font actuellement l’objet de poursuites, pour avoir tenté de faire obstacle au passage du train. En France, le Réseau "Sortir du nucléaire" et SUD-Rail se sont à nouveau mobilisés pour rendre public et dénoncer ce transport. Mais, une fois n’est pas coutume, nous avons dû faire face aux manœuvres et stratagèmes des commanditaires (SNCF et AREVA). Tout a été fait : changement d’itinéraire, arrêts écourtés... pour que nous perdions sa trace.

La transparence n’est jamais allée de paire avec le nucléaire... Pourtant, la Charte constitutionnelle de l’environnement impose depuis 2005 un principe de participation et d’information du public sur les décisions touchant à l’environnement. Le Réseau "Sortir du nucléaire" a donc décidé de contester la légalité de ce convoi en intentant un recours devant les juridictions administratives.

Pour agir contre les transports et s’informer : https://www.sortirdunucleaire.org/Transports-nucleaires

Contact : mobilisations@sortirdunucleaire.fr


Jeûne International pour l’abolition des armes nucléaires

Il y a 67 ans, le 6 août 1945, la population d’Hiroshima était presque totalement anéantie par une bombe atomique. Trois jours plus tard, le 9 août, celle de Nagasaki subissait la même atrocité. L’humanité venait d’entrer dans l’ère de la barbarie nucléaire...

Depuis, du 6 au 9 août, on rend hommage aux victimes de ces crimes, dans le monde entier. En France, il y a 28 ans, Théodore Monod et Solange Fernex3 initiaient le premier Jeûne de commémoration et pour l’abolition des armes nucléaires.

Cette année, répondant à l’appel de la Maison de Vigilance, d’Armes Nucléaires Stop et du Réseau "Sortir du nucléaire", 80 personnes de 16 à 76 ans, venues de toutes les régions de France et même de Finlande, des États-Unis, d’Allemagne et de Lituanie, se sont engagées dans ce Jeûne. Grâce à la Mairie du 2ème arrondissement, qui a mis à leur disposition un gymnase - dont les gardiens ont vraiment été aux petits soins pour le groupe – ils ont pu bénéficier d’un hébergement confortable pendant ces quatre jours.

Lundi 6 août à 8h15, au Mur pour la Paix, la flamme de l’abolition a été allumée pour la commémoration du bombardement d’Hiroshima, cérémonie rythmée par des lectures de témoignages de hibakushas4, les notes tristes de la trompette de Kei et la grâce émouvante de la danse buto5 de Yoshi.

Jeûneurs et non–jeûneurs ont ensuite occupé chaque jour l’espace du Mur pour la Paix. Sur place, des banderoles portant en dix langues le message "abolition des armes nucléaires" et une exposition sur Hiroshima et Nagasaki ont attiré de nombreux touristes en quête d’informations. Chaque après-midi, une grande action collective sur le Champ de Mars (chaîne humaine jusqu’au Trocadéro, die-in sous la Tour Eiffel) a été organisée, afin d’interpeller les milliers de visiteurs de ce site très touristique. Plusieurs se sont d’ailleurs joints spontanément à l’action en cours.

Les jeûneurs et non-jeûneurs, dont quelques membres du collectif "Les Désobéissants", ont également parcouru Paris pour mettre en place, à plusieurs reprises, des actions non-violentes. Ils se sont par exemple rendus pacifiquement au ministère de la Défense, afin d’obtenir une réponse à leur demande de rendez-vous formulée par courrier plusieurs semaines auparavant. Mais à quelques centaines de mètres du ministère, ils ont été encerclés et immobilisés durant deux heures par des forces de l’ordre en tenue de combat, puis contraints de quitter les lieux en métro. Tandis que les uns se faisaient chasser, les autres sont quant à eux parvenus à bloquer l’entrée du siège du Parti Socialiste et à obtenir une rencontre avec un responsable du parti. Une exposition d’affiches à la gloire de l’aéronautique militaire, à Balard, a même été re-décorée pour l’occasion avec des autocollants et des affiches de victimes des bombardements nucléaires !

Les soirées elles-aussi furent bien remplies. Le public a pu apprécier une projection du film Pluie Noire de Imamura, suivie d’un débat, au cinéma La Clef et une déambulation nocturne, avec banderoles et flambeaux, a été organisée sur le long du canal Saint Martin. Ce soir-là, les quais étaient bondés de gens qui pique-niquaient et nombreux furent ceux à apporter leur soutien au groupe, lorsque les vigiles tentèrent de le stopper.

Ces quatre jours intenses se sont achevés le jeudi 9 août par une cérémonie solennelle et poignante pour commémorer le bombardement de Nagasaki et par une dernière action collective et visuelle. Une petite planète Terre s’est retrouvée cernée par des missiles menaçants devant l’École Militaire, alors que le Collectif des Irradiés apportait un grand nid en osier contenant des centaines de grues en origami, symbole de la Paix.

Avant de se séparer, les jeûneurs et non-jeûneurs se sont rassemblés une dernière fois à la Mairie du 2ème arrondissement, pour partager une délicieuse collation qui leur était offerte. Ravis de ces moments partagés mais un peu tristes de se quitter, ils se sont promis de se retrouver en août 2013 pour le prochain Jeûne-Actions contre les armes nucléaires.

Aux victimes du nucléaire militaire se sont vite ajoutées celles de l’industrie électronucléaire, alors ne perdons pas une occasion d’exiger tous ensemble : changeons d’ère, sortons du nucléaire, civil et militaire !

Sophie Morel

Photos, vidéos et histoires du Jeûne International sur : www.vigilancehiroshimanagasaki.com


Commémoration d’Hiroshima devant le laser Mégajoule

L’association Négajoule a elle aussi commémoré Hiroshima le 6 août 2012 en implantant un Torii (portail sacré japonais) devant le laser Mégajoule (Le Barp, Gironde), en mémoire aux victimes du nucléaire civil et militaire. Deux ginkos- bilobas nommés Hiroshima et Nagasaki ont été plantés. Négajoule dénonce le scandale des recherches sur de nouvelles armes nucléaires et radioactives.

https://www.facebook.com/AssociationNegajoule
https://laser.megajoule.free.fr/


Forum à La Féclaz

Du 17 au 19 août 2012, la coordination régionale Stop-Bugey et l’association Sortir du nucléaire Savoie ont organisé des rencontres d’été antinucléaires à La Féclaz (73) pour tou-te-s les militant-e-s œuvrant aujourd’hui en France pour un arrêt le plus rapide possible du programme électronucléaire français.

Ces rencontres furent l’occasion d’approfondir les analyses sur des sujets mal connus, ou qui peuvent poser des désaccords, de débattre, mais aussi de réfléchir aux stratégies et actions à mettre en œuvre afin de permettre une montée en puissance du mouvement antinucléaire au-delà de ses clivages actuels.

Un week-end d’échanges et de rencontres, riche en débats, au cœur du Parc naturel régional des Bauges, placé sous le signe de la convivialité et agrémenté de délicieux repas préparés avec des produits locaux. Merci aux cuisiniers, aux organisateurs et aux participants.

À l’heure où nous bouclons ce numéro d’automne, plusieurs actions de l’été sont toujours en cours. Mais nous ne les oublions pas et vous pourrez en découvrir le compte rendu dans notre prochaine revue.

Notes :
1 : Le stockage de déchets chimiques était censé être, comme à Bure, un certain temps "réversible". On voit aujourd’hui le résultat...

2 : Voir notre brève "Meeting Areva : vert de colère !", dans la revue 51.

3 : À lire, "Solange Fernex, l’insoumise"

4 : "Hibakusha" est le mot japonais qui désigne les survivants des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki.

5 : Danse née au Japon dans les années 1960.



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