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Sortir du nucléaire n°84



Hiver 2020

Artistes

Zweierpasch : un peu d’amour

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°84 - Hiver 2020



Zweierpasch, ou Double deux, est un groupe de hip-hop franco-allemand qui voit le jour en décembre 2012. Les influences des artistes sont si diverses que l’on parle de World Hip Hop pour qualifier leur musique. À l’origine du groupe deux frères jumeaux, Till et Felix Neumann, que nous avons rencontrés en amont d’un de leurs concerts.



Pouvez-vous nous expliquer la création du groupe ?

Nous rappons depuis la fin des années 1990. Il y a quelques années nous avons eu envie de nous investir dans un vrai groupe de hip-hop, par plaisir mais aussi car ce style musical représente pour nous un art contestataire. Nous jouons du rap conscient, c’est-à-dire engagé.

C’est-à-dire ?

Les textes de nos chansons abordent des questions sociales ou environnementales. Le titre Friedenstauben (Colombes de la paix) est une dénonciation du racisme, Flagge auf Halbmast (Drapeau en Berne) parle des combats de Jean Moulin et de Ingo Krüger, un martyr du Mur de Berlin. Fessengau, quant à lui, est un appel à fermer la centrale nucléaire de Fessenheim. C’est la plus ancienne du parc français. François Hollande avait promis sa fermeture pour 2016, elle fonctionne encore, mais il paraît qu’elle sera définitivement arrêtée en août 2020 !

Pourquoi ce choix de chanter en français et en allemand ?

Pour nous c’est naturel. Nous sommes frontaliers, nous habitons à Fribourg et à Kehl. Nous avons toujours côtoyé la culture et la langue française. Mais nous avons aussi des chants en anglais, en iranien, en bambara. Nous souhaitons nous ouvrir à plusieurs cultures. Au Mali, où nous avons animé des ateliers hip-hop, les gens parlent plusieurs langues, nous sommes ridicules avec les deux nôtres !

Frontalier (Grenzgänger), c’est d’ailleurs le titre d’une de vos premières chansons ?

En effet, il s’agit d’un hymne franco-allemand qui lance un vibrant appel à dépasser les barrières mentales et géographiques. Il commence et se termine par les enregistrements authentiques des discours de Charles de Gaulle et Konrad Adenauer lors de la signature du Traité de l’Elysée en 1963. Il a été joué en novembre 2013 au Château Bellevue, sur invitation du président allemand Joachim Gauck. Il est régulièrement utilisé dans les écoles par les professeurs de langue.

Pouvez-vous nous parler du prix de Gaulle Adenauer que vous avez reçu ?

Le 22 novembre 2018, nous avons reçu ce prix qui est décerné dans le domaine de la coopération franco-allemande. Nous n’en revenions pas. Lors de la cérémonie le ministre allemand adjoint aux Affaires étrangères a mis l’accent sur notre chanson Fessengau, contrairement à Nathalie Loiseau, ministre française aux Affaires européennes, qui, gênée, a évité d’en parler. La situation était comique.

Sinon, savez-vous que toutes les quatorze minutes, quelque part dans le monde, une personne est tuée par une arme allemande ?

Propos recueillis par Jocelyn Peyret

Pouvez-vous nous expliquer la création du groupe ?

Nous rappons depuis la fin des années 1990. Il y a quelques années nous avons eu envie de nous investir dans un vrai groupe de hip-hop, par plaisir mais aussi car ce style musical représente pour nous un art contestataire. Nous jouons du rap conscient, c’est-à-dire engagé.

C’est-à-dire ?

Les textes de nos chansons abordent des questions sociales ou environnementales. Le titre Friedenstauben (Colombes de la paix) est une dénonciation du racisme, Flagge auf Halbmast (Drapeau en Berne) parle des combats de Jean Moulin et de Ingo Krüger, un martyr du Mur de Berlin. Fessengau, quant à lui, est un appel à fermer la centrale nucléaire de Fessenheim. C’est la plus ancienne du parc français. François Hollande avait promis sa fermeture pour 2016, elle fonctionne encore, mais il paraît qu’elle sera définitivement arrêtée en août 2020 !

Pourquoi ce choix de chanter en français et en allemand ?

Pour nous c’est naturel. Nous sommes frontaliers, nous habitons à Fribourg et à Kehl. Nous avons toujours côtoyé la culture et la langue française. Mais nous avons aussi des chants en anglais, en iranien, en bambara. Nous souhaitons nous ouvrir à plusieurs cultures. Au Mali, où nous avons animé des ateliers hip-hop, les gens parlent plusieurs langues, nous sommes ridicules avec les deux nôtres !

Frontalier (Grenzgänger), c’est d’ailleurs le titre d’une de vos premières chansons ?

En effet, il s’agit d’un hymne franco-allemand qui lance un vibrant appel à dépasser les barrières mentales et géographiques. Il commence et se termine par les enregistrements authentiques des discours de Charles de Gaulle et Konrad Adenauer lors de la signature du Traité de l’Elysée en 1963. Il a été joué en novembre 2013 au Château Bellevue, sur invitation du président allemand Joachim Gauck. Il est régulièrement utilisé dans les écoles par les professeurs de langue.

Pouvez-vous nous parler du prix de Gaulle Adenauer que vous avez reçu ?

Le 22 novembre 2018, nous avons reçu ce prix qui est décerné dans le domaine de la coopération franco-allemande. Nous n’en revenions pas. Lors de la cérémonie le ministre allemand adjoint aux Affaires étrangères a mis l’accent sur notre chanson Fessengau, contrairement à Nathalie Loiseau, ministre française aux Affaires européennes, qui, gênée, a évité d’en parler. La situation était comique.

Sinon, savez-vous que toutes les quatorze minutes, quelque part dans le monde, une personne est tuée par une arme allemande ?

Propos recueillis par Jocelyn Peyret



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