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Sortir du nucléaire n°38



Avril-mai 2008

Impact sur l’environnement

Vivre à proximité d’une ligne électrique à très haute tension : les effets sur la santé

Un collectif d’associations mobilisé contre la construction d’une ligne à très haute tension a commandé une étude sur les risques sanitaires associés. Les premiers résultats montrent que les personnes vivant à proximité d’une ligne à très haute tension auraient plus de problèmes de santé (maux de tête, troubles du sommeil, irritabilité, etc.), voire plus de maladies graves que les autres...

Nucléaire et santé

Selon RTE, le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité en France, "le transport de l’électricité à l’échelle nationale, voire européenne, est principalement assuré en 400 000 volts", c’est-à-dire via des lignes à très haute tension (THT). Or, la France est parcourue par un réseau de plus de 13 000 km de lignes, si elles sont souvent éloignées des habitations, ce n’est pas toujours le cas : certains tronçons passent à seulement quelques mètres des riverains.

Alors que les études sanitaires sur l’exposition des riverains aux lignes THT ne semblent pas fournir une réponse satisfaisante aux inquiétudes qu’elles occasionnent, début décembre 2007, le collectif Anti THT Cotentin Maine a contacté le CRIIREM (Comité de recherche et d’information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques non ionisants) pour mettre en place l’enquête “Vivre avec une ligne THT”.

Une coordination inter-régionale de 80 associations sur 5 départements (Mayenne, Ille et Vilaine, Manche, Orne et Calvados) se mobilise contre le projet de ligne THT Cotentin Maine. Celui-ci devrait accompagner la construction à Flamanville, dans la Manche, du premier réacteur nucléaire de troisième génération, EPR (European pressurised water reactor) dont la mise en service est attendue pour 2012.

Les premiers résultats de l’étude sanitaire

L’étude a consisté à mettre en place un comparatif entre des riverains exposés à une ligne THT 2 x 400 000 Volts (Flamanville – Domloup) et des futurs riverains d’une ligne 2 x 400 000 Volts (Cotentin Maine) non encore installée mais dont le couloir est répertorié par RTE.

Le Directeur Scientifique du CRIIREM, Pierre Le Ruz, Docteur en physiologie souligne qu’après une étude partielle de 350 dossiers, un certain nombre de tendances semblent émerger :
1. Des dysfonctionnements, sur les appareils électriques et électroniques chez les riverains exposés, deux fois plus importants que chez les riverains non exposés. Ce phénomène indique que des problèmes de compatibilité électromagnétique sont constatés.
2. Des problèmes de santé focalisés sur des troubles du sommeil, de la mémoire, de l’audition, mais aussi des maux de tête, de l’irritabilité et des états dépressifs sont significativement plus fréquents chez les riverains exposés que chez les riverains non exposés. De plus, les symptômes décrits ci-dessus disparaissent significativement lorsque les riverains quittent la zone affectée par la ligne THT.
3. Des maladies graves ayant fait l’objet de traitements lourds, d’actes chirurgicaux et des cancers (leucémie, cancers du sein et de la thyroïde...) sont détectés significativement en plus grand nombre chez les riverains exposés. Ces observations confirment les conclusions du rapport Bio Initiative du 31 août 2007, signés par David CARPENTER et Cindy SAGE (Université d’Albanie, New York).
4. Les facteurs de confusions (tabac, alcool, drogue) ayant été pris en compte, ils n’influent pas sur les autres données de l’étude.
5. Les élevages étudiés montrent que la ligne THT (2 x 400 000 Volts) peut être à l’origine de courants parasites dans les structures métalliques (portails, abreuvoirs, cornadis…) générés par des phénomènes d’induction, nuisibles aux animaux et à la production des exploitations."

Quelques études précédentes

Selon le CRIIREM, près de 200 000 personnes en France vivraient à moins de 100 mètres d’une ligne à très haute tension. Chez les enfants, "si l’on examine les tumeurs du cerveau et d’autres diagnostics, on constate que le risque de leucémie est de 69 % plus élevé que la moyenne si l’on se trouve à moins de 200 mètres d’une ligne à haute tension, et de 23 % plus élevé si l’on se trouve à une distance comprise entre 200 et 600 mètres d’une ligne à haute tension" a expliqué Gerald Draper, directeur de recherche à l’université d’Oxford.

L’étude d’épidémiologie réalisée de 1997 à 2001 et rendue publique en juin 2005 porte sur 60 000 enfants britanniques, pour moitié issue du registre national des tumeurs infantiles.

Le lien entre les champs magnétiques des lignes à haute tension et la fréquence des leucémies infantiles a été mis en évidence dès 1979. "Depuis, des dizaines d’études épidémiologiques, de plus en plus sophistiquées, ont été publiées", résume ainsi Peter Boyle, le directeur du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer). En 2000, le CIRC a conclu : "il apparaît pour l’ensemble de ces travaux un doublement du risque de leucémie infantile, pour une exposition supérieure à 0,4 microTesla". Pourtant, un arrêté du 17 mai 2001 a fixé la limite d’exposition à 100 microTesla (densité de flux magnétique) en France...

Toutefois, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) note que "jusqu’ici, aucun effet sanitaire indésirable résultant d’une exposition prolongée à des radiofréquences ou aux fréquences correspondant au transport d’énergie électrique n’a été confirmé", poursuivant toutefois que "la recherche se poursuit activement dans ce domaine." Ce pourquoi, la nouvelle étude du CRIIREM est intéressante ; les conclusions définitives seront publiées en juin 2008.
Pour une vigilance STOP EPR à Flamanville

Une présence anti-nucléaire à proximité du chantier de l’EPR à Flamanville est en cours d’organisation par le Collectif Grand Ouest “EPR non merci, ni ailleurs ni ici”. Cette action débuterait avant l’été.
Les objectifs de cette présence visible d’une vigilance des opposants à proximité du site du chantier seraient d’informer les visiteurs, touristes, journalistes, etc., d’exercer une pression psychologique tant sur les divers décideurs (politiques, élus, EDF, AREVA, etc.) que sur la population plus généralement, et enfin d’apporter un soutien logistique à des actions plus ponctuelles.
Un appel à soutien financier a été lancé pour mener à bien cette vigilance.
Pour plus d’informations, contactez le Crilan
paulette.anger@wanadoo.fr
02 33 52 45 59
Source : notre-planete.info (05/03/2008)
Références :

- Collectif Stop THT <https://www.stop-tht.org/>
- Collectif Mayenne survotée <https://www.mayennesurvoltee.com/>
- Pré-résultat de l’enquête du Criirem <https://www.stop-tht.org/spip.php?article66>
- Rapport Bio Initiative du 31 août 2007 signés par David Carpenter et Cindy Sage (Université d’Albanie, New York) :
<https://www.bioinitiative.org/>

Selon RTE, le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité en France, "le transport de l’électricité à l’échelle nationale, voire européenne, est principalement assuré en 400 000 volts", c’est-à-dire via des lignes à très haute tension (THT). Or, la France est parcourue par un réseau de plus de 13 000 km de lignes, si elles sont souvent éloignées des habitations, ce n’est pas toujours le cas : certains tronçons passent à seulement quelques mètres des riverains.

Alors que les études sanitaires sur l’exposition des riverains aux lignes THT ne semblent pas fournir une réponse satisfaisante aux inquiétudes qu’elles occasionnent, début décembre 2007, le collectif Anti THT Cotentin Maine a contacté le CRIIREM (Comité de recherche et d’information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques non ionisants) pour mettre en place l’enquête “Vivre avec une ligne THT”.

Une coordination inter-régionale de 80 associations sur 5 départements (Mayenne, Ille et Vilaine, Manche, Orne et Calvados) se mobilise contre le projet de ligne THT Cotentin Maine. Celui-ci devrait accompagner la construction à Flamanville, dans la Manche, du premier réacteur nucléaire de troisième génération, EPR (European pressurised water reactor) dont la mise en service est attendue pour 2012.

Les premiers résultats de l’étude sanitaire

L’étude a consisté à mettre en place un comparatif entre des riverains exposés à une ligne THT 2 x 400 000 Volts (Flamanville – Domloup) et des futurs riverains d’une ligne 2 x 400 000 Volts (Cotentin Maine) non encore installée mais dont le couloir est répertorié par RTE.

Le Directeur Scientifique du CRIIREM, Pierre Le Ruz, Docteur en physiologie souligne qu’après une étude partielle de 350 dossiers, un certain nombre de tendances semblent émerger :
1. Des dysfonctionnements, sur les appareils électriques et électroniques chez les riverains exposés, deux fois plus importants que chez les riverains non exposés. Ce phénomène indique que des problèmes de compatibilité électromagnétique sont constatés.
2. Des problèmes de santé focalisés sur des troubles du sommeil, de la mémoire, de l’audition, mais aussi des maux de tête, de l’irritabilité et des états dépressifs sont significativement plus fréquents chez les riverains exposés que chez les riverains non exposés. De plus, les symptômes décrits ci-dessus disparaissent significativement lorsque les riverains quittent la zone affectée par la ligne THT.
3. Des maladies graves ayant fait l’objet de traitements lourds, d’actes chirurgicaux et des cancers (leucémie, cancers du sein et de la thyroïde...) sont détectés significativement en plus grand nombre chez les riverains exposés. Ces observations confirment les conclusions du rapport Bio Initiative du 31 août 2007, signés par David CARPENTER et Cindy SAGE (Université d’Albanie, New York).
4. Les facteurs de confusions (tabac, alcool, drogue) ayant été pris en compte, ils n’influent pas sur les autres données de l’étude.
5. Les élevages étudiés montrent que la ligne THT (2 x 400 000 Volts) peut être à l’origine de courants parasites dans les structures métalliques (portails, abreuvoirs, cornadis…) générés par des phénomènes d’induction, nuisibles aux animaux et à la production des exploitations."

Quelques études précédentes

Selon le CRIIREM, près de 200 000 personnes en France vivraient à moins de 100 mètres d’une ligne à très haute tension. Chez les enfants, "si l’on examine les tumeurs du cerveau et d’autres diagnostics, on constate que le risque de leucémie est de 69 % plus élevé que la moyenne si l’on se trouve à moins de 200 mètres d’une ligne à haute tension, et de 23 % plus élevé si l’on se trouve à une distance comprise entre 200 et 600 mètres d’une ligne à haute tension" a expliqué Gerald Draper, directeur de recherche à l’université d’Oxford.

L’étude d’épidémiologie réalisée de 1997 à 2001 et rendue publique en juin 2005 porte sur 60 000 enfants britanniques, pour moitié issue du registre national des tumeurs infantiles.

Le lien entre les champs magnétiques des lignes à haute tension et la fréquence des leucémies infantiles a été mis en évidence dès 1979. "Depuis, des dizaines d’études épidémiologiques, de plus en plus sophistiquées, ont été publiées", résume ainsi Peter Boyle, le directeur du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer). En 2000, le CIRC a conclu : "il apparaît pour l’ensemble de ces travaux un doublement du risque de leucémie infantile, pour une exposition supérieure à 0,4 microTesla". Pourtant, un arrêté du 17 mai 2001 a fixé la limite d’exposition à 100 microTesla (densité de flux magnétique) en France...

Toutefois, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) note que "jusqu’ici, aucun effet sanitaire indésirable résultant d’une exposition prolongée à des radiofréquences ou aux fréquences correspondant au transport d’énergie électrique n’a été confirmé", poursuivant toutefois que "la recherche se poursuit activement dans ce domaine." Ce pourquoi, la nouvelle étude du CRIIREM est intéressante ; les conclusions définitives seront publiées en juin 2008.
Pour une vigilance STOP EPR à Flamanville

Une présence anti-nucléaire à proximité du chantier de l’EPR à Flamanville est en cours d’organisation par le Collectif Grand Ouest “EPR non merci, ni ailleurs ni ici”. Cette action débuterait avant l’été.
Les objectifs de cette présence visible d’une vigilance des opposants à proximité du site du chantier seraient d’informer les visiteurs, touristes, journalistes, etc., d’exercer une pression psychologique tant sur les divers décideurs (politiques, élus, EDF, AREVA, etc.) que sur la population plus généralement, et enfin d’apporter un soutien logistique à des actions plus ponctuelles.
Un appel à soutien financier a été lancé pour mener à bien cette vigilance.
Pour plus d’informations, contactez le Crilan
paulette.anger@wanadoo.fr
02 33 52 45 59
Source : notre-planete.info (05/03/2008)
Références :

- Collectif Stop THT <https://www.stop-tht.org/>
- Collectif Mayenne survotée <https://www.mayennesurvoltee.com/>
- Pré-résultat de l’enquête du Criirem <https://www.stop-tht.org/spip.php?article66>
- Rapport Bio Initiative du 31 août 2007 signés par David Carpenter et Cindy Sage (Université d’Albanie, New York) :
<https://www.bioinitiative.org/>



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