En bref
Vite, des infos !
Marche pacifiste et antinucléaire aux USA jusqu’en mai 2010...
La Marche Internationale pour la Paix "Vers un avenir sans nucléaire" organisée par l’association australienne Footprints for Peace avec le soutien du Réseau "Sortir du nucléaire" se déroule en ce moment même aux Etats-Unis. Elle est partie du Tennessee le 13 février, jour anniversaire du 1er essai nucléaire français dans le Sahara. Une vingtaine de marcheurs parcourent environ 25 km quotidiens dans la neige et le froid : Américains des 4 coins du pays, Navajos d’Arizona, Japonais, Australien et Français... Ils sont unis par la même volonté d’en finir avec la folie du nucléaire. Destination : New-York, à plus de 1 000 km. Ils arriveront début mai, pour l’ouverture de la conférence de révision du TNP.
Suivez la Marche sur www.footprintsforpeace.net ou dans l’agenda du site du Réseau https://www.sortirdunucleaire.org
Ou venez rejoindre la délégation française !
... et en Ecosse au mois d’août
Après les Etats-Unis, Footprints for Peace organise une marche antinucléaire internationale en Écosse. Du 31 juillet au 29 août, le tracé choisi suivra la route des convois d’ogives nucléaires.
Pour plus d’information : scotlandspeacewalk@yahoo.co.uk
27 avril-7 mai : Jeûne-action à Paris pour l’abolition des armes nucléaires
Un jeûne-action pour l’abolition des armes nucléaires est organisé du 27 avril au 7 mai à Paris par la Maison de vigilance de Taverny et le Réseau "Sortir du Nucléaire", avec le soutien de nombreuses associations antinucléaires, pacifistes et non-violentes. L’objectif est de faire pression sur les décideurs politiques pour que la France accepte le principe d’une Convention d’élimination des armes nucléaires lors de la tenue de la Conférence d’examen du Traité de Non Prolifération (qui débutera le 3 mai à New York). Outre le jeûne, des actions médiatiques et symboliques, tables rondes, projections, etc. se tiendront dans divers lieux sur Paris.
Programme sur les sites www.maisondevigilance.com et www.sortirdunucleaire.org
Des ballons contre un missile
Samedi 23 janvier 2010, à Biscarosse, une douzaine d’activistes du Collectif "Non au missile M51" ont pris position pour s’opposer au tir d’essai du nouveau missile nucléaire d’attaque M51. Des militants de Sortir du nucléaire Cornouaille étaient présents quant à eux sur le port du Guilvinec, au large duquel le tir devait être réalisé par le sous-marin nucléaire "Le Terrible".
Le Collectif a lâché des ballons d’hélium équipés de papier métallique, afin d’imprimer la marque durable de leur opposition sur les images radar du Centre d’Essai. Cet tir est une véritable provocation aux instances internationales, à quelques semaines de la révision du Traité de Non Prolifération. La France a renouvelé entièrement son arsenal nucléaire, en violation de l’article VI du Traité de Non Prolifération, qui l’engage à entrer dans la voie du désarmement.
Obama, la grande déception
On espérait, avec l’arrivée d’Obama, que les Etats-Unis allaient amorcer un virage pour prendre enfin en compte les problèmes environnementaux superbement ignorés par Bush. Las ! Le président américain envisage de soigner la peste avec le choléra : dans son discours 2010 sur l’état de l’Union (prononcé tous les ans au début de l’année), il propose de lutter contre le changement climatique en soutenant l’exploitation pétrolière, en développant les agrocarburants... et en relançant la construction de centrales nucléaire !
Depuis l’accident de Three Mile Island (1979), aucun réacteur n’a été construit aux Etats-Unis... mais avec les nouvelles orientations d’Obama, une enveloppe de 18,5 milliards de dollars est prévue pour soutenir les nouvelles constructions. Celle-ci s’ajoutera à 54 milliards de dollars dégagés pour des prêts. Ces chiffres astronomiques font froid dans le dos... mais rien n’est encore joué, et on peut espérer que les chantiers capotent avant même de commencer. Les Etats-Unis n’ont plus aucune expérience récente en construction de réacteurs, et il faut encore que les modèles proposés obtiennent une licence, ce qui est loin d’être garanti.
Heureusement, l’engouement pour le nucléaire est loin d’être partagé outre-Atlantique. Ainsi, suite à un vote au Sénat, l’Etat du Vermont vient de décider la fermeture de la centrale de Vermont Yankee, vieille et sujette à des fuites de tritium !
Pour plus d’information sur le nucléaire aux Etats-Unis, vous pouvez vous tourner vers Beyond Nuclear, association membre du Réseau :
www.beyondnuclear.org
Allemagne : ne sortons pas de la sortie !
Outre-Rhin, les débats autour de la "sortie de la sortie" du nucléaire continuent de plus belle. Le gouvernement d’Angela Merkel avait annoncé son intention de remettre en question la loi de la sortie du nucléaire, mais il se retrouve confronté à des affaires ingérables et une mobilisation sans précédents !
Au début de l’année, le scandale de la gestion des déchets avait pris une nouvelle ampleur : on avait appris que l’ancienne mine de sel d’Asse, où étaient entreposés depuis plusieurs décennies 126 000 fûts de déchets radioactifs, risquait de s’effondrer suite à d’importantes infiltrations d’eau. Un comble pour un site présenté comme parfaitement étanche !
La question se pose maintenant de retirer les déchets... mais pour les mettre où ? Dans une autre ancienne mine ? Dans le "centre de recherche" de Gorleben ?
A cela s’ajoute l’arrivée en fin de vie de plusieurs centrales, que les exploitants souhaiteraient prolonger. Cela n’est évidemment pas du goût de la population, ni d’ailleurs de la branche des énergies renouvelables, dont le développement est freiné par le nucléaire.
Les mobilisations sont nombreuses ce printemps pour exiger une vraie sortie du nucléaire : Manifestations pour la fermeture de la centrale de Neckarwestheim le 21 mars, début d’une caravane antinucléaire vers Krümmel le 21 avril, chaîne humaine autour de la centrale de Biblis le 24 avril, et une autre entre Brunsbüttel et Krümmel le même jour...
Si vous êtes en Allemagne à ce moment-là, votre participation est la bienvenue.
Nucleare, no grazie !
Depuis quelques mois, Berlusconi multiplie les décisions pour renucléariser l’Italie, qui avait pourtant fait le choix d’abandonner cette énergie après Tchernobyl suite à un référendum. En projet : 8 à 10 réacteurs, dont le lancement est prévu pour 2013, avec l’objectif d’atteindre 25 % d’électricité d’origine nucléaire d’ici 2030 ; la création d’un dépôt de déchets radioactifs, ainsi que d’un centre de traitement...
Le hic pour Berlusconi : malgré d’alléchantes propositions d’aides financières, les régions italiennes (qui bénéficient de beaucoup d’autonomie) ne se bousculent pas au portillon pour accueillir les futurs sites nucléaires, bien au contraire ! La majorité d’entre elles ont déjà voté des résolutions contraires. Et surtout, la mobilisation des citoyens prend une ampleur exponentielle. Les groupes au-delà des Alpes, déjà fort nombreux à relayer les actions du Réseau (22 actions pour le Chernobyl Day de 2009, une centaine pour la journée "ni nucléaire ni effet de serre" de décembre), se feront à nouveau entendre en masse le 26 avril pour dire non aux projets de Berlusconi. Enfin, notons la montée en puissance de Rete Nazionale Antinucleare, un réseau antinucléaire d’abord virtuel, qui prend maintenant en charge la coordination d’actions dans tout le pays et traduit une grande partie des documents du Réseau. Nous leur souhaitons beaucoup de succès !
Pour plus d’infos sur RNA (Rete Nazionale Antinucleare) et les actions du Chernobyl Day en Italie, contacter Fabienne Melmi (francophone, fabiennemelmi@hotmail.it) ou Massimo Greco (rna.antinucleare@gmail.com). Retrouvez-les aussi sur Internet : www.nonukes.it
L’Espagne bat un nouveau record dans l’éolien
Le 8 novembre 2009, l’Espagne a battu un nouveau record dans la production d’électricité d’origine éolienne.
En effet, pendant quelques heures - entre 3h20 et 8h40 - la capacité éolienne en fonctionnement a oscillé entre 19 700 MW et 21 700 MW, fournissant 53 % des besoins électriques du pays. Le précédent record vieux de quelques jours, était de 45,1%. Pendant ces quelques heures et grâce à de "très forts vents", les éoliennes espagnoles ont produit plus de 11 500 MW, soit l’équivalent de près de 11 réacteurs nucléaires.
Le pays dispose d’une capacité de production en énergie éolienne pouvant atteindre 17 700 MW. C’est dix fois plus qu’il y a 10 ans. L’énergie éolienne a représenté en moyenne 13 % de l’électricité consommée par les Espagnols depuis le début de l’année 2009. Le gouvernement de José Luis Zapatero mise beaucoup sur les énergies renouvelables. Ce dernier a décidé de sortir progressivement son pays du nucléaire, en choisissant de ne pas renouveler à terme le parc existant. (source : El Pais)
Le Danemark, exportateur d’électricité éolienne
En 2009, l’électricité éolienne a atteint 19 % de la production du Danemark. Cela avec de grosses variations. Certains jours ventés, la production éolienne a couvert ponctuellement la totalité de la consommation. Des exportations ont même eu lieu vers la Pologne ! Le gouvernement s’est fixé comme but de diminuer sa consommation totale d’énergie de 2 % d’ici 2011 et 4 % d’ici 2020… afin qu’en 2025, la consommation soit la même qu’en 1975.
La plus grande centrale solaire urbaine à Bordeaux
Le quartier de Bordeaux-Lac brigue le record de la plus grande centrale solaire urbaine. 92 000 m2 de panneaux photovoltaïques seront installés sur les 20 hectares des parkings du parc des expositions. Ils devraient dès la fin 2010 produire 13 000 MW chaque année. Soit l’équivalent de la consommation de 5700 foyers. (D’après l’Usine nouvelle 19/10/2009)
Flamanville : la sécurité baisse, le personnel craque
Des salariés qui pleurent, d’autres qui se battent car ils manquent d’outillage… Le Comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT) de la centrale nucléaire de Flamanville a fait valoir son droit d’alerte pour signaler que le personnel est à bout. Philippe Page, délégué CGT de la centrale ajoute : "Depuis l’ouverture du capital d’EDF en 2004, le climat se dégrade dans les centrales. C’est la course permanente contre le temps. Il faut tout faire vite, et par conséquent mal. Nous dénonçons le manque de moyens et le manque de compétences de certaines entreprises qui interviennent pour la première fois en zone nucléaire."
Face à cette fronde, la direction de la centrale nucléaire indique avoir revu "l’organisation logistique et mis en place une rencontre quotidienne entre le pilote de l’arrêt de tranche et les deux responsables des chantiers concernés". Par ailleurs, une équipe EDF va être chargée de vérifier que "les conditions d’intervention sont satisfaisantes". "Une cellule d’écoute a aussi été mise en place. Comme chez France Télécom, ça ne règle pas les problèmes sur le fond", ironise Philippe Page. Le syndicat n’écarte pas un arrêt de travail général si la situation ne s’améliore pas. (D’après Ouest-France 07/10/2009)
Mort dans une explosion de sodium : la justice refuse de statuer depuis 16 ans
Le 31 mars 1994, à Cadarache (Bouches-du-Rhône), l’ingénieur René Allègre est tué par une explosion de sodium lors d’une opération sur le coeur du réacteur Rapsodie (un surgénérateur expérimental arrêté en 1983). Sa femme porte plainte contre X. Mais le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) fait de l’obstruction. L’affaire n’arrive devant le tribunal correctionnel qu’en 2007, mais elle est jugée irrecevable. Rebelote en appel. En novembre 2008, la cour de Cassation s’étonne de la procédure et donne raison aux plaignants. Mais rien à faire, en septembre 2009, la Cour d’appel refuse à
nouveau de statuer. Un nouveau recours a depuis été engagé. A part ça, quand on trouve du plutonium sur le site de Cadarache et que le CEA en avertit les autorités avec plusieurs mois de retard, les ministres nous promettent la "transparence" !
A lire :
Le double jeu du nucléaire
hors-série de 12 pages à la revue Sortir du nucléaire de novembre 2009, pour comprendre comment l’énergie nucléaire favorise la prolifération de l’arme atomique.
A consulter sur www.sortirdunucleaire.org/lesdossiers ou à commander au Réseau "Sortir du nucléaire" 3,5 € port compris