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Une conception surprenante de la "sûreté" !

Une conception qui date d’avant Fukushima

Article publié le 8 août 2016



En 2005, la DGSNR (Direction Générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection) déclarait que si l’EPR n’était pas construit prochainement, il faudrait revoir les objectifs de sûreté parce qu’ils avaient été fixés 10 ans en arrière [1]. Plus de 10 ans après, la construction de l’EPR de Flamanville n’est toujours pas achevée, et accumule au contraire les problèmes graves.

Peter Lam, qui fut pendant 18 ans juge administratif au sein de l’autorité de sûreté nucléaire étatsunienne (la NRC), a écrit que "la fusion de plusieurs cœurs de réacteurs était jugée impossible [par l’industrie nucléaire mondiale et les autorités de régulation], et n’a donc jamais été étudiée. Jusqu’à Fukushima." [2] Philippe Jamet, ex-cadre dirigeant à l’IRSN, à l’AIEA et commissaire de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, confirmait en 2011 que "jamais la situation de Fukushima, avec un tel cumul de défaillances, n’a été étudiée" [3].

Le design des EPR en construction à Olkiluoto (Finlande) et à Flamanville a été achevé par Framatome et Siemens en 1998, plus d’une décennie avant que la catastrophe de Fukushima ne conduise les autorités de sûreté nucléaire à réviser à la hausse leurs exigences de sûreté, sur de multiples aspects. Il est impossible d’intégrer toutes ces nouvelles exigences à la conception d’un réacteur dont le chantier était déjà en cours depuis plus de 3 ans lorsque les réacteurs de TEPCO ont explosé.

Un exemple parmi d’autres : comme le relève Greenpeace, en situation accidentelle, la salle de communde de l’EPR est vulnérable : "L’accident de Fukushima a mis en avant la difficulté de travailler dans la salle de commande d’un réacteur accidenté en raison de la proximité avec le réacteur engendrant de hauts niveaux de radiation. Exactement comme dans les autres réacteurs français la salle de commande du réacteur EPR se trouve très proche du réacteur lui-même." [4]


Notes

[1Lors des auditions parlementaires de préparation du rapport La durée de vie des centrales nucléaires et les nouveaux types de réacteurs, Christian Bataille, Claude Birraux, Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, mai 2003. Cité dans le Cahier collectif d’acteurs – EPR et choix de société, Débat public EPR "tête de série", juin 2005, contribution d’Agir pour l’environnement, Les Amis de la Terre, France Nature Environnement, Greenpeace, Réseau Action Climat-France, WWF-France, p.15, https://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-epr/docs/pdf/cahiers/cahier_acteurs.pdf

[2Peter Lam, Severe Nuclear Accidents : Now What ?, Civic Exchange, April 2012, p.14

En 2005, la DGSNR (Direction Générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection) déclarait que si l’EPR n’était pas construit prochainement, il faudrait revoir les objectifs de sûreté parce qu’ils avaient été fixés 10 ans en arrière [1]. Plus de 10 ans après, la construction de l’EPR de Flamanville n’est toujours pas achevée, et accumule au contraire les problèmes graves.

Peter Lam, qui fut pendant 18 ans juge administratif au sein de l’autorité de sûreté nucléaire étatsunienne (la NRC), a écrit que "la fusion de plusieurs cœurs de réacteurs était jugée impossible [par l’industrie nucléaire mondiale et les autorités de régulation], et n’a donc jamais été étudiée. Jusqu’à Fukushima." [2] Philippe Jamet, ex-cadre dirigeant à l’IRSN, à l’AIEA et commissaire de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, confirmait en 2011 que "jamais la situation de Fukushima, avec un tel cumul de défaillances, n’a été étudiée" [3].

Le design des EPR en construction à Olkiluoto (Finlande) et à Flamanville a été achevé par Framatome et Siemens en 1998, plus d’une décennie avant que la catastrophe de Fukushima ne conduise les autorités de sûreté nucléaire à réviser à la hausse leurs exigences de sûreté, sur de multiples aspects. Il est impossible d’intégrer toutes ces nouvelles exigences à la conception d’un réacteur dont le chantier était déjà en cours depuis plus de 3 ans lorsque les réacteurs de TEPCO ont explosé.

Un exemple parmi d’autres : comme le relève Greenpeace, en situation accidentelle, la salle de communde de l’EPR est vulnérable : "L’accident de Fukushima a mis en avant la difficulté de travailler dans la salle de commande d’un réacteur accidenté en raison de la proximité avec le réacteur engendrant de hauts niveaux de radiation. Exactement comme dans les autres réacteurs français la salle de commande du réacteur EPR se trouve très proche du réacteur lui-même." [4]



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