Dans son édition du 13 septembre 2017, le Canard Enchaîné alerte sur d’inquiétants problèmes de sûreté à l’usine Areva de la Hague, dans le Cotentin, où est pratiqué le « retraitement » du combustible nucléaire usé. Ainsi, selon des rapports d’inspection de l’Autorité de sûreté nucléaire, Areva ne serait pas à même, en cas de panne du système de ventilation, de prévenir une explosion d’hydrogène dans l’installation où est traité le plutonium !
Ces informations sont rendues publiques sur fond de « non-respect des procédures » et d’ « état alarmant des équipements », selon les mots mêmes de l’ASN. Cette situation s’avère d’autant plus explosive que l’état financier catastrophique d’Areva laisse craindre des impasses sur la sûreté. Selon le Canard Enchaîné, l’ASN aurait d’ailleurs reçu une lettre de salariés dénonçant une maintenance réduite des installations, des formations bâclées et des procédures simplifiées à l’extrême en raison d’une "course effrénée aux économies" !
Cette alerte ne doit pas rester lettre morte : l’usine Areva de La Hague, dont les rejets radioactifs sont supérieurs à ceux cumulés de toutes les centrales françaises [1], constitue l’un des sites les plus dangereux au monde au vu du stock de matières fissiles et toxiques qui s’y accumule. Il est aberrant que la France continue à poursuivre une activité aussi risquée que le « retraitement » des combustibles nucléaires usés, présenté abusivement comme un « recyclage ». Coûteuse et polluante, cette opération ne réduit ni le volume, ni la dangerosité des déchets et s’avère parfaitement inutile… si ce n’est pour produire du plutonium pur qui sert à fabriquer le dangereux et coûteux combustible MOX [2] ou des armes nucléaires, elles-mêmes dangereuses et obsolètes.
Tous les autres pays nucléarisés ont déjà abandonné le retraitement. La France doit en faire de même avant qu’un accident ne se produise à La Hague.
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