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Sortir du nucléaire n°52



Hiver 2012

Déchets radioactifs

Poubelle nucléaire de Bure : Un projet monstrueux à stopper

Qui ne connaît Bure (Lorraine / Champagne) ? Sans Bure, l’industrie nucléaire meurt de ses déchets, par occlusion. D’où le lancement d’un forcing effréné.

Déchets radioactifs Bure

C’est nouveau. Le secteur de Bure va devoir s’habituer à un barbarisme supplémentaire : CIGÉO, "iCIGÉOnte" pour les plus perspicaces. Pour son promoteur, l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), c’est un "Centre Industriel de stockage GÉOlogique". Industriel ! Le mot est lâché, pour la première fois. Ainsi donc, ce qu’ils faisaient passer pour un "laboratoire" depuis 18 ans cachait bien une méga poubelle radioactive souterraine qui, de plus, se verrait doublée d’un stockage en surface. Bure : la peste et le choléra !

Depuis fort longtemps, Areva, EDF et l’Andra se gargarisent d’affirmations lénifiantes : les déchets nucléaires de moyenne et haute activité à vie très, très longue (MAVL-HAVL) ne représenteraient que 20g par an et par habitant et seulement 4 % du volume total des déchets nucléaires. Leur comparaison préférée : ces déchets tiendraient dans une malheureuse "piscine olympique". Examinons de plus près la taille de la "piscine" CIGEO (1) :

 Un immense dépotoir nucléaire souterrain de plus de 1500 ha (4 km de côté), près de 100000 m3 de déchets nucléaires à enfouir2, plus de 300 km de galeries (tunnels de desserte et de stockage).

 Un site d’une emprise de 200 ha (1,4 km de côté) à l’aplomb du dépotoir, dont 130 ha pour stocker les colossaux déblais du creusement.

 Un autre site de 100 ha (dont 30 ha là aussi pour des déblais de creusement), à quelques km du précédent, destiné au départ d’un tunnel qui alimenterait le dépotoir par 5km de descente en une pente de 10 %. Ce site serait une INB (installation nucléaire de base), un site nucléaire qui préparerait les fûts avant descente et qui en stockerait d’autres durant des décennies, le temps qu’ils refroidissent car bien trop chauds pour être enfouis.

Ce projet, c’est aussi des milliers de transports dangereux à travers le pays pour drainer vers Bure 240000 conteneurs de déchets MAVL et HAVL qui se sont accumulés, entreposés pour l’instant ici et là.

Ce projet, c’est encore une discrète demande de "ventilation" déposée par l’Andra. Peu le savent mais certains conteneurs produiront des gaz radioactifs, que l’Andra projette de rejeter dans l’environnement. Des gaz qui seraient générés non seulement dans le site d’enfouissement mais également dans l’INB de surface. La radioactivité ne serait donc pas relâchée lorsque l’enfouissement serait inévitablement devenu défectueux, mais bien dès l’arrivée des premiers fûts !

Enfin, ce projet c’est l’engloutissement de sommes faramineuses, qui font si cruellement défaut ailleurs : 15 milliards d’euros annoncés hier, de 35 à 58 milliards aujourd’hui (2). Et demain ?

À Bure, les populations de la région sont tenues en otages par l’espoir d’emplois, tandis que l’argent dégouline et arrose à tout va dans les départements de Meuse et de Haute-Marne. Mais la résistance enfle : une municipalité concernée a délibéré contre l’enfouissement (Bonnet), une association anime à présent le canton, le QG de Bure Zone Libre s’active, la Fédération STOP déchets nucléaires est sur tous les fronts… Récemment, une analyse scientifique et indépendante suscitée par les "résistants" a dévoilé l’"optimisme excessif et généralisé" de l’Andra dans ses études (3). Autrement dit : celles-ci sont pipées pour "rassurer" (tromper) élus et citoyens sur les caractéristiques du sous-sol.

Oui les lignes bougent, mais c’est aujourd’hui qu’il faut stopper cette folie. À travers des leviers comme les élections présidentielles et législatives, et non pas par les attrape-gogos annoncés : un "débat public" en 2013, suivi d’une loi en 2016.

"Ne plus subir > s’indigner > AGIR !"

Fédération Grand-Est STOP déchets nucléaires
cedra.org@orange.fr
03 25 04 91 41

Notes :

1 : www.andra.fr/pages/fr/menu1/les-solutions-de-gestion/concevoir-un-centre-de-stockage-pour-les-dechets-ha-et-ma-vl-84.html 2 : Audition de M-C. Dupuis, directrice de l’Andra, devant l’Assemblée nationale le 19 janvier 2011, www.assemblee-nationale.fr/13/cr-eco/10-11/c1011036.asp ; Global Chance, "Nucléaire : la grande illusion", p.7

3 : www.clis-bure.com

C’est nouveau. Le secteur de Bure va devoir s’habituer à un barbarisme supplémentaire : CIGÉO, "iCIGÉOnte" pour les plus perspicaces. Pour son promoteur, l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), c’est un "Centre Industriel de stockage GÉOlogique". Industriel ! Le mot est lâché, pour la première fois. Ainsi donc, ce qu’ils faisaient passer pour un "laboratoire" depuis 18 ans cachait bien une méga poubelle radioactive souterraine qui, de plus, se verrait doublée d’un stockage en surface. Bure : la peste et le choléra !

Depuis fort longtemps, Areva, EDF et l’Andra se gargarisent d’affirmations lénifiantes : les déchets nucléaires de moyenne et haute activité à vie très, très longue (MAVL-HAVL) ne représenteraient que 20g par an et par habitant et seulement 4 % du volume total des déchets nucléaires. Leur comparaison préférée : ces déchets tiendraient dans une malheureuse "piscine olympique". Examinons de plus près la taille de la "piscine" CIGEO (1) :

 Un immense dépotoir nucléaire souterrain de plus de 1500 ha (4 km de côté), près de 100000 m3 de déchets nucléaires à enfouir2, plus de 300 km de galeries (tunnels de desserte et de stockage).

 Un site d’une emprise de 200 ha (1,4 km de côté) à l’aplomb du dépotoir, dont 130 ha pour stocker les colossaux déblais du creusement.

 Un autre site de 100 ha (dont 30 ha là aussi pour des déblais de creusement), à quelques km du précédent, destiné au départ d’un tunnel qui alimenterait le dépotoir par 5km de descente en une pente de 10 %. Ce site serait une INB (installation nucléaire de base), un site nucléaire qui préparerait les fûts avant descente et qui en stockerait d’autres durant des décennies, le temps qu’ils refroidissent car bien trop chauds pour être enfouis.

Ce projet, c’est aussi des milliers de transports dangereux à travers le pays pour drainer vers Bure 240000 conteneurs de déchets MAVL et HAVL qui se sont accumulés, entreposés pour l’instant ici et là.

Ce projet, c’est encore une discrète demande de "ventilation" déposée par l’Andra. Peu le savent mais certains conteneurs produiront des gaz radioactifs, que l’Andra projette de rejeter dans l’environnement. Des gaz qui seraient générés non seulement dans le site d’enfouissement mais également dans l’INB de surface. La radioactivité ne serait donc pas relâchée lorsque l’enfouissement serait inévitablement devenu défectueux, mais bien dès l’arrivée des premiers fûts !

Enfin, ce projet c’est l’engloutissement de sommes faramineuses, qui font si cruellement défaut ailleurs : 15 milliards d’euros annoncés hier, de 35 à 58 milliards aujourd’hui (2). Et demain ?

À Bure, les populations de la région sont tenues en otages par l’espoir d’emplois, tandis que l’argent dégouline et arrose à tout va dans les départements de Meuse et de Haute-Marne. Mais la résistance enfle : une municipalité concernée a délibéré contre l’enfouissement (Bonnet), une association anime à présent le canton, le QG de Bure Zone Libre s’active, la Fédération STOP déchets nucléaires est sur tous les fronts… Récemment, une analyse scientifique et indépendante suscitée par les "résistants" a dévoilé l’"optimisme excessif et généralisé" de l’Andra dans ses études (3). Autrement dit : celles-ci sont pipées pour "rassurer" (tromper) élus et citoyens sur les caractéristiques du sous-sol.

Oui les lignes bougent, mais c’est aujourd’hui qu’il faut stopper cette folie. À travers des leviers comme les élections présidentielles et législatives, et non pas par les attrape-gogos annoncés : un "débat public" en 2013, suivi d’une loi en 2016.

"Ne plus subir > s’indigner > AGIR !"

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03 25 04 91 41

Notes :

1 : www.andra.fr/pages/fr/menu1/les-solutions-de-gestion/concevoir-un-centre-de-stockage-pour-les-dechets-ha-et-ma-vl-84.html 2 : Audition de M-C. Dupuis, directrice de l’Andra, devant l’Assemblée nationale le 19 janvier 2011, www.assemblee-nationale.fr/13/cr-eco/10-11/c1011036.asp ; Global Chance, "Nucléaire : la grande illusion", p.7

3 : www.clis-bure.com



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