Nouvelle étape dans le fait accompli : EDF a déjà commandé des pièces pour ses projets de nouveaux EPR !
Alors qu’une décision sur la construction de nouveaux EPR n’est officiellement pas censée advenir avant le prochain quinquennat, EDF a franchi une nouvelle étape dans le fait accompli, confirmant avoir déjà passé commande à Framatome pour la fabrication de pièces pour 6 réacteurs !
Nous dénonçons avec force cette tactique du pied dans la porte, ainsi que le double jeu du gouvernement, qui appuie indirectement le fait accompli d’ EDF.
Communiqué du 29 janvier 2021
Depuis plus d’un an, le gouvernement entretient le flou sur la construction de nouveaux réacteurs, demandant à EDF de se mettre en ordre de marche pour prouver, d’ici mi-2021, sa capacité à construire 6 nouveaux réacteurs, tout en répétant qu’une décision ne sera pas prise avant 2022, comme l’a récemment répété Barbara Pompili [1].
Mais EDF, elle, semble considérer que la décision est déjà actée. Après avoir quasiment déjà déterminé les sites choisis (Penly, et semble-t-il aussi Gravelines et Tricastin/Bugey), EDF déclare maintenant avoir demandé à Framatome de "lancer la production de certaines pièces forgées" destinées à la construction de six nouveaux EPR. 600 pièces métalliques pourraient être fabriquées à l’usine du Creusot, où perdurent certaines mauvaises pratiques [2].
Nous dénonçons fermement ce coup de poker visant à présenter la construction de ces réacteurs comme inéluctable, au mépris de l’avis de la population, majoritairement opposée à la construction de nouveaux réacteurs. Alors que de nouveaux travaux, dont un scénario officiel (AIE et RTE), viennent de démontrer la faisabilité du 100% renouvelable [3], EDF continue de procéder, avec la complaisance du gouvernement, comme si le renouvellement du parc était une fatalité incontournable. La décision sur nos choix énergétiques devrait appartenir aux citoyen·es, et non relever de ce fait accompli.
Cette fuite en avant d’EDF n’est pas seulement profondément antidémocratique, elle est aussi absurde. Enfoncer la France pour de nouvelles décennies dans l’impasse nucléaire avec la construction de 6 réacteurs représenterait un gouffre économique et un non-sens écologique. Alors que l’urgence climatique exige que nous réduisions rapidement nos émissions, la France ne peut pas se permettre de gaspiller des dizaines de milliards d’euros dans des réacteurs qui, au vu de l’état de la filière nucléaire française, connaîtraient à coup sûr retards, surcoûts et malfaçons. La question de la vulnérabilité de ces installations au changement climatique doit également être posée, certains sites pressentis étant construits sur des polders [4] qui pourraient être submergés et le débit des fleuves étant appelés à se réduire.
Nous appelons à résister à ces nouveaux projets inutiles et imposés. Ce dont la France a besoin, c’est d’évoluer vers un système énergétique sobre, renouvelable, décentralisé, résilient et donc sans nucléaire, et non de faire payer aux générations futures les dangereux caprices d’une industrie dépassée. Plus l’on tarde à engager cette mutation, plus les conséquences seront lourdes.
Contact presse :
Martial Chateau - 06 45 30 74 66
Notes
[1] L’échéance fixée pour la prise de décision n’a cessé de fluctuer : mise en service de l’EPR de Flamanville ? Ou chargement en combustible ?
[2] Dans un rapport récent, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire mentionne la "récurrence d’écarts" et la persistance de mauvaises pratiques, comme le fait de prendre le risque industriel de poursuivre la fabrication d’une pièce en cas de découverte d’ "écart".
[3] Outre l’étude AIE-RTE, citons aussi les travaux du CIRED démontrant que la France pourrait en 2050 produire 100% d’électricité renouvelable à un coût égal ou inférieur au système actuel.
[4] Un polder désigne une étendue artificielle de terre conquise sur la mer grâce à des digues, des barrages et dont le niveau est inférieur à celui de la mer.
Depuis plus d’un an, le gouvernement entretient le flou sur la construction de nouveaux réacteurs, demandant à EDF de se mettre en ordre de marche pour prouver, d’ici mi-2021, sa capacité à construire 6 nouveaux réacteurs, tout en répétant qu’une décision ne sera pas prise avant 2022, comme l’a récemment répété Barbara Pompili [1].
Mais EDF, elle, semble considérer que la décision est déjà actée. Après avoir quasiment déjà déterminé les sites choisis (Penly, et semble-t-il aussi Gravelines et Tricastin/Bugey), EDF déclare maintenant avoir demandé à Framatome de "lancer la production de certaines pièces forgées" destinées à la construction de six nouveaux EPR. 600 pièces métalliques pourraient être fabriquées à l’usine du Creusot, où perdurent certaines mauvaises pratiques [2].
Nous dénonçons fermement ce coup de poker visant à présenter la construction de ces réacteurs comme inéluctable, au mépris de l’avis de la population, majoritairement opposée à la construction de nouveaux réacteurs. Alors que de nouveaux travaux, dont un scénario officiel (AIE et RTE), viennent de démontrer la faisabilité du 100% renouvelable [3], EDF continue de procéder, avec la complaisance du gouvernement, comme si le renouvellement du parc était une fatalité incontournable. La décision sur nos choix énergétiques devrait appartenir aux citoyen·es, et non relever de ce fait accompli.
Cette fuite en avant d’EDF n’est pas seulement profondément antidémocratique, elle est aussi absurde. Enfoncer la France pour de nouvelles décennies dans l’impasse nucléaire avec la construction de 6 réacteurs représenterait un gouffre économique et un non-sens écologique. Alors que l’urgence climatique exige que nous réduisions rapidement nos émissions, la France ne peut pas se permettre de gaspiller des dizaines de milliards d’euros dans des réacteurs qui, au vu de l’état de la filière nucléaire française, connaîtraient à coup sûr retards, surcoûts et malfaçons. La question de la vulnérabilité de ces installations au changement climatique doit également être posée, certains sites pressentis étant construits sur des polders [4] qui pourraient être submergés et le débit des fleuves étant appelés à se réduire.
Nous appelons à résister à ces nouveaux projets inutiles et imposés. Ce dont la France a besoin, c’est d’évoluer vers un système énergétique sobre, renouvelable, décentralisé, résilient et donc sans nucléaire, et non de faire payer aux générations futures les dangereux caprices d’une industrie dépassée. Plus l’on tarde à engager cette mutation, plus les conséquences seront lourdes.
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