La gravité de la crise climatique, démontrée notamment par les récentes canicules, doit appeler une mobilisation générale et un changement de système. Mais loin d’aller dans ce sens, le gouvernement français persiste dans l’inaction, se contentant de mesures cosmétiques, soutenant des projets climaticides et présentant abusivement le nucléaire comme un atout car prétendument « décarboné » [1].
Loin de constituer un « mal nécessaire » pour lutter contre le changement climatique, le nucléaire est une impasse. Les installations nucléaires sont elles-mêmes vulnérables aux phénomènes climatiques extrêmes. En termes de réduction des émissions, le nouveau nucléaire est bien trop lent et trop cher pour répondre à l’urgence, contrairement aux énergies renouvelables et aux économies d’énergie. Le GIEC lui-même le reconnaît : "La faisabilité politique, économique, sociale et technologique de l’énergie solaire, éolienne et des technologies de stockage d’électricité s’est spectaculairement améliorée ces dernières années, tandis que celle du nucléaire […] n’a pas montré d’amélioration similaire" [2].
Quant au maintien du nucléaire existant, il constitue un verrou à la mise en place d’une politique climatique efficace. Vieillissant et en crise, il nécessite de colossaux investissements qui devraient plutôt être dédiés de toute urgence à une vraie révolution énergétique : réduction des consommations par la sobriété et l’efficacité, développement des renouvelables et relocalisation de la production d’énergie. La France, pays le plus nucléarisé au monde par nombre d’habitants, doit encore diviser par 6, voire par 8, ses émissions de gaz à effet de serre. Faute de mesures ambitieuses, notamment dans la rénovation des bâtiments, notre pays est en retard sur ses objectifs, comme le démontrent les chiffres récents de l’observatoire climat énergie. Et la précarité énergétique ne cesse de croître, les ménages les plus pauvres vivant dans des passoires thermiques équipées de chauffage électrique - une exception française aberrante.
Les jeunes générations devront déjà subir les dommages irréversibles du changement climatique. Il est irresponsable d’y ajouter des déchets radioactifs supplémentaires à gérer et la pollution de nouvelles mines d’uranium qui viendraient détruire des milieux sensibles [3], sans compter les conséquences d’un éventuel accident. Toutes ces nuisances sont d’ailleurs soulignées par le GIEC lui-même.
Pour toutes ces raisons, nous appelons à manifester vendredi et samedi pour demander la justice climatique et sociale et un changement de système, dans lequel les fausses solutions comme le nucléaire n’auront pas leur place.
Retrouver les points de rendez-vous des cortèges antinucléaires :
Pour en savoir plus :
▸ Infographie « Le nucléaire ne sauvera pas le climat »
▸ Scénarios pour limiter le réchauffement à 1,5°C : que dit le GIEC sur le nucléaire ?
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