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Sortir du nucléaire n°68



Février 2016

Marcher dans le désert contre le nucléaire

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°68 - Février 2016

 Luttes et actions  Déchets radioactifs


"Wanti uranium – Leave it in the ground !" (L’uranium est un poison, laissez-le dans le sol !) Ce slogan a rythmé du 16 août au 19 septembre 2015 la 5e marche contre le nucléaire en Australie Occidentale, intitulée Walkatjurra Walkabout.



L’objectif de cette marche était de protester de manière non-violente contre quatre projets de mines d’uranium actuellement à l’étude dans la région des Goldfields, en allant porter ce message directement sur le terrain.

Cet événement est co-organisé depuis cinq ans par des organisations aborigènes et non-aborigènes, fait remarquable dans un pays qui peine à sortir de son passé colonial et où le racisme est encore très fort.

La marche a rassemblé des dizaines de personnes de tout âge, venues d’Australie, du Japon, de Taïwan, d’Iran, du Royaume-Uni, de Suède, de Nouvelle-Zélande, des États-Unis et de France.

Pendant un mois nous avons donc parcouru environ 450 kilomètres entre les villes de Wiluna et Leonora, en passant par plusieurs sites menacés par les compagnies minières Cameco et Toro Energy.

Arrêt symbolique devant un site menacé par l’entreprise Toro Energy.

L’extraction d’uranium : menace sur le 5e continent

Le sous-sol australien abrite 40 % des ressources mondiales d’uranium et six mines sont actuelle- ment en activité. Des malformations affectent la faune et la flore autour de ces sites, ce qui renforce l’inquiétude des populations concernées par les projets d’extraction en Australie Occidentale.

Extraire de l’uranium nécessite par ailleurs une énorme quantité d’eau, extrêmement rare et précieuse dans cette région semi-désertique. À titre d’exemple, la mine d’Olympic Dam puise plus de 35 millions de litres d’eau par jour dans le sous-sol australien, ce qui provoque l’assèchement des points d’eau utilisés par les populations locales et la mort des milieux naturels environnants.

Pas après pas, nous avons été fascinés par ce "désert" qui est loin d’être vide et stérile : oiseaux, lézards, kangourous, dromadaires (!), centaines d’espèces de fleurs du printemps austral... Dans le contexte australien, la question de l’extraction de l’uranium se pose aussi sur le plan social et culturel. Ces gisements étant situés sur des territoires traditionnels aborigènes, les exploiter reviendrait à nier une nouvelle fois la souveraineté des Aborigènes sur leurs propres terres.

Chaque soir au campement nous avons pris conscience que la menace de destruction pèse également sur quantité de sites naturels qui ont toujours aujourd’hui une forte valeur sacrée pour les Aborigènes.

Ces semaines passées à l’autre bout du monde avec des personnes venues des quatre coins de la planète nous ont fait réaliser à quel point la question du nucléaire est globale. Si en Australie l’uranium est une menace, c’est bien parce que des pays comme la France en importent ...

Du groupe affinitaire au réseau antinucléaire global

Marcher dans le bush et y vivre en quasi-autonomie pendant un mois requiert une solide organisation logistique. Sur les pistes de poussière rouge reliant des points d’eau parfois distants de plusieurs centaines de kilomètres, les véhicules tout-terrain et autres moyens techniques sont vitaux.

Mais c’est surtout sur le plan humain que se joue le succès de l’opération. Des "groupes affinitaires" prennent en charge les tâches quotidiennes à tour de rôle et des cercles de parole permettent de partager les informations et de se connaître. C’est la recette pour créer un groupe uni et efficace.

Grâce à cette marche, nous avons intégré un réseau antinucléaire mondial dont la solidité est fondée sur l’aventure humaine exceptionnelle de ces quelques semaines. Pour plus d’informations, pour apporter votre soutien et pour participer à l’édition 2016 : https://walkingforcountry.com/

Riwal Couix

L’objectif de cette marche était de protester de manière non-violente contre quatre projets de mines d’uranium actuellement à l’étude dans la région des Goldfields, en allant porter ce message directement sur le terrain.

Cet événement est co-organisé depuis cinq ans par des organisations aborigènes et non-aborigènes, fait remarquable dans un pays qui peine à sortir de son passé colonial et où le racisme est encore très fort.

La marche a rassemblé des dizaines de personnes de tout âge, venues d’Australie, du Japon, de Taïwan, d’Iran, du Royaume-Uni, de Suède, de Nouvelle-Zélande, des États-Unis et de France.

Pendant un mois nous avons donc parcouru environ 450 kilomètres entre les villes de Wiluna et Leonora, en passant par plusieurs sites menacés par les compagnies minières Cameco et Toro Energy.

Arrêt symbolique devant un site menacé par l’entreprise Toro Energy.

L’extraction d’uranium : menace sur le 5e continent

Le sous-sol australien abrite 40 % des ressources mondiales d’uranium et six mines sont actuelle- ment en activité. Des malformations affectent la faune et la flore autour de ces sites, ce qui renforce l’inquiétude des populations concernées par les projets d’extraction en Australie Occidentale.

Extraire de l’uranium nécessite par ailleurs une énorme quantité d’eau, extrêmement rare et précieuse dans cette région semi-désertique. À titre d’exemple, la mine d’Olympic Dam puise plus de 35 millions de litres d’eau par jour dans le sous-sol australien, ce qui provoque l’assèchement des points d’eau utilisés par les populations locales et la mort des milieux naturels environnants.

Pas après pas, nous avons été fascinés par ce "désert" qui est loin d’être vide et stérile : oiseaux, lézards, kangourous, dromadaires (!), centaines d’espèces de fleurs du printemps austral... Dans le contexte australien, la question de l’extraction de l’uranium se pose aussi sur le plan social et culturel. Ces gisements étant situés sur des territoires traditionnels aborigènes, les exploiter reviendrait à nier une nouvelle fois la souveraineté des Aborigènes sur leurs propres terres.

Chaque soir au campement nous avons pris conscience que la menace de destruction pèse également sur quantité de sites naturels qui ont toujours aujourd’hui une forte valeur sacrée pour les Aborigènes.

Ces semaines passées à l’autre bout du monde avec des personnes venues des quatre coins de la planète nous ont fait réaliser à quel point la question du nucléaire est globale. Si en Australie l’uranium est une menace, c’est bien parce que des pays comme la France en importent ...

Du groupe affinitaire au réseau antinucléaire global

Marcher dans le bush et y vivre en quasi-autonomie pendant un mois requiert une solide organisation logistique. Sur les pistes de poussière rouge reliant des points d’eau parfois distants de plusieurs centaines de kilomètres, les véhicules tout-terrain et autres moyens techniques sont vitaux.

Mais c’est surtout sur le plan humain que se joue le succès de l’opération. Des "groupes affinitaires" prennent en charge les tâches quotidiennes à tour de rôle et des cercles de parole permettent de partager les informations et de se connaître. C’est la recette pour créer un groupe uni et efficace.

Grâce à cette marche, nous avons intégré un réseau antinucléaire mondial dont la solidité est fondée sur l’aventure humaine exceptionnelle de ces quelques semaines. Pour plus d’informations, pour apporter votre soutien et pour participer à l’édition 2016 : https://walkingforcountry.com/

Riwal Couix



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