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La sortie du nucléaire marque des points

Mai 2014 - Allemagne - Le nucléaire n’est plus rentable

Article publié le 22 mai 2014



Des centrales qui ferment prématurément, des firmes nucléaires qui veulent se défausser… En Allemagne, alors que les énergies renouvelables poursuivent leur essor, les industries polluantes sont dans une mauvaise passe et tentent leur va-tout.



Fermeture avancée pour la centrale de Grafenrheinfeld

E.ON, le numéro un allemand de l’énergie, compte arrêter sa centrale nucléaire de Grafenrheinfeld, en Bavière, fin mai 2015 au lieu de décembre 2015. L’entreprise estime qu’elle ne pourra pas l’exploiter rentablement, dans un contexte de forte concurrence des renouvelables. E.ON a estimé que "l’arrêt anticipé était incontournable dans l’intérêt des actionnaires" !

Pour continuer à faire tourner la centrale, E.ON devrait charger de nouveaux combustibles l’année prochaine. Or, ces combustibles sont soumis à un impôt spécifique, qui lui coûterait d’emblée 80 millions d’euros. Compte tenu des cours de l’électricité, qui ont été divisés par deux depuis 2008, le groupe estime que le chiffre d’affaires prévisible ne permettrait pas de couvrir cette taxe ainsi que les autres coûts.

Les firmes nucléaires demandent à l’État de payer pour les déchets et le démantèlement !

L’Agence fédérale des réseaux doit encore donner son feu vert à cette décision au regard de la stabilité du système électrique. Elle a en effet déjà reçu plus de 40 demandes de fermetures de centrales électriques, essentiellement au gaz ou au charbon, qui souffrent de la concurrence des renouvelables.

Confrontées à de grosses difficultés économiques, les opérateurs allemands traînent également les pieds à l’idée de devoir en plus assumer les coûts des déchets et du démantèlement. Après avoir tenté des actions en justice contre l’État pour faire annuler la sortie du nucléaire, il ont changé leur fusil d’épaule. Leur projet ? Convaincre l’État de mettre en place une fondation publique pour gérer la fin de vie de leurs 9 réacteurs qui doivent fermer d’ici à 2022. Celle-ci, qui fonctionnerait sur le modèle des "bad banks" (structures destinées à récupérer les actifs à hauts risques, les sociétés en grosse difficulté…), recevrait les 30 milliards d’euros qu’ils ont déjà provisionné pour faire face au démantèlement. En échange, l’État prendrait en charge les opérations et le coût de la gestion des déchets.

Légende : "Des Bad Banks pour les centrales ? Nous ne paierons pas pour vos déchets !

Avec cette proposition, les exploitants allemands viennent d’apporter un démenti flagrant à la théorie du nucléaire compétitif qu’ils ont professée pendant des années. Le gouvernement allemand n’apprécie cependant guère le marché. Il est probable que les coûts réels soient bien supérieurs à ce qui a été provisionné. Surtout, on retrouve là la fâcheuse tendance du capitalisme à privatiser les profits et mutualiser les coûts dès lors qu’ils deviennent trop élevés, faisant reposer sur la collectivité les dépenses à venir. Ce qui est d’autant plus choquant que l’industrie nucléaire, à ses débuts, avait déjà bénéficié d’importantes subventions (selon les évaluations, entre 17 et 80 milliards d’euros payés par les contribuables).

Bras de fer pour la transition énergétique !

Les mêmes entreprises font également pression sur l’État pour limiter le développement des énergies renouvelables, au point que le ministre allemand de l’Énergie, Sigmar Gabriel, a vertement critiqué la transition énergétique, plaidant pour maintenir une production d’énergie centralisée et pour limiter la croissance des énergies renouvelables. Ceci même alors que la production d’énergies renouvelables atteint des records. Au premier trimestre 2014, la part des renouvelables dans la consommation d’électricité allemande a grimpé à 27%, contre 23% un an plus tôt.

Le dimanche 12 mai, les renouvelables ont même répondu aux trois quarts de la demande en électricité (comme le montre le graphique ci-dessus, issu du site Agora Energiewende ).

Mais le mouvement antinucléaire allemand reste mobilisé ! Le 10 mai, une manifestation a réunion 12 000 personnes à Berlin sous le mot d’ordre "Ne laissons pas couler la transition !", avec notamment plus de 120 bateaux sur la Spree.

Fermeture avancée pour la centrale de Grafenrheinfeld

E.ON, le numéro un allemand de l’énergie, compte arrêter sa centrale nucléaire de Grafenrheinfeld, en Bavière, fin mai 2015 au lieu de décembre 2015. L’entreprise estime qu’elle ne pourra pas l’exploiter rentablement, dans un contexte de forte concurrence des renouvelables. E.ON a estimé que "l’arrêt anticipé était incontournable dans l’intérêt des actionnaires" !

Pour continuer à faire tourner la centrale, E.ON devrait charger de nouveaux combustibles l’année prochaine. Or, ces combustibles sont soumis à un impôt spécifique, qui lui coûterait d’emblée 80 millions d’euros. Compte tenu des cours de l’électricité, qui ont été divisés par deux depuis 2008, le groupe estime que le chiffre d’affaires prévisible ne permettrait pas de couvrir cette taxe ainsi que les autres coûts.

Les firmes nucléaires demandent à l’État de payer pour les déchets et le démantèlement !

L’Agence fédérale des réseaux doit encore donner son feu vert à cette décision au regard de la stabilité du système électrique. Elle a en effet déjà reçu plus de 40 demandes de fermetures de centrales électriques, essentiellement au gaz ou au charbon, qui souffrent de la concurrence des renouvelables.

Confrontées à de grosses difficultés économiques, les opérateurs allemands traînent également les pieds à l’idée de devoir en plus assumer les coûts des déchets et du démantèlement. Après avoir tenté des actions en justice contre l’État pour faire annuler la sortie du nucléaire, il ont changé leur fusil d’épaule. Leur projet ? Convaincre l’État de mettre en place une fondation publique pour gérer la fin de vie de leurs 9 réacteurs qui doivent fermer d’ici à 2022. Celle-ci, qui fonctionnerait sur le modèle des "bad banks" (structures destinées à récupérer les actifs à hauts risques, les sociétés en grosse difficulté…), recevrait les 30 milliards d’euros qu’ils ont déjà provisionné pour faire face au démantèlement. En échange, l’État prendrait en charge les opérations et le coût de la gestion des déchets.

Légende : "Des Bad Banks pour les centrales ? Nous ne paierons pas pour vos déchets !

Avec cette proposition, les exploitants allemands viennent d’apporter un démenti flagrant à la théorie du nucléaire compétitif qu’ils ont professée pendant des années. Le gouvernement allemand n’apprécie cependant guère le marché. Il est probable que les coûts réels soient bien supérieurs à ce qui a été provisionné. Surtout, on retrouve là la fâcheuse tendance du capitalisme à privatiser les profits et mutualiser les coûts dès lors qu’ils deviennent trop élevés, faisant reposer sur la collectivité les dépenses à venir. Ce qui est d’autant plus choquant que l’industrie nucléaire, à ses débuts, avait déjà bénéficié d’importantes subventions (selon les évaluations, entre 17 et 80 milliards d’euros payés par les contribuables).

Bras de fer pour la transition énergétique !

Les mêmes entreprises font également pression sur l’État pour limiter le développement des énergies renouvelables, au point que le ministre allemand de l’Énergie, Sigmar Gabriel, a vertement critiqué la transition énergétique, plaidant pour maintenir une production d’énergie centralisée et pour limiter la croissance des énergies renouvelables. Ceci même alors que la production d’énergies renouvelables atteint des records. Au premier trimestre 2014, la part des renouvelables dans la consommation d’électricité allemande a grimpé à 27%, contre 23% un an plus tôt.

Le dimanche 12 mai, les renouvelables ont même répondu aux trois quarts de la demande en électricité (comme le montre le graphique ci-dessus, issu du site Agora Energiewende ).

Mais le mouvement antinucléaire allemand reste mobilisé ! Le 10 mai, une manifestation a réunion 12 000 personnes à Berlin sous le mot d’ordre "Ne laissons pas couler la transition !", avec notamment plus de 120 bateaux sur la Spree.



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