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Sortir du nucléaire n°83



Automne 2019

Agir : Histoire de la lutte

Lutte victorieuse contre l’implantation d’un BISON

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°83 - Automne 2019

 Luttes et actions  Déchets radioactifs


L’entreprise Derichebourg prévoyait d’installer à Gudmont-Villiers le projet BISON (Base Intermédiaire de Services Opérationnels Nucléaires). Un nom original pour désigner un site de traitement des déchets nucléaires. Les déchets radioactifs TFA et FA réceptionnés devaient être triés, reconditionnés (cisaillage, broyage, compactage) puis transportés dans les centres de stockage de l’Aube. Une activité lucrative dans le cadre du démantèlement des centrales, et Gudmont-Villiers a une localisation stratégique à une trentaine de kilomètres des centres de stockage de l’Aube et de Bure.



© Gudmont-dit-Non

Le projet BISON était une Installation Classée Pour l’Environnement : ce qui implique par définition des nuisances, d’autant que l’entreprise devait s’implanter dans un périmètre de protection du captage d’eau potable du village.

La population locale s’est mobilisée, l’association “Gudmont-dit-Non“ est née. Les habitants se sont rassemblés pour défendre la ressource en eau et l’image verte du département qui “respire et inspire“ selon le Conseil départemental.

Mobilisés, nous avons d’abord collecté des informations en assistant aux conseils municipaux et communautaires, mais le sujet n’était pas abordé, le débat impossible. Nous avons sollicité mairie, entrepreneur, communauté de communes et préfecture afin d’obtenir les documents concernant le projet et son impact environnemental, comme la loi le permet. Devant le refus de nous rencontrer, le silence, l’omerta : il a fallu saisir la Commission d’Accès aux Documents Administratifs. Nous avons finalement obtenu le certificat de projet. L’association a ensuite diffusé les informations recueillies par des tracts, une gazette et des communiqués de presse. Ce travail n’a été possible que par la mobilisation des habitants et le travail en réseau des associations. Des réunions d’information publique ont été organisées ainsi que des manifestations. Ainsi l’opération “village à vendre“ du 27 novembre 2016 visait la mise en vente symbolique de maisons du village. Les tensions se sont exacerbées dans la commune entre les ardents défenseurs d’un projet qui faisait miroiter une quarantaine d’emplois et les opposants qui souhaitaient protéger leur territoire. Menace de mort, véhicules dégradés et tagués : les plaintes se sont accumulées attestant du climat délétère dans le village. La mobilisation n’a pourtant pas failli et s’est renforcée.

Finalement, le 6 juin 2017, une petite phrase en fin de séance du conseil communautaire annonce l’abandon du projet par la société Derichebourg. Victoire !

Depuis, nous sommes vigilants. Maintenant, à 10 km, à Joinville, Unitech projette d’implanter une blanchisserie nucléaire et un centre de décontamination. Cette laverie nucléaire impliquerait le rejet dans l’air et l’eau de la Marne de substances nocives. Non, la Champagne n’est pas la poubelle nucléaire de la France, entre les centres de stockage de l’Aube et de Bure...L’argent n’achète plus les consciences, la population se mobilise.

Le collectif Gudmont-dit-Non

© Gudmont-dit-Non
© Gudmont-dit-Non

Le projet BISON était une Installation Classée Pour l’Environnement : ce qui implique par définition des nuisances, d’autant que l’entreprise devait s’implanter dans un périmètre de protection du captage d’eau potable du village.

La population locale s’est mobilisée, l’association “Gudmont-dit-Non“ est née. Les habitants se sont rassemblés pour défendre la ressource en eau et l’image verte du département qui “respire et inspire“ selon le Conseil départemental.

Mobilisés, nous avons d’abord collecté des informations en assistant aux conseils municipaux et communautaires, mais le sujet n’était pas abordé, le débat impossible. Nous avons sollicité mairie, entrepreneur, communauté de communes et préfecture afin d’obtenir les documents concernant le projet et son impact environnemental, comme la loi le permet. Devant le refus de nous rencontrer, le silence, l’omerta : il a fallu saisir la Commission d’Accès aux Documents Administratifs. Nous avons finalement obtenu le certificat de projet. L’association a ensuite diffusé les informations recueillies par des tracts, une gazette et des communiqués de presse. Ce travail n’a été possible que par la mobilisation des habitants et le travail en réseau des associations. Des réunions d’information publique ont été organisées ainsi que des manifestations. Ainsi l’opération “village à vendre“ du 27 novembre 2016 visait la mise en vente symbolique de maisons du village. Les tensions se sont exacerbées dans la commune entre les ardents défenseurs d’un projet qui faisait miroiter une quarantaine d’emplois et les opposants qui souhaitaient protéger leur territoire. Menace de mort, véhicules dégradés et tagués : les plaintes se sont accumulées attestant du climat délétère dans le village. La mobilisation n’a pourtant pas failli et s’est renforcée.

Finalement, le 6 juin 2017, une petite phrase en fin de séance du conseil communautaire annonce l’abandon du projet par la société Derichebourg. Victoire !

Depuis, nous sommes vigilants. Maintenant, à 10 km, à Joinville, Unitech projette d’implanter une blanchisserie nucléaire et un centre de décontamination. Cette laverie nucléaire impliquerait le rejet dans l’air et l’eau de la Marne de substances nocives. Non, la Champagne n’est pas la poubelle nucléaire de la France, entre les centres de stockage de l’Aube et de Bure...L’argent n’achète plus les consciences, la population se mobilise.

Le collectif Gudmont-dit-Non

© Gudmont-dit-Non


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