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Sortir du nucléaire n°27



Juillet 2005

Action

Les arbres du refus

En Quercy Blanc, une bataille exemplaire anti-THT de douze années.

Douze années de lutte ont été nécessaires pour aboutir, en mars 2003, à l’abandon par EDF-RTE du projet de ligne électrique aérienne à Très Haute Tension (THT de 225 000 volts) à travers le Quercy Blanc, près de Cahors (Lot).

Luttes et actions

Les membres de Quercy Blanc Environnement, l’association qui a mené ce combat difficile, ont dû faire preuve d’une détermination considérable et déployer mille trésors d’intelligence face à la puissante EDF bardée de morgue et suffisance, résolue à imposer dès 1990 ses 52 kilomètres de câbles soutenus par 115 pylônes (35 à 60 m de hauteur) que d’aucuns avaient déjà baptisé « la balafre du Quercy Blanc ».

Carapaçonnée dans une logique rigide purement « technico-comptable », EDF n’a pas senti venir les vents du changement surgis dans l’opinion publique au seuil du 21e siècle, exigences nouvelles en matière d’écologie, protection de l’environnement, paysages et patrimoine, santé publique, intérêt pour les énergies renouvelables...

Elle a très largement sous-estimé la capacité des citoyens et des associations à analyser un dossier réputé difficile, à en déceler les omissions ou les mensonges, à rechercher et proposer des solutions alternatives avec bon sens (il vaut mieux entretenir les lignes anciennes que d’en créer de nouvelles par exemple) ou l’aide de spécialistes indépendants (l’INESTENE par exemple, pour rechercher les gisements d’économie d’électricité dans le Lot).

Malgré l’appui d’un ministère de poids, celui de l’Industrie (pro-THT tous gouvernements confondus), les stratèges d’EDF n’avaient pas imaginé l’entrée en lice d’un adversaire de taille : la démocratie de proximité et ses élus petits, moyens ou grands interpellés, mobilisés en nombre, rassemblés, toutes couleurs mêlées, grace aux initiatives répétées de Quercy Blanc Environnement.

Une de celles-ci fut la plantation en 2002, de 115 « arbres du refus », véritable barrière végétale symbolique en lieu et place des 115 pylônes projetés.

Les multiples contradictions du discours « pro-THT » n’ont fait qu’attiser les braises.

Alors qu’EDF affirmait (au début) qu’enfouir une ligne THT était « impossible » puis que ça coûtait « 12 fois plus cher », une contre-étude obligeait finalement EDF à admettre (à la fin) : « 2 à 3 fois plus cher » !

Le coup de grâce du « crédo tout aérien » s’est produit en 1999 quand une tempête anéantissait en une nuit des milliers de pylônes - on s’en souvient encore - et provoquait en France un « trou noir » électrique sans précédent.

Autre sommet de mauvaise foi : alors qu’en 1990 EDF alertait sur les risques encourus d’une saturation du réseau électrique lotois à court terme (avec risques de pannes gravissimes), l’entreprise amplifiait sa campagne de publicité en faveur du chauffage électrique dans la région !

Le compromis établi en 2003 annule le projet de ligne THT en Quercy Blanc

Il engage RTE à reconstruire à même hauteur une ligne HT (63 kV) déjà existante avec rectification de l’ancienne trajectoire et enfouissement sur 18 kilomètres ! En outre, sur le plan départemental, un collectif de pilotage de la Maîtrise de la Demande d’Electricité (MDE) est mis en place.

Consciente que « les choses ne vont pas de soi » car beaucoup de pesanteurs restent à vaincre, l’association Quercy Blanc Environnement entend y prendre toute sa part.

C’est ainsi que le 29 mars dernier, 900 lampes basse consommation ont été offertes à chaque électeur, le jour du référendum, à Montcuq (Lot). De quoi générer des économies d’énergie, engendrer de nouvelles prises de conscience... Comme disait René Dumont : « Penser globalement, agir localement » !

Charles Farreny

Président de Quercy Blanc Environnement

Les membres de Quercy Blanc Environnement, l’association qui a mené ce combat difficile, ont dû faire preuve d’une détermination considérable et déployer mille trésors d’intelligence face à la puissante EDF bardée de morgue et suffisance, résolue à imposer dès 1990 ses 52 kilomètres de câbles soutenus par 115 pylônes (35 à 60 m de hauteur) que d’aucuns avaient déjà baptisé « la balafre du Quercy Blanc ».

Carapaçonnée dans une logique rigide purement « technico-comptable », EDF n’a pas senti venir les vents du changement surgis dans l’opinion publique au seuil du 21e siècle, exigences nouvelles en matière d’écologie, protection de l’environnement, paysages et patrimoine, santé publique, intérêt pour les énergies renouvelables...

Elle a très largement sous-estimé la capacité des citoyens et des associations à analyser un dossier réputé difficile, à en déceler les omissions ou les mensonges, à rechercher et proposer des solutions alternatives avec bon sens (il vaut mieux entretenir les lignes anciennes que d’en créer de nouvelles par exemple) ou l’aide de spécialistes indépendants (l’INESTENE par exemple, pour rechercher les gisements d’économie d’électricité dans le Lot).

Malgré l’appui d’un ministère de poids, celui de l’Industrie (pro-THT tous gouvernements confondus), les stratèges d’EDF n’avaient pas imaginé l’entrée en lice d’un adversaire de taille : la démocratie de proximité et ses élus petits, moyens ou grands interpellés, mobilisés en nombre, rassemblés, toutes couleurs mêlées, grace aux initiatives répétées de Quercy Blanc Environnement.

Une de celles-ci fut la plantation en 2002, de 115 « arbres du refus », véritable barrière végétale symbolique en lieu et place des 115 pylônes projetés.

Les multiples contradictions du discours « pro-THT » n’ont fait qu’attiser les braises.

Alors qu’EDF affirmait (au début) qu’enfouir une ligne THT était « impossible » puis que ça coûtait « 12 fois plus cher », une contre-étude obligeait finalement EDF à admettre (à la fin) : « 2 à 3 fois plus cher » !

Le coup de grâce du « crédo tout aérien » s’est produit en 1999 quand une tempête anéantissait en une nuit des milliers de pylônes - on s’en souvient encore - et provoquait en France un « trou noir » électrique sans précédent.

Autre sommet de mauvaise foi : alors qu’en 1990 EDF alertait sur les risques encourus d’une saturation du réseau électrique lotois à court terme (avec risques de pannes gravissimes), l’entreprise amplifiait sa campagne de publicité en faveur du chauffage électrique dans la région !

Le compromis établi en 2003 annule le projet de ligne THT en Quercy Blanc

Il engage RTE à reconstruire à même hauteur une ligne HT (63 kV) déjà existante avec rectification de l’ancienne trajectoire et enfouissement sur 18 kilomètres ! En outre, sur le plan départemental, un collectif de pilotage de la Maîtrise de la Demande d’Electricité (MDE) est mis en place.

Consciente que « les choses ne vont pas de soi » car beaucoup de pesanteurs restent à vaincre, l’association Quercy Blanc Environnement entend y prendre toute sa part.

C’est ainsi que le 29 mars dernier, 900 lampes basse consommation ont été offertes à chaque électeur, le jour du référendum, à Montcuq (Lot). De quoi générer des économies d’énergie, engendrer de nouvelles prises de conscience... Comme disait René Dumont : « Penser globalement, agir localement » !

Charles Farreny

Président de Quercy Blanc Environnement



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