Agir
Le nucléaire, c’est toujours la catastrophe
Pour le 26 avril, des mobilisations partout en France !
À l’occasion des 38 ans de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, et en réponse à l’appel de la Coordination antinucléaire, la France entière s’est animée au rythme d’actions antinucléaires régionales le week-end du 26 avril 2024. Focus sur quelques-unes de ces mobilisations qui ont permis de rappeler les risques du nucléaire, d’alerter sur les volontés de construction de nouveaux réacteurs et de manifester notre opposition radicale à cette industrie du passé.
Rassemblement et action surprise pour la Coordination régionale Sud-Est
Durant plusieurs mois, la Coordination Sud-Est, regroupant des collectifs du Bugey à Narbonne, de Montpellier à Montélimar, s’est réunie pour organiser une journée d’actions sur Lyon, à l’occasion de la commémoration de l’accident nucléaire de Tchernobyl, le 26 avril. Une mobilisation d’autant plus significative dans l’une des régions les plus nucléarisées du territoire, avec 14 réacteurs nucléaires le long du Rhône en plus des installations nécessaires à la fabrication du combustible (à Malvési, Tricastin et Romans-sur-Isère).
La journée s’est ouverte par un rassemblement sur le pont Wilson (Lyon 2e), sur lequel les militant·es avaient accroché une banderole affirmant : « Nucléaire : 40 ans ça suffit ! EPR non merci ! ».
En plus des porte-paroles des divers collectifs présents, des élu·es de la France Insoumise, des Écologistes et du Nouveau Parti Anticapitaliste ont également pris la parole. Commémoration de Tchernobyl, situation à Fukushima, relance du nucléaire, pollutions du Rhône : un large panel de sujets a été couvert.
Les militant·es se sont ensuite divisé·es en plusieurs groupes sur la presque-île lyonnaise pour tracter et informer la population locale sur les risques nucléaires auxquels elle est confrontée : à une trentaine de kilomètres se trouve la centrale du Bugey, doyenne des centrales françaises, dont le site a été sélectionné pour accueillir une paire de nouveaux réacteurs EPR2.
Puis une partie des militant·es a convergé vers le siège régional d’EDF, où avait lieu une deuxième action, secrète. Vêtu·es de combinaisons blanches et de masques, une centaine de militant·es se sont réuni·es devant le bâtiment pour y accrocher des banderoles et dénoncer les risques engendrés par l’exploitant nucléaire. « nucléaire + proche » ; « 2 réacteurs EPR en + » ; « toujours + de risques » ; « = évacuation impossible » indiquaient les banderoles.
« Ni civil, ni militaire, arrêt ! Arrêt ! Arrêt du nucléaire ! » ont joyeusement scandé les dizaines de militant·es devant les locaux redécorés aux couleurs antinucléaires, face aux caméras des médias présents pour l’occasion. Une belle surprise !
Tractage et rencontre-débat en Île-de-France
Le 26 avril 2024, la coordination antinucléaire Île-de-France a distribué tôt le matin plusieurs milliers de tracts sur les transports nucléaires dans les gares de la banlieue parisienne de Villeneuve-Saint-Georges, Drancy, Sartrouville et Versailles, pour alerter sur le fait que des trains de matières radioactives (déchets, combustible et autres) circulent fréquemment sur le réseau ferré (trains et RER) de banlieue, passant ainsi - et stationnant parfois - dans des gares de grande affluence, y compris aux heures de pointe. Une façon de faire comprendre que, même dans l’agglomération parisienne, personne n’est à l’abri de la radioactivité produite par les 56 réacteurs nucléaires que le pouvoir nous a imposés.
Ce fut l’occasion de quelques rares échanges, mais nous espérons surtout que ce tract a donné à penser aux milliers de personnes qui l’ont emporté avec elles pour le lire en se rendant au travail ou plus tard chez eux.
Ce tract contenait en outre une invitation à participer à une rencontre-débat le 27 avril à Paris autour du film « La bataille de Tchernobyl ». Le film-documentaire réalisé en 2006 relate la catastrophe et ses conséquences ; une véritable bataille qui a mobilisé 500 000 hommes russes pour tenter de "liquider" la radioactivité . Un film choc alliant images d’archives et nombreux témoignages de responsables, de politiques, de victimes ou proches de victimes.
Au cours du débat de nombreuses informations sur la catastrophe de Tchernobyl ont été apportées grâce à l’intervention de Yves Lenoir, président de l’association Enfants de Tchernobyl Belarus.
La soirée s’est terminée autour d’un buffet partagé et convivial alimenté par les participants.
Rassemblement tri-frontalier dans le Grand-Est
Comme un peu partout sur les sites nucléaires français, la 38ème commémoration de la catastrophe de Tchernobyl a servi de prétexte pour mobiliser les militants du Grand-Est et leur permettre de rendre audible un discours cohérent, résolument opposé à la relance de l’atome initiée par le président de la République.
Investie pour la bonne cause par toutes les associations et mouvements de la région, l’association Sortons du Nucléaire Moselle avait préparé le terrain en amont avec le maire de Cattenom et la sous-préfecture de Thionville.
C’est donc au pays des trois frontières, France/Allemagne/Luxembourg, que d’Alsace en bus, de Bure en covoiturage, de Trèves en vélo et du Grand-duché, tous les acteurs emblématiques de la cause anti-atomique se sont retrouvés le samedi 27 avril 2024.
Réunis autour d’un pique-nique préparé par la Confédération paysanne dans les espaces verts de la ville, et après les interventions orales de tous les représentants associatifs locaux et transfrontaliers, un cortège familial et bon enfant de 200 personnes environ s’est mis en marche à 14h, traversant la ville de Cattenom en direction des quatre réacteurs situés à quelques kilomètres en amont.
Ambiance festive jusqu’aux abords du site où un rempart de CRS et de camions ne permettait pas aux manifestants d’accéder aux portes de la centrale comme initialement prévu lors des réunions préparatoires. Déploiement de banderoles devant les forces de l’ordre, chorale révolutionnaire et prises de parole devant quelques médias présents ont pimenté la fin de la déambulation, permettant l’expression de toute l’opposition cristallisée par les projets de futurs EPR sur le territoire français.
Des actions partout en France
À Nantes, Sortir du nucléaire Pays-Nantais, en collaboration avec les groupes locaux d’Attac et de Greenpeace France, ont tenu en plein air une exposition de photos des « liquidateurs de Tchernobyl », qui a suscité de nombreux échanges sur le risque nucléaire avec le public.
La coordination Stop Golfech a quant à elle appelé au rassemblement devant l’ancestrale centrale toulousaine. Plusieurs dizaines de personnes s’y sont retrouvées, avant de rejoindre la conférence de Stéphen Kerckhove, directeur de l’association Agir pour l’environnement et rédacteur du livre « Énergie nucléaire : On arrête tout et on réfléchit ! ».
À Chinon, une cinquantaine de personnes se sont réunies pour la projection du film « Tchernobyl, le jour d’après », animée par Yves Lenoir, président de l’association Enfants de Tchernobyl Belarus et réalisateur du documentaire. Une mobilisation d’autant plus importante, alors que plusieurs groupes d’élu·es de la communauté de communes locales ont affirmé leur envie d’accueillir sur le site nucléaire une paire d’EPR2…
Et ce n’est pas tout… D’autres actions ont eu lieu à Flamanville, Coutances et dans plein d’autres villes ! Retrouvez le compte-rendu des ces mobilisations sur le site de la Coordination antinucléaire : https://coordantinucleaire.noblogs.org/