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Sortir du nucléaire n°81



Printemps 2019

Au coeur de l’action

L’Atomik Tour vous embarque dans une aventure à travers la France

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°81 - Printemps 2019

 Luttes et actions  Bure - CIGEO


L’Atomik Tour, c’est la réponse d’une petite équipe de Bure (et de plus loin encore) à une annonce en mars 2018 de Sébastien Lecornu, alors secrétaire d’État à la Transition écologique auprès du ministre Nicolas Hulot : “un grand débat public à la fin de l’année sur la gestion de toutes nos matières radioactives et de tous nos déchets nucléaires“. Son gouvernement venait de faire expulser le Bois Lejuc qui était jusque-là protégé de la destruction grâce à la présence des chouettes-hiboux et de leurs magnifiques cabanes. Forêt où l’Andra voulait commencer sans autorisation son projet de grosse poubelle nucléaire.



© Atomik Tour - ZAD Notre-Dame-des-Landes

Dès l’annonce de ce débat et face au passage en force continuel des gouvernements pour imposer ce projet, il était évident pour toutes les associations locales engagées contre la poubelle nucléaire qu’elles boycotteraient ce faux-débat qui ne la remettrait absolument pas en cause et même, in fine, viendrait participer à sa validation.

Différents groupes de militant.es, directement issus de la lutte ou simples soutiens, se sont alors réunis pour réfléchir au boycott et aux alternatives à proposer. Dès le 16 juin 2018, lors d’une grande manifestation contre la poubelle nucléaire à Bar-le-Duc en Meuse, un appel est lancé par les associations organisatrices à boycotter et à organiser des concertations autogérées partout mais surtout en dehors des cadres imposés par ce futur débat officiel sur le PNGMDR [1] .

Une équipe s’est alors constituée pour réfléchir et construire une alternative qui rayonnerait sur toute la France. Elle a sollicité dans ce sens les groupes locaux antinucléaires, en lutte contre les GPII [2] , ou pour le climat, afin de questionner tant l’ensemble de la filière nucléaire que la lutte antinucléaire elle-même. C’est ainsi qu’en août, l’avant-projet est devenu une caravane qui porterait auprès du public ce questionnement : “LA FRANCE NUCLÉAIRE : vous y tenez ? Pourquoi ?“.

© Atomik Tour - Marché de Rennes

Au fil des rencontres et des discussions, le projet s’est construit autour de l’idée de le porter comme une stratégie “en-dehors“ du débat officiel tandis que d’autres organisations nationales seraient dans une stratégie “en dedans“, notamment Global Chance et ses expert.es indépendant.es. Le principe étant de mettre en lumière de l’intérieur comme de l’extérieur les immenses failles de cette industrie obsolète, coûteuse et mortifère en usant des projecteurs du débat officiel comme de son boycott.

Matériellement, nous voulions que la caravane soit la plus indépendante possible et qu’elle nous ressemble : agir avec peu de moyens, en cohérence avec ce qui nous porte, en s’appuyant au maximum sur la solidarité des groupes qui nous accueilleraient. De nombreuses organisations ont tout de suite été partantes pour soutenir le projet tout en respectant l’indépendance de l’équipe porteuse.

C’est ainsi que le 16 janvier 2019, l’Atomik Tour a pris la route pour sept mois d’un périple d’une cinquantaine d’étapes, le projet continuant à prendre forme joyeusement, au fil des villes et des rencontres “extra-ordinaires“. Durant environ trois jours, la camionnette et la caravane info-kiosque se posent, l’équipe de l’Atomik Tour profite d’un hébergement militant qui permet d’établir une relation privilégiée. Autour de repas faits de spécialités locales ou “maison“, nous discutons du vécu militant de chacun.e, de l’actualité des luttes locales comme de leur histoire faite d’anecdotes militantes de nos hôtes. Puis, selon ce qui a été co-organisé avec le groupe accueillant, vont s’enchaîner les conférences, les projections-débats, les réunions élargies au-delà du cercle antinucléaire et l’action partage de paroles : ici sur un marché avec tout notre attirail ou là sur une jolie place publique avec seulement quelques feuilles, des crayons, une ficelle et des pinces à linge. Au hasard, nous posons notre fameuse question aux passant.es, nous écoutons, nous échangeons et nous notons la réponse qui est “étendue“ ensuite sur notre “corde à paroles glanées“. Sans prosélytisme, la question percute, dérange, fait sourire, parfois indiffère, le plus souvent fait réagir : nous écoutons, nous notons, et nous donnons quelques tracts qui correspondent aux interrogations des personnes.

© Atomik Tour

Alors, y tient-elle la population à sa France nucléaire ?

Majoritairement “non“, la France nucléaire n’est pas aimée, elle est imposée, elle force à la résignation et au sentiment d’impuissance : “On ne peut pas faire grand-chose contre leur système“, “C’est déjà trop tard“, “C’est une impasse qui va nous coûter cher“.

© Atomik Tour

La lutte antinucléaire si elle ne se voit pas victorieuse, a tout de même œuvré et gagné sur l’information : la population sait argumenter ses réponses même si le fatalisme règne. Les énergies renouvelables sont questionnées mais surtout la démocratie : “On ne nous demande pas notre avis“, “On n’a pas choisi“, “Ce n’est pas nous qui décidons“, “Les intérêts financiers priment sur les risques et la santé“, etc. Ces mots font écho aux mouvements des gilets jaunes que nous croisons souvent sur notre parcours : même amertume, même sentiment d’injustice, même colère, même répression...

Mais l’abattement n’est pas de la partie : au contraire ! Notre venue suscite des rencontres entre différents groupes qui ne se connaissaient pas ou se croisaient sans s’asseoir autour d’une table : les associations antinucléaires, les comités de soutien à la lutte à Bure, les collectifs contre les GPII, les mouvements pour le climat comme ceux pour préserver les terres agricoles. Nous apprenons et nous nous ressourçons à échanger avec tant de personnes impliquées depuis des années, des mois ou seulement quelques jours pour sauver la planète d’un système économique et industriel destructeur, des personnes qui comptent bien laisser aux générations futures un monde qui ne va pas droit dans le mur.

© Atomik Tour - Maison de retraite à Rennes

Nous avons pris conscience, étape après étape, que notre présence (re)donne de l’énergie par le récit de nos dernières années de vie militante à Bure, devenue symbole de la lutte antinucléaire mais pas que : la poubelle nucléaire est le plus grand GPII d’Europe et ce, pour plusieurs siècles, impactant les futures générations sur des millénaires.

© Atomik Tour - Marché de Cherbourg

Mais, au-delà même de nos espérances, notre visite aide surtout à tisser des liens entre les groupes locaux, les personnes qui décident de se retrouver à nouveau, de mutualiser leurs moyens, autrement dit de faire converger leurs luttes !

C’est ça l’Atomik Tour, nous faisons de la couture, parfois même de la dentelle. Sur notre passage nous raccommodons le paysage antinucléaire. L’étoffant d’autres pièces pour élargir son champ d’actions, ses objectifs et l’inclure dans le grand tissu d’un autre monde possible sans l’atome, et sans industrie “verte“ démesurée tout aussi polluante.

© Atomik Tour

L’équipe de l’Atomik Tour


J’ai rejoint l’organisation de l’Atomik Tour...

Le 13 février 2018, j’apprends qu’un projet de piscine de stockage de 10 000 tonnes de Mox [3] usé, brûlant et hautement radioactif est envisagé à 10 km de chez moi. Là où deux réacteurs de 1300 mW existants atteignent leurs 30 ans.

Le 22 février, le Bois Lejuc est expulsé et un info tour sur la situation démarre en région Centre. Je m’y rends le 24 février. J’étais déjà allée à Bure pour les 100 000 pas puis les 200 000 pas [4] , mais cette fois, un lien se crée.

Je n’avais jamais entendu parler de Plan de Gestion des Déchets et Matières Radioactives, mais maintenant, je me retrouve en plein cœur du sujet.

Concerné, on apprend vite. On organise, le 1er mai, “Tchernoville-sur-Loire“, un événement qui rassemble les comités de soutien locaux aux militant.es opposé.es à Cigéo et celles et ceux qui, ici, luttent depuis des dizaines d’années pour qu’on se sorte du nucléaire. Le projet de l’Atomik Tour germe... relier la lutte à Bure, que la répression entrave, avec les autres luttes antinucléaires du territoire.

On le sent bien, 2019 est une année-clé et il faut redonner du souffle à tout ça, élargir, créer des liens... si on veut avoir des chances de l’emporter !

Alors, je rejoins l’organisation logistique du Tour.

Ma première étape : Metz ! J’avais pris contact avec des militant.es, là-bas, dans le cadre des mobilisations contre les achats de terres qu’EDF et les Safer [5] tentent de rendre possibles pour continuer de développer la “filière“. Mais là, on se rencontre en chair et en os.

Le premier soir, se retrouvent plus d’une vingtaine de personnes issues des luttes locales : c’est direct, chaleureux... plein de choses à échanger. Le lendemain, une réunion publique a été organisée sur cette question des achats de terres : Cattenom, la centrale toute proche, serait concernée. Des paysans qui résistent dans le Grand Est, notamment à Bure, sont là aussi. On informe, on se donne des idées et des contacts se prennent pour continuer... une fois la caravane partie. Le lendemain encore – sous une pluie intermittente – c’est la rencontre avec Messins et Messines, sur une place de la ville. “La France nucléaire, vous y tenez ? Pourquoi ?“. C’est incroyable comme les gens jouent le jeu et donnent leurs points de vue. Certaines personnes se disent trop peu expertes pour juger mais beaucoup ont des idées, des informations... et notre cordelette, tendue entre deux poteaux, se garnit de paroles glanées.

Et puis, l’après-midi, c’est la cérémonie en pleine rue, en solidarité avec Loïc, militant contre les GPII et le G20, jugé en Allemagne. La voix puissante de l’ami Yves qui dénonce les catastrophes nucléaires et la manière dont les opposant.es se heurtent à la répression... accompagnée du son déchirant de la trompette de François : deux militants de Sortons du Nucléaire Moselle qui, par la performance artistique expriment la réflexion et la contestation... Et puis, il faut partir, dire au revoir, notamment à Martine, qui nous a hébergées avec tant de générosité : je garderai contact avec elle par la suite.

C’est ça l’Atomik Tour : on apprend, on découvre, on se nourrit de ce que les autres tentent et ont tenté... On noue de vrais liens avec des humain.es, intègres, généreux, généreuses, déterminé.es... qui donnent envie de continuer !

Une militante investie


Notes

[1PNGMDR : Plan National de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs

[2GPII : Grands Projets Inutiles Imposés

[3Combustible fabriqué à partir du plutonium issu du traitement du combustible usé et de l’uranium appauvri issu de l’étape d’enrichissement de l’uranium naturel.

[4Manifestations organisées deux années de suite sous forme de marches qui convergeaient vers Bure, devant le “labo“ de l’Andra où des stands et ateliers se tenaient ensuite toute la journée.

[5Les SAFER : Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural

© Atomik Tour - ZAD Notre-Dame-des-Landes

Dès l’annonce de ce débat et face au passage en force continuel des gouvernements pour imposer ce projet, il était évident pour toutes les associations locales engagées contre la poubelle nucléaire qu’elles boycotteraient ce faux-débat qui ne la remettrait absolument pas en cause et même, in fine, viendrait participer à sa validation.

Différents groupes de militant.es, directement issus de la lutte ou simples soutiens, se sont alors réunis pour réfléchir au boycott et aux alternatives à proposer. Dès le 16 juin 2018, lors d’une grande manifestation contre la poubelle nucléaire à Bar-le-Duc en Meuse, un appel est lancé par les associations organisatrices à boycotter et à organiser des concertations autogérées partout mais surtout en dehors des cadres imposés par ce futur débat officiel sur le PNGMDR [1] .

Une équipe s’est alors constituée pour réfléchir et construire une alternative qui rayonnerait sur toute la France. Elle a sollicité dans ce sens les groupes locaux antinucléaires, en lutte contre les GPII [2] , ou pour le climat, afin de questionner tant l’ensemble de la filière nucléaire que la lutte antinucléaire elle-même. C’est ainsi qu’en août, l’avant-projet est devenu une caravane qui porterait auprès du public ce questionnement : “LA FRANCE NUCLÉAIRE : vous y tenez ? Pourquoi ?“.

© Atomik Tour - Marché de Rennes

Au fil des rencontres et des discussions, le projet s’est construit autour de l’idée de le porter comme une stratégie “en-dehors“ du débat officiel tandis que d’autres organisations nationales seraient dans une stratégie “en dedans“, notamment Global Chance et ses expert.es indépendant.es. Le principe étant de mettre en lumière de l’intérieur comme de l’extérieur les immenses failles de cette industrie obsolète, coûteuse et mortifère en usant des projecteurs du débat officiel comme de son boycott.

Matériellement, nous voulions que la caravane soit la plus indépendante possible et qu’elle nous ressemble : agir avec peu de moyens, en cohérence avec ce qui nous porte, en s’appuyant au maximum sur la solidarité des groupes qui nous accueilleraient. De nombreuses organisations ont tout de suite été partantes pour soutenir le projet tout en respectant l’indépendance de l’équipe porteuse.

C’est ainsi que le 16 janvier 2019, l’Atomik Tour a pris la route pour sept mois d’un périple d’une cinquantaine d’étapes, le projet continuant à prendre forme joyeusement, au fil des villes et des rencontres “extra-ordinaires“. Durant environ trois jours, la camionnette et la caravane info-kiosque se posent, l’équipe de l’Atomik Tour profite d’un hébergement militant qui permet d’établir une relation privilégiée. Autour de repas faits de spécialités locales ou “maison“, nous discutons du vécu militant de chacun.e, de l’actualité des luttes locales comme de leur histoire faite d’anecdotes militantes de nos hôtes. Puis, selon ce qui a été co-organisé avec le groupe accueillant, vont s’enchaîner les conférences, les projections-débats, les réunions élargies au-delà du cercle antinucléaire et l’action partage de paroles : ici sur un marché avec tout notre attirail ou là sur une jolie place publique avec seulement quelques feuilles, des crayons, une ficelle et des pinces à linge. Au hasard, nous posons notre fameuse question aux passant.es, nous écoutons, nous échangeons et nous notons la réponse qui est “étendue“ ensuite sur notre “corde à paroles glanées“. Sans prosélytisme, la question percute, dérange, fait sourire, parfois indiffère, le plus souvent fait réagir : nous écoutons, nous notons, et nous donnons quelques tracts qui correspondent aux interrogations des personnes.

© Atomik Tour

Alors, y tient-elle la population à sa France nucléaire ?

Majoritairement “non“, la France nucléaire n’est pas aimée, elle est imposée, elle force à la résignation et au sentiment d’impuissance : “On ne peut pas faire grand-chose contre leur système“, “C’est déjà trop tard“, “C’est une impasse qui va nous coûter cher“.

© Atomik Tour

La lutte antinucléaire si elle ne se voit pas victorieuse, a tout de même œuvré et gagné sur l’information : la population sait argumenter ses réponses même si le fatalisme règne. Les énergies renouvelables sont questionnées mais surtout la démocratie : “On ne nous demande pas notre avis“, “On n’a pas choisi“, “Ce n’est pas nous qui décidons“, “Les intérêts financiers priment sur les risques et la santé“, etc. Ces mots font écho aux mouvements des gilets jaunes que nous croisons souvent sur notre parcours : même amertume, même sentiment d’injustice, même colère, même répression...

Mais l’abattement n’est pas de la partie : au contraire ! Notre venue suscite des rencontres entre différents groupes qui ne se connaissaient pas ou se croisaient sans s’asseoir autour d’une table : les associations antinucléaires, les comités de soutien à la lutte à Bure, les collectifs contre les GPII, les mouvements pour le climat comme ceux pour préserver les terres agricoles. Nous apprenons et nous nous ressourçons à échanger avec tant de personnes impliquées depuis des années, des mois ou seulement quelques jours pour sauver la planète d’un système économique et industriel destructeur, des personnes qui comptent bien laisser aux générations futures un monde qui ne va pas droit dans le mur.

© Atomik Tour - Maison de retraite à Rennes

Nous avons pris conscience, étape après étape, que notre présence (re)donne de l’énergie par le récit de nos dernières années de vie militante à Bure, devenue symbole de la lutte antinucléaire mais pas que : la poubelle nucléaire est le plus grand GPII d’Europe et ce, pour plusieurs siècles, impactant les futures générations sur des millénaires.

© Atomik Tour - Marché de Cherbourg

Mais, au-delà même de nos espérances, notre visite aide surtout à tisser des liens entre les groupes locaux, les personnes qui décident de se retrouver à nouveau, de mutualiser leurs moyens, autrement dit de faire converger leurs luttes !

C’est ça l’Atomik Tour, nous faisons de la couture, parfois même de la dentelle. Sur notre passage nous raccommodons le paysage antinucléaire. L’étoffant d’autres pièces pour élargir son champ d’actions, ses objectifs et l’inclure dans le grand tissu d’un autre monde possible sans l’atome, et sans industrie “verte“ démesurée tout aussi polluante.

© Atomik Tour

L’équipe de l’Atomik Tour


J’ai rejoint l’organisation de l’Atomik Tour...

Le 13 février 2018, j’apprends qu’un projet de piscine de stockage de 10 000 tonnes de Mox [3] usé, brûlant et hautement radioactif est envisagé à 10 km de chez moi. Là où deux réacteurs de 1300 mW existants atteignent leurs 30 ans.

Le 22 février, le Bois Lejuc est expulsé et un info tour sur la situation démarre en région Centre. Je m’y rends le 24 février. J’étais déjà allée à Bure pour les 100 000 pas puis les 200 000 pas [4] , mais cette fois, un lien se crée.

Je n’avais jamais entendu parler de Plan de Gestion des Déchets et Matières Radioactives, mais maintenant, je me retrouve en plein cœur du sujet.

Concerné, on apprend vite. On organise, le 1er mai, “Tchernoville-sur-Loire“, un événement qui rassemble les comités de soutien locaux aux militant.es opposé.es à Cigéo et celles et ceux qui, ici, luttent depuis des dizaines d’années pour qu’on se sorte du nucléaire. Le projet de l’Atomik Tour germe... relier la lutte à Bure, que la répression entrave, avec les autres luttes antinucléaires du territoire.

On le sent bien, 2019 est une année-clé et il faut redonner du souffle à tout ça, élargir, créer des liens... si on veut avoir des chances de l’emporter !

Alors, je rejoins l’organisation logistique du Tour.

Ma première étape : Metz ! J’avais pris contact avec des militant.es, là-bas, dans le cadre des mobilisations contre les achats de terres qu’EDF et les Safer [5] tentent de rendre possibles pour continuer de développer la “filière“. Mais là, on se rencontre en chair et en os.

Le premier soir, se retrouvent plus d’une vingtaine de personnes issues des luttes locales : c’est direct, chaleureux... plein de choses à échanger. Le lendemain, une réunion publique a été organisée sur cette question des achats de terres : Cattenom, la centrale toute proche, serait concernée. Des paysans qui résistent dans le Grand Est, notamment à Bure, sont là aussi. On informe, on se donne des idées et des contacts se prennent pour continuer... une fois la caravane partie. Le lendemain encore – sous une pluie intermittente – c’est la rencontre avec Messins et Messines, sur une place de la ville. “La France nucléaire, vous y tenez ? Pourquoi ?“. C’est incroyable comme les gens jouent le jeu et donnent leurs points de vue. Certaines personnes se disent trop peu expertes pour juger mais beaucoup ont des idées, des informations... et notre cordelette, tendue entre deux poteaux, se garnit de paroles glanées.

Et puis, l’après-midi, c’est la cérémonie en pleine rue, en solidarité avec Loïc, militant contre les GPII et le G20, jugé en Allemagne. La voix puissante de l’ami Yves qui dénonce les catastrophes nucléaires et la manière dont les opposant.es se heurtent à la répression... accompagnée du son déchirant de la trompette de François : deux militants de Sortons du Nucléaire Moselle qui, par la performance artistique expriment la réflexion et la contestation... Et puis, il faut partir, dire au revoir, notamment à Martine, qui nous a hébergées avec tant de générosité : je garderai contact avec elle par la suite.

C’est ça l’Atomik Tour : on apprend, on découvre, on se nourrit de ce que les autres tentent et ont tenté... On noue de vrais liens avec des humain.es, intègres, généreux, généreuses, déterminé.es... qui donnent envie de continuer !

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