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Sortir du nucléaire n°67



Novembre 2015

Artistes

HK, un parcours militant en chantant

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°67 - Novembre 2015

 Culture antinucléaire


Kaddour Hadadi, dit HK, soutient activement le Réseau "Sortir du nucléaire" depuis une dizaine d’années. D’abord en compagnie du Ministère des Affaires Populaires, puis avec les Saltimbanks ou les Déserteurs. Son nouvel album "Rallumeurs d’étoiles" se clôt sur une chanson intitulée "Fukushima, mon amour"... Aujourd’hui, il nous parle de son parcours et de ses engagements.



Comment devient-on chanteur ?

Je suis un enfant de la musique, j’ai été nourri à Bob Marley, puis, fin des années 80, ce fut la grande vague du hip-hop. Il y a eu ceux qui se découvraient danseurs, artistes taggeurs, certains avec beaucoup de talent, d’autres pour faire passer un message. Il y avait aussi les DJ et ceux qui prenaient le micro, je fus de ceux-là. Il fallait avoir des choses à dire, du coup les premiers textes parlaient du quartier, de notre quotidien.

Puis, une fois que tu en as fait le tour, tu fais ton chemin dans l’écriture. Au fil des ans, mon engage- ment s’est affirmé, maintenant j’ai la chance de vivre de la musique, ça n’a pas de prix. Nous rencontrons plein de gens, on échange, on partage, et nous prenons part au combat de notre époque.

Au fil des groupes et des albums, ton engagement a évolué vers des textes plus posés, plus poétiques.

C’est la forme qui a évoluée, mais je reste fier de mes premiers textes, je peux me retourner et les assumer. Je n’ai pas changé, je suis toujours ce gamin de 16 ans enragé, ce jeune lascar qui a des rêves plein la tête.

Mais rester dans la contestation implique un rapport de force qui nous rend dépendant de l’ordre en place. Il faut créer notre ordre à nous, nos espaces, si infimes soient-ils car à force d’être dans l’indignation, on perd ce pour quoi on se bat. Il faut arriver à incarner des propositions, L’action ne doit pas être une réaction mais une création est un slogan de mai 68 auquel j’adhère. Il faut se libérer du quotidien, des faits divers, de l’actualité anxiogène que l’on nous rabâche à longueur de pages.

Ils ont créé un monde en guerre perpétuelle. Ils nourrissent ce qu’il y a de plus mauvais en nous. On ne voit pas ceux qui chaque jour s’engagent au quotidien, on ne les entends pas. C’est pourquoi il nous faut créer notre propre monde, il faut un changement radical, ne plus nourrir le système.

Quels sont les retours du public ?
On entend souvent, Ça fait plaisir, on se sent moins seul. On voudrait toucher plus de gens, mais nous sommes déjà des milliers à penser que l’on vit dans un système à bout de souffle, qui nous a déshumanisé, qui vit sous l’égide de la sacro sainte croissance. On nous prend pour des hérétiques quand nous critiquons l’économie de marché. Il n’y pas d’autres façons de voir ou d’imaginer. Ils ont tué l’imagination pour nous empêcher de créer un autre monde.

Nous n’avons pas d’espace dans les médias dominants, ils ne veulent pas entendre parler de nous. Mais aujourd’hui, ils perdent de leur influence. C’est trop gros, les gens ont compris qu’ils sont aux mains des industriels, amis avec les présidents. Grâce à l’avènement d’Internet, les réseaux sociaux, nous pouvons développer nos propres espaces et ne plus dépendre d’eux.

Quels sont tes engagements ?
Je me situe comme altermondialiste et je soutiens tous les mouvements qui sont dans cette sphère-là. Quand on peut défendre des causes en chantant, il n’y a rien de plus gratifiant pour nous. On le fait avec plaisir et on sent notre musique résonner de manière particulière

Quant au combat contre le nucléaire c’est tellement évident, comme lutter contre les OGM et Monsanto. Pour moi c’est du bon sens. L’insécurité nucléaire, les déchets, etc.. Il nous faut remettre tout cela en question, les enjeux et les groupes de pressions. Il y a tant de connexions entre le pouvoir et l’industrie. Il est interdit de poser des questions et de demander des réponses. Aucune remise en cause n’est possible. On ne vit plus dans une société d’intérêt collectif mais dans une société où priment les intérêts des lobbys. Nous ne sommes plus en république quand la politique œuvre pour les groupes privés. Il faut s’engager et créer de nouveaux rapports de force.

Propos recueillis par Jocelyn Peyret

Comment devient-on chanteur ?

Je suis un enfant de la musique, j’ai été nourri à Bob Marley, puis, fin des années 80, ce fut la grande vague du hip-hop. Il y a eu ceux qui se découvraient danseurs, artistes taggeurs, certains avec beaucoup de talent, d’autres pour faire passer un message. Il y avait aussi les DJ et ceux qui prenaient le micro, je fus de ceux-là. Il fallait avoir des choses à dire, du coup les premiers textes parlaient du quartier, de notre quotidien.

Puis, une fois que tu en as fait le tour, tu fais ton chemin dans l’écriture. Au fil des ans, mon engage- ment s’est affirmé, maintenant j’ai la chance de vivre de la musique, ça n’a pas de prix. Nous rencontrons plein de gens, on échange, on partage, et nous prenons part au combat de notre époque.

Au fil des groupes et des albums, ton engagement a évolué vers des textes plus posés, plus poétiques.

C’est la forme qui a évoluée, mais je reste fier de mes premiers textes, je peux me retourner et les assumer. Je n’ai pas changé, je suis toujours ce gamin de 16 ans enragé, ce jeune lascar qui a des rêves plein la tête.

Mais rester dans la contestation implique un rapport de force qui nous rend dépendant de l’ordre en place. Il faut créer notre ordre à nous, nos espaces, si infimes soient-ils car à force d’être dans l’indignation, on perd ce pour quoi on se bat. Il faut arriver à incarner des propositions, L’action ne doit pas être une réaction mais une création est un slogan de mai 68 auquel j’adhère. Il faut se libérer du quotidien, des faits divers, de l’actualité anxiogène que l’on nous rabâche à longueur de pages.

Ils ont créé un monde en guerre perpétuelle. Ils nourrissent ce qu’il y a de plus mauvais en nous. On ne voit pas ceux qui chaque jour s’engagent au quotidien, on ne les entends pas. C’est pourquoi il nous faut créer notre propre monde, il faut un changement radical, ne plus nourrir le système.

Quels sont les retours du public ?
On entend souvent, Ça fait plaisir, on se sent moins seul. On voudrait toucher plus de gens, mais nous sommes déjà des milliers à penser que l’on vit dans un système à bout de souffle, qui nous a déshumanisé, qui vit sous l’égide de la sacro sainte croissance. On nous prend pour des hérétiques quand nous critiquons l’économie de marché. Il n’y pas d’autres façons de voir ou d’imaginer. Ils ont tué l’imagination pour nous empêcher de créer un autre monde.

Nous n’avons pas d’espace dans les médias dominants, ils ne veulent pas entendre parler de nous. Mais aujourd’hui, ils perdent de leur influence. C’est trop gros, les gens ont compris qu’ils sont aux mains des industriels, amis avec les présidents. Grâce à l’avènement d’Internet, les réseaux sociaux, nous pouvons développer nos propres espaces et ne plus dépendre d’eux.

Quels sont tes engagements ?
Je me situe comme altermondialiste et je soutiens tous les mouvements qui sont dans cette sphère-là. Quand on peut défendre des causes en chantant, il n’y a rien de plus gratifiant pour nous. On le fait avec plaisir et on sent notre musique résonner de manière particulière

Quant au combat contre le nucléaire c’est tellement évident, comme lutter contre les OGM et Monsanto. Pour moi c’est du bon sens. L’insécurité nucléaire, les déchets, etc.. Il nous faut remettre tout cela en question, les enjeux et les groupes de pressions. Il y a tant de connexions entre le pouvoir et l’industrie. Il est interdit de poser des questions et de demander des réponses. Aucune remise en cause n’est possible. On ne vit plus dans une société d’intérêt collectif mais dans une société où priment les intérêts des lobbys. Nous ne sommes plus en république quand la politique œuvre pour les groupes privés. Il faut s’engager et créer de nouveaux rapports de force.

Propos recueillis par Jocelyn Peyret



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