17 juin 2022
Le 15 juin 2022, EDF a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté relatif au non-respect des règles générales d’exploitation du réacteur 4 de la centrale nucléaire de Paluel (Normandie) concernant la condamnation administrative d’une pompe d’injection de sécurité moyenne pression.
L.B.
Déclaration d’un événement significatif de sûreté de niveau 1 relatif au non-respect d’une prescription particulière
Publié le 17/06/2022
Dans une centrale nucléaire, le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions à respecter, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE).
Les spécifications techniques d’exploitation (STE) sont un recueil de règles d’exploitation approuvées par l’Autorité de sûreté nucléaire, qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement d’une centrale nucléaire et les prescriptions de conduite du réacteur associées. Elles prescrivent également les délais maximums de réparations en cas de dysfonctionnement de certains matériels.
Le 12 juin 2022, l’unité de production n°4 de la centrale nucléaire de Paluel est à l’arrêt programmé afin de réaliser sa visite partielle [1].
En l’état d’arrêt pour rechargement (APR), une condamnation administrative est en place sur les pompes des circuits RIS [2] , comme l’exigent les STE.
En début d’après-midi, la réalisation d’un essai des moteurs des pompes du circuit RIS nécessite la levée de la condamnation administrative en place sur les pompes des circuits RIS. Les prescriptions exigent alors un report du régime de condamnation administrative sur les vannes d’injection du circuit RIS des voies A et B [3], qui sont situées en aval des pompes RIS.
Ce report est déjà en place sur la voie A mais n’est pas posé sur la voie B.
La prescription des STE n’est alors plus respectée.
Le 13 juin 2022, lors de l’évaluation quotidienne de sûreté réalisée par la filière indépendante de sûreté (FIS), le non-respect des STE est identifié et la condamnation administrative est reposée selon les exigences du domaine.
Cet événement n’a pas eu de conséquence réelle sur la sûreté des installations. Toutefois, le non-respect d’une prescription particulière des STE a conduit la direction de la centrale nucléaire de Paluel à déclarer, le 15 juin 2022, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un événement significatif relatif à la sûreté au niveau 1 de l’échelle INES qui en compte 7.
Non-respect de la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation
Publié le 17/06/2022
Centrale nucléaire de Paluel Réacteurs de 1300 MWe - EDF
Le 15 juin 2022, EDF a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté relatif au non-respect des règles générales d’exploitation du réacteur 4 concernant la condamnation administrative d’une pompe d’injection de sécurité moyenne pression.
Le processus de condamnation administrative est un moyen physique mis en œuvre par l’exploitant qui, par la pose d’un cadenas et d’une pancarte, permet de garantir le maintien d’un matériel dans une configuration souhaitée.
Les règles générales d’exploitation (RGE) sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs associées. Elles précisent notamment les condamnations administratives requises en fonction des états du réacteur pour garantir la protection des circuits.
Le 12 juin 2022, dans le cadre de l’arrêt du réacteur, l’exploitant a réalisé un essai périodique de réalimentation électrique des systèmes secourus par un des groupes électrogènes de secours. Cet essai nécessite, comme le prévoit les RGE, la pose d’une condamnation administrative sur des vannes de la voie du circuit RIS testé, en lieu et place de la condamnation administrative présente sur la pompe de la même voie.
Le lendemain, dans le cadre d’une évaluation quotidienne de sûreté, l’exploitant a identifié que les condamnations administratives des pompes des deux voies du circuit RIS avaient été déposées, alors que cela n’aurait dû être le cas que de celle de la voie faisant l’objet de l’essai périodique.
Cet évènement n’a pas eu de conséquence pour les personnes et l’environnement. Néanmoins, il a affecté la fonction de sûreté liée au confinement des substances radioactives et a été classé au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires INES.
Dès la détection de l’évènement et après analyse, la condamnation administrative sur la pompe RIS de la voie non concernée par l’essai périodique a été reposée par l’exploitant. Le démarrage intempestif de la pompe RIS de cette voie aurait pu conduire à des surpressions dans le circuit RRA [4] , qui auraient été limitées puisque la cuve du réacteur était ouverte. L’ASN sera vigilante quant à l’analyse des causes organisationnelles et techniques à l’origine de cet écart.
[1] Une visite partielle est un arrêt programmé de l’unité de production qui prévoit le rechargement du combustible et des activités de maintenance
[2] Ce circuit permet, en cas d’accident causant une brèche au niveau du circuit primaire du réacteur, d’introduire de l’eau borée sous pression dans celui-ci afin d’étouffer la réaction nucléaire et d’assurer le refroidissement du cœur.
[3] Les circuits des centrales nucléaires françaises sont conçus en redondance (deux voies sont séparées : voie A et voie B). Lorsqu’un circuit est indisponible, un autre permet d’assurer des fonctions similaires.
[4] Circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt (RRA) : Ce circuit assure l’évacuation de la puissance résiduelle dégagée par le combustible, quand il est encore dans la cuve, pendant les périodes d’arrêt.