France - La région Auvergne demande la sortie du nucléaire
Article publié le 23 juin 2011
Le 19 avril 2011, le Conseil général d’Auvergne a adopté à la majorité une motion demandant au gouvernement "de décider au plus vite de sortir de la dépendance au nucléaire".
Conseil régional d’Auvergne
17 élus PS (et donc le Président de région lui-même) et les 3 élus du parti de gauche ont adopté le voeu. Le PC n'a pas pris part au vote, l'UMP s'est abstenu. Il n'y a eu qu'un vote contre, de la part d'un élu du groupe Socialiste et Républicain.
Conseil régional d’Auvergne
Session
du 19 avril 2011
Vœu sur la politique énergétique de la France
déposé
par le groupe Europe Ecologie Les Verts
De jour en
jour, le monde prend conscience de la gravité de la succession
d’accidents survenus depuis mars dernier à la centrale de
Fukushima Daïchi, dont les rejets radioactifs pourraient être de
même ampleur que l’accident de Tchernobyl.
Devant cette
triste actualité et considérant :
-
que les accidents nucléaires sont largement
imprévisibles
et qu’ils font peser des menaces insoutenables pour le territoire
environnant et pour l’homme, pour des décennies
-
que les
risques
sont globalement mal ou sous-estimés,
notamment les risques croisés (séisme et tsunami au Japon en
2011 ; tempête et grande marée en France en 1999)
-
que les
accidents
et leurs conséquences sont très mal gérés par les autorités
locales
qui doivent faire face à la fois à l’urgence d’aider les
victimes, maîtriser l’accident nucléaire, évacuer les zones
peuplées, informer correctement les populations, etc., et
par les exploitants
(la fusion même partielle d’un réacteur n’est pas maîtrisable,
sauf à sacrifier la vie des « liquidateurs »). Et ce
quels que soient le pays, la technologie et les normes en vigueur.
Dans ces situations, les choix semblent ne plus appartenir au peuple,
ni même aux élus qui le représentent
-
que la
sécurité se relâche toujours devant
des impératifs financiers, que ce soit par le prolongement
inconsidéré de la durée d’exploitation des centrales ou par le
recours généralisé à des sous-traitants pour des opérations
d’entretien (ces « soutiers » du nucléaire sont
notablement moins préparés et moins suivis que les salariés des
exploitants eux-mêmes)
-
que les
effets sont à long terme, les dépenses également.
A Tchernobyl, pour doubler le sarcophage de béton, déjà usé,
plusieurs milliards d’€ sont nécessaires. Maîtriser Fukushima
sera ruineux pour le Japon. Autant de dépenses qui reposeront sur
les contribuables : en effet, la convention de Paris - Régime
international de responsabilité nucléaire, plafonne les
dédommagements dus par un exploitant à 700 millions d’€
-
qu'il faut ajouter
ces dépenses aux coûts de démantèlement et de gestion des déchets
(estimés en France par la Cour des comptes à respectivement 65Mds€
et 58Mds€, base 2004), pour estimer le coût global du nucléaire
et évaluer sa compétitivité
-
que le
nucléaire ne répond pas au défi climatique :
le nucléaire ne représente que 6% de l’énergie produite dans le
monde. En France, où 75% de l’électricité produite et 23% de
l’énergie totale consommée est d’origine nucléaire, le gain en
termes de CO² n’est « que » de 15%
-
que même s’il allège la facture pétrolière, le
nucléaire n’assure pas l’indépendance énergétique
de
la France.
Ce minerai est importé à 100%, en particulier du Niger, où son
extraction par Areva est source de tensions insoutenables (expatriés
pris en otages, population locale soumise à une forte contamination
radioactive, etc.)
-
que toutes les ressources énergétiques étant rares, il
est urgent et impératif d’investir dans la sobriété énergétique,
dans l’efficacité énergétique et dans les énergies
renouvelables
(par définition les seules à offrir des perspectives pour plusieurs
siècles)
-
que la maîtrise collective de la production, de la distribution et
de la consommation d'énergie suppose la constitution d'un pôle
public et citoyen des énergies
-
considérant
enfin, que l’Auvergne,
région
non nucléarisée, s’est engagée dans une politique énergétique
volontariste (Plan Climat Energie) et est soucieuse d’inventer avec
"Auvergne Nouveau Monde" un modèle
radicalement nouveau pour le développement et l’emploi régional
le Conseil régional
d’Auvergne réuni en Session plénière le 19 avril 2011, demande
au gouvernement :
-
de décider au plus vite de sortir de la dépendance au nucléaire
-
de ne pas renouveler les autorisations d’exploiter des centrales
âgées de plus de 35 ans
-
de faire vérifier scrupuleusement, notamment par des autorités
indépendantes, la sécurité de l’ensemble du parc
thermonucléaire, notamment vis-à-vis des risques croisés
-
d’imposer à EDF de ne recourir à la sous-traitance pour les
activités liées à la maintenance, la sûreté et au démantèlement
qu’en cas de nécessité absolue.
-
d’engager la transition de l’économie et de la société
françaises vers la sobriété, l’efficacité et les énergies
renouvelables en finançant en particulier la recherche pour tous les
usages des ressources énergétiques (transport, logement,
alimentation…), et d’associer tous les Français à la réflexion
à travers un grand débat national argumenté sur les enjeux
énergétiques
Conseil régional d’Auvergne
17 élus PS (et donc le Président de région lui-même) et les 3 élus du parti de gauche ont adopté le voeu. Le PC n'a pas pris part au vote, l'UMP s'est abstenu. Il n'y a eu qu'un vote contre, de la part d'un élu du groupe Socialiste et Républicain.
Conseil régional d’Auvergne
Session
du 19 avril 2011
Vœu sur la politique énergétique de la France
déposé
par le groupe Europe Ecologie Les Verts
De jour en
jour, le monde prend conscience de la gravité de la succession
d’accidents survenus depuis mars dernier à la centrale de
Fukushima Daïchi, dont les rejets radioactifs pourraient être de
même ampleur que l’accident de Tchernobyl.
Devant cette
triste actualité et considérant :
-
que les accidents nucléaires sont largement
imprévisibles
et qu’ils font peser des menaces insoutenables pour le territoire
environnant et pour l’homme, pour des décennies
-
que les
risques
sont globalement mal ou sous-estimés,
notamment les risques croisés (séisme et tsunami au Japon en
2011 ; tempête et grande marée en France en 1999)
-
que les
accidents
et leurs conséquences sont très mal gérés par les autorités
locales
qui doivent faire face à la fois à l’urgence d’aider les
victimes, maîtriser l’accident nucléaire, évacuer les zones
peuplées, informer correctement les populations, etc., et
par les exploitants
(la fusion même partielle d’un réacteur n’est pas maîtrisable,
sauf à sacrifier la vie des « liquidateurs »). Et ce
quels que soient le pays, la technologie et les normes en vigueur.
Dans ces situations, les choix semblent ne plus appartenir au peuple,
ni même aux élus qui le représentent
-
que la
sécurité se relâche toujours devant
des impératifs financiers, que ce soit par le prolongement
inconsidéré de la durée d’exploitation des centrales ou par le
recours généralisé à des sous-traitants pour des opérations
d’entretien (ces « soutiers » du nucléaire sont
notablement moins préparés et moins suivis que les salariés des
exploitants eux-mêmes)
-
que les
effets sont à long terme, les dépenses également.
A Tchernobyl, pour doubler le sarcophage de béton, déjà usé,
plusieurs milliards d’€ sont nécessaires. Maîtriser Fukushima
sera ruineux pour le Japon. Autant de dépenses qui reposeront sur
les contribuables : en effet, la convention de Paris - Régime
international de responsabilité nucléaire, plafonne les
dédommagements dus par un exploitant à 700 millions d’€
-
qu'il faut ajouter
ces dépenses aux coûts de démantèlement et de gestion des déchets
(estimés en France par la Cour des comptes à respectivement 65Mds€
et 58Mds€, base 2004), pour estimer le coût global du nucléaire
et évaluer sa compétitivité
-
que le
nucléaire ne répond pas au défi climatique :
le nucléaire ne représente que 6% de l’énergie produite dans le
monde. En France, où 75% de l’électricité produite et 23% de
l’énergie totale consommée est d’origine nucléaire, le gain en
termes de CO² n’est « que » de 15%
-
que même s’il allège la facture pétrolière, le
nucléaire n’assure pas l’indépendance énergétique
de
la France.
Ce minerai est importé à 100%, en particulier du Niger, où son
extraction par Areva est source de tensions insoutenables (expatriés
pris en otages, population locale soumise à une forte contamination
radioactive, etc.)
-
que toutes les ressources énergétiques étant rares, il
est urgent et impératif d’investir dans la sobriété énergétique,
dans l’efficacité énergétique et dans les énergies
renouvelables
(par définition les seules à offrir des perspectives pour plusieurs
siècles)
-
que la maîtrise collective de la production, de la distribution et
de la consommation d'énergie suppose la constitution d'un pôle
public et citoyen des énergies
-
considérant
enfin, que l’Auvergne,
région
non nucléarisée, s’est engagée dans une politique énergétique
volontariste (Plan Climat Energie) et est soucieuse d’inventer avec
"Auvergne Nouveau Monde" un modèle
radicalement nouveau pour le développement et l’emploi régional
le Conseil régional
d’Auvergne réuni en Session plénière le 19 avril 2011, demande
au gouvernement :
-
de décider au plus vite de sortir de la dépendance au nucléaire
-
de ne pas renouveler les autorisations d’exploiter des centrales
âgées de plus de 35 ans
-
de faire vérifier scrupuleusement, notamment par des autorités
indépendantes, la sécurité de l’ensemble du parc
thermonucléaire, notamment vis-à-vis des risques croisés
-
d’imposer à EDF de ne recourir à la sous-traitance pour les
activités liées à la maintenance, la sûreté et au démantèlement
qu’en cas de nécessité absolue.
-
d’engager la transition de l’économie et de la société
françaises vers la sobriété, l’efficacité et les énergies
renouvelables en finançant en particulier la recherche pour tous les
usages des ressources énergétiques (transport, logement,
alimentation…), et d’associer tous les Français à la réflexion
à travers un grand débat national argumenté sur les enjeux
énergétiques