27 novembre 2019
Le 27 novembre 2019, le réacteur 3 de la centrale nucléaire du Bugey (Ain) s’est arrêté automatiquement. Il redémarre 2 jours plus tard, le 29, pour s’arrêter de nouveau automatiquement le lendemain. L’exploitant ne livre que peu d’explications sur ces 2 arrêts en urgence survenus en 3 jours, l’un lié à un problème d’alimentation en eau des générateurs de vapeur, l’autre à l’alternateur. Problèmes et avaries qui viennent à la suite de toute une série de déclarations d’incidents.
Un arrêt automatique se déclenche - comme son nom l’indique - automatiquement lorsque les systèmes de surveillance détectent une situation anormale dans le fonctionnement d’un réacteur nucléaire. Le déclenchement de ce dispositif de sûreté n’est donc jamais anodin, il signale un problème suffisamment grave pour qu’il soit nécessaire de "protéger" le réacteur, et donc arrêter immédiatement la réaction nucléaire et la production d’électricité.
Pourtant, dans sa communication sur l’évènement, l’exploitant de la centrale du Bugey ne livre aucune indication sur le dysfonctionnement qui a causé cet arrêt précipité. Le site d’RTE n’en dit pas plus sur cette "indisponibilité d’un moyen de production", si ce n’est qu’un redémarrage est prévu sous peu. Il n’est pas impossible que des diagnostics soient nécessaires pour qu’EDF puisse cerner le problème, et que l’exploitant ne sache pour l’instant pas lui-même ce qu’il s’est passé. Cela n’empêche toutefois pas EDF d’affirmer que cet arrêt automatique en urgence n’a aucune conséquence, ni sur la sûreté, ni pour les travailleurs, ni pour l’environnement. Un leitmotiv incontournable (automatique ?) dans les déclarations d’EDF.
C’est dans l’annonce du redémarrage, le 29 novembre, qu’EDF évoque un problème sur le circuit d’alimentation en eau des générateurs de vapeur. Le réacteur s’arrêtera de nouveau automatiquement le lendemain, samedi 30 novembre. Là non plus aucune explication, si ce n’est que les équipes procèdent aux diagnostics et interventions nécessaires. Là encore aucune conséquence. Et là encore, ce n’est qu’à l’annonce du redémarrage lundi 2 décembre que quelques éléments sont livrés par l’exploitant : les équipes sont "notamment intervenues sur le circuit annexe de l’alternateur".
Sans compter ces 2 arrêts en urgence causés par des problèmes techniques, en à peine 2 mois, pas moins de 4 évènements significatifs pour la sûreté ont été déclarés par le site nucléaire du Bugey qui est seulement à quelques kilomètre de Lyon, une des plus grosses villes de France. "Maintenance" qui abime au lieu d’entretenir et laisse un réacteur avec un moteur diesel en moins, sans que personne ne s’en rende compte avant un mois ; multiples rejets radioactifs dans l’air à cause de travaux mal faits et d’une absence totale de réaction d’EDF lors du 1er rejet ; mauvaise surveillance de la radioactivité dans le bâtiment réacteur à cause de mesures faussées... Débit de bore en dessous du minimum autorisé en raison d’une erreur d’analyse et une méconnaissance de la configuration des circuits de son installation... Tous ces "évènements" ont été déclarés par EDF entre le 19 septembre et le 19 novembre 2019 et concernent les différents réacteurs du site. Avec cet arrêt automatique du réacteur 3 (le dernier en date était ceux du réacteur 2, fin juillet et début septembre) on peut dire sans crainte que la vie n’est pas un long fleuve tranquille à la centrale du Bugey (pour une revue complète de tous les incidents déclarés par la centrale du Bugey, cliquez ici).
L.B.
Arrêt Automatique de l’unité de production n°3
Publié le 27/11/2019
Ce mercredi 27 novembre 2019 à 15h21, l’unité de production n°3 de la centrale nucléaire de Bugey s’est arrêtée automatiquement, conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur.
Les équipes de la centrale sont mobilisées et procèdent actuellement aux diagnostics et interventions nécessaires pour pouvoir redémarrer l’unité de production en toute sûreté.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, sur la sécurité du personnel, ni sur l’environnement
Les unités de production n° 2, 4 et 5 sont connectées au réseau national d’électricité.
Indisponibilité des moyens de production
Le 29/11/2019
L’unité de production n°3 de la centrale du Bugey est de nouveau connectée au réseau national d’électricité.
Elle avait été mise à l’arrêt automatiquement le mercredi 27 novembre après-midi, conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur. Les équipes ont procédé aux analyses et à la maintenance permettant de redémarrer l’unité en toute sûreté. Elles sont notamment intervenues sur un dispositif de régulation d’une turbopompe d’alimentation en eau d’un générateur de vapeur, en partie non-nucléaire de l’installation.
Cet évènement n’a eu aucune conséquence sur la sûreté, ni sur l’environnement, ni sur la sécurité du personnel.
Publié le 01/12/2019
Ce samedi 30 novembre 2019, l’unité de production n°3 s’est arrêtée automatiquement vers 23h30, conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur.
Les équipes du site sont mobilisées et procèdent actuellement aux diagnostics et interventions nécessaires pour pouvoir redémarrer l’unité de production en toute sûreté.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, sur la sécurité du personnel, ni sur l’environnement. Les unités de production n° 2, 4 et 5 sont connectées au réseau national d’électricité.
Publié le 02/12/2019
L’unité de production n°3 est de nouveau connectée au réseau national d’électricité depuis le lundi 2 décembre, 7h.
Elle avait été mise à l’arrêt automatiquement le samedi 30 novembre vers 23H30, conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur.
Les équipes ont procédé aux analyses et à la maintenance permettant de redémarrer l’unité en toute sûreté. Elles sont notamment intervenues sur le circuit annexe de l’alternateur [1], en partie non-nucléaire de l’installation.
Cet évènement n’a eu aucune conséquence sur la sûreté, ni sur l’environnement, ni sur la sécurité du personnel.
[1] l’alternateur permet de transformer l’énergie mécanique en électricité, avant son évacuation sur le réseau national d’électricité. Il est composé d’une partie fixe, le stator, dans laquelle tourne une partie mobile, le rotor.