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Sortir du nucléaire n°80



Hiver 2019

Artistes

En conférence gesticulée, Marie dénonce les folies du nucléaire

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°80 - Hiver 2019

 Culture antinucléaire  Bure - CIGEO


“Souvent, on m’a demandé ce que je faisais dans la vie, et souvent j’ai eu du mal à répondre à cette question. Cette question on vous la pose souvent en stop ; c’est très agréable d’ailleurs, de voir que l’autre s’intéresse à ce que vous faîtes. Mais si je réponds : “je milite contre le nucléaire“, il faut que je sois capable d’expliquer ce choix.“

Marie Béduneau, jeune professeure de théâtre, sillonne la France pour interpeller ses concitoyens aux folies que représente le nucléaire. Comment en est-elle arrivée là ?



A 24 ans, lors d’une conférence sur les mines d’uranium au Niger, Marie a découvert les conditions de vie des Nigériens d’Arlit, travaillant à extraire l’uranium destiné à faire fonctionner une partie des centrales atomiques françaises. Le prix de notre électricité se révèle lié à la misère d’autres pays du monde… Marie en est ressortie en s’interrogeant sur cette exploitation imposée par la France, quasiment comme au temps de la colonisation : ne faut-il pas remettre en question ce système ?

Évidemment, dès que l’on s’informe quelque peu sur le nucléaire, à l’autre bout de la chaîne, se pose la question du devenir des déchets radioactifs. Alors, Marie entend parler du monstrueux projet Cigéo, avec son laboratoire souterrain implanté dans le petit village de Bure ; elle décide d’aller voir ce qui s’y passe… en autostop ! Il faut dire que ce moyen de déplacement amène à faire des rencontres inattendues et à échanger sur le nucléaire. Ainsi, elle découvre comment est perçue cette problématique, et surtout comment sont considérés les militants s’opposant au nucléaire ; sans cesse il faut se justifier. Sans cesse, aussi, il faut informer, expliquer… tant le domaine est méconnu.

“ Le nucléaire a beau être la fierté française, ce sujet n’en est pas moins tabou. C’est un sujet complexe qui semble à priori réservé aux spécialistes. Alors comment peut-on refuser un projet d’enfouissement de déchets nucléaires et réussir à faire entendre sa voix quand on n’a pas le titre d’expert.e ? “

D’abord s’informer soi-même, écouter celles et ceux qui sont déjà en lutte, réfléchir, se positionner. Finalement, avec d’autres opposants antinucléaires, Marie vit deux ans dans la Maison de Résistance à Bure. C’est une expérience d’intenses échanges entre militants, de moments difficiles aussi quand la répression s’est faite sentir de plus en plus. Surgit alors l’idée de partager cette expérience personnelle.

“ Longtemps, j’ai cru que mes arguments devaient être basés sur des chiffres, des faits précis. Mais ce n’est pas avec des chiffres et des hypothèses scientifiques que j’ai envie de parler du nucléaire. J’ai envie d’en parler avec ce que je ressens, avec la colère qui m’anime quand je comprends tout ce qu’implique la logique nucléaire : exploitation des sols et des personnes dans les mines d’uranium, pollution, corruption,etc.“.

Dans sa conférence gesticulée, intitulée Autostop Bure, avec ses mots simples et vrais, Marie nous conte son parcours de citoyenne proche de toutes et tous ; elle nous invite à réagir à cette option nucléaire qui nous emmène à l’impasse. À l’image des personnes, notamment les jeunes, qui luttent du côté de Bure, elle nous rappelle que chacun doit garder prise sur sa vie et les choix éthiques de société.

Bravo Marie pour ton engagement !

Bernard Cottier

A 24 ans, lors d’une conférence sur les mines d’uranium au Niger, Marie a découvert les conditions de vie des Nigériens d’Arlit, travaillant à extraire l’uranium destiné à faire fonctionner une partie des centrales atomiques françaises. Le prix de notre électricité se révèle lié à la misère d’autres pays du monde… Marie en est ressortie en s’interrogeant sur cette exploitation imposée par la France, quasiment comme au temps de la colonisation : ne faut-il pas remettre en question ce système ?

Évidemment, dès que l’on s’informe quelque peu sur le nucléaire, à l’autre bout de la chaîne, se pose la question du devenir des déchets radioactifs. Alors, Marie entend parler du monstrueux projet Cigéo, avec son laboratoire souterrain implanté dans le petit village de Bure ; elle décide d’aller voir ce qui s’y passe… en autostop ! Il faut dire que ce moyen de déplacement amène à faire des rencontres inattendues et à échanger sur le nucléaire. Ainsi, elle découvre comment est perçue cette problématique, et surtout comment sont considérés les militants s’opposant au nucléaire ; sans cesse il faut se justifier. Sans cesse, aussi, il faut informer, expliquer… tant le domaine est méconnu.

“ Le nucléaire a beau être la fierté française, ce sujet n’en est pas moins tabou. C’est un sujet complexe qui semble à priori réservé aux spécialistes. Alors comment peut-on refuser un projet d’enfouissement de déchets nucléaires et réussir à faire entendre sa voix quand on n’a pas le titre d’expert.e ? “

D’abord s’informer soi-même, écouter celles et ceux qui sont déjà en lutte, réfléchir, se positionner. Finalement, avec d’autres opposants antinucléaires, Marie vit deux ans dans la Maison de Résistance à Bure. C’est une expérience d’intenses échanges entre militants, de moments difficiles aussi quand la répression s’est faite sentir de plus en plus. Surgit alors l’idée de partager cette expérience personnelle.

“ Longtemps, j’ai cru que mes arguments devaient être basés sur des chiffres, des faits précis. Mais ce n’est pas avec des chiffres et des hypothèses scientifiques que j’ai envie de parler du nucléaire. J’ai envie d’en parler avec ce que je ressens, avec la colère qui m’anime quand je comprends tout ce qu’implique la logique nucléaire : exploitation des sols et des personnes dans les mines d’uranium, pollution, corruption,etc.“.

Dans sa conférence gesticulée, intitulée Autostop Bure, avec ses mots simples et vrais, Marie nous conte son parcours de citoyenne proche de toutes et tous ; elle nous invite à réagir à cette option nucléaire qui nous emmène à l’impasse. À l’image des personnes, notamment les jeunes, qui luttent du côté de Bure, elle nous rappelle que chacun doit garder prise sur sa vie et les choix éthiques de société.

Bravo Marie pour ton engagement !

Bernard Cottier



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