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Sortir du nucléaire n°27



Juillet 2005

Mobilisation

EPR à Flamanville : Haro sur les couloirs de lignes !

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°27 - Juillet 2005

 Sites nucléaires  EPR  Flamanville
Article publié le : 1er juillet 2005


La décision de construire à Flamanville, dans la Manche, en Normandie, le réacteur nucléaire EPR n’a pas entamé la détermination du “Collectif anti-EPR”. Une “caravane d’information” a sillonné la Manche et le Calvados pour dénoncer le futur couloir de lignes à très haute tension qui les traversera.



En ce mardi 3 mai, jour de marché, à Villedieu-les-Poêles, la foule envahit le centre ville où elle crée une animation de bon aloi. De leurs étals, qui ne permettent de livrer passage qu’aux piétons tant ils forment une masse compacte dans les rues et les places, les commerçants interpellent avec entrain les curieux et les passants. Au milieu de cette sympathique agitation, un groupe installé au pied de la mairie détonne quelque peu et suscite chez les Sourdins une certaine curiosité, teintée selon le cas d’amusement ou d’agacement.

Assemblés au bas d’une portion de pylône électrique EDF, amenée sur place, des militants du collectif “L’EPR, non merci, ni ailleurs, ni ici” distribuent des tracts. De quoi s’agit-il ?

D’un appel à s’opposer au futur couloir de lignes à très haute tension (400 000 volts) qui doit évacuer le courant produit grâce au réacteur nucléaire de nouvelle génération prévu pour être implanté à Flamanville.

Casquette visée sur le crâne, yeux bleus malicieux, Didier Anger, animateur du Collectif fort de 26 associations et bête noire du lobby nucléaire, s’est pour l’occasion transformé en homme-sandwich au profit de cette cause. Depuis le matin, en compagnie notamment de François Dufour, porte-parole régional de la Confédération paysanne et vice-président national d’ATTAC, il participe à la “caravane d’information” du collectif, dont le trajet figure le tracé probable du fameux couloir de lignes.

Appuyer là où ça fait mal

C’est pourquoi ce cortège anti-nucléaire a choisi comme point de départ la commune de L’Etang-Bertrand, non loin de Bricquebec, et plus précisément le poste de transformation EDF de Menuel, où arrive le courant produit par la centrale nucléaire de Flamanville.

(…)

Dans la cité sourdine, comme à chacune des étapes de la caravane, les porte-parole du Collectif ont exprimé leur ferme résolution de tout faire pour contrer le projet d’EPR en appuyant surtout, pour des raisons d’efficacité, “là où ça fait mal” : les couloirs de lignes. “Pour nous, la décision n’est pas définitive. Aucun des travaux ne pourra commencer à Flamanville avant 2007, année électorale cruciale, à cause du temps nécessaire pour mener à bien ces procédures administratives, en particulier l’enquête administrative qui devrait avoir lieu au printemps 2006”, explique Didier Anger. D’ici là, le collectif entend bien contester devant les tribunaux compétents le fait que le débat public sur l’EPR n’ait lieu qu’à l’automne prochain, c’est-à-dire bien après la décision de construire cet équipement à Flamanville. “La loi qui a créé la commission nationale du débat public stipule que celui-ci doit servir à rendre la controverse publique avant toute décision”, observe Didier Anger.

Sur le fond, le collectif met en doute l’utilité de l’EPR dans la mesure où “aujourd’hui, EDF exporte, à perte, de 10 à 15 % de sa production d’électricité”. Quant aux couloirs de lignes, l’ancien élu des Verts et François Dufour écartent d’emblée l’argument des retombées financières qui en résulteraient, puisqu’elles profiteraient surtout au département de la Manche, “moins aux communes qu’elles traverseraient, et pas vraiment à ceux qui en subiraient les nuisances, notamment visuelles et sous forme d’effets électromagnétiques indésirables”.

A ce propos, les membres du collectif évoquent essentiellement des conséquences sanitaires : troubles du système nerveux et de la composition sanguine sur les animaux et les personnes vivant au dessous ou à proximité.

Et de demander avec force la création d’une ferme expérimentale pour étudier ces effets sur la santé en grandeur nature. “Jusqu’à présent, aucune étude sérieuse n’a été réalisée sur ce sujet. Tout ce qu’on m’a montré, c’est une expérience sur une souris dans une cage !” grince François Dufour.

Mais avant que tout cela ne soit tiré au clair, les membres du collectif s’apprêtent à opposer une résistance farouche à l’implantation de ces couloirs de lignes. “Nous avons des moyens juridiques et des possibilités d’action sur le terrain : on ne peut pénétrer dans les champs clos sans déclaration d’utilité publique, sans présentation à l’avance et plan parcellaire”.

De quoi préparer des lendemains qui ne chantent pas à RTE (Réseaux de Transport d’Electricité),

maître d’ouvrage du futur couloir de lignes…

Fabrice Constensoux

Article paru dans La Manche Libre - 13 mai 2005

En ce mardi 3 mai, jour de marché, à Villedieu-les-Poêles, la foule envahit le centre ville où elle crée une animation de bon aloi. De leurs étals, qui ne permettent de livrer passage qu’aux piétons tant ils forment une masse compacte dans les rues et les places, les commerçants interpellent avec entrain les curieux et les passants. Au milieu de cette sympathique agitation, un groupe installé au pied de la mairie détonne quelque peu et suscite chez les Sourdins une certaine curiosité, teintée selon le cas d’amusement ou d’agacement.

Assemblés au bas d’une portion de pylône électrique EDF, amenée sur place, des militants du collectif “L’EPR, non merci, ni ailleurs, ni ici” distribuent des tracts. De quoi s’agit-il ?

D’un appel à s’opposer au futur couloir de lignes à très haute tension (400 000 volts) qui doit évacuer le courant produit grâce au réacteur nucléaire de nouvelle génération prévu pour être implanté à Flamanville.

Casquette visée sur le crâne, yeux bleus malicieux, Didier Anger, animateur du Collectif fort de 26 associations et bête noire du lobby nucléaire, s’est pour l’occasion transformé en homme-sandwich au profit de cette cause. Depuis le matin, en compagnie notamment de François Dufour, porte-parole régional de la Confédération paysanne et vice-président national d’ATTAC, il participe à la “caravane d’information” du collectif, dont le trajet figure le tracé probable du fameux couloir de lignes.

Appuyer là où ça fait mal

C’est pourquoi ce cortège anti-nucléaire a choisi comme point de départ la commune de L’Etang-Bertrand, non loin de Bricquebec, et plus précisément le poste de transformation EDF de Menuel, où arrive le courant produit par la centrale nucléaire de Flamanville.

(…)

Dans la cité sourdine, comme à chacune des étapes de la caravane, les porte-parole du Collectif ont exprimé leur ferme résolution de tout faire pour contrer le projet d’EPR en appuyant surtout, pour des raisons d’efficacité, “là où ça fait mal” : les couloirs de lignes. “Pour nous, la décision n’est pas définitive. Aucun des travaux ne pourra commencer à Flamanville avant 2007, année électorale cruciale, à cause du temps nécessaire pour mener à bien ces procédures administratives, en particulier l’enquête administrative qui devrait avoir lieu au printemps 2006”, explique Didier Anger. D’ici là, le collectif entend bien contester devant les tribunaux compétents le fait que le débat public sur l’EPR n’ait lieu qu’à l’automne prochain, c’est-à-dire bien après la décision de construire cet équipement à Flamanville. “La loi qui a créé la commission nationale du débat public stipule que celui-ci doit servir à rendre la controverse publique avant toute décision”, observe Didier Anger.

Sur le fond, le collectif met en doute l’utilité de l’EPR dans la mesure où “aujourd’hui, EDF exporte, à perte, de 10 à 15 % de sa production d’électricité”. Quant aux couloirs de lignes, l’ancien élu des Verts et François Dufour écartent d’emblée l’argument des retombées financières qui en résulteraient, puisqu’elles profiteraient surtout au département de la Manche, “moins aux communes qu’elles traverseraient, et pas vraiment à ceux qui en subiraient les nuisances, notamment visuelles et sous forme d’effets électromagnétiques indésirables”.

A ce propos, les membres du collectif évoquent essentiellement des conséquences sanitaires : troubles du système nerveux et de la composition sanguine sur les animaux et les personnes vivant au dessous ou à proximité.

Et de demander avec force la création d’une ferme expérimentale pour étudier ces effets sur la santé en grandeur nature. “Jusqu’à présent, aucune étude sérieuse n’a été réalisée sur ce sujet. Tout ce qu’on m’a montré, c’est une expérience sur une souris dans une cage !” grince François Dufour.

Mais avant que tout cela ne soit tiré au clair, les membres du collectif s’apprêtent à opposer une résistance farouche à l’implantation de ces couloirs de lignes. “Nous avons des moyens juridiques et des possibilités d’action sur le terrain : on ne peut pénétrer dans les champs clos sans déclaration d’utilité publique, sans présentation à l’avance et plan parcellaire”.

De quoi préparer des lendemains qui ne chantent pas à RTE (Réseaux de Transport d’Electricité),

maître d’ouvrage du futur couloir de lignes…

Fabrice Constensoux

Article paru dans La Manche Libre - 13 mai 2005



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