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Depuis 1998, le Réseau "Sortir du nucléaire" a été à l’initiative des nombreuses campagnes.


Compte rendu de la commémoration des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki à Saintes




Saintes : Non à tous les massacres et non aux armes qui les préparent en prétendant les éviter

Grand beau temps ce samedi à Saintes, tout comme le matin du 6 août 1945 au-dessus d’Hiroshima. Par bonheur pour les Saintais, la suite des événements de la journée n’aura rien de commun.

Au bord de la verte Charente, les touristes comme les habitants sont attirés par les festivités qui débutent : la 2e édition des « Charent’Ô Folies », deux jours de plaisirs partagés autour du fleuve.

En remontant le Cours national, on arrive devant le Palais de Justice, où l’ambiance est différente. Ici les sourires sont empreints de gravité. Devant le monument aux morts, quelques personnes dont le nombre dépasse bientôt la trentaine, s’apprêtent à commémorer un événement tragique : l’effacement atomique d’Hiroshima, il y a 71 ans.

A 11h, la cérémonie commence. Le président d’ACDN excuse tout d’abord les Anciens combattants, qui n’ont pu venir en raison d’un problème de communication mais seront présents à la cérémonie du 9 août.

Guillaume Laporte (17 ans) lit le témoignage poignant de Keiji Nakazawa, qui avait six ans et quatre mois et se rendait à l’école lorsque une bombe à l’uranium surnommée « Little Boy » (P’tit Gars) explosa sur Hiroshima, blessant et tuant la plupart des membres de sa famille et laissant aux autres de terribles séquelles.

Christophe Cougnaud lit le message, traduit de l’anglais, que M. Kazumi Matsui, maire d’Hiroshima, a adressé à ACDN et à la ville de Saintes et qui les invite à continuer d’agir ensemble pour l’abolition des armes nucléaires.

En l’absence de M. le Maire, excusé, Marie-Line Cheminade, 1ère Adjointe, représente la Ville, ainsi que trois autres maires-adjoints. Elle explique pourquoi la Ville a adhéré aux « Maires pour la Paix », au réseau « Abolition 2000 », et participe chaque année aux cérémonies commémoratives des bombardements atomiques de 1945.

Guillaume Laporte rallume la Flamme du Désarmement Nucléaire, allumée pour la première fois à Saintes en 2001, à l’occasion des 1ères Journées du Désarmement Nucléaire. Elle brûlera jusqu’au 9 août.

Une minute de silence est observée, en mémoire des « âmes mortes d’Hiroshima ».

Jean-Marie Matagne lit l’Appel à référendum sur la participation de la France à l’abolition des armes nucléaires, auquel 75 parlementaires français ont déjà répondu en signant une Proposition de Loi qui organise un référendum sur cette question.

Toutefois, pour devenir effective, cette initiative doit recueillir la signature de 185 députés ou sénateurs (un cinquième du Parlement) puis le soutien d’un dixième des électeurs inscrits. La députée de Saintes (excusée) et celle de Rochefort, ont signé. Le président d’ACDN exhorte toute personne qui le souhaite à inviter les parlementaires de son département -ou d’ailleurs- à signer l’Appel et la Proposition de Loi, en les leur envoyant.

Aline Bocenno lit un poème de Carole Le Kouddar, poétesse saintaise : « Un monde vivable », puis interprète deux chansons de circonstance : « Que sont les fleurs devenues », de Peter Seeger, et « Sur la place », de Jacques Brel.

Avant de se séparer, les participants qui le peuvent se donnent rendez-vous le 9 août devant le monument aux morts. La cérémonie débutera à 10h 45 pour procéder à l’extinction de la Flamme à 11h 02, heure où une bombe au plutonium surnommée « Fat Man » (Gros Mec) a explosé sur Nagasaki. Nous honorerons ses victimes d’une minute de silence, en même temps que celles, plus proches de nous, d’Oradour-sur-Glane : « Hiroshima, Nagasaki, plus jamais ça ! » Ni Guernica, ni Nankin, ni Dresde, ni Oradour. Ni Auschwitz.

Non à tous les massacres et non aux armes qui les préparent en prétendant les éviter.

Message du Maire d’Hiroshima

C’est à la fois un honneur et un plaisir pour moi que de vous faire parvenir ce message à l’occasion de la commémoration des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, du 6 et du 9 Août 1945.

Le 6 Août 1945, une seule bombe atomique a transformé Hiroshima en une vaste plaine brûlée et des dizaines de milliers de victimes périrent dans les flammes. A la fin de l’année 1945, 140 000 êtres irremplaçables avaient disparu. Pour ceux qui survécurent, leurs vies grotesquement déformées, ce ne fut que souffrances physiques et morales, séquelles de la bombe et de la discrimination et des préjugés.

Les armes nucléaires sont le mal absolu et le parfait modèle de l’inhumanité. Ce mal absolu perdure sous la forme de plus de 15 000 armes nucléaires disséminées à travers le monde, faisant ainsi peser une lourde menace quant à la survie de l’humanité. Aussi longtemps que de telles armes existeront, chacun de nous pourra devenir un hibakusha (survivant des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki).

Les êtres humains, quelles que soient leur nationalité, race, religion et langue, partagent cette planète le temps de leur passage sur terre. Afin de coexister, au lieu d’avoir recours à la menace inhumaine que posent les armes nucléaires, nous devons privilégier les relations humaines individuelles et bâtir un monde qui permette de construire un dialogue de progrès.

Dans ce but, nous en appelons à tous à travers le monde : partagez le message sincère de nos hibakusha, « personne d’autre ne devrait jamais avoir à souffrir ce que nous avons souffert » et agissez avec nous. Ce message déchirant, expression de la souffrance et du chagrin, mais qui transcende la colère et la haine et qui nous fait nous tourner vers l’avenir, peut être le moyen d’unir les gens au-delà de toutes leurs différences. Les Maires pour la Paix, qui comptent maintenant plus de 7 000 membres dans 161 pays et régions, partagent le message des hibakusha et consacrent leur énergie à mobiliser les peuples au-delà des frontières et à développer le mouvement international pour des négociations en vue d’une convention sur les armes nucléaires. Notre but est l’abolition totale en 2020.

Actuellement, le besoin d’un cadre légal pour abolir les armes nucléaires est de plus en plus reconnu par la communauté internationale. Il est maintenant nécessaire d’amener les décideurs politiques du monde à partager la pensée des hibakusha et à s’engager sans relâche dans le dialogue. Le rôle des villes, des ONG et des citoyens, qui peuvent tous démultiplier cet effort, est plus important que jamais. En ce sens, la démarche conjointe de l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN) et de la Ville de Saintes prend tout son poids et je vous fais part de mon plus profond respect pour vos efforts.

Je voudrais vous demander à tous de continuer à agir avec nous en saisissant cette opportunité de renouveler votre engagement pour l’élimination de mal absolu que représentent les armes nucléaires et pour l’établissement de la paix mondiale.

Pour conclure, je vous adresse mes souhaits les plus sincères de réussite de cette commémoration et mes vœux de santé et de joie pour tous ceux qui y prennent part.

6 Août 2016
Kazumi Matsui
Maire de la ville d’Hiroshima
Président des Maires pour la Paix

Saintes : Non à tous les massacres et non aux armes qui les préparent en prétendant les éviter

Grand beau temps ce samedi à Saintes, tout comme le matin du 6 août 1945 au-dessus d’Hiroshima. Par bonheur pour les Saintais, la suite des événements de la journée n’aura rien de commun.

Au bord de la verte Charente, les touristes comme les habitants sont attirés par les festivités qui débutent : la 2e édition des « Charent’Ô Folies », deux jours de plaisirs partagés autour du fleuve.

En remontant le Cours national, on arrive devant le Palais de Justice, où l’ambiance est différente. Ici les sourires sont empreints de gravité. Devant le monument aux morts, quelques personnes dont le nombre dépasse bientôt la trentaine, s’apprêtent à commémorer un événement tragique : l’effacement atomique d’Hiroshima, il y a 71 ans.

A 11h, la cérémonie commence. Le président d’ACDN excuse tout d’abord les Anciens combattants, qui n’ont pu venir en raison d’un problème de communication mais seront présents à la cérémonie du 9 août.

Guillaume Laporte (17 ans) lit le témoignage poignant de Keiji Nakazawa, qui avait six ans et quatre mois et se rendait à l’école lorsque une bombe à l’uranium surnommée « Little Boy » (P’tit Gars) explosa sur Hiroshima, blessant et tuant la plupart des membres de sa famille et laissant aux autres de terribles séquelles.

Christophe Cougnaud lit le message, traduit de l’anglais, que M. Kazumi Matsui, maire d’Hiroshima, a adressé à ACDN et à la ville de Saintes et qui les invite à continuer d’agir ensemble pour l’abolition des armes nucléaires.

En l’absence de M. le Maire, excusé, Marie-Line Cheminade, 1ère Adjointe, représente la Ville, ainsi que trois autres maires-adjoints. Elle explique pourquoi la Ville a adhéré aux « Maires pour la Paix », au réseau « Abolition 2000 », et participe chaque année aux cérémonies commémoratives des bombardements atomiques de 1945.

Guillaume Laporte rallume la Flamme du Désarmement Nucléaire, allumée pour la première fois à Saintes en 2001, à l’occasion des 1ères Journées du Désarmement Nucléaire. Elle brûlera jusqu’au 9 août.

Une minute de silence est observée, en mémoire des « âmes mortes d’Hiroshima ».

Jean-Marie Matagne lit l’Appel à référendum sur la participation de la France à l’abolition des armes nucléaires, auquel 75 parlementaires français ont déjà répondu en signant une Proposition de Loi qui organise un référendum sur cette question.

Toutefois, pour devenir effective, cette initiative doit recueillir la signature de 185 députés ou sénateurs (un cinquième du Parlement) puis le soutien d’un dixième des électeurs inscrits. La députée de Saintes (excusée) et celle de Rochefort, ont signé. Le président d’ACDN exhorte toute personne qui le souhaite à inviter les parlementaires de son département -ou d’ailleurs- à signer l’Appel et la Proposition de Loi, en les leur envoyant.

Aline Bocenno lit un poème de Carole Le Kouddar, poétesse saintaise : « Un monde vivable », puis interprète deux chansons de circonstance : « Que sont les fleurs devenues », de Peter Seeger, et « Sur la place », de Jacques Brel.

Avant de se séparer, les participants qui le peuvent se donnent rendez-vous le 9 août devant le monument aux morts. La cérémonie débutera à 10h 45 pour procéder à l’extinction de la Flamme à 11h 02, heure où une bombe au plutonium surnommée « Fat Man » (Gros Mec) a explosé sur Nagasaki. Nous honorerons ses victimes d’une minute de silence, en même temps que celles, plus proches de nous, d’Oradour-sur-Glane : « Hiroshima, Nagasaki, plus jamais ça ! » Ni Guernica, ni Nankin, ni Dresde, ni Oradour. Ni Auschwitz.

Non à tous les massacres et non aux armes qui les préparent en prétendant les éviter.

Message du Maire d’Hiroshima

C’est à la fois un honneur et un plaisir pour moi que de vous faire parvenir ce message à l’occasion de la commémoration des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, du 6 et du 9 Août 1945.

Le 6 Août 1945, une seule bombe atomique a transformé Hiroshima en une vaste plaine brûlée et des dizaines de milliers de victimes périrent dans les flammes. A la fin de l’année 1945, 140 000 êtres irremplaçables avaient disparu. Pour ceux qui survécurent, leurs vies grotesquement déformées, ce ne fut que souffrances physiques et morales, séquelles de la bombe et de la discrimination et des préjugés.

Les armes nucléaires sont le mal absolu et le parfait modèle de l’inhumanité. Ce mal absolu perdure sous la forme de plus de 15 000 armes nucléaires disséminées à travers le monde, faisant ainsi peser une lourde menace quant à la survie de l’humanité. Aussi longtemps que de telles armes existeront, chacun de nous pourra devenir un hibakusha (survivant des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki).

Les êtres humains, quelles que soient leur nationalité, race, religion et langue, partagent cette planète le temps de leur passage sur terre. Afin de coexister, au lieu d’avoir recours à la menace inhumaine que posent les armes nucléaires, nous devons privilégier les relations humaines individuelles et bâtir un monde qui permette de construire un dialogue de progrès.

Dans ce but, nous en appelons à tous à travers le monde : partagez le message sincère de nos hibakusha, « personne d’autre ne devrait jamais avoir à souffrir ce que nous avons souffert » et agissez avec nous. Ce message déchirant, expression de la souffrance et du chagrin, mais qui transcende la colère et la haine et qui nous fait nous tourner vers l’avenir, peut être le moyen d’unir les gens au-delà de toutes leurs différences. Les Maires pour la Paix, qui comptent maintenant plus de 7 000 membres dans 161 pays et régions, partagent le message des hibakusha et consacrent leur énergie à mobiliser les peuples au-delà des frontières et à développer le mouvement international pour des négociations en vue d’une convention sur les armes nucléaires. Notre but est l’abolition totale en 2020.

Actuellement, le besoin d’un cadre légal pour abolir les armes nucléaires est de plus en plus reconnu par la communauté internationale. Il est maintenant nécessaire d’amener les décideurs politiques du monde à partager la pensée des hibakusha et à s’engager sans relâche dans le dialogue. Le rôle des villes, des ONG et des citoyens, qui peuvent tous démultiplier cet effort, est plus important que jamais. En ce sens, la démarche conjointe de l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN) et de la Ville de Saintes prend tout son poids et je vous fais part de mon plus profond respect pour vos efforts.

Je voudrais vous demander à tous de continuer à agir avec nous en saisissant cette opportunité de renouveler votre engagement pour l’élimination de mal absolu que représentent les armes nucléaires et pour l’établissement de la paix mondiale.

Pour conclure, je vous adresse mes souhaits les plus sincères de réussite de cette commémoration et mes vœux de santé et de joie pour tous ceux qui y prennent part.

6 Août 2016
Kazumi Matsui
Maire de la ville d’Hiroshima
Président des Maires pour la Paix



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