Enfouissement des déchets à Bure – un projet irréaliste, irresponsable et irréalisable à arrêter immédiatement
Le Réseau "Sortir du nucléaire", qui a manifesté ce matin devant le lieu du rendu du débat public sur CIGÉO, rappelle la nécessité d’abandonner immédiatement ce projet.
Communiqué du 12 février 2014
Le fiasco d’un débat vidé de son sens
Le 15 mai 2013, la CNDP lançait un « débat public » sur le projet d’enfouissement des déchets les plus radioactifs. En raison de la mobilisation des opposants, aucune session publique n’a été maintenue et la CPDP a dû se retrancher derrière un forum internet (solution de repli présentée comme une « innovation exceptionnelle ») et une conférence de citoyens pour satisfaire au cadre officiel. Une situation déplorée par la CPDP, qui a appelé à « retrouver la confiance entre citoyens, maître d’ouvrage et experts », sans tirer les leçons de ses déboires.
C’est ignorer que cette opposition forte était parfaitement légitime face à une mascarade pseudo-démocratique. Comment accepter ce cadre alors que le projet était imposé et qu’il ne s’agissait que de recueillir des avis, sans qu’il en soit tenu compte lors de la décision finale ? Avoir bloqué ce débat n’est pas, comme certains le disent, "anti-démocratique", puisque notre volonté était de stopper un processus qui, lui, l’était depuis le départ.
Quel sens y avait-il à accepter un débat sur un projet flou, où le maître d’ouvrage dissimule des données et où certaines informations, comme les coûts du projet, ne sont même pas connues ? Ces problèmes n’ont pu être esquivés. Lors du dernier débat en ligne, un intervenant a notamment quitté la salle pour protester contre le fait qu’aucun budget clair n’était mis sur la table.
De leur côté, les 17 citoyens que l’ANDRA pensait suffisamment naïfs pour accepter sans rechigner ce projet fou, ont rendu, le 3 février, un avis demandant le report du projet.
Dernier fait marquant, au sein même de la commission particulière, des voix s’élèvent et se désolidarisent du compte-rendu du débat car leur position, qui diverge de celle du président Bernet, n’apparait pas dans les conclusions. Pour eux, rien n’a été fait pour se sortir de l’impasse, ils ont été censurés et ils comptent bien s’exprimer.
Un hiatus entre des éléments tangibles et des conclusions naïves
Lors du bilan effectué aujourd’hui, de nombreux éléments lourds ont été mis sur la table, dénoncés par de nombreux opposants : flou sur l’étendue du projet et ses coûts, risques, incertitudes sur les déchets à stocker et leur conditionnement, controverses autour du potentiel géothermique à l’aplomb du site, critiques émanant des voisins allemands et luxembourgeois, problèmes éthiques évidents… La CPDP a également pris acte de plusieurs irrégularités, notamment le fait que l’ANDRA ait passé des marchés publics pendant le débat comme si tout était déjà décidé.
Au vu de tous ces éléments relevés par la CPDP, comment peut-elle se contenter de plaider pour « la vérité, la responsabilité et la précaution » et de préconiser un simple report du projet et la mise en place d’une phase pilote ? La contestation a été entendue, intégrée, mais la conclusion qui aurait dû être tirée - l’abandon du projet - n’est toujours pas à l’ordre du jour. Ce n’est pas d’être « rassurés » qu’ont besoin les citoyens, c’est de voir abandonner ce projet irresponsable.
Les annonces de "report de calendrier" sont de nouvelles manœuvres pour gagner du temps - il faut stopper CIGEO !
Ce report du calendrier n’est pas une surprise. Le 30 janvier dernier, l’IRSN elle même se positionnait en sa faveur. Et pour cause, malgré les efforts de communication de l’ANDRA, le projet d’enfouissement des déchets les plus radioactifs et dangereux est tellement fou qu’il en est inconcevable. Le dossier que l’ANDRA a souhaité mettre en débat n’a rien d’un projet - rien n’étant réellement défini - et n’aurait jamais du être mis sur la table : pas de coûts précis, pas de liste exacte des matières et quantité de déchets qui y seraient stockés, aucune analyse des impacts radiologiques, pas de schéma de transports pour acheminer les déchets pendant 100 ans et un projet présenté comme évolutif.
La demande de l’IRSN de revoir le calendrier est symptomatique du flou total qui entoure ce projet. Mais ce ne sont pas quelques années de plus qui permettront à l’ANDRA de mieux le définir et de penser l’impensable. Les modifications apportées à la marge ne changeront rien à l’affaire : les risques géologiques, le potentiel géothermique occulté, le problème éthique du fardeau des déchets, tous ces problèmes demeureront. CIGÉO doit tout simplement être annulé.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" demande l’arrêt immédiat du projet et réaffirme son soutien entier à ceux qui luttent sur place pour empêcher la réalisation ce projet irréaliste et irresponsable. Il réitère également sa demande que CIGÉO soit sorti du projet de loi sur la transition énergétique. L’urgence est d’arrêter le nucléaire et non de décider d’enfouir ses déchets qui resteront radioactifs et ingérables pour des milliers d’années.
Contacts presse :
François Mativet - 06 03 92 20 13
Charlotte Mijeon - 06 64 66 0123
En savoir plus :
https://www.sortirdunucleaire.org/CIGEO
https://burestop.free.fr/spip/
Le fiasco d’un débat vidé de son sens
Le 15 mai 2013, la CNDP lançait un « débat public » sur le projet d’enfouissement des déchets les plus radioactifs. En raison de la mobilisation des opposants, aucune session publique n’a été maintenue et la CPDP a dû se retrancher derrière un forum internet (solution de repli présentée comme une « innovation exceptionnelle ») et une conférence de citoyens pour satisfaire au cadre officiel. Une situation déplorée par la CPDP, qui a appelé à « retrouver la confiance entre citoyens, maître d’ouvrage et experts », sans tirer les leçons de ses déboires.
C’est ignorer que cette opposition forte était parfaitement légitime face à une mascarade pseudo-démocratique. Comment accepter ce cadre alors que le projet était imposé et qu’il ne s’agissait que de recueillir des avis, sans qu’il en soit tenu compte lors de la décision finale ? Avoir bloqué ce débat n’est pas, comme certains le disent, "anti-démocratique", puisque notre volonté était de stopper un processus qui, lui, l’était depuis le départ.
Quel sens y avait-il à accepter un débat sur un projet flou, où le maître d’ouvrage dissimule des données et où certaines informations, comme les coûts du projet, ne sont même pas connues ? Ces problèmes n’ont pu être esquivés. Lors du dernier débat en ligne, un intervenant a notamment quitté la salle pour protester contre le fait qu’aucun budget clair n’était mis sur la table.
De leur côté, les 17 citoyens que l’ANDRA pensait suffisamment naïfs pour accepter sans rechigner ce projet fou, ont rendu, le 3 février, un avis demandant le report du projet.
Dernier fait marquant, au sein même de la commission particulière, des voix s’élèvent et se désolidarisent du compte-rendu du débat car leur position, qui diverge de celle du président Bernet, n’apparait pas dans les conclusions. Pour eux, rien n’a été fait pour se sortir de l’impasse, ils ont été censurés et ils comptent bien s’exprimer.
Un hiatus entre des éléments tangibles et des conclusions naïves
Lors du bilan effectué aujourd’hui, de nombreux éléments lourds ont été mis sur la table, dénoncés par de nombreux opposants : flou sur l’étendue du projet et ses coûts, risques, incertitudes sur les déchets à stocker et leur conditionnement, controverses autour du potentiel géothermique à l’aplomb du site, critiques émanant des voisins allemands et luxembourgeois, problèmes éthiques évidents… La CPDP a également pris acte de plusieurs irrégularités, notamment le fait que l’ANDRA ait passé des marchés publics pendant le débat comme si tout était déjà décidé.
Au vu de tous ces éléments relevés par la CPDP, comment peut-elle se contenter de plaider pour « la vérité, la responsabilité et la précaution » et de préconiser un simple report du projet et la mise en place d’une phase pilote ? La contestation a été entendue, intégrée, mais la conclusion qui aurait dû être tirée - l’abandon du projet - n’est toujours pas à l’ordre du jour. Ce n’est pas d’être « rassurés » qu’ont besoin les citoyens, c’est de voir abandonner ce projet irresponsable.
Les annonces de "report de calendrier" sont de nouvelles manœuvres pour gagner du temps - il faut stopper CIGEO !
Ce report du calendrier n’est pas une surprise. Le 30 janvier dernier, l’IRSN elle même se positionnait en sa faveur. Et pour cause, malgré les efforts de communication de l’ANDRA, le projet d’enfouissement des déchets les plus radioactifs et dangereux est tellement fou qu’il en est inconcevable. Le dossier que l’ANDRA a souhaité mettre en débat n’a rien d’un projet - rien n’étant réellement défini - et n’aurait jamais du être mis sur la table : pas de coûts précis, pas de liste exacte des matières et quantité de déchets qui y seraient stockés, aucune analyse des impacts radiologiques, pas de schéma de transports pour acheminer les déchets pendant 100 ans et un projet présenté comme évolutif.
La demande de l’IRSN de revoir le calendrier est symptomatique du flou total qui entoure ce projet. Mais ce ne sont pas quelques années de plus qui permettront à l’ANDRA de mieux le définir et de penser l’impensable. Les modifications apportées à la marge ne changeront rien à l’affaire : les risques géologiques, le potentiel géothermique occulté, le problème éthique du fardeau des déchets, tous ces problèmes demeureront. CIGÉO doit tout simplement être annulé.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" demande l’arrêt immédiat du projet et réaffirme son soutien entier à ceux qui luttent sur place pour empêcher la réalisation ce projet irréaliste et irresponsable. Il réitère également sa demande que CIGÉO soit sorti du projet de loi sur la transition énergétique. L’urgence est d’arrêter le nucléaire et non de décider d’enfouir ses déchets qui resteront radioactifs et ingérables pour des milliers d’années.
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