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Sortir du nucléaire n°32



Septembre 2006

Enfouissement

Bure : un festival de qualité

Edith Meyer, qui a suivi le festival des opposants au stockage des déchets radioactifs de longue durée, nous raconte ce qu’elle retiendra des évènements (prestations musicales, conférences, forums et manifestations) qui ont émaillé ces trois jours exceptionnels (28-29 et 30 juillet 2006).

Déchets radioactifs Bure

A Bure "Décibels contre la poubelle" devient peu à peu un festival incontournable pour ceux qui veulent s’informer dans tous les domaines qui touchent à l’énergie et l’écologie. CRIIRAD, Greenpeace, SCERE (énergies renouvelables), Réseau « Sortir du nucléaire », Enercoop (fournisseur d’électricité renouvelable)…, c’est auprès de spécialistes aguerris que les visiteurs sont venus chercher des informations et discuter.

Samedi après-midi, ils étaient nombreux sous le chapiteau à écouter le président de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité), Roland Desbordes, qui a exposé les actions menées par son association contre des projets de lois tentant de banaliser la radioactivité, y compris dans notre assiette et de la diluer dans notre environnement. La CRIIRAD lutte également contre le stockage souterrain des déchets radioactifs.

Ce fut ensuite au tour de Michel Frémont de présenter des alternatives à l’énergie nucléaire sur la base d’une étude réalisée dans le Grand Ouest. Partant du budget de 3 milliards d’euros prévu pour la construction de l’EPR (centrale nucléaire de la nouvelle génération) à Flamanville dans la Manche, ce document fait - en quelque sorte - feu de tous bois pour maîtriser la consommation d’énergie et trouver des substituts au chauffage électrique et à l’électricité nucléaire : bois, solaire, biogaz, cogénération, éolien, photovoltaïque, isolation… tout en mettant l’accent sur la décentralisation des compétences en matière énergétique, sur le social et la création d’emplois. Comme on peut s’y attendre et comme l’ont démontré des études similaires dans des pays voisins, rien ne justifie la construction de nouvelles centrales nucléaires, dès lors que leur coût est mis en concurrence avec des mesures d’économies d’énergie et des énergies renouvelables.

Conférences et concerts

Trois jours de festival, ça pourrait être long s’il n’y avait pas la buvette de boissons régionales, la cuisine collective assurée par "Rampenplan", un groupe de Hollandais, tous bénévoles et spécialistes des plats bio végétariens à prix libre. A chaque repas, les Rampenplan invitent les festivaliers à participer à la préparation et à faire la vaisselle puisque le jetable n’a logiquement pas sa place ici. D’autres se chargent de débarrasser régulièrement le terrain des déchets déposés dans les bacs de tri afin de le restituer parfaitement propre à l’issue des festivités.

Si certains en ont pris plein les oreilles la première nuit, car la musique s’est poursuivie sur une partie du camping, il faut souligner la qualité des prestations artistiques. Quelques noms suffisent : Desirless qui interprète Voyage, Voyage a capella, Steve Waring et son fils qui font chanter La baleine bleue ou Le matou revient à un chapiteau comble, La Vigie du Pirate, Monsieur Pyl, Carpe Diem… pour n’en citer que quelques-uns.

1500 manifestants

Dimanche, les manifestants se sont rassemblés dans le calme devant les portes de la "poubelle nucléaire". Sur le rond point qui fait face à l’entrée, ils ont construit avec des pierres issues des fossés et des champs environnants (la terre est plus que caillouteuse à Bure) des tombes symboles de la mort des nombreux villages situés au-dessus de la gigantesque zone de stockage délimitée par l’ANDRA. Ce rond point, où - malgré des traces de plantations - ne se côtoient que les orties et des plantes épineuses, préfigure ainsi parfaitement ce que deviendra rapidement la poubelle nucléaire de Bure : un lieu laissé à l’abandon que ses exploitants s’efforceront d’oublier d’autant plus vite que le sol, l’eau, l’air et la végétation auront été empoisonnés par une radioactivité que personne ne sait aujourd’hui -et que personne ne saura peut-être jamais- emprisonner à moyen ou long terme.

Edith Meyer

(L’Affranchi de Chaumont 4.08.06)


Appel à soutien financier pour les 4 militants interpelés lors du festival de Bure

Quatre jeunes gens, Blanche, Thyl, Mickael et Rémy ont été condamnés par le tribunal de Bar le Duc pour avoir mis le feu à quelques bottes de paille, pour avoir jeté des cailloux en direction des forces de l’ordre et pour avoir proféré des propos outrageants lors du Festival de Bure. Blanche, Thyl, Mickael ont écopé de 10 mois de prison avec sursis et de 3000 euros de dommages et intérêts, et Rémy, “seulement” de 6 mois avec sursis. Par ailleurs, leur défense leur revient à 1200 euros.

Nous ne pouvons pas laisser tomber ces quatre jeunes gens.

Tout d’abord parce que leur situation personnelle, ne leur permet pas d’assumer seuls et sans dommage durable une telle sanction. Mais surtout parce qu’en agissant ainsi, ces 4 jeunes n’ont fait que manifester l’exaspération légitime ressentie non seulement par l’ensemble des militants anti-enfouissement mais aussi par les populations très majoritairement hostiles à ce projet à qui les autorités refusent le droit à l’expression. Chacun d’entre nous aurait pu se trouver devant ces grilles ce soir-là et s’insurger devant ce déploiement policier caricatural, reflet d’une volonté politique unilatéralement acquise aux intérêts de la cause nucléaire.

Envoyez vos aides financières à :

CACENDR

54 / 5 rue du 15 septembre 1944

54320 MAXEVILLE

06 88 32 86 15

avec mention "solidarité procès Bar-le-Duc" inscrite sur post-it joint à votre chèque (spécifiez si vous désirez un reçu fiscal)

A Bure "Décibels contre la poubelle" devient peu à peu un festival incontournable pour ceux qui veulent s’informer dans tous les domaines qui touchent à l’énergie et l’écologie. CRIIRAD, Greenpeace, SCERE (énergies renouvelables), Réseau « Sortir du nucléaire », Enercoop (fournisseur d’électricité renouvelable)…, c’est auprès de spécialistes aguerris que les visiteurs sont venus chercher des informations et discuter.

Samedi après-midi, ils étaient nombreux sous le chapiteau à écouter le président de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité), Roland Desbordes, qui a exposé les actions menées par son association contre des projets de lois tentant de banaliser la radioactivité, y compris dans notre assiette et de la diluer dans notre environnement. La CRIIRAD lutte également contre le stockage souterrain des déchets radioactifs.

Ce fut ensuite au tour de Michel Frémont de présenter des alternatives à l’énergie nucléaire sur la base d’une étude réalisée dans le Grand Ouest. Partant du budget de 3 milliards d’euros prévu pour la construction de l’EPR (centrale nucléaire de la nouvelle génération) à Flamanville dans la Manche, ce document fait - en quelque sorte - feu de tous bois pour maîtriser la consommation d’énergie et trouver des substituts au chauffage électrique et à l’électricité nucléaire : bois, solaire, biogaz, cogénération, éolien, photovoltaïque, isolation… tout en mettant l’accent sur la décentralisation des compétences en matière énergétique, sur le social et la création d’emplois. Comme on peut s’y attendre et comme l’ont démontré des études similaires dans des pays voisins, rien ne justifie la construction de nouvelles centrales nucléaires, dès lors que leur coût est mis en concurrence avec des mesures d’économies d’énergie et des énergies renouvelables.

Conférences et concerts

Trois jours de festival, ça pourrait être long s’il n’y avait pas la buvette de boissons régionales, la cuisine collective assurée par "Rampenplan", un groupe de Hollandais, tous bénévoles et spécialistes des plats bio végétariens à prix libre. A chaque repas, les Rampenplan invitent les festivaliers à participer à la préparation et à faire la vaisselle puisque le jetable n’a logiquement pas sa place ici. D’autres se chargent de débarrasser régulièrement le terrain des déchets déposés dans les bacs de tri afin de le restituer parfaitement propre à l’issue des festivités.

Si certains en ont pris plein les oreilles la première nuit, car la musique s’est poursuivie sur une partie du camping, il faut souligner la qualité des prestations artistiques. Quelques noms suffisent : Desirless qui interprète Voyage, Voyage a capella, Steve Waring et son fils qui font chanter La baleine bleue ou Le matou revient à un chapiteau comble, La Vigie du Pirate, Monsieur Pyl, Carpe Diem… pour n’en citer que quelques-uns.

1500 manifestants

Dimanche, les manifestants se sont rassemblés dans le calme devant les portes de la "poubelle nucléaire". Sur le rond point qui fait face à l’entrée, ils ont construit avec des pierres issues des fossés et des champs environnants (la terre est plus que caillouteuse à Bure) des tombes symboles de la mort des nombreux villages situés au-dessus de la gigantesque zone de stockage délimitée par l’ANDRA. Ce rond point, où - malgré des traces de plantations - ne se côtoient que les orties et des plantes épineuses, préfigure ainsi parfaitement ce que deviendra rapidement la poubelle nucléaire de Bure : un lieu laissé à l’abandon que ses exploitants s’efforceront d’oublier d’autant plus vite que le sol, l’eau, l’air et la végétation auront été empoisonnés par une radioactivité que personne ne sait aujourd’hui -et que personne ne saura peut-être jamais- emprisonner à moyen ou long terme.

Edith Meyer

(L’Affranchi de Chaumont 4.08.06)


Appel à soutien financier pour les 4 militants interpelés lors du festival de Bure

Quatre jeunes gens, Blanche, Thyl, Mickael et Rémy ont été condamnés par le tribunal de Bar le Duc pour avoir mis le feu à quelques bottes de paille, pour avoir jeté des cailloux en direction des forces de l’ordre et pour avoir proféré des propos outrageants lors du Festival de Bure. Blanche, Thyl, Mickael ont écopé de 10 mois de prison avec sursis et de 3000 euros de dommages et intérêts, et Rémy, “seulement” de 6 mois avec sursis. Par ailleurs, leur défense leur revient à 1200 euros.

Nous ne pouvons pas laisser tomber ces quatre jeunes gens.

Tout d’abord parce que leur situation personnelle, ne leur permet pas d’assumer seuls et sans dommage durable une telle sanction. Mais surtout parce qu’en agissant ainsi, ces 4 jeunes n’ont fait que manifester l’exaspération légitime ressentie non seulement par l’ensemble des militants anti-enfouissement mais aussi par les populations très majoritairement hostiles à ce projet à qui les autorités refusent le droit à l’expression. Chacun d’entre nous aurait pu se trouver devant ces grilles ce soir-là et s’insurger devant ce déploiement policier caricatural, reflet d’une volonté politique unilatéralement acquise aux intérêts de la cause nucléaire.

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54 / 5 rue du 15 septembre 1944

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