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Sortir du nucléaire n°29



Décembre 2005

Manifestation Bar-le-Duc

Bure : la rue crie son opposition

La manifestation nationale de Bar-le-Duc contre le nucléaire, qui s’est déroulée samedi 24 septembre 2005, a fortement mobilisé. Dans la foule, on pouvait croiser personnalités

locales et nationales venues, avec la population, faire entendre leur opposition au projet de Bure.

Luttes et actions Déchets radioactifs Bure

Il y avait bien 5 000 ou 6 000 personnes à la manifestation nationale contre le nucléaire à Bar-le-Duc le 24 septembre dernier. La ville avait été bouclée dès le matin pour laisser les manifestants se rassembler vers 13 heures. L’importante présence policière témoignait de l’ampleur du rassemblement. C’est d’un peu partout en France que les militants anti-nucléaires ont fait le déplacement. Des associations (ATTAC, Greenpeace, Cap 21...) des syndicats (Confédération paysanne) et des partis politiques (LCR, Les Verts) témoignaient leur soutien à la manifestation.

Les commerçants du centre-ville avaient pour la plupart fermé leur boutique. L’ambiance était particulière dans la préfecture meusienne, entre silence et bruit. Les habitants ont regardé le très long cortège de manifestants, quelquefois un peu hors du coup, le plus souvent résignés. "Les gens ici sont fatalistes", lâche un ambulancier. "On en parle, mais on ne sait pas quoi en penser", poursuit-il. Ceux qui savaient pourquoi ils étaient là ne mâchaient pas leurs mots. "Le débat parlementaire sera une hypocrisie totale", lance ainsi Noël Mamère.


A ses côtés, on retrouvait une forte délégation des Verts (Yann Wehrling, Yves Cochet) un peu plus loin le leader historique de la LCR, Alain Krivine, mais aussi l’ancienne ministre d’Alain Juppé, Corinne Lepage ou encore Monseigneur Jacques Gaillot. Difficile de savoir précisément la part des populations locales parmi les manifestants. Mais certains venaient de Haute-Marne comme Jean-François. Cet habitant de Bettancourt-la-Ferrée estime que "ça nous concerne quand même un peu", regrettant qu’il n’y ait "pas de dialogue avec l’Etat."

Bure ou Bure


La première étape fut de remettre au conseil général meusien les 45 000 signatures demandant un référendum local. Une délégation, avec en tête Jean-Marc Fleury, a été reçue par Christian Namy le président du conseil général de la Meuse. La délégation ne cacha pas sa colère après la courte entrevue. "Il s’en fout !", hurla au micro le représentant des élus opposés à l’enfouissement. Le cortège descendit vers la préfecture. En route, ils firent un "die-in". Tous les manifestants s’allongèrent sur la chaussée alors qu’un calme angoissant retombait de la rue.


Les passants restaient cois à leur tour. "Est-ce que ça va servir ? Est-ce que c’est pas déjà fait ?" se demande sur le pas de sa porte Martine, alors que la manifestation s’ébranle et sort du boulevard La Rochelle. Déjà fait ? C’est bien le sentiment de Corinne Lepage. "Le choix c’est entre Bure ou Bure ! Je suis scandalisée, c’est un débat bidon", stigmatisera la présidente de Cap 21. La place de la préfecture a du mal à contenir l’ensemble de la manif. Musique et soleil donnent un côté bon enfant au rassemblement.

Une énorme banderole "Les déchets nucléaires tuent l’avenir" est déployée sur une façade d’immeuble. Après les dernières prises de parole, c’est au cri de "résistance" que les manifestants se sont calmement dispersés. C’était du jamais vu à Bar-le-Duc. Les retombées médiatiques ont été conséquentes. Depuis cette manifestation, on sait maintenant que la lutte contre le nucléaire, de toute la France, va se cristalliser autour de Bure.

Bertrand Puysségur

Article paru dans la Croix Hebdo de la Haute-Marne du 30 septembre 2005

Il y avait bien 5 000 ou 6 000 personnes à la manifestation nationale contre le nucléaire à Bar-le-Duc le 24 septembre dernier. La ville avait été bouclée dès le matin pour laisser les manifestants se rassembler vers 13 heures. L’importante présence policière témoignait de l’ampleur du rassemblement. C’est d’un peu partout en France que les militants anti-nucléaires ont fait le déplacement. Des associations (ATTAC, Greenpeace, Cap 21...) des syndicats (Confédération paysanne) et des partis politiques (LCR, Les Verts) témoignaient leur soutien à la manifestation.

Les commerçants du centre-ville avaient pour la plupart fermé leur boutique. L’ambiance était particulière dans la préfecture meusienne, entre silence et bruit. Les habitants ont regardé le très long cortège de manifestants, quelquefois un peu hors du coup, le plus souvent résignés. "Les gens ici sont fatalistes", lâche un ambulancier. "On en parle, mais on ne sait pas quoi en penser", poursuit-il. Ceux qui savaient pourquoi ils étaient là ne mâchaient pas leurs mots. "Le débat parlementaire sera une hypocrisie totale", lance ainsi Noël Mamère.


A ses côtés, on retrouvait une forte délégation des Verts (Yann Wehrling, Yves Cochet) un peu plus loin le leader historique de la LCR, Alain Krivine, mais aussi l’ancienne ministre d’Alain Juppé, Corinne Lepage ou encore Monseigneur Jacques Gaillot. Difficile de savoir précisément la part des populations locales parmi les manifestants. Mais certains venaient de Haute-Marne comme Jean-François. Cet habitant de Bettancourt-la-Ferrée estime que "ça nous concerne quand même un peu", regrettant qu’il n’y ait "pas de dialogue avec l’Etat."

Bure ou Bure


La première étape fut de remettre au conseil général meusien les 45 000 signatures demandant un référendum local. Une délégation, avec en tête Jean-Marc Fleury, a été reçue par Christian Namy le président du conseil général de la Meuse. La délégation ne cacha pas sa colère après la courte entrevue. "Il s’en fout !", hurla au micro le représentant des élus opposés à l’enfouissement. Le cortège descendit vers la préfecture. En route, ils firent un "die-in". Tous les manifestants s’allongèrent sur la chaussée alors qu’un calme angoissant retombait de la rue.


Les passants restaient cois à leur tour. "Est-ce que ça va servir ? Est-ce que c’est pas déjà fait ?" se demande sur le pas de sa porte Martine, alors que la manifestation s’ébranle et sort du boulevard La Rochelle. Déjà fait ? C’est bien le sentiment de Corinne Lepage. "Le choix c’est entre Bure ou Bure ! Je suis scandalisée, c’est un débat bidon", stigmatisera la présidente de Cap 21. La place de la préfecture a du mal à contenir l’ensemble de la manif. Musique et soleil donnent un côté bon enfant au rassemblement.

Une énorme banderole "Les déchets nucléaires tuent l’avenir" est déployée sur une façade d’immeuble. Après les dernières prises de parole, c’est au cri de "résistance" que les manifestants se sont calmement dispersés. C’était du jamais vu à Bar-le-Duc. Les retombées médiatiques ont été conséquentes. Depuis cette manifestation, on sait maintenant que la lutte contre le nucléaire, de toute la France, va se cristalliser autour de Bure.

Bertrand Puysségur

Article paru dans la Croix Hebdo de la Haute-Marne du 30 septembre 2005



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