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Sortir du nucléaire n°27



Juillet 2005

Agriculture

Autriche : des agriculteurs construisent l’autonomie énergétique locale

Nucléaire et santé

Ils sont 600 agriculteurs-énergiculteurs regroupés en coopérative qui utilisent les ressources de la biomasse pour produire de la chaleur, du carburant, de l’électricité. Ils veulent rendre leur région autonome en énergie...

“Je me souviens du temps où la ferme nourrissait ses animaux de trait. Avec la mécanisation, l’agriculture a oublié qu’elle pouvait fournir de l’énergie. Aujourd’hui que nous produisons des denrées alimentaires en excédent, il est temps de s’en souvenir. Pour que les agriculteurs puissent continuer de vivre, produisons de l’énergie”. Ainsi parle Karl Tötter, le président d’une coopérative pour la production d’énergie et de protéines végétales dans le sud de l’Autriche.

Chez lui, 40 ha de céréales, maïs, colza et 70 truies naisseur-engraisseur, quelques vignes, 10 ha de bois... Les tracteurs et voitures de la ferme roulent au biodiesel issu du colza. Les tourteaux, co-produits de cette transformation, sont recyclés dans l’alimentation des animaux si bien que l’exploitation est autonome en protéines. Le chauffage et l’eau chaude proviennent d’une chaudière à bois déchiqueté alimentée par les 10 ha de bois.

La coopérative, elle, est née en 1989. Elle comporte une unité d’estérification qui produit, à partir des 1000 ha de colza cultivés par les adhérents, de l’Esther méthylique de colza utilisé pur comme carburant, sans additif ni modification du moteur. En Autriche, la non exonération du fioul pour les agriculteurs rend intéressant le développement d’une telle filière. Pour le même usage, les coopérateurs récupèrent aussi 3 millions de litres d’huiles alimentaires usées auprès des ménages et des collectivités. Les 4 millions de litres de biodiesel et les 2000 T de tourteaux de colza ainsi obtenus sont utilisés dans les fermes. Une centaine de bus des communes environnantes emploie aussi ce biocarburant.

Depuis 1998, la coopérative brûle dans sa chaufferie du bois-plaquettes pour alimenter un réseau de chaleur de 8 km relié aux 150 maisons de la commune de Mureck, couvrant ainsi 70% de ses besoins en chaleur.

A partir de la glycérine issue de l’estérification, la coopérative développe la production d’électricité par cogénération, jusqu’à assurer plus de la moitié des besoins de la petite région de Mureck (1,2 M de kWh). Ce projet a été soutenu par les pouvoirs publics : l’unité d’estérification (4 M ?) a été aidée à hauteur de 70% par l’Etat, la chaufferie de 2 MW (7,5 M ?) a été financée à 50% dans le cadre d’un projet européen. L’ambition des coopérateurs est d’avancer vers la complète autonomie énergétique locale à partir de la biomasse. Karl Tötter croit en tout cas dur comme fer à la vocation énergétique de l’agriculture et préconise de consacrer au moins le quart des surfaces agricoles à la production d’énergie... comme au temps des chevaux de trait !
A commander

Commandez le passionnant dossier

« Pour un développement durable en agriculture - Economiser l’énergie et développer les énergies renouvelables ».

En 60 pages, ce dossier présente :

- les bases d’une agriculture plus économe en énergie,

- différentes possibilités d’économiser l’énergie à la ferme,

- le diagnostic énergétique PLANETE,

- ses principaux résultats sur 140 fermes françaises,

- pour chaque source d’énergie renouvelable, une synthèse des possibilités

d’applications à la ferme.

Ce dossier est parsemé d’expériences de terrain et de témoignages variés recueillis en France et à l’étranger.

Prix unitaire : 17 €, port compris.

A commander aujourd’hui au

Réseau « Sortir du nucléaire »

9, rue Dumenge - 69317 Lyon Cedex 04

Le biogaz à la ferme en Europe

Allemagne : 1 500 installations

Autriche : 100 installations

Danemark : 25 installations centralisées et 40 à la ferme

Suisse : 70 installations

Italie : 5 installations centralisées et 67 à la ferme.

Dans la plupart des cas, ce biogaz est produit en co-digestion.
Données recueillies par l’association AILE pour Entraid’Ouest et Jean-Marie Lusson, Rad.

Réseau agriculture durable

Contact : seeg.mureck@aon.at
Contact

Réseau Agriculure Durable

Impact Bretagne

97, av. André Bonnin

BP 17141

35571 Chantepie Cedex

Tél. 02 99 77 39 25

www.agriculture-durable.org

Ils sont 600 agriculteurs-énergiculteurs regroupés en coopérative qui utilisent les ressources de la biomasse pour produire de la chaleur, du carburant, de l’électricité. Ils veulent rendre leur région autonome en énergie...

“Je me souviens du temps où la ferme nourrissait ses animaux de trait. Avec la mécanisation, l’agriculture a oublié qu’elle pouvait fournir de l’énergie. Aujourd’hui que nous produisons des denrées alimentaires en excédent, il est temps de s’en souvenir. Pour que les agriculteurs puissent continuer de vivre, produisons de l’énergie”. Ainsi parle Karl Tötter, le président d’une coopérative pour la production d’énergie et de protéines végétales dans le sud de l’Autriche.

Chez lui, 40 ha de céréales, maïs, colza et 70 truies naisseur-engraisseur, quelques vignes, 10 ha de bois... Les tracteurs et voitures de la ferme roulent au biodiesel issu du colza. Les tourteaux, co-produits de cette transformation, sont recyclés dans l’alimentation des animaux si bien que l’exploitation est autonome en protéines. Le chauffage et l’eau chaude proviennent d’une chaudière à bois déchiqueté alimentée par les 10 ha de bois.

La coopérative, elle, est née en 1989. Elle comporte une unité d’estérification qui produit, à partir des 1000 ha de colza cultivés par les adhérents, de l’Esther méthylique de colza utilisé pur comme carburant, sans additif ni modification du moteur. En Autriche, la non exonération du fioul pour les agriculteurs rend intéressant le développement d’une telle filière. Pour le même usage, les coopérateurs récupèrent aussi 3 millions de litres d’huiles alimentaires usées auprès des ménages et des collectivités. Les 4 millions de litres de biodiesel et les 2000 T de tourteaux de colza ainsi obtenus sont utilisés dans les fermes. Une centaine de bus des communes environnantes emploie aussi ce biocarburant.

Depuis 1998, la coopérative brûle dans sa chaufferie du bois-plaquettes pour alimenter un réseau de chaleur de 8 km relié aux 150 maisons de la commune de Mureck, couvrant ainsi 70% de ses besoins en chaleur.

A partir de la glycérine issue de l’estérification, la coopérative développe la production d’électricité par cogénération, jusqu’à assurer plus de la moitié des besoins de la petite région de Mureck (1,2 M de kWh). Ce projet a été soutenu par les pouvoirs publics : l’unité d’estérification (4 M ?) a été aidée à hauteur de 70% par l’Etat, la chaufferie de 2 MW (7,5 M ?) a été financée à 50% dans le cadre d’un projet européen. L’ambition des coopérateurs est d’avancer vers la complète autonomie énergétique locale à partir de la biomasse. Karl Tötter croit en tout cas dur comme fer à la vocation énergétique de l’agriculture et préconise de consacrer au moins le quart des surfaces agricoles à la production d’énergie... comme au temps des chevaux de trait !
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Allemagne : 1 500 installations

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Danemark : 25 installations centralisées et 40 à la ferme

Suisse : 70 installations

Italie : 5 installations centralisées et 67 à la ferme.

Dans la plupart des cas, ce biogaz est produit en co-digestion.
Données recueillies par l’association AILE pour Entraid’Ouest et Jean-Marie Lusson, Rad.

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Contact : seeg.mureck@aon.at
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