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Sortir du nucléaire n°51



Automne 2011

Actions et vie des groupes

ça bouge dans le Réseau ! Quelques moments forts sur le terrain

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°51 - Automne 2011

 Luttes et actions


Impossible de parler de tout, mais voici en bref quelques temps forts de ce printemps-été 2011 riche en événements et actions. Pour alimenter cette rubrique, merci d’écrire par e-mail à mobilisations@sortirdunucleaire.fr



29 mai 2011 - Descente de Loire anti-nucléaire, deuxième !

Deuxième édition d’une descente de Loire pluridisciplinaire organisée par le groupe local Sdn-Touraine, la première ayant eu lieu trois ans plus tôt. Cette année, le groupe a eu le plaisir d’accueillir de nouveaux amis de Saumur, qui les avaient déjà rejoints lors de la journée commémorative de Tchernobyl. Il s’agissait là de descendre la Loire en canoë, à vélo et pour la première fois, à pied, pour les plus courageux.

Ce jour-là, c’est une petite quinzaine de participants qui se présentèrent à l’embarcadère de La Chapelle-sur-Loire. De là, voguent les canoës, roulent les vélos et marchent les piétons ! Incontournable et pour cause, le passage par la centrale de Chinon-Avoine... En canoë, les navigateurs furent observés à la jumelle, par des agents des forces de l’ordre, quasiment plus nombreux que les participants. La troupe rencontra à nouveau les gendarmes sur le pont qui traverse le fleuve et qui mène à la centrale, lieu du premier arrêt-regroupement. Les quinze descendeurs marchèrent vers le CNPE, où ils furent bloqués par les mêmes gendarmes à jumelles. Une petite manifestation bon enfant et il était temps de casser la croûte. Puis, remise en route, départ pour Candes-St-Martin, que tout le monde atteignit au bout d’une à deux heures.

Une journée militante avant tout, but oblige (la dénonciation de l’emprise du nucléaire sur un fleuve classé au patrimoine de l’Humanité), mais aussi une promenade entre amis qui partagent le même idéal, l’écologie. Une quasi-certitude, l’action aura sans doute lieu l’an prochain...

7 et 8 juin Transport de déchets radioactifs néerlandais Borssele - La Hague

À l’arrêt depuis 2006, les importations de déchets nucléaires néerlandais vers le territoire français ont repris en mai dernier. Parti de Borssele (Pays-Bas) dans la matinée du 7, avec plusieurs heures de retard dues à un blocage de Greenpeace, le train aura passé la frontière franco-belge aux alentours de 16h30. Quatre actions successives ont eu lieu aux Pays-Bas et en Belgique, ainsi que plusieurs rassemblements en Belgique, dans le nord de la France, dans l’Oise, en Seine-et-Marne et dans le Calvados. Le train est finalement arrivé au terminal ferroviaire de Valognes le 8 dans la matinée.

Pour participer à notre vigie sur les transports : transports@sortirdunucleaire.fr


11 juin 2011 Opération "Carton rouge pour le nucléaire" à l’occasion des 3 mois de Fukushima

Au Japon, pour les trois mois de la catastrophe de Fukushima, plus de 68 000 personnes ont manifesté dans 108 localités pour réclamer la fermeture des centrales nucléaires nippones. Relayant en France l’appel de la société civile japonaise, le Réseau "Sortir du nucléaire", soutenu par onze organisations nationales signataires de l’appel "Nucléaire, nous voulons avoir le choix", invitait à faire du 11 juin une journée d’action et de mobilisation. Celle-ci fut une réussite : ce sont 55 actions contre le nucléaire et en soutien au peuple japonais qui ont été organisées partout en France.

Certains groupes ont d’ailleurs débordé d’imagination, à l’instar de SDN 38 (Isère) qui a joué un sketch "carton rouge pour le nucléaire" dans les rues de Grenoble. Lors de cette joute verbale, organisée sur le mode d’un match de football, les passants ont pu assister à une victoire écrasante du FCAN (Football Club Anti-Nucléaire) face au FC-ToutNucléaire. À Paris, la manifestation, organisée en quelques semaines à peine, a réuni 5000 personnes. Retrouvez le scénario de l’action de Grenoble et tous les comptes rendus d’actions sur notre site.

15 juin 2011 – EPR : le nucléaire déroge à nouveau au droit

Le Réseau "Sortir du nucléaire" et l’Association de Défense de l’Environnement d’Envermeu, en partenariat avec le collectif "STOP-EPR, ni à Penly ni ailleurs", ont déposé le 20 mai dernier un recours en référé devant le tribunal administratif de Rouen afin d’obtenir la suspension de l’arrêté de dérogation aux espèces protégées daté du 23 mars 2011. Cet arrêté, pris par le préfet de Seine-Maritime en dépit du bon sens et malgré plusieurs avis défavorables et notamment celui du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel de Haute-Normandie, était nécessaire à EDF pour pouvoir débuter les travaux préparatoires du chantier. Celui-ci permettait en effet à l’entreprise de déplacer, voire de détruire si besoin, des espèces protégées.

Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", le dossier de demande de dérogation à l’article L 411-1 du Code de l’environnement qui protège les espèces animales et végétales répertoriées, présenté par EDF en novembre 2010 à la préfecture de Seine-Maritime était largement incomplet. Il se contentait en effet de prévoir quelques mesures compensatoires et notamment la création de zones d’eau artificielles pour accueillir les amphibiens déplacés. L’audience en référé, une procédure d’urgence permettant dans l’attente d’un jugement de suspendre l’exécution d’une décision, s’est déroulée le 15 juin 2011 au tribunal administratif de Rouen. Bien qu’ayant reconnu l’insuffisance des mesures présentées par EDF, le juge est venu affirmer que les déplacements ayant déjà commencé, il était trop tard pour suspendre cet arrêté et a rejeté notre requête.

EDF l’a bien compris, la politique du fait accompli fonctionne souvent. Reste que cet épisode nous confirme le bien fondé de notre décision de mettre en place un travail et suivi juridique régulier des centrales en fonctionnement et des projets en cours. Le dépôt d’un recours quelques semaines plus tôt aurait sans doute permis d’empêcher le déplacement de ces espèces et de freiner les travaux préparatoires sur le site de Penly. Mais la bataille n’est pas perdue, nous avons répertorié bien d’autres irrégularités dans ce projet.


23 juin 2011 – Colloque "Nucléaire, nous voulons avoir le choix" à Paris

Parce que la campagne présidentielle qui se profile dans les mois qui viennent doit être une opportunité à saisir pour enfin aborder les questions énergétiques en général et celles posées par le nucléaire en particulier, l’association Agir pour l’Environnement et Yves Cochet, député de Paris, ont souhaité organiser, le temps d’une journée, un vrai débat passionnant mais dépassionné associant acteurs associatifs, experts et responsables politiques de tous horizons autour des enjeux énergétiques auxquels sera soumis notre pays à l’avenir.

Le public a pu assister à de nombreuses interventions et discussions qui tournèrent autour des questions suivantes : prisonnier d’une technologie qu’il n’a pas choisie, le peuple français est-il condamné à assister passivement à la multiplication de catastrophes sans envisager d’options alternatives ? L’unilatéralisme énergétique promu, contre vents et marées, n’entraîne-t-il pas une dépendance extrême à l’égard du nucléaire ? Dans un cadre démocratique, avons-nous encore le choix de sortir du nucléaire ? Une journée riche et passionnante.

Un mois de juin chargé autour de la centrale de Fessenheim

Le 18 juin à Colmar, l’association Stop Fessenheim et le collectif des jeûneurs organisaient une journée d’action pour la fermeture de Fessenheim et en soutien au 100 jeûneurs/ses, qui depuis le 18 avril se relayaient dans l’action "Jeûnons 365 jours, fermons Fessenheim pour toujours" et qui avaient déjà totalisé près de 500 jours de jeûne. Les participants se sont réunis autour du slogan "Ni Tchernobâle Ni Fukus’heim, bottons les fesses à Fessenheim !" sur le Champ de Mars et ont choisi cette date symbolique pour lancer un appel à la résistance au lobby nucléaire mortifère et au déni de démocratie de la nucléocratie.

Le 28 juin, cet appel était mis en application, à l’occasion d’une chaîne humaine de plusieurs kilomètres, organisée autour du site nucléaire par un collectif d’associations allemandes, françaises et suisses et qui a rassemblé plus de 7000 personnes.

Contacts : jeuneurs.sortonsdunucleaire@gmail.com
tel : 06 44 22 81 52
STOP-Fessenheim : stopfessenheim@yahoo.fr
tel : 03 68 23 01 29


8 juillet 2011 Meeting Areva – Verts de colère

Le 8 juillet dernier, le Réseau "Sortir du nucléaire" et Sortir du nucléaire Paris avaient prévu d’organiser une action de sensibilisation et d’information lors du meeting Areva au stade de France. Ayant annoncé publiquement l’événement, puisqu’il s’agissait d’une simple action de tractage, nous avions fixé le rendez-vous au métro de Saint-Ouen. À l’heure dite, nous nous y retrouvions à une bonne vingtaine de militants, sous le regard des RG "dissimulés" de l’autre côté de la rue. Après briefing, nous nous sommes divisés en petites équipes et nous nous sommes répartis les différents lieux à couvrir. Arrivés sur place, l’un d’entre nous repéra trois policiers en civil équipés de talkie-walkie, dans lequel ils annoncèrent notre arrivée. Sur une des passerelles menant au stade de France, à l’exception de quatre personnes, nous avons été bloqués par un cordon de CRS qui ont rapidement commencé à fouiller les sacs. Puis nous avons été encerclés, sans qu’on nous donne la moindre explication. Nous pensions être simplement contrôlés puis invités à quitter les lieux. Mais quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous vîmes arriver un car de police vide, dans lequel les policiers en uniforme de "robocops" nous ont fait monter. Nous avons été embarqués, toujours sans motif. Puis nous avons été "baladés" dans les rues de Saint-Denis, avec le chauffage monté à fond – en plein été – et les bouches d’aération fermées.

À l’arrivée au commissariat de Saint-Denis, et après de longues minutes restés à cuire dans ce panier à salade tropical, nous avons subi une série d’ordres totalement désorganisés. La moitié du groupe fut tout d’abord invitée à entrer dans le bâtiment, l’autre partie devant dans un premier temps rester dans le car. Puis il fut demandé aux personnes restées dans le véhicule de descendre au compte-goutte. Mais, une fois à l’intérieur, la moitié d’entre nous a été conduite dans un second car, direction le commissariat d’Aubervilliers. Nous avons été soumis à de rapides interrogatoires ou de simples contrôles d’identité. Il était 18h30, nous étions séparés et assez éloignés du stade de France, le public était entré pour assister à la compétition. L’objectif de l’opération des forces de l’ordre était atteint, en toute illégalité : nous empêcher de "nuire", c’est-à-dire d’informer ! Nous nous sommes séparés avec amertume, mais aussi avec la ferme intention de recommencer bientôt...


Mobilisation contre ITER dans le sud de la France

Afin de préparer l’enquête publique à venir et d’informer la population locale, l’association Médiane et le Comité de défense de l’environnement de Jouques et Peyrolles ont organisé, les 6 et 7 mai, des réunions publiques "ITER, la grande illusion" dans la région de Cadarache, en présence du physicien nucléaire Jean-Marie Brom et de l’eurodéputée Michèle Rivasi. Parallèlement, une émanation du collectif STOP ITER de 2007 s’est ré-activée suite à une information transmise par Michèle Rivasi : du fait du gonflement énorme du budget ITER – plus d’un milliard d’euros supplémentaire - 14 eurodéputés de la commission budget se rendaient à Aix-en-Provence et sur le site ITER de Cadarache du 16 au 18 mai. Une manifestation rassemblant 200 personnes a été organisée à cette occasion devant l’hôtel aixois où se réunissaient les eurodéputés et ITER Organization. Des tracts, traduits en plusieurs langues ont été donnés aux eurodéputés présents.

L’enquête publique pour l’autorisation de la création de l’INB "ITER" a démarré le 15 juin. Le collectif a obtenu sa prolongation du 20 juillet au 4 août. Les physiciens Jean-Marie Brom, Dominique Lalanne, Christian Nazet et Jean-Pierre Petit ont enrichi les arguments des opposants en démontrant scientifiquement le réel gâchis d’argent que représente ce projet dangereux, hypothétique et ne répondant pas aux urgences actuelles. Dès le début du mois de juin le collectif a fait circuler des pétitions puis des modèles de lettres invitant la population à écrire à la commission d’enquête publique afin qu’elle exprime un avis négatif. Une cyberaction a été lancée le 4 juillet. Une première remise de pétitions papier et 32 lettres individuelles, dont celle d’Albert Jacquard, a été organisée le 11 juillet. La pétition de la cyberaction avec 7730 signatures et 61 nouvelles lettres, dont celle de Jean-Pierre Berlan (ancien directeur de recherche à l’INRA), ont été remises le dernier jour de l’enquête au commissaire enquêteur en présence de la presse locale et de France 3.

À partir de la clôture de l’enquête, la commission dispose d’un délai de 45 jours pour exprimer son avis et réaliser une synthèse des avis recueillis au cours de l’enquête. À l’heure où nous écrivions ces lignes nous ne connaissions pas l’issue, mais vous pourrez trouver toutes ces informations sur notre site, dans nos pages consacrées à ITER et à la mobilisation contre le projet. La cyber-action reste ouverte jusqu’au 11 novembre, alors, vous aussi, signez la pétition ! https://www.sortirdunucleaire.org/Enquete-publique-mobilisation


Juillet 2011 Effervescence en Avignon

À l’occasion du Festival d’Avignon, ce sont pas moins de 50 bénévoles venus des quatre coins de France, accueillis par dix adhérents de l’association A.V.E.N.I.R qui se sont relayés pendant trois semaines, du 6 au 26 juillet pour tenir un stand et apporter au public, festivaliers ou non, une information sur les dangers du nucléaire et ses alternatives. Les bénévoles y proposaient notamment une pétition à destination du Président de la République, pétition qui a, à ce jour, recueilli 6 021 signatures. Pendant tout le mois de juillet, nos militants ont pu croiser des milliers de concitoyens heureux de pouvoir enfin s’exprimer et regrettant de n’avoir jamais pu donner leur avis sur la politique électronucléaire de la France.

Certaines rencontres les ont d’ailleurs particulièrement émus. Ces employés travaillant à Marcoule, reconnaissants envers les anti-nucléaires pour avoir influencé favorablement leurs conditions de sécurité, s’excusant de ne pouvoir signer la pétition bien qu’ils en aient l’envie. Ces six CRS attendant de ne plus être en uniforme de service pour venir signer la pétition, du jamais vu ! Ces troupes entières de théâtre venues déclamer des vers en faveur de la sortie du nucléaire – il paraîtrait même que Cyrano de Bergerac était anti-nucléaire. Ces jeunes ingénieurs fraîchement formatés à l’idéologie productiviste, à qui les bénévoles ont consacré des heures entières et qui ont fini par formuler des remerciements malgré leur arrogance première. Ces commerçants de la place de l’Horloge venant apporter des boissons fraîches pour remonter le moral des troupes par temps de forte canicule, manière indirecte de témoigner d’un certain soutien.

Eh oui, il semble que les temps aient décidément bien changé. On sent que Fukushima est passé par là et que notre parole est dorénavant mieux accueillie, écoutée et respectée… un signe d’espoir très encourageant.

À ces centaines d’heures de bénévolat, s’est ajoutée l’organisation de deux manifestations, suivies de deux chaînes humaines, les 9 et 24 juillet, sans oublier l’accueil de l’Alter-Tour 2011 le 25 juillet, le Tour de France des Alternatives qui pédale pour une planète sans dopage, pour une sobriété énergétique et heureuse !

Pour retrouver la pétition, rendez-vous sur le site www.avenir84.org. Imprimez-la, faites-la circuler, puis renvoyez-la à l’adresse suivante : A.V.E.N.I.R, 16 rue Louis Feuillée, 84000 Avignon. Prochain objectif : 10 000 signatures.

Pour participer aux permanences dans les rues d’Avignon, contactez Marie-Hélène MANCINHO, directrice de A.V.E.N.I.R : contact@avenir84.org
Tel : 09 54 18 24 57

Bien d’autres actions ont été organisées ces derniers mois. Rassemblements contre le nucléaire, commémoration des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki..., et bien sûr toujours de très nombreux stands, débats, spectacles, conférences, projections et formations. N’hésitez pas à nous contacter pour en organiser près de chez vous, nous saurons vous y aider. Par ailleurs, le Réseau était présent fin août à la convergence citoyenne pour la transition énergétique à Lézan, à l’initiative des collectifs contre le gaz de schiste. Nous vous en parlerons dans le prochain numéro.

29 mai 2011 - Descente de Loire anti-nucléaire, deuxième !

Deuxième édition d’une descente de Loire pluridisciplinaire organisée par le groupe local Sdn-Touraine, la première ayant eu lieu trois ans plus tôt. Cette année, le groupe a eu le plaisir d’accueillir de nouveaux amis de Saumur, qui les avaient déjà rejoints lors de la journée commémorative de Tchernobyl. Il s’agissait là de descendre la Loire en canoë, à vélo et pour la première fois, à pied, pour les plus courageux.

Ce jour-là, c’est une petite quinzaine de participants qui se présentèrent à l’embarcadère de La Chapelle-sur-Loire. De là, voguent les canoës, roulent les vélos et marchent les piétons ! Incontournable et pour cause, le passage par la centrale de Chinon-Avoine... En canoë, les navigateurs furent observés à la jumelle, par des agents des forces de l’ordre, quasiment plus nombreux que les participants. La troupe rencontra à nouveau les gendarmes sur le pont qui traverse le fleuve et qui mène à la centrale, lieu du premier arrêt-regroupement. Les quinze descendeurs marchèrent vers le CNPE, où ils furent bloqués par les mêmes gendarmes à jumelles. Une petite manifestation bon enfant et il était temps de casser la croûte. Puis, remise en route, départ pour Candes-St-Martin, que tout le monde atteignit au bout d’une à deux heures.

Une journée militante avant tout, but oblige (la dénonciation de l’emprise du nucléaire sur un fleuve classé au patrimoine de l’Humanité), mais aussi une promenade entre amis qui partagent le même idéal, l’écologie. Une quasi-certitude, l’action aura sans doute lieu l’an prochain...

7 et 8 juin Transport de déchets radioactifs néerlandais Borssele - La Hague

À l’arrêt depuis 2006, les importations de déchets nucléaires néerlandais vers le territoire français ont repris en mai dernier. Parti de Borssele (Pays-Bas) dans la matinée du 7, avec plusieurs heures de retard dues à un blocage de Greenpeace, le train aura passé la frontière franco-belge aux alentours de 16h30. Quatre actions successives ont eu lieu aux Pays-Bas et en Belgique, ainsi que plusieurs rassemblements en Belgique, dans le nord de la France, dans l’Oise, en Seine-et-Marne et dans le Calvados. Le train est finalement arrivé au terminal ferroviaire de Valognes le 8 dans la matinée.

Pour participer à notre vigie sur les transports : transports@sortirdunucleaire.fr


11 juin 2011 Opération "Carton rouge pour le nucléaire" à l’occasion des 3 mois de Fukushima

Au Japon, pour les trois mois de la catastrophe de Fukushima, plus de 68 000 personnes ont manifesté dans 108 localités pour réclamer la fermeture des centrales nucléaires nippones. Relayant en France l’appel de la société civile japonaise, le Réseau "Sortir du nucléaire", soutenu par onze organisations nationales signataires de l’appel "Nucléaire, nous voulons avoir le choix", invitait à faire du 11 juin une journée d’action et de mobilisation. Celle-ci fut une réussite : ce sont 55 actions contre le nucléaire et en soutien au peuple japonais qui ont été organisées partout en France.

Certains groupes ont d’ailleurs débordé d’imagination, à l’instar de SDN 38 (Isère) qui a joué un sketch "carton rouge pour le nucléaire" dans les rues de Grenoble. Lors de cette joute verbale, organisée sur le mode d’un match de football, les passants ont pu assister à une victoire écrasante du FCAN (Football Club Anti-Nucléaire) face au FC-ToutNucléaire. À Paris, la manifestation, organisée en quelques semaines à peine, a réuni 5000 personnes. Retrouvez le scénario de l’action de Grenoble et tous les comptes rendus d’actions sur notre site.

15 juin 2011 – EPR : le nucléaire déroge à nouveau au droit

Le Réseau "Sortir du nucléaire" et l’Association de Défense de l’Environnement d’Envermeu, en partenariat avec le collectif "STOP-EPR, ni à Penly ni ailleurs", ont déposé le 20 mai dernier un recours en référé devant le tribunal administratif de Rouen afin d’obtenir la suspension de l’arrêté de dérogation aux espèces protégées daté du 23 mars 2011. Cet arrêté, pris par le préfet de Seine-Maritime en dépit du bon sens et malgré plusieurs avis défavorables et notamment celui du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel de Haute-Normandie, était nécessaire à EDF pour pouvoir débuter les travaux préparatoires du chantier. Celui-ci permettait en effet à l’entreprise de déplacer, voire de détruire si besoin, des espèces protégées.

Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", le dossier de demande de dérogation à l’article L 411-1 du Code de l’environnement qui protège les espèces animales et végétales répertoriées, présenté par EDF en novembre 2010 à la préfecture de Seine-Maritime était largement incomplet. Il se contentait en effet de prévoir quelques mesures compensatoires et notamment la création de zones d’eau artificielles pour accueillir les amphibiens déplacés. L’audience en référé, une procédure d’urgence permettant dans l’attente d’un jugement de suspendre l’exécution d’une décision, s’est déroulée le 15 juin 2011 au tribunal administratif de Rouen. Bien qu’ayant reconnu l’insuffisance des mesures présentées par EDF, le juge est venu affirmer que les déplacements ayant déjà commencé, il était trop tard pour suspendre cet arrêté et a rejeté notre requête.

EDF l’a bien compris, la politique du fait accompli fonctionne souvent. Reste que cet épisode nous confirme le bien fondé de notre décision de mettre en place un travail et suivi juridique régulier des centrales en fonctionnement et des projets en cours. Le dépôt d’un recours quelques semaines plus tôt aurait sans doute permis d’empêcher le déplacement de ces espèces et de freiner les travaux préparatoires sur le site de Penly. Mais la bataille n’est pas perdue, nous avons répertorié bien d’autres irrégularités dans ce projet.


23 juin 2011 – Colloque "Nucléaire, nous voulons avoir le choix" à Paris

Parce que la campagne présidentielle qui se profile dans les mois qui viennent doit être une opportunité à saisir pour enfin aborder les questions énergétiques en général et celles posées par le nucléaire en particulier, l’association Agir pour l’Environnement et Yves Cochet, député de Paris, ont souhaité organiser, le temps d’une journée, un vrai débat passionnant mais dépassionné associant acteurs associatifs, experts et responsables politiques de tous horizons autour des enjeux énergétiques auxquels sera soumis notre pays à l’avenir.

Le public a pu assister à de nombreuses interventions et discussions qui tournèrent autour des questions suivantes : prisonnier d’une technologie qu’il n’a pas choisie, le peuple français est-il condamné à assister passivement à la multiplication de catastrophes sans envisager d’options alternatives ? L’unilatéralisme énergétique promu, contre vents et marées, n’entraîne-t-il pas une dépendance extrême à l’égard du nucléaire ? Dans un cadre démocratique, avons-nous encore le choix de sortir du nucléaire ? Une journée riche et passionnante.

Un mois de juin chargé autour de la centrale de Fessenheim

Le 18 juin à Colmar, l’association Stop Fessenheim et le collectif des jeûneurs organisaient une journée d’action pour la fermeture de Fessenheim et en soutien au 100 jeûneurs/ses, qui depuis le 18 avril se relayaient dans l’action "Jeûnons 365 jours, fermons Fessenheim pour toujours" et qui avaient déjà totalisé près de 500 jours de jeûne. Les participants se sont réunis autour du slogan "Ni Tchernobâle Ni Fukus’heim, bottons les fesses à Fessenheim !" sur le Champ de Mars et ont choisi cette date symbolique pour lancer un appel à la résistance au lobby nucléaire mortifère et au déni de démocratie de la nucléocratie.

Le 28 juin, cet appel était mis en application, à l’occasion d’une chaîne humaine de plusieurs kilomètres, organisée autour du site nucléaire par un collectif d’associations allemandes, françaises et suisses et qui a rassemblé plus de 7000 personnes.

Contacts : jeuneurs.sortonsdunucleaire@gmail.com
tel : 06 44 22 81 52
STOP-Fessenheim : stopfessenheim@yahoo.fr
tel : 03 68 23 01 29


8 juillet 2011 Meeting Areva – Verts de colère

Le 8 juillet dernier, le Réseau "Sortir du nucléaire" et Sortir du nucléaire Paris avaient prévu d’organiser une action de sensibilisation et d’information lors du meeting Areva au stade de France. Ayant annoncé publiquement l’événement, puisqu’il s’agissait d’une simple action de tractage, nous avions fixé le rendez-vous au métro de Saint-Ouen. À l’heure dite, nous nous y retrouvions à une bonne vingtaine de militants, sous le regard des RG "dissimulés" de l’autre côté de la rue. Après briefing, nous nous sommes divisés en petites équipes et nous nous sommes répartis les différents lieux à couvrir. Arrivés sur place, l’un d’entre nous repéra trois policiers en civil équipés de talkie-walkie, dans lequel ils annoncèrent notre arrivée. Sur une des passerelles menant au stade de France, à l’exception de quatre personnes, nous avons été bloqués par un cordon de CRS qui ont rapidement commencé à fouiller les sacs. Puis nous avons été encerclés, sans qu’on nous donne la moindre explication. Nous pensions être simplement contrôlés puis invités à quitter les lieux. Mais quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous vîmes arriver un car de police vide, dans lequel les policiers en uniforme de "robocops" nous ont fait monter. Nous avons été embarqués, toujours sans motif. Puis nous avons été "baladés" dans les rues de Saint-Denis, avec le chauffage monté à fond – en plein été – et les bouches d’aération fermées.

À l’arrivée au commissariat de Saint-Denis, et après de longues minutes restés à cuire dans ce panier à salade tropical, nous avons subi une série d’ordres totalement désorganisés. La moitié du groupe fut tout d’abord invitée à entrer dans le bâtiment, l’autre partie devant dans un premier temps rester dans le car. Puis il fut demandé aux personnes restées dans le véhicule de descendre au compte-goutte. Mais, une fois à l’intérieur, la moitié d’entre nous a été conduite dans un second car, direction le commissariat d’Aubervilliers. Nous avons été soumis à de rapides interrogatoires ou de simples contrôles d’identité. Il était 18h30, nous étions séparés et assez éloignés du stade de France, le public était entré pour assister à la compétition. L’objectif de l’opération des forces de l’ordre était atteint, en toute illégalité : nous empêcher de "nuire", c’est-à-dire d’informer ! Nous nous sommes séparés avec amertume, mais aussi avec la ferme intention de recommencer bientôt...


Mobilisation contre ITER dans le sud de la France

Afin de préparer l’enquête publique à venir et d’informer la population locale, l’association Médiane et le Comité de défense de l’environnement de Jouques et Peyrolles ont organisé, les 6 et 7 mai, des réunions publiques "ITER, la grande illusion" dans la région de Cadarache, en présence du physicien nucléaire Jean-Marie Brom et de l’eurodéputée Michèle Rivasi. Parallèlement, une émanation du collectif STOP ITER de 2007 s’est ré-activée suite à une information transmise par Michèle Rivasi : du fait du gonflement énorme du budget ITER – plus d’un milliard d’euros supplémentaire - 14 eurodéputés de la commission budget se rendaient à Aix-en-Provence et sur le site ITER de Cadarache du 16 au 18 mai. Une manifestation rassemblant 200 personnes a été organisée à cette occasion devant l’hôtel aixois où se réunissaient les eurodéputés et ITER Organization. Des tracts, traduits en plusieurs langues ont été donnés aux eurodéputés présents.

L’enquête publique pour l’autorisation de la création de l’INB "ITER" a démarré le 15 juin. Le collectif a obtenu sa prolongation du 20 juillet au 4 août. Les physiciens Jean-Marie Brom, Dominique Lalanne, Christian Nazet et Jean-Pierre Petit ont enrichi les arguments des opposants en démontrant scientifiquement le réel gâchis d’argent que représente ce projet dangereux, hypothétique et ne répondant pas aux urgences actuelles. Dès le début du mois de juin le collectif a fait circuler des pétitions puis des modèles de lettres invitant la population à écrire à la commission d’enquête publique afin qu’elle exprime un avis négatif. Une cyberaction a été lancée le 4 juillet. Une première remise de pétitions papier et 32 lettres individuelles, dont celle d’Albert Jacquard, a été organisée le 11 juillet. La pétition de la cyberaction avec 7730 signatures et 61 nouvelles lettres, dont celle de Jean-Pierre Berlan (ancien directeur de recherche à l’INRA), ont été remises le dernier jour de l’enquête au commissaire enquêteur en présence de la presse locale et de France 3.

À partir de la clôture de l’enquête, la commission dispose d’un délai de 45 jours pour exprimer son avis et réaliser une synthèse des avis recueillis au cours de l’enquête. À l’heure où nous écrivions ces lignes nous ne connaissions pas l’issue, mais vous pourrez trouver toutes ces informations sur notre site, dans nos pages consacrées à ITER et à la mobilisation contre le projet. La cyber-action reste ouverte jusqu’au 11 novembre, alors, vous aussi, signez la pétition ! https://www.sortirdunucleaire.org/Enquete-publique-mobilisation


Juillet 2011 Effervescence en Avignon

À l’occasion du Festival d’Avignon, ce sont pas moins de 50 bénévoles venus des quatre coins de France, accueillis par dix adhérents de l’association A.V.E.N.I.R qui se sont relayés pendant trois semaines, du 6 au 26 juillet pour tenir un stand et apporter au public, festivaliers ou non, une information sur les dangers du nucléaire et ses alternatives. Les bénévoles y proposaient notamment une pétition à destination du Président de la République, pétition qui a, à ce jour, recueilli 6 021 signatures. Pendant tout le mois de juillet, nos militants ont pu croiser des milliers de concitoyens heureux de pouvoir enfin s’exprimer et regrettant de n’avoir jamais pu donner leur avis sur la politique électronucléaire de la France.

Certaines rencontres les ont d’ailleurs particulièrement émus. Ces employés travaillant à Marcoule, reconnaissants envers les anti-nucléaires pour avoir influencé favorablement leurs conditions de sécurité, s’excusant de ne pouvoir signer la pétition bien qu’ils en aient l’envie. Ces six CRS attendant de ne plus être en uniforme de service pour venir signer la pétition, du jamais vu ! Ces troupes entières de théâtre venues déclamer des vers en faveur de la sortie du nucléaire – il paraîtrait même que Cyrano de Bergerac était anti-nucléaire. Ces jeunes ingénieurs fraîchement formatés à l’idéologie productiviste, à qui les bénévoles ont consacré des heures entières et qui ont fini par formuler des remerciements malgré leur arrogance première. Ces commerçants de la place de l’Horloge venant apporter des boissons fraîches pour remonter le moral des troupes par temps de forte canicule, manière indirecte de témoigner d’un certain soutien.

Eh oui, il semble que les temps aient décidément bien changé. On sent que Fukushima est passé par là et que notre parole est dorénavant mieux accueillie, écoutée et respectée… un signe d’espoir très encourageant.

À ces centaines d’heures de bénévolat, s’est ajoutée l’organisation de deux manifestations, suivies de deux chaînes humaines, les 9 et 24 juillet, sans oublier l’accueil de l’Alter-Tour 2011 le 25 juillet, le Tour de France des Alternatives qui pédale pour une planète sans dopage, pour une sobriété énergétique et heureuse !

Pour retrouver la pétition, rendez-vous sur le site www.avenir84.org. Imprimez-la, faites-la circuler, puis renvoyez-la à l’adresse suivante : A.V.E.N.I.R, 16 rue Louis Feuillée, 84000 Avignon. Prochain objectif : 10 000 signatures.

Pour participer aux permanences dans les rues d’Avignon, contactez Marie-Hélène MANCINHO, directrice de A.V.E.N.I.R : contact@avenir84.org
Tel : 09 54 18 24 57

Bien d’autres actions ont été organisées ces derniers mois. Rassemblements contre le nucléaire, commémoration des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki..., et bien sûr toujours de très nombreux stands, débats, spectacles, conférences, projections et formations. N’hésitez pas à nous contacter pour en organiser près de chez vous, nous saurons vous y aider. Par ailleurs, le Réseau était présent fin août à la convergence citoyenne pour la transition énergétique à Lézan, à l’initiative des collectifs contre le gaz de schiste. Nous vous en parlerons dans le prochain numéro.



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Tous les 3 mois, retrouvez 36 pages (en couleur) de brèves, interviews, articles, BD, alternatives concrètes, actions originales, luttes antinucléaires à l’étranger, décryptages, etc.

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