Que de moments forts partagés lors du grand rassemblement à Paris, le 17 janvier ou encore lors du Tour de France pour sortir du nucléaire qui a sillonné la France du 24 avril au 23 mai !
Fin avril 2004, vous avez également déposé, dans plus de 40 départements, des fleurs devant des mairies et des préfectures, en hommage aux victimes de la catastrophe de Tchernobyl.
Merci davoir répondu nombreux lors de ces trois grandes initiatives.
Restons mobilisés et gardons espoir : lédifice nucléaire est un colosse aux pieds dargile. Les nombreux scandales révélés par votre Réseau Sortir du nucléaire sont inquiétants à plus dun titre (restrictions budgétaires et incidents dans les centrales, falsification des données concernant les risques sismiques, fonctionnements illégaux de centrales, vulnérabilité de lEPR, etc.) Ces informations font leur chemin dans lopinion.
Nous pouvons faire échouer la récente décision du gouvernement de renouveler le parc de centrales nucléaires avec la construction dun premier EPR, car elle est contraire à lavis dune large majorité de lopinion publique : 59 % des français sont contre le remplacement des anciennes centrales par des nouvelles (*).
Pourquoi croyez-vous que le gouvernement ait eu besoin de prendre une décision sur lEPR, dans la précipitation, avant lété ?
Tout simplement parce quun pas décisif concernant la privatisation dEDF, en passe de devenir une Société Anonyme, sera franchi le 1er juillet 2004 avec la libéralisation du marché de lélectricité pour toutes les entreprises. En 2007, ce sera le tour des particuliers.
Quel lien avec le nucléaire ?
Pour faire avaler, à la CGT-Énergie, syndicat ultra-majoritaire à EDF, la pilule dune privatisation qui ne dit pas son nom, il fallait une carotte... en forme de réacteur nucléaire EPR. EDF, avec son cortège nucléaire, constitue une incroyable poule aux ufs dor pour la CGT-Énergie, qui gère le Comité dentreprise (appelé CCAS) dont le budget annuel avoisine les 420 millions deuros grâce au versement par EDF de 1 % de son chiffre daffaires. Ce bel acquis social a été transformé en rente de situation par des dirigeants syndicaux pro-nucléaires, par intérêt encore plus que par idéologie.
Pour sa part, François Roussely, le PDG dEDF, ne tient pas particulièrement à ce coûteux EPR (la France est en surcapacité de production délectricité et il ny a aucune nécessité de mise en service de nouvelle centrale avant 2025). Par contre, il a besoin de capitaux pour poursuivre lexpansion dEDF, déjà entamée par des investissement hasardeux en Amérique du Sud.
Cest donc donnant-donnant, et tant pis pour lintérêt général qui voudrait quEDF joue vraiment son rôle de service public : par exemple, en étant à linitiative dune vaste campagne nationale déconomies dénergies et de développement des énergies renouvelables.
De son côté, lindustrie nucléaire, avec AREVA en tête, ne compte plus que sur lEPR pour remplir ses carnets de commande. Construire un prototype en France servirait notamment de vitrine à lexportation de ce réacteur.
Pourtant, tout est encore possible. Nous devons poursuivre notre montée en puissance pour empêcher celle de lEPR, dont le premier exemplaire ne produira pas son premier kWh électrique avant 2012. Il faudra en effet huit ans avant sa mise en service, dont trois ans minimum pour couler le premier béton de ce réacteur présenté comme dix fois plus sûr que ses prédécesseurs. Ceux-ci sont donc... dix fois plus dangereux !
Ah ! au fait, jallais oublier le plus cocasse pour la fin. Alors que la décision sur lEPR est déjà prise, la très officielle Commission nationale sur le débat public sera bientôt saisie pour savoir sil est utile ou pas de construire un EPR en France ! Cest incroyable et pourtant, vous ne rêvez pas : on décide dabord et on discute après !
De même, le sort des tonnes de déchets radioactifs déjà produits et dont on ne sait que faire ne sera abordé quen... 2006, rendez-vous imposé par la loi Bataille. Lancer une nouvelle génération de réacteurs alors que lon na toujours pas de solutions pour les gérer est insensé !
Non, lEPR ne passera pas ! Un vaste rassemblement près du futur site qui accueillera lEPR est actuellement à létude avec de nombreux partenaires.Dici là, nous aurons encore loccasion de nous mobiliser et dinformer nos concitoyens.
Merci pour votre engagement à nos côtés : vous êtes vraiment formidables !
Bonne nouvelle !
Votre Réseau Sortir du nucléaire rassemble désormais 698 groupes. Le Réseau, association libre et indépendante, tire sa richesse de la formidable diversité des organisations qui la compose (associations, partis politiques, entreprises, coopératives, syndicats ...) Soutenez les associations membres du Réseau près de chez vous : demandez nous la liste papier en nous écrivant (joindre trois timbres à 0,50 euro) ou consultez-la sur notre site internet : www.sortirdunucleaire.org
Si vous connaissez de nouveaux groupes susceptibles de rejoindre le Réseau, merci de nous communiquer leur adresse : nous leur enverrons un courrier.
Philippe Brousse
(*) Sondage SOFRES cité dans le journal Le Monde du 3 mars 2004
Tous les 3 mois, retrouvez 36 pages (en couleur) de brèves, interviews, articles, BD, alternatives concrètes, actions originales, luttes antinucléaires à l’étranger, décryptages, etc.