Faire un don

Usages militaires

Article publié le 25 avril 2013



Contrairement à une idée communément répandue, entre le nucléaire civil et militaire, la séparation est virtuelle. L’uranium et le plutonium utilisés dans les centrales sont également utilisés pour fabriquer des bombes ou des armes.



En France comme dans d’autres pays, l’industrie nucléaire fut d’abord orientée vers des fins militaires avant de s’étendre vers le civil. C’est dans le cadre du « Projet Manhattan », mené par les Etats-Unis pour obtenir la bombe atomique pendant la deuxième guerre mondiale, qu’ont été mis au point les premiers réacteurs et l’enrichissement de l’uranium.

En France, c’est le désir de posséder l’arme atomique qui a conduit à se doter des premières centrales. Ce n’est qu’ensuite que cette technologie a été appliquée à la production d’électricité. Et aujourd’hui encore, l’industrie de l’uranium trouve des applications militaires.

L’usage militaire de l’uranium enrichi

C’est pour obtenir le combustible d’une bombe qu’on a commencé à enrichir l’uranium, pour augmenter sa concentration en U235, sa variante la plus radioactive. En effet, à l’état naturel, l’uranium ne contient pas suffisamment de cette substance qui est fissile et permet de produire de la chaleur.

Selon qu’on l’enrichit plus ou moins, l’uranium peut être utilisé à des fins civiles ou militaires.
Ainsi, l’uranium utilisé comme combustible dans les réacteurs est enrichi de 3% à 5% en uranium 235.
En l’enrichissant à 20%, on obtient du combustible pour les moteurs à propulsion nucléaire des sous-marins et des portes-avions.
En l’enrichissant jusqu’à 90% à 95%, on obtient de l’ « Uranium Hautement Enrichi », dit de qualité militaire, pour les armes nucléaires.

La même installation d’enrichissement de l’uranium, en conditions égales, peut produire soit le combustible nécessaire au fonctionnement d’un réacteur standard pendant un an, soit l’uranium nécessaire pour la fabrication de 20 bombes nucléaires (25 kg d’uranium militaire par bombe). Ce procédé favorise donc la "prolifération" (la multiplication des armes nucléaires) puisque tout se passe sur le même site.

En France, cette activité est réalisée sur le site du Tricastin, à l’usine Georges Besse II. Depuis 2012, on a recourt à un procédé d’enrichissement par centrifugation qui permet de produire encore plus d’uranium enrichi.

L’usage militaire de l’uranium appauvri

Quand on fabrique de l’uranium enrichi, il reste à la fin du processus un sous-produit quasiment débarrassé de toute trace d’uranium 235 : l’uranium appauvri. L’uranium appauvri est de l’uranium 238 pratiquement pur. L’industrie nucléaire en produit des quantités très importantes.

Cette substance peut avoir deux utilisations militaires. Par une réaction physique, elle peut se transformer en plutonium, qui peut être utilisé pour la bombe. Mais surtout, elle peut entrer dans la composition d’explosifs très puissants. En effet, l’uranium 238 est très recherché pour sa dureté et sa densité. Dotées d’un fort pouvoir pénétrant et incendiaire, les armes à l’uranium appauvri perforent les blindages et s’enflamme à l’impact, provoquant un incendie qui fait exploser l’objectif visé.

Les armes à uranium appauvri ont été employées massivement dans les conflits récents. Ces 20 dernières années, de grandes quantités ont été dispersées dans les Balkans, en Irak, en Afghanistan... Les populations civiles en sont les premières victimes. Dans les zones les plus touchées, il a été constaté une hausse spectaculaire des malformations ainsi que des cancers, due à une radioactivité accrue sur ces territoires.

En France, des firmes telles que Nexter fabriquent ce type d’armes, qui sont testées à Bourges. L’ETBS (Etablissement Technique de BourgeS) possède un terrain de 10 000 hectares appelé le « polygone de tir » (ou d’essai). Cette structure a pour mission d’être un Centre d’Essais et d’Expertises dans le domaine de l’armement, pour les armes conventionnelles, comme les obus, canons, ... etc. mais aussi depuis les années 1960, les engins spéciaux et les missiles.

 


 Documentaire Uranium appauvri, un tueur très présentable [France 5] :

 

L’utilisation du plutonium pour la bombe

Le plutonium est un métal lourd et extrêmement radioactif qui n’existe qu’à l’état de traces dans la nature. Pratiquement tout le plutonium existant est une création humaine, formée lors d’une réaction physique à l’intérieur des réacteurs.

C’est pour extraire le plutonium et l’utiliser pour la bombe qu’a été inventé le « retraitement », opération qui consiste à séparer les différents éléments qui composent le combustible usé (uranium, plutonium et produits de fission). Cette technique est toujours utilisée actuellement. Le plutonium ainsi séparé entre certes dans la composition d’un nouveau combustible (le MOX), mais permet toujours de fabriquer des têtes nucléaires.

Le « retraitement » ne constitue en rien un recyclage : cette technique conduit à une dangereuse accumulation de stocks de plutonium. Avec 57,5 tonnes fin 2011, la France est, avec le Royaume-Uni, l’un des deux pays au monde qui détiennent le plus de plutonium. Or il n’en faut que cinq kilogrammes pour fabriquer une arme et huit pour obtenir l’équivalent de la bombe atomique larguée sur Nagasaki en 1945. En somme, la France possède suffisamment de plutonium pour rayer l’humanité et tous les êtres vivants de la surface de la terre. Pour en savoir plus, consultez la brochure "Le double jeu du nucléaire".

En France comme dans d’autres pays, l’industrie nucléaire fut d’abord orientée vers des fins militaires avant de s’étendre vers le civil. C’est dans le cadre du « Projet Manhattan », mené par les Etats-Unis pour obtenir la bombe atomique pendant la deuxième guerre mondiale, qu’ont été mis au point les premiers réacteurs et l’enrichissement de l’uranium.

En France, c’est le désir de posséder l’arme atomique qui a conduit à se doter des premières centrales. Ce n’est qu’ensuite que cette technologie a été appliquée à la production d’électricité. Et aujourd’hui encore, l’industrie de l’uranium trouve des applications militaires.

L’usage militaire de l’uranium enrichi

C’est pour obtenir le combustible d’une bombe qu’on a commencé à enrichir l’uranium, pour augmenter sa concentration en U235, sa variante la plus radioactive. En effet, à l’état naturel, l’uranium ne contient pas suffisamment de cette substance qui est fissile et permet de produire de la chaleur.

Selon qu’on l’enrichit plus ou moins, l’uranium peut être utilisé à des fins civiles ou militaires.
Ainsi, l’uranium utilisé comme combustible dans les réacteurs est enrichi de 3% à 5% en uranium 235.
En l’enrichissant à 20%, on obtient du combustible pour les moteurs à propulsion nucléaire des sous-marins et des portes-avions.
En l’enrichissant jusqu’à 90% à 95%, on obtient de l’ « Uranium Hautement Enrichi », dit de qualité militaire, pour les armes nucléaires.

La même installation d’enrichissement de l’uranium, en conditions égales, peut produire soit le combustible nécessaire au fonctionnement d’un réacteur standard pendant un an, soit l’uranium nécessaire pour la fabrication de 20 bombes nucléaires (25 kg d’uranium militaire par bombe). Ce procédé favorise donc la "prolifération" (la multiplication des armes nucléaires) puisque tout se passe sur le même site.

En France, cette activité est réalisée sur le site du Tricastin, à l’usine Georges Besse II. Depuis 2012, on a recourt à un procédé d’enrichissement par centrifugation qui permet de produire encore plus d’uranium enrichi.

L’usage militaire de l’uranium appauvri

Quand on fabrique de l’uranium enrichi, il reste à la fin du processus un sous-produit quasiment débarrassé de toute trace d’uranium 235 : l’uranium appauvri. L’uranium appauvri est de l’uranium 238 pratiquement pur. L’industrie nucléaire en produit des quantités très importantes.

Cette substance peut avoir deux utilisations militaires. Par une réaction physique, elle peut se transformer en plutonium, qui peut être utilisé pour la bombe. Mais surtout, elle peut entrer dans la composition d’explosifs très puissants. En effet, l’uranium 238 est très recherché pour sa dureté et sa densité. Dotées d’un fort pouvoir pénétrant et incendiaire, les armes à l’uranium appauvri perforent les blindages et s’enflamme à l’impact, provoquant un incendie qui fait exploser l’objectif visé.

Les armes à uranium appauvri ont été employées massivement dans les conflits récents. Ces 20 dernières années, de grandes quantités ont été dispersées dans les Balkans, en Irak, en Afghanistan... Les populations civiles en sont les premières victimes. Dans les zones les plus touchées, il a été constaté une hausse spectaculaire des malformations ainsi que des cancers, due à une radioactivité accrue sur ces territoires.

En France, des firmes telles que Nexter fabriquent ce type d’armes, qui sont testées à Bourges. L’ETBS (Etablissement Technique de BourgeS) possède un terrain de 10 000 hectares appelé le « polygone de tir » (ou d’essai). Cette structure a pour mission d’être un Centre d’Essais et d’Expertises dans le domaine de l’armement, pour les armes conventionnelles, comme les obus, canons, ... etc. mais aussi depuis les années 1960, les engins spéciaux et les missiles.

 


 Documentaire Uranium appauvri, un tueur très présentable [France 5] :

 

L’utilisation du plutonium pour la bombe

Le plutonium est un métal lourd et extrêmement radioactif qui n’existe qu’à l’état de traces dans la nature. Pratiquement tout le plutonium existant est une création humaine, formée lors d’une réaction physique à l’intérieur des réacteurs.

C’est pour extraire le plutonium et l’utiliser pour la bombe qu’a été inventé le « retraitement », opération qui consiste à séparer les différents éléments qui composent le combustible usé (uranium, plutonium et produits de fission). Cette technique est toujours utilisée actuellement. Le plutonium ainsi séparé entre certes dans la composition d’un nouveau combustible (le MOX), mais permet toujours de fabriquer des têtes nucléaires.

Le « retraitement » ne constitue en rien un recyclage : cette technique conduit à une dangereuse accumulation de stocks de plutonium. Avec 57,5 tonnes fin 2011, la France est, avec le Royaume-Uni, l’un des deux pays au monde qui détiennent le plus de plutonium. Or il n’en faut que cinq kilogrammes pour fabriquer une arme et huit pour obtenir l’équivalent de la bombe atomique larguée sur Nagasaki en 1945. En somme, la France possède suffisamment de plutonium pour rayer l’humanité et tous les êtres vivants de la surface de la terre. Pour en savoir plus, consultez la brochure "Le double jeu du nucléaire".