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Fukushima, suivi de la catastrophe - Archives 2011-2015

Août 2013 : Une nouvelle fuite grave à Fukushima

Article publié le 29 août 2013



Une nouvelle fuite grave a été détectée sur le site de Fukushima. Fait exceptionnel : elle a fait l’objet d’un mea culpa de Tepco, la compagnie qui gère le site et d’un classement sur l’échelle INES, l’outil international d’évaluation des accidents nucléaires. Toutefois, les fuites massives survenues depuis avril 2011, elles, n’ont toujours pas été classées… Le Réseau "Sortir du nucléaire" répète sa demande, exprimée dans une pétition, qu’elles soient élevées au rang de catastrophe nucléaire majeure.



Branle-bas de combat suite à la découverte d’une grave fuite d’eau radioactive

Depuis le début de l’accident de Fukushima, des millions de litres d’eau ont été utilisées pour refroidir les réacteurs en fusion. Retenu dans les sous-sols de la centrale accidentée ou stocké tant bien que mal dans le millier de cuves installées sur le site, ce liquide contaminée est devenu un casse-tête ingérable.

Le 20 août, il a été annoncé qu’un réservoir cylindrique avait lentement laissé s’échapper 300 tonnes d’eau hautement radioactive. Pour la première fois depuis près de deux ans, ce problème a fait l’objet d’un classement sur l’échelle INES, barème qui évalue la gravité des accidents nucléaires ; il a été évalué au niveau 3 ("incident grave") sur 7 (voir ici la signification des différents niveaux).

De concert avec le gouvernement japonais, Tepco, l’exploitant de la centrale accidentée de Fukushima a promis des "mesures d’urgence radicales" pour venir à bout du grave problème d’eau contaminée. Tepco a également dû faire profil bas, reconnaissant n’avoir pas conservé de trace des inspections effectuées sur les réservoirs. Son vice-président a même lancé un appel à la communauté internationale. Mais quel crédit apporter à une firme qui, depuis des années, multiplie les mensonges ?

Fuites massives, contamination des travailleurs : d’autres problèmes passés sous silence

Le problème est malheureusement loin d’être réglé. On ne sait pas ce qu’il est advenu du liquide contaminé échappé. Il est plus que probable qu’une partie au moins se soit infiltrée dans le sol et ait déjà rejoint l’océan. On estime qu’au moins 300 tonnes d’eau contaminée, échappées des réservoirs ou des sous-sols, se répandent ainsi chaque jour dans le Pacifique, par ruissellement ou suite à des infiltrations. « Nous craignons une situation dans laquelle nous n’aurons plus de contrôle sur l’eau contaminée, à moins de la laisser s’échapper dans l’océan », reconnaît à demi-mot Shunichi Tanaka, le directeur de l’Autorité de Sûreté japonaise.

Une fois arrivées dans l’océan, ces particules radioactives ne se dissolvent pas... mais sont absorbées par les micro-organismes marins, contaminant petit à petit la chaîne alimentaire. En juillet, à dix kilomètres de la centrale, a été pêché un bar présentant plus de 1000 becquerels de Césium 137, un dangereux radio-élément qui attaque les viscères. La durée de vie des éléments radioactifs contenue dans l’eau contaminée est telle qu’ils ne disparaîtront pas avant plusieurs siècles pour certains... et bien plus pour d’autres.

Le problème est d’autant plus grave que ces fuites massives dans l’océan ne sont pas isolées ni récentes. Selon les mesures effectuées par l’ACRO, association indépendante, elles ont commencé dès avril et mai 2011, lorsque des eaux chargées de 4700 millions de millions de becquerels, provenant des réacteurs n°2 et n°3 de la centrale, se sont déversées dans le Pacifique (voir ici l’analyse de l’ACRO).

Ces fuites pourtant massives survenues au printemps 2011 n’ont jamais fait l’objet d’un classement sur l’échelle INES. Le Réseau "Sortir du nucléaire" a d’ailleurs lancé une pétition adressée à l’AIEA ( à signer ici) afin que ces rejets ayant mené à une dispersion colossale d’éléments radioactifs dans l’environnement soient considérés comme un accident majeur à part entière, à classer au niveau 7, le plus haut existant. Il ne s’agit certes pas de classer pour classer, mais d’envoyer un signal fort à la communauté internationale afin que la gravité de ce problème soit reconnue et que le bilan de l’accident de Fukushima ne soit pas minimisé.

Notons par ailleurs que les contaminations diverses des travailleurs de Fukushima, depuis le début de la catastrophe, n’ont pas fait non plus l’objet de classement sur l’échelle INES, qui s’applique également aux accidents de radioprotection. Pourtant, selon les informations mêmes fournies par Tepco, des milliers de travailleurs auraient été exposés à de fortes doses de radioactivité, correspondant au seuil reconnu même par les experts les moins critiques comme pouvant mener au déclenchement d’un cancer. On recense déjà 18 cas de cancers de la thyroïde chez les enfants de la préfecture de Fukushima ; combien en comptera-t-on parmi les travailleurs qui sont exposés à ces eaux hautement irradiantes ?

Le récent classement de la fuite détectée le 20 août va-t-il ouvrir la voie à la reconnaissance de ces autres problèmes ? Rien n’est moins certain, l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique ayant préconisé à demi-mot à l’Autorité de Sûreté Nucléaire japonaise de ne plus recourir à l’échelle INES et de construire plutôt des plans de communication pour évoquer les incidents... Une manière de noyer le poisson dans l’eau contaminée ?

Branle-bas de combat suite à la découverte d’une grave fuite d’eau radioactive

Depuis le début de l’accident de Fukushima, des millions de litres d’eau ont été utilisées pour refroidir les réacteurs en fusion. Retenu dans les sous-sols de la centrale accidentée ou stocké tant bien que mal dans le millier de cuves installées sur le site, ce liquide contaminée est devenu un casse-tête ingérable.

Le 20 août, il a été annoncé qu’un réservoir cylindrique avait lentement laissé s’échapper 300 tonnes d’eau hautement radioactive. Pour la première fois depuis près de deux ans, ce problème a fait l’objet d’un classement sur l’échelle INES, barème qui évalue la gravité des accidents nucléaires ; il a été évalué au niveau 3 ("incident grave") sur 7 (voir ici la signification des différents niveaux).

De concert avec le gouvernement japonais, Tepco, l’exploitant de la centrale accidentée de Fukushima a promis des "mesures d’urgence radicales" pour venir à bout du grave problème d’eau contaminée. Tepco a également dû faire profil bas, reconnaissant n’avoir pas conservé de trace des inspections effectuées sur les réservoirs. Son vice-président a même lancé un appel à la communauté internationale. Mais quel crédit apporter à une firme qui, depuis des années, multiplie les mensonges ?

Fuites massives, contamination des travailleurs : d’autres problèmes passés sous silence

Le problème est malheureusement loin d’être réglé. On ne sait pas ce qu’il est advenu du liquide contaminé échappé. Il est plus que probable qu’une partie au moins se soit infiltrée dans le sol et ait déjà rejoint l’océan. On estime qu’au moins 300 tonnes d’eau contaminée, échappées des réservoirs ou des sous-sols, se répandent ainsi chaque jour dans le Pacifique, par ruissellement ou suite à des infiltrations. « Nous craignons une situation dans laquelle nous n’aurons plus de contrôle sur l’eau contaminée, à moins de la laisser s’échapper dans l’océan », reconnaît à demi-mot Shunichi Tanaka, le directeur de l’Autorité de Sûreté japonaise.

Une fois arrivées dans l’océan, ces particules radioactives ne se dissolvent pas... mais sont absorbées par les micro-organismes marins, contaminant petit à petit la chaîne alimentaire. En juillet, à dix kilomètres de la centrale, a été pêché un bar présentant plus de 1000 becquerels de Césium 137, un dangereux radio-élément qui attaque les viscères. La durée de vie des éléments radioactifs contenue dans l’eau contaminée est telle qu’ils ne disparaîtront pas avant plusieurs siècles pour certains... et bien plus pour d’autres.

Le problème est d’autant plus grave que ces fuites massives dans l’océan ne sont pas isolées ni récentes. Selon les mesures effectuées par l’ACRO, association indépendante, elles ont commencé dès avril et mai 2011, lorsque des eaux chargées de 4700 millions de millions de becquerels, provenant des réacteurs n°2 et n°3 de la centrale, se sont déversées dans le Pacifique (voir ici l’analyse de l’ACRO).

Ces fuites pourtant massives survenues au printemps 2011 n’ont jamais fait l’objet d’un classement sur l’échelle INES. Le Réseau "Sortir du nucléaire" a d’ailleurs lancé une pétition adressée à l’AIEA ( à signer ici) afin que ces rejets ayant mené à une dispersion colossale d’éléments radioactifs dans l’environnement soient considérés comme un accident majeur à part entière, à classer au niveau 7, le plus haut existant. Il ne s’agit certes pas de classer pour classer, mais d’envoyer un signal fort à la communauté internationale afin que la gravité de ce problème soit reconnue et que le bilan de l’accident de Fukushima ne soit pas minimisé.

Notons par ailleurs que les contaminations diverses des travailleurs de Fukushima, depuis le début de la catastrophe, n’ont pas fait non plus l’objet de classement sur l’échelle INES, qui s’applique également aux accidents de radioprotection. Pourtant, selon les informations mêmes fournies par Tepco, des milliers de travailleurs auraient été exposés à de fortes doses de radioactivité, correspondant au seuil reconnu même par les experts les moins critiques comme pouvant mener au déclenchement d’un cancer. On recense déjà 18 cas de cancers de la thyroïde chez les enfants de la préfecture de Fukushima ; combien en comptera-t-on parmi les travailleurs qui sont exposés à ces eaux hautement irradiantes ?

Le récent classement de la fuite détectée le 20 août va-t-il ouvrir la voie à la reconnaissance de ces autres problèmes ? Rien n’est moins certain, l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique ayant préconisé à demi-mot à l’Autorité de Sûreté Nucléaire japonaise de ne plus recourir à l’échelle INES et de construire plutôt des plans de communication pour évoquer les incidents... Une manière de noyer le poisson dans l’eau contaminée ?



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