Article publié le 13 avril 2022
Les français ont voté : c’est donc Emmanuel Macron et Marine Le Pen, deux candidats au mieux adeptes du greenwashing, au pire climato-sceptiques qui s’opposeront lors du second tour. Leurs programmes pro-nucléaires et largement insuffisants sur les volets sobriété énergétique et développement des énergies renouvelables sont dangereux et complètement hors sujet pour répondre à l’urgence climatique. Pourtant, l’avenir énergétique de la France se joue maintenant, lors de ces élections...
À la lecture du programme d’Emmanuel Macron, on ne peut que constater qu’il est en passe de reproduire le désastre de son précédent quinquennat en matière d’écologie… Pour preuve : la première mesure qui figure dans son projet présidentiel à propos de la « transition écologique » consiste à… « poursuivre la construction de 6 premières centrales nucléaires nouvelle génération ». On sera d’ailleurs étonné de l’emploi du terme « poursuivre » qui met les électeurs devant le fait accompli alors même que ce sujet hautement sensible et loin de faire l’unanimité n’a pas fait l’objet d’un débat ou d’une consultation publique. Or, ce n’est pas parce que Monsieur Macron a déclaré en février qu’il fallait relancer la folie nucléaire en France que les centrales sont déjà entrain d’être construites ! Il est évidemment encore temps de faire marche arrière et de renoncer à ce projet délirant ! C’est ce que nous appelons de nos vœux. Car, comme nous ne cessons pas de le répéter, le nucléaire n’est PAS la solution à la lutte contre le réchauffement climatique et entraîne, au contraire, de nombreux problèmes sur le plan environnemental (extraction et transport d’uranium, rejets chimiques et radioactifs des centrales, pollution des eaux, de l’air et des sols...).
Concernant les énergies renouvelables, Emmanuel Macron annonce « la multiplication par 10 de notre puissance solaire et l’implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050 », avec pour ambition de « bâtir une filière française de production des énergies renouvelables ». Côté bâtiment, il se prononce pour « 700 000 logements par an rénovés ». En revanche, rien sur les échéances, rien sur l’efficacité énergétique, rien sur l’éolien terrestre et surtout rien sur la sobriété énergétique. Simplement deux petits paragraphes flous et peu contraignants dans son programme qui n’augurent rien de bon pour la suite...
Les objectifs de neutralité carbone de la France ? Le Rassemblement National n’en parle jamais ! Dans son livret thématique sur « l’écologie » Marine Le Pen promet plutôt d’arrêter les subventions aux projets d’éoliennes, de démanteler certains sites, ou encore d’instaurer un moratoire sur l’énergie solaire. Absence de mesure sur la sobriété ou la rénovation thermique des bâtiments, rejet de certaines énergies renouvelables… Marine Le Pen assume clairement que sa politique énergétique tournera autour du nucléaire et du nucléaire avant tout. « Mon ambition n’est pas seulement de préserver le nucléaire français, elle est d’en faire le pivot de notre politique énergétique, pour le plus grand bien des consommateurs et de la lutte contre le réchauffement climatique » déclare-t-elle dans son programme en promettant, si elle est élue, de construire des réacteurs de 4e génération, des « micro-centrales », de « reprendre les études sur les réacteurs à neutrons rapides » ou bien encore de rouvrir Fessenheim. Autant de promesses bidons qui visent à détourner l’attention des vrais problèmes et qui nuisent à l’investissement dans la recherche des vraies solutions (efficacité énergétique, énergies renouvelable, sobriété...).
En se cachant derrière la construction de nouvelles centrales nucléaires, Emmanuel Macron et Marine Le Pen cherchent à masquer la pauvreté de leur programme en matière d’écologie. Un greenwashing énergétique lourd de conséquences :
ces projets de construction de nouvelles centrales sont extrêmement coûteux (on estime à 60 milliards le coût de la construction de 6 nouveaux réacteurs soit les budgets annuels des ministères de la Santé et de la Transition écologique réunis) : un euro investi dans le nucléaire, c’est un euro qui ne va pas dans les énergies renouvelables !
le nucléaire n’est PAS une solution pour répondre à l’urgence climatique...
la prolongation des centrales nucléaires existantes, promise par les deux candidats, est une mesure dangereuse et très coûteuse !
de manière général investir dans le nucléaire n’est pas anodin : cette énergie est dangereuse, polluante, et nous rend dépendants de l’étranger pour nos approvisionnements en uranium.
Alors, est-ce responsable pour un Président de la République d’investir dans une énergie sans savoir quoi faire des tonnes de déchets radioactifs engendrés si ce n’est les dissimuler sous terre et de laisser ce fardeau aux générations futures ?
Plus de la moitié des français souhaitent aujourd’hui voter pour un candidat qui sortira la France du nucléaire. Il serait grand temps de les écouter.
Pour en savoir plus sur la question du nucléaire et du réchauffement climatique : https://www.sortirdunucleaire.org/nucleaire-climat
Face à ce scrutin présidentiel qui ne présage rien de bon pour l’énergie et le climat nous devons, plus que jamais, nous mobiliser ! Infos et action en ligne : https://promesses-bidons.fr/
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ces projets de construction de nouvelles centrales sont extrêmement coûteux (on estime à 60 milliards le coût de la construction de 6 nouveaux réacteurs soit les budgets annuels des ministères de la Santé et de la Transition écologique réunis) : un euro investi dans le nucléaire, c’est un euro qui ne va pas dans les énergies renouvelables !