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Quand les antinucléaires lèvent le voile sur la Comurhex Malvési

Article publié le 22 août 2013



Retour sur deux mois d’actions contre la porte d’entrée du nucléaire français

En écho à la campagne nationale lancée par le Réseau "Sortir du nucléaire" en avril dernier, de nombreuses actions sont mises en place par les militants et collectifs locaux, afin de faire la lumière sur les différentes étapes de la chaîne du combustible.



Dans le sud-ouest de la France, depuis le mois de juin, c’est une pression constante qui est exercée sur l’usine Malvési de Narbonne, la porte d’entrée du nucléaire en France et d’un quart de l’uranium mondial – rien que ça !

Des actions en séries contre la Comurhex Malvési

Le 28 juin, le collectif « Stop uranium », soutenu par le Réseau "Sortir du nucléaire" bloquait l’usine Comurhex Malvési, site de transformation de l’uranium implanté dans la banlieue de Narbonne, afin de dévoiler les secrets de cette installation. Avant ces actions, qui parmi les habitants de la région connaissait l’existence même de la Comurhex ? Qui savait que la totalité de l’uranium utilisé en France transite par ce site, qui est le premier maillon de la chaîne du combustible nucléaire ? Qui savait qu’entre 3 et 5 camions chargés d’uranium empruntent les autoroutes A9 et A7 chaque jour ? Et qu’on avait décelé des traces de plutonium sur le site ?

Le 2 juillet, la Marche Internationale pour la paix et contre le nucléaire qui manifestait devant la Comurhex, afin de dénoncer les risques de cette installation. Elle rappelait notamment que l’usine fonctionne depuis des années dans l’illégalité, sans statut d’Installation Nucléaire de Base (INB), alors que le quart de l’uranium utilisé dans le monde transite par elle.

Action Comurhex Malvési - 2 juillet 2013

En parallèle, le Réseau "Sortir du nucléaire" a déposé une plainte en janvier dernier. Celle-ci vise à faire condamner Areva pour exploitation de l’installation Comurhex Malvési en violation de la législation relative aux installations nucléaires de base et du Code de l’environnement. L’enquête est toujours en cours ; notre association a été auditionnée le 13 mars 2013 et nous attendons les suites de cette plainte.

Une mobilisation des antinucléaires qui fait mouche

Depuis, l’usine Comurhex Malvési a été retoquée par l’Autorité Environnementale, qui demande à l’exploitant, AREVA, des compléments sur son étude d’impact environnemental, partie intégrante du dossier de demande de régularisation du statut de l’installation.

Ces actions juridiques et de terrain ont également interpellé les élus locaux, qui se sont déplacés sur le site afin de s’entretenir avec l’exploitant. Le 5 juillet, la députée Marie-Hélène Fabre et le sénateur Roland Courteau se sont rendus sur le site Comurhex Malvési, pour rencontrer son directeur, Jean-Marc Ligney. Le 10 juillet dernier, Pierre de Bousquet, Préfet de la région Languedoc-Roussillon, et Louis Le Franc, Préfet de l’Aude ont eux aussi visité l’usine.

Le service com’ d’Areva n’a évidemment pas manqué de marteler les éternels mensonges de l’industrie nucléaire : le site de la Comurhex assurerait l’indépendance énergétique de la France ! Faut-il rappeler que 100% de l’uranium utilisé dans nos centrales provient de mines étrangères ? Jean-Marc Ligney, le directeur de l’établissement a affirmé que le plus grand danger était la grande utilisation d’ammoniac [produit non radioactif mais cependant dangereux] sur le site ; tout en précisant qu’à l’horizon 2015, un nouveau site "Comurhex II" serait créé, qui recourrait à un nouveau procédé où l’ammoniac serait remplacé par du gaz naturel, pour minimiser l’impact de l’usine sur l’environnement. En revanche, il a minimisé les risques liés à la radioactivité, déclarant que l’impact de la Comurhex sur la santé était extrêmement faible : l’équivalent d’une radio ou d’un scanner. Les riverains apprécieront...

Le Réseau ne va pas en rester là…

Car malgré les affirmations de M. Ligney, le risque radioactif est bien présent.

En 2004, de fortes pluies dans la région de Narbonne ont causé la rupture de la digue d’un bassin de décantation, qui contenait de nombreux produits radioactifs et des traces de plutonium, contaminant les environs et les cours d’eau en aval.

Depuis 2004, de très grandes quantités de substances fortement radioactives ont été rejetées dans la nature. En effet, les opérations effectuées sur le site - qui consistent à transformer le "yellow cake" (le concentré d’uranium), en hexafluorure d’uranium, réalisant ainsi la première étape des longues transformations de l’uranium - sont fortement polluantes. Elles génèrent des rejets liquides contenant des boues nitratées chargées en uranium. Ces boues sont placées dans des bassins de décantation et d’évaporation à l’air libre, ce qui rend possible la dispersion dans la nature d’éléments radioactifs et produits dangereux.
Compte tenu de la durée de vie de ces éléments, le site et ses alentours ainsi que les eaux souterraines et cours d’eau resteront contaminés sur des échelles de temps très longues. En outre, de nombreux produits toxiques et cancérigènes, comme le fluorure et l’ammoniac, ont été rejetés.

Les associations environnementales locales et le Réseau "Sortir du nucléaire" demandent elles aussi à rencontrer les élus locaux et les préfets afin de les informer des multiples infractions et négligences et des dangers liés à l’exploitation de cette usine, qui était jusqu’ici parvenue à maintenir le secret sur les activités réellement réalisées sur ce site et leurs conséquences sur les riverains et l’environnement.

Dans le sud-ouest de la France, depuis le mois de juin, c’est une pression constante qui est exercée sur l’usine Malvési de Narbonne, la porte d’entrée du nucléaire en France et d’un quart de l’uranium mondial – rien que ça !

Des actions en séries contre la Comurhex Malvési

Le 28 juin, le collectif « Stop uranium », soutenu par le Réseau "Sortir du nucléaire" bloquait l’usine Comurhex Malvési, site de transformation de l’uranium implanté dans la banlieue de Narbonne, afin de dévoiler les secrets de cette installation. Avant ces actions, qui parmi les habitants de la région connaissait l’existence même de la Comurhex ? Qui savait que la totalité de l’uranium utilisé en France transite par ce site, qui est le premier maillon de la chaîne du combustible nucléaire ? Qui savait qu’entre 3 et 5 camions chargés d’uranium empruntent les autoroutes A9 et A7 chaque jour ? Et qu’on avait décelé des traces de plutonium sur le site ?

Le 2 juillet, la Marche Internationale pour la paix et contre le nucléaire qui manifestait devant la Comurhex, afin de dénoncer les risques de cette installation. Elle rappelait notamment que l’usine fonctionne depuis des années dans l’illégalité, sans statut d’Installation Nucléaire de Base (INB), alors que le quart de l’uranium utilisé dans le monde transite par elle.

Action Comurhex Malvési - 2 juillet 2013

En parallèle, le Réseau "Sortir du nucléaire" a déposé une plainte en janvier dernier. Celle-ci vise à faire condamner Areva pour exploitation de l’installation Comurhex Malvési en violation de la législation relative aux installations nucléaires de base et du Code de l’environnement. L’enquête est toujours en cours ; notre association a été auditionnée le 13 mars 2013 et nous attendons les suites de cette plainte.

Une mobilisation des antinucléaires qui fait mouche

Depuis, l’usine Comurhex Malvési a été retoquée par l’Autorité Environnementale, qui demande à l’exploitant, AREVA, des compléments sur son étude d’impact environnemental, partie intégrante du dossier de demande de régularisation du statut de l’installation.

Ces actions juridiques et de terrain ont également interpellé les élus locaux, qui se sont déplacés sur le site afin de s’entretenir avec l’exploitant. Le 5 juillet, la députée Marie-Hélène Fabre et le sénateur Roland Courteau se sont rendus sur le site Comurhex Malvési, pour rencontrer son directeur, Jean-Marc Ligney. Le 10 juillet dernier, Pierre de Bousquet, Préfet de la région Languedoc-Roussillon, et Louis Le Franc, Préfet de l’Aude ont eux aussi visité l’usine.

Le service com’ d’Areva n’a évidemment pas manqué de marteler les éternels mensonges de l’industrie nucléaire : le site de la Comurhex assurerait l’indépendance énergétique de la France ! Faut-il rappeler que 100% de l’uranium utilisé dans nos centrales provient de mines étrangères ? Jean-Marc Ligney, le directeur de l’établissement a affirmé que le plus grand danger était la grande utilisation d’ammoniac [produit non radioactif mais cependant dangereux] sur le site ; tout en précisant qu’à l’horizon 2015, un nouveau site "Comurhex II" serait créé, qui recourrait à un nouveau procédé où l’ammoniac serait remplacé par du gaz naturel, pour minimiser l’impact de l’usine sur l’environnement. En revanche, il a minimisé les risques liés à la radioactivité, déclarant que l’impact de la Comurhex sur la santé était extrêmement faible : l’équivalent d’une radio ou d’un scanner. Les riverains apprécieront...

Le Réseau ne va pas en rester là…

Car malgré les affirmations de M. Ligney, le risque radioactif est bien présent.

En 2004, de fortes pluies dans la région de Narbonne ont causé la rupture de la digue d’un bassin de décantation, qui contenait de nombreux produits radioactifs et des traces de plutonium, contaminant les environs et les cours d’eau en aval.

Depuis 2004, de très grandes quantités de substances fortement radioactives ont été rejetées dans la nature. En effet, les opérations effectuées sur le site - qui consistent à transformer le "yellow cake" (le concentré d’uranium), en hexafluorure d’uranium, réalisant ainsi la première étape des longues transformations de l’uranium - sont fortement polluantes. Elles génèrent des rejets liquides contenant des boues nitratées chargées en uranium. Ces boues sont placées dans des bassins de décantation et d’évaporation à l’air libre, ce qui rend possible la dispersion dans la nature d’éléments radioactifs et produits dangereux.
Compte tenu de la durée de vie de ces éléments, le site et ses alentours ainsi que les eaux souterraines et cours d’eau resteront contaminés sur des échelles de temps très longues. En outre, de nombreux produits toxiques et cancérigènes, comme le fluorure et l’ammoniac, ont été rejetés.

Les associations environnementales locales et le Réseau "Sortir du nucléaire" demandent elles aussi à rencontrer les élus locaux et les préfets afin de les informer des multiples infractions et négligences et des dangers liés à l’exploitation de cette usine, qui était jusqu’ici parvenue à maintenir le secret sur les activités réellement réalisées sur ce site et leurs conséquences sur les riverains et l’environnement.