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Rapport Roussely : déroute de l’EPR et perspectives dangereuses

Nucléaire français : ça sent le Roussely...

Article publié le 30 juillet 2010



Communiqué de presse du 30/07/2010



Des mesures scandaleuses pour sauver une industrie aux abois

Rendue publique ce mardi 27 juillet, une synthèse du rapport Roussely confirme ce que le Réseau "Sortir du nucléaire" affirme depuis longtemps : le bilan économique et industriel du nucléaire français est désastreux. Le rapport complet est toujours classé secret défense, certaines révélations étant manifestement inavouables aux yeux de l’Etat.

Le rapport Roussely reconnaît l’échec patent d’Areva et EDF sur les chantiers des réacteurs EPR [1]. Selon Roussely, la déroute de l’EPR est telle que "c’est la crédibilité, et donc l’existence même" de l’industrie nucléaire française qui est en jeu. Estimant que "la filière nucléaire doit atteindre une compétitivité attractive pour l’investissement privé", Roussely reconnaît que le nucléaire n’a jusqu’ici jamais été compétitif ni efficace, économiquement parlant.

Mais le rapport Roussely préconise des solutions scandaleuses pour sauver une industrie nucléaire aux abois. Entres autres :

Faire des économies au détriment de la sûreté

Roussely appelle à "associer au mieux exigences de sûreté et contraintes économiques", c’est-à-dire à subordonner la sûreté aux critères de rentabilité et de profitabilité de l’industrie. Pour Roussely, "la seule logique raisonnable ne peut pas être une croissance continue des exigences de sûreté".

Roussely préconise également de porter à 60 ans la durée de vie des centrales nucléaires françaises, alors qu’elles ont été conçues pour fonctionner 30 ans ! Les réacteurs français les plus vieux connaissent déjà un nombre d’incidents largement supérieur à la moyenne de l’ensemble du parc nucléaire. Prétendre les faire fonctionner encore 3 décennies est donc un pari à haut risque, totalement irresponsable.

Détourner des financements destinés aux énergies renouvelables

L’uranium qui permet aux centrales de fonctionner est un minerai épuisable : le nucléaire est une énergie fossile, comme le pétrole et le charbon. Pourtant, Roussely propose de "poursuivre une action politique résolue pour obtenir que tous les financements multilatéraux destinés aux énergies renouvelables soient aussi ouverts au nucléaire".

Museler l’Autorité de Sûreté Nucléaire

Bien que très timides, les critiques de l’ASN sont encore trop gênantes pour Areva et EDF : "il convient d’éviter que des événements de portée très limitée [les incidents dont l’ASN rend compte] conduisent à jeter une suspicion injustifiée sur l’ensemble" de la technologie nucléaire ; "il convient que l’Etat définisse un modus vivendi équilibré avec l’ASN, c’est-à-dire réaffirme le rôle régalien qu’il ne devrait pas abandonner à une autorité indépendante."


Notes :

Les citations sont toutes issues de la synthèse du rapport Roussely sur l’avenir de la filière française du nucléaire civil.

[1] Page 6 : "la crédibilité du modèle EPR et de la capacité de l’industrie nucléaire française à réussir de nouvelles constructions de centrales ont été sérieusement ébranlées par les difficultés rencontrées sur le chantier finlandais d’Olkiluoto et sur celui de la troisième tranche de Flamanville."

Des mesures scandaleuses pour sauver une industrie aux abois

Rendue publique ce mardi 27 juillet, une synthèse du rapport Roussely confirme ce que le Réseau "Sortir du nucléaire" affirme depuis longtemps : le bilan économique et industriel du nucléaire français est désastreux. Le rapport complet est toujours classé secret défense, certaines révélations étant manifestement inavouables aux yeux de l’Etat.

Le rapport Roussely reconnaît l’échec patent d’Areva et EDF sur les chantiers des réacteurs EPR [1]. Selon Roussely, la déroute de l’EPR est telle que "c’est la crédibilité, et donc l’existence même" de l’industrie nucléaire française qui est en jeu. Estimant que "la filière nucléaire doit atteindre une compétitivité attractive pour l’investissement privé", Roussely reconnaît que le nucléaire n’a jusqu’ici jamais été compétitif ni efficace, économiquement parlant.

Mais le rapport Roussely préconise des solutions scandaleuses pour sauver une industrie nucléaire aux abois. Entres autres :

Faire des économies au détriment de la sûreté

Roussely appelle à "associer au mieux exigences de sûreté et contraintes économiques", c’est-à-dire à subordonner la sûreté aux critères de rentabilité et de profitabilité de l’industrie. Pour Roussely, "la seule logique raisonnable ne peut pas être une croissance continue des exigences de sûreté".

Roussely préconise également de porter à 60 ans la durée de vie des centrales nucléaires françaises, alors qu’elles ont été conçues pour fonctionner 30 ans ! Les réacteurs français les plus vieux connaissent déjà un nombre d’incidents largement supérieur à la moyenne de l’ensemble du parc nucléaire. Prétendre les faire fonctionner encore 3 décennies est donc un pari à haut risque, totalement irresponsable.

Détourner des financements destinés aux énergies renouvelables

L’uranium qui permet aux centrales de fonctionner est un minerai épuisable : le nucléaire est une énergie fossile, comme le pétrole et le charbon. Pourtant, Roussely propose de "poursuivre une action politique résolue pour obtenir que tous les financements multilatéraux destinés aux énergies renouvelables soient aussi ouverts au nucléaire".

Museler l’Autorité de Sûreté Nucléaire

Bien que très timides, les critiques de l’ASN sont encore trop gênantes pour Areva et EDF : "il convient d’éviter que des événements de portée très limitée [les incidents dont l’ASN rend compte] conduisent à jeter une suspicion injustifiée sur l’ensemble" de la technologie nucléaire ; "il convient que l’Etat définisse un modus vivendi équilibré avec l’ASN, c’est-à-dire réaffirme le rôle régalien qu’il ne devrait pas abandonner à une autorité indépendante."


Notes :

Les citations sont toutes issues de la synthèse du rapport Roussely sur l’avenir de la filière française du nucléaire civil.

[1] Page 6 : "la crédibilité du modèle EPR et de la capacité de l’industrie nucléaire française à réussir de nouvelles constructions de centrales ont été sérieusement ébranlées par les difficultés rencontrées sur le chantier finlandais d’Olkiluoto et sur celui de la troisième tranche de Flamanville."



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