Mobilisons-nous contre la relance aberrante et dangereuse du nucléaire et en soutien aux victimes de l’accident de Fukushima !
Quatorze ans après l’accident de Fukushima, la catastrophe n’est pas terminée. Elle est pourtant de plus en plus invisibilisée. Malgré cela, le gouvernement japonais envisage une hypothétique relance du nucléaire en abandonnant le principe de la sortie du nucléaire à rebours des années qui ont suivi la catasgrophe. En France, au lieu de tirer un enseignement de la catastrophe de Fukushima, le gouvernement avance envers et contre toute logique dans sa relance effrénée du fiasco nucléaire.
Communiqué du 27 février 2025
La catastrophe n’est pas terminée et pourrait se reproduire
La négligence de Tokyo Electric Power Company (TEPCO) [1] dans l’organisation du travail sur le site de Fukushima Daiichi a débouché sur plusieurs incidents. Ils attestent de la détérioration du savoir-faire et de la culture de sûreté dans l’industrie nucléaire au Japon, dans un contexte où les accidents majeurs sont de toute façon toujours possibles.
Par ailleurs, pour masquer les conséquences de l’accident, TEPCO a commencé en août 2023 à déverser dans la mer l’eau contenant des matières radioactives continuellement générées par la centrale accidentée. TEPCO envisage également de disperser les terres contaminées de Fukushima en les ré-incorporant dans des sols non-contaminés. Le déchargement des combustibles usés des tranches 1 et 2 devrait pour sa part se terminer en 2031, plus de 20 ans après la catastrophe. Les travaux préparatoires à l’extraction des débris de combustible fondu n’ont, de leur côté, toujours pas commencé [2].
Malgré sa participation à une gestion risquée des conséquences de la catastrophe de Fukushima, le gouvernement japonais envisage pourtant de relancer le fonctionnement de ses centrales nucléaires en abandonnant le principe de la sortie du nucléaire à rebours des années qui ont suivi la catastrophe. Il compte sur l’ignorance de la jeune génération et sur le découragement des victimes pour réhabiliter le mythe de l’innocuité de la radioactivité.
La population de Fukushima toujours victime de la catastrophe
La côte de Fukushima est vidée de ses habitant·es. Plus de 29 000 réfugié·es ne sont toujours pas retourné·es dans leurs foyers. En 2022, encore 2,2% du territoire de la zone de Fukushima est encore désigné comme zone de "retour difficile" [3] . La même année, la Cour suprême a par ailleurs exonéré l’État japonais de sa responsabilité. La possibilité que les victimes de la catastrophe obtiennent une indemnisation s’éloigne ainsi toujours plus. Un accident nucléaire a dévasté la vie des gens et leur terre natale mais leurs droits humains sont piétinés.
La France ne tire aucun apprentissage de la catastrophe
Au même moment, en France, la relance du nucléaire se fait à marche forcée. L’EPR de Flamanville multiplie les incidents, accumule les retards par rapport à son planning initial de mise en service [4]. Il a pris deux saisons de retard sur ce calendrier et présente depuis deux mois un bilan production/consommation négatif ! La Cour des comptes a estimé son coût de construction à 23,7 milliards d’euros [5]. Elle doute même de la capacité industrielle d’EDF à construire de nouveaux réacteurs EPR2. Par ailleurs, elle estime actuellement que la facture des projets de 6 EPR2 pourrait atteindre près de 80 milliards d’euros hors frais de financement [6], soit plus de 10 milliards d’euros de plus que la dernière estimation d’EDF [7]. Un chiffre qu’EDF et le gouvernement refusent de confirmer : selon plusieurs sources et malgré les demandes répétées de la Cour des comptes, le plan de financement et le calendrier de construction n’aboutiront pas avant minimum décembre 2025 ! Malgré cela, des terrains ont été acquis via les Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural (SAFER) [8] sur plusieurs des sites pressentis pour accueillir des EPR2. Alors même que le nucléaire met en danger les populations et l’environnement, il pèse sur le budget pourtant austéritaire du gouvernement au détriment des énergies renouvelables et d’une réelle lutte contre le dérèglement climatique.
Mobilisons-nous contre la relance du nucléaire pour éviter un Fukushima français !
Rendez-vous place de la République à Paris le dimanche 9 mars de 15h à 17h30 pour une mobilisation antinucléaire.
Au programme :
- 15h00 : Message d’une habitante de Fukushima et d’une réfugiée de Fukushima
- 15h20 : Prises de parole d’associations antinucléaires (Réseau "Sortir du nucléaire", le Collectif contre l’Ordre Atomique, la Coordination Stop Cigéo, Les Enfants de Tchernobyl et Bélarus, L’Observaoire des armements...)
- 15h50 : Prises de parole d’associations écologistes (Greenpeace France, les Amis de la Terre France, ATTAC France)
- 16h10 : Animations
- 16h25 : Prises de parole de responsables politiques (LFI, EELV, PEPS)
Contact presse : Yûki Takahata, membre du réseau de ressortissant·es japonais·es Yosomono-net : 06 84 07 03 45
Image de couverture : Réseau "Sortir du nucléaire"
Notes
[1] L’entreprise propriétaire des réacteurs nucléaires de Fukushima et de 7 autres au Japon.
[3] World Nuclear Industry Status Report (version française) p.16.
[4] La montée en puissance de l’EPR devait se faire par paliers avec 25% de puissance à l’été 2024 et l’atteinte de sa pleine puissance pour la fin de l’année 2024
[6] Cour des comptes, Entités et politiques publiques. La filière EPR : une dynamique nouvelle, des risques persistants, p. 32
[7] Estimée à 67,4 milliards d’euros.
[8] Les SAFER avaient pour objectif premier de préserver la fonction agricole des terres mises en culture. Les conventions qu’elles signent avec EDF est une preuve de plus qu’elles ne priorisent actuellement plus cet objectif premier : 59355
La catastrophe n’est pas terminée et pourrait se reproduire
La négligence de Tokyo Electric Power Company (TEPCO) [1] dans l’organisation du travail sur le site de Fukushima Daiichi a débouché sur plusieurs incidents. Ils attestent de la détérioration du savoir-faire et de la culture de sûreté dans l’industrie nucléaire au Japon, dans un contexte où les accidents majeurs sont de toute façon toujours possibles.
Par ailleurs, pour masquer les conséquences de l’accident, TEPCO a commencé en août 2023 à déverser dans la mer l’eau contenant des matières radioactives continuellement générées par la centrale accidentée. TEPCO envisage également de disperser les terres contaminées de Fukushima en les ré-incorporant dans des sols non-contaminés. Le déchargement des combustibles usés des tranches 1 et 2 devrait pour sa part se terminer en 2031, plus de 20 ans après la catastrophe. Les travaux préparatoires à l’extraction des débris de combustible fondu n’ont, de leur côté, toujours pas commencé [2].
Malgré sa participation à une gestion risquée des conséquences de la catastrophe de Fukushima, le gouvernement japonais envisage pourtant de relancer le fonctionnement de ses centrales nucléaires en abandonnant le principe de la sortie du nucléaire à rebours des années qui ont suivi la catastrophe. Il compte sur l’ignorance de la jeune génération et sur le découragement des victimes pour réhabiliter le mythe de l’innocuité de la radioactivité.
La population de Fukushima toujours victime de la catastrophe
La côte de Fukushima est vidée de ses habitant·es. Plus de 29 000 réfugié·es ne sont toujours pas retourné·es dans leurs foyers. En 2022, encore 2,2% du territoire de la zone de Fukushima est encore désigné comme zone de "retour difficile" [3] . La même année, la Cour suprême a par ailleurs exonéré l’État japonais de sa responsabilité. La possibilité que les victimes de la catastrophe obtiennent une indemnisation s’éloigne ainsi toujours plus. Un accident nucléaire a dévasté la vie des gens et leur terre natale mais leurs droits humains sont piétinés.
La France ne tire aucun apprentissage de la catastrophe
Au même moment, en France, la relance du nucléaire se fait à marche forcée. L’EPR de Flamanville multiplie les incidents, accumule les retards par rapport à son planning initial de mise en service [4]. Il a pris deux saisons de retard sur ce calendrier et présente depuis deux mois un bilan production/consommation négatif ! La Cour des comptes a estimé son coût de construction à 23,7 milliards d’euros [5]. Elle doute même de la capacité industrielle d’EDF à construire de nouveaux réacteurs EPR2. Par ailleurs, elle estime actuellement que la facture des projets de 6 EPR2 pourrait atteindre près de 80 milliards d’euros hors frais de financement [6], soit plus de 10 milliards d’euros de plus que la dernière estimation d’EDF [7]. Un chiffre qu’EDF et le gouvernement refusent de confirmer : selon plusieurs sources et malgré les demandes répétées de la Cour des comptes, le plan de financement et le calendrier de construction n’aboutiront pas avant minimum décembre 2025 ! Malgré cela, des terrains ont été acquis via les Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural (SAFER) [8] sur plusieurs des sites pressentis pour accueillir des EPR2. Alors même que le nucléaire met en danger les populations et l’environnement, il pèse sur le budget pourtant austéritaire du gouvernement au détriment des énergies renouvelables et d’une réelle lutte contre le dérèglement climatique.
Mobilisons-nous contre la relance du nucléaire pour éviter un Fukushima français !
Rendez-vous place de la République à Paris le dimanche 9 mars de 15h à 17h30 pour une mobilisation antinucléaire.
Au programme :
- 15h00 : Message d’une habitante de Fukushima et d’une réfugiée de Fukushima
- 15h20 : Prises de parole d’associations antinucléaires (Réseau "Sortir du nucléaire", le Collectif contre l’Ordre Atomique, la Coordination Stop Cigéo, Les Enfants de Tchernobyl et Bélarus, L’Observaoire des armements...)
- 15h50 : Prises de parole d’associations écologistes (Greenpeace France, les Amis de la Terre France, ATTAC France)
- 16h10 : Animations
- 16h25 : Prises de parole de responsables politiques (LFI, EELV, PEPS)
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