Publié le 27 juillet 2013
La marche pour un monde sans nucléaire et pour la paix a débuté le lundi 1er juillet et a atteint son but le samedi 27 juillet 2013. Les marcheurs remonteront la "route de l’Uranium", passant par les installations de la chaîne du combustible nucléaire, pour rejoindre la centrale du Bugey.
Voir le blog de la marche : https://marche2013.sdnyonne.lautre.net/spip.php?rubrique17
Entre le 1er et 27 juillet 2013, de villes en villages, des dizaines d’étapes d’une vingtaine de km, pour informer, sensibiliser et marcher vers un monde sans nucléaire et pour la paix. A cette occasion, le Réseau "Sortir du nucléaire" a dévoilé un scandale inconnu du grand public à chaque passage devant les installations de transformation de l’uranium et de fabrication du combustible.
▸ 1er juillet : Marche sur la route de l’uranium, c’est parti !
▸ 2 juillet - Passage devant la Comurhex Malvési
Partis le 1er juillet de Sigean près de Narbonne, les marcheurs remontent maintenant la région Languedoc-Roussillon pour rejoindre la Vallée du Rhône. Ce 2 juillet ils ont fait halte devant l’usine Comurhex Malvési. Une cinquantaine de personnes, marcheurs ou militants locaux, se sont rassemblés devant l’installation.
À cette occasion, le Réseau a dénoncé un scandale : cette usine, porte d’entrée de l’uranium en France, fonctionne depuis des années dans l’illégalité, sans statut d’installation nucléaire de base. Afin de faire cesser l’impunité des exploitants nucléaires, notre association a décidé de porter plainte.
En savoir plus sur cet affaire et ce recours
▸ 5 juillet
Lire le témoignage d’Eric, de SDN66, "De Malvési à Pézenas - 3 jours en compagnie des marcheurs !"
▸ 9 juillet
Les marcheurs sont maintenant sur la route depuis une semaine après avoir quitté Sigean (11) lundi 1er juillet et avoir bénéficié d’une journée de repos le lundi 7 à Montpellier.
▸ 13 juillet
Vers 8 h du matin, les marcheurs arrivent devant le complexe nucléaire de Marcoule. C’est sur ce site qu’a été conçue la première bombe nucléaire française. C’est ici, il y a deux ans, que l’explosion d’un four de l’installation Centraco a tué un travailleur et blessé plusieurs autres. Enfin, c’est là qu’on fabrique le MOX, ce dangereux combustible nucléaire résultant d’un mélange d’uranium appauvri et de plutonium, qui alimente une vingtaine de réacteurs français... et qui a aussi alimenté le réacteur n°3 de la centrale de Fukushima. Merci Areva...
C’est l’occasion de dévoiler une plainte déposée par le Réseau "Sortir du nucléaire" pour faire condamner l’installation Melox, gérée par Areva NC. Dans cette usine où l’on produit le combustible MOX, on a préparé plusieurs transports de MOX vers la Belgique sans respecter les prescriptions de sûreté. Les "colis" radioactifs étaient emballés avec des sangles contenant des matières hydrogénées, alors que la proximité de ces substances avec le combustible est susceptible de provoquer des réactions chimiques. Ces manquements à la législation constituent un délit et il faut espérer qu’Areva sera lourdement sanctionnée.
En savoir plus sur cette affaire et le recours.
Devant ce lieu qui "pue la mort", selon l’expression des marcheurs, un petit défilé à la gloire des énergies renouvelables est organisé pour contrebalancer l’ambiance lourde.
▸ 15 juillet
Grosse journée ! Les marcheurs ont rendez-vous à 11 h devant le site du Tricastin... mais doivent faire un détour de 5 km car plusieurs routes sont bloquées : Greenpeace les a précédé par une action médiatique spectaculaire ! Une trentaine d’activiste s’est introduite dans la centrale, projetant des slogans comme "François Hollande, président de la catastrophe ?" Il est bienvenu de rappeler que la centrale, qui a dépassé les 30 ans et collectionne les fissures sur sa cuve, doit être fermée immédiatement.
Mais le site du Tricastin n’est pas dangereux uniquement à cause de la centrale vieillissante du même nom... nous sommes là pour rappeler qu’il s’agit aussi de la plus importante concentration d’usines chimiques et nucléaires d’Europe. Installations secrètes, usine d’enrichissement, usine de "conversion"... on y retrouve d’énormes quantités d’uranium appauvri et enrichi, notamment sous forme d’hexafluorure d’uranium, une substance particulière corrosive et toxique.
C’est devant l’usine Comurhex de Pierrelatte que les marcheurs ont donné rendez-vous. En avril 2012, suite à une erreur informatique, un conteneur d’hexafluorure d’uranium y avait été rempli au-delà des limites prescrites pour la sûreté. Malgré différents contrôles qui avaient attesté ce surremplissage, le conteneur avait quand même été envoyé vers l’usine d’enrichissement. Pour faire condamner ces violations, symptômatiques du laxisme de l’exploitant, le Réseau "Sortir du nucléaire" a porté plainte.
Le même jour, non loin de là, a lieu la première représentation au festival d’Avignon de la pièce "L’impossible Procès". Conçue par la compagnie Brut de Béton, elle met en scène le jugement d’un haut responsable de l’industrie nucléaire suite à un accident survenu à la centrale du Blayais. À la fin de la pièce, un temps est réservé pour des témoignages. Bilbo, un des Australiens venus pour la marche, interviendra pour évoquer les ravages des mines d’uranium en Australie.
▸ 17 juillet
De nouveaux participants se sont joint à la marche, pour une étape devant la centrale de Cruas. Des militants australiens et chiliens ont préparé une petite mise en scène, une tauromachie où il s’agit d’abattre "El Toro", une compagnie minière !
Petit article paru dans le Dauphiné Libéré
Prochaine étape devant une installation nucléaire : l’usine FBFC, à Romans-sur-Isère (Drôme), le samedi 20 juillet.
▸ 20 juillet
La marche fait étape devant l’usine FBFC (Franco-belge de fabrication de combustible) de Romans-sur-Isère. C’est ici qu’est fabriqué le combustible qui alimente l’ensemble des 19 centrales nucléaires françaises. Ici, on manipule des tonnes de produits chimiques et de l’uranium enrichi... en mélangeant d’ailleurs parfois, au mépris des règles de sûreté, les matières fissiles sèches et humides. Problème : celles-ci, plus promptes à déclencher des réactions en chaîne, doivent absolument faire l’objet d’un étiquetage strict et de conditions d’entreposage spécifiques. Or à FBFC, il est apparu que ces règles étaient prises à la légère. Même l’Autorité de Sûreté nucléaire a dénoncé un "défaut de culture de sûreté" !
Pour dénoncer ces négligences, qui constituent des délits et font courir des risques aux riverains et aux travailleurs, le Réseau "Sortir du nucléaire" a porté plainte.
Notre communiqué de presse (ici) et la dépêche AFP (là).
Un rassemblement a eu lieu devant l’usine, avec une reconstitution des différentes étapes de la chaîne du combustible nucléaire : https://www.ledauphine.com/faits-divers/2013/07/20/sortir-du-nucleaire-attaque-areva
La marche poursuit son chemin sous un soleil caniculaire... l’étape finale du Bugey n’est plus très loin.
▸ 25 juillet
La marche poursuit sous la canicule, les étapes se font tôt le matin et les marcheurs se reposent l’après-midi.
Les médias, intrigués, continuent d’accompagner sa progression
▸ 26 juillet
En dépit de la chaleur écrasante, la marche est arrivée dans la région du Bugey ! Les militants de SDN Bugey ont joué le rôle de comité d’accueil avec une belle banderole sur un rond-point. Demain, action finale devant la centrale ! Rendez-vous à 9 h.
▸ 27 juillet
Que les graines germent !
Samedi 27 juillet à 18h34 la marche internationale contre le nucléaire a laissée ses dernières empreintes à Blyes, quelques kilomètres au nord-ouest de la centrale du Bugey et de ses 4 réacteurs.
Malgré des difficultés de mise en marche et les journées de grosse chaleur, le périple a permis de mettre en contact de nombreux sympathisants tout au long de la notre route, de Sigean (11) à Blyes (01).
De nombreuses rencontres publiques ont ponctués nos journées et les médias locaux et régionaux ne s’y sont pas trompé en relayant conséquemment nos revendications.
Et multiples furent les discussions impromptues qui au bar, qui au marché, qui à la pharmacie... Les empreintes laissés sont comme des petites graines que l’on espère voir germer rapidement. Puis dimanche 28, les départs se sont enchaînés alors que planait encore le doux frisson de l’acte accompli.
Cette aventure militante a permis de mieux faire connaître la route de l’uranium, de l’Australie ou du Niger jusqu’aux centres de stockages dont ceux en projet dans l’Ain (ACIDA) et à Bure (CIGEO). Aujourd’hui, lundi 29, c’est un peu seul au monde que nous nous réveillons après un mois de militance collective.
Les organisateurs et les marcheurs remercient l’ensemble des personnes qui se sont mobilisés pour nous accueillir tout au long de ces quatre semaines. Qui ont organisés des conférences de presse ou public, des repas, des projections, qui nous ont ouvert leur jardin et accompagnés quelques heures ou quelques jours.
Bonne route à tous et à toutes.
Vous souhaitez rejoindre les marcheurs ? Pour une étape, une semaine ou pour toute la marche ? Aidez à l’accueil des marcheurs près de chez vous ?
Contactez :
marchesortirdunucleaire@gmail.com
Tél : 06 78 75 60 55
Pour en savoir plus et suivre l’avancée de la marche au jour le jour, rendez-vous sur la site de la marche : https://marche2013.sdnyonne.lautre.net/
Itinéraire
▸ Téléchargez l’itinéraire de la marche au format pdf
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