Macron pronucléaire ?
Publié le 23 avril 2017
Soyons clairs, une victoire de Marine Le Pen aurait été une catastrophe y compris du point de vue énergétique (moratoire sur les éoliennes et confiance absolue dans l’atome, remise en cause de la fermeture prévue de Fessenheim...). Mais la victoire d’Emmanuel Macron à la Présidentielle 2017 semble peu favorable à l’enclenchement d’une politique de sortie du nucléaire en France pendant le quinquennat à venir.
Reste à voir quelles seront les personnalités chargées de suivre les dossiers énergétiques dans le prochain gouvernement et si les élections législatives à venir donneront les plein pouvoirs au nouveau président.
Petit tour d’horizon des propositions issues de son programme électoral et de ses précédents faits d’armes... qui laissent à croire qu’il devrait marquer la politique énergétique française d’une orientation plutôt favorable au nucléaire dans les 5 années à venir :
Emmanuel MACRON
- Désire abaisser la part du nucléaire de 75% à 50% à l’horizon 2025 conformément aux objectifs de la loi de transition énergétique... mais ne propose aucun scénario de fermetures de réacteurs. Par ailleurs, ses objectifs pour le développement des énergies renouvelables ne permettent pas d’atteindre ceux fixés par la loi de transition.
- Accepte la fermeture de Fessenheim (aux conditions prévues par EDF, c’est-à-dire quand l’EPR de Flamanville ouvrira) mais n’envisage pas, à ce jour, l’arrêt d’une autre centrale en fin de vie.
- Favorable au centre d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure
- Favorable aux projets de réacteurs EPR à Hinkley Point, appelle à finir la construction de l’EPR de Flamanville
- Veut consolider la filière du nucléaire dit de « 4ème génération »
- Soutien le "Grand Carénage" (vaste chantier de rafistolage et de maintenance prévu sur l’ensemble des centrales françaises)
- En février 2017 et à moins d’un mois de l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima, il a déclaré : « le nucléaire reste la capacité à produire de l’électricité décarbonée la plus sûre. »
- En matière de nucléaire militaire, il veut conserver et "moderniser" les deux composantes de la force de frappe
Notons également qu’Emmanuel Macron a choisi comme Premier Ministre Edouard Philippe, ancien directeur des affaires publiques d’Areva : un très mauvais signal pour la transition énergétique (voir notre communiqué). Cette nomination laisse entre voir une complaisance dangereuse envers l’industrie nucléaire. Pour couronner le tout, ce dernier a choisi comme responsable communication Charles Hufnagel, qui a effectué la presque totalité de sa carrière chez EDF et Areva...
Il l’a dit :
À propos de l’EPR à Hinkley Point : L’intérêt de ce contrat, c’est d’éviter la rupture de charge. Pendant dix ans, nous n’avons plus produit de réacteurs. On redémarre, on accumule à nouveau de l’expertise, c’est essentiel en vue des travaux de prolongations du parc français. Sur le site d’Areva du Creusot, 35% de l’activité de la forge est liée à Hinkley Point. C’est grâce à ce contrat que l’on préparera ensuite le prochain EPR et que la filière continuera à se développer .
Interview pour Les Échos, 24 mai 2016
Arrêter le nucléaire n’est pas un choix d’avenir. Ce n’est pas conforme à nos objectifs en matière de réduction des émissions de CO2.
Discours à la World Nuclear Exhibition, 28 juin 2016
On aura besoin de construire de nouvelles centrales nucléaires en France.
Prise de parole à l’usine Areva Forge du Creusot, 3 mai 2016
Nous croyons au nucléaire, non pas parce que c’est un héritage du passé mais parce qu’il est au cœur de notre politique industrielle, climatique et énergétique. Pas le nucléaire actuel, mais le nucléaire à venir. Le nucléaire, c’est le rêve prométhéen !
Prise de parole à l’usine Areva Forge du Creusot, 3 mai 2016
Le nucléaire en France, c’est une histoire que l’on a toujours gagnée. Car notre pays a besoin de sa souveraineté énergétique.
Prise de parole à l’usine Areva Forge du Creusot, 3 mai 2016
Le nucléaire est une industrie de souveraineté qui a fait ses preuves. Le renouvelable est une énergie d’avenir qui reste intermittente. Il faut développer la complémentarité entre ces deux ressources.
Le JDD, 30 juillet 2016
Le nucléaire est une énergie sécurisée, bon marché et décarbonée.
Discours à la World Nuclear Exhibition, 28 juin 2016
Hinkley Point nous permettra de renforcer nos compétences au moment où nous sommes aussi en train de préparer une nouvelle génération d’EPR qui vont servir à renouveler notre propre parc.
Le JDD, 30 juillet 2016
Le nucléaire, ça n’est pas simplement un choix du passé, c’est un choix résolument moderne qui correspond pleinement aux enjeux du XXIème siècle. Notre filière rassemble 220 000 emplois particulièrement qualifiés, près de 2 600 entreprises et environ 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires, c’est évidemment considérable et c’est aujourd’hui une vraie filière industrielle. Ensuite, c’est au cœur aussi des enjeux climatiques et environnementaux parce que le nucléaire c’est ce qui permet en France la production d’électricité décarbonée.
Discours à la World Nuclear Exhibition, 28 juin 2016
La fermeture de Fessenheim est en train d’être préparée et elle doit être menée à son terme.
France Inter, 1er février 2017
Je veux poursuivre et crédibiliser la trajectoire de réduction de la part du nucléaire. Je ne suis pas un anti-nucléariste absolu parce que le nucléaire reste la capacité à produire de l’électricité décarbonée la plus sûre. En même temps, personne ne sait dire quel est le coût complet de cette énergie. (...) On ne connaît pas le coût complet de l’adaptation de la technologie nucléaire aux nouveaux risques, on n’a jamais ouvert un EPR de nouvelle génération post-Tchernobyl, post-Fukushima, et personne ne sait dire quel est le coût complet du démantèlement-retraitement. (...) On doit être pilote sur le démantèlement-retraitement, personne ne l’a jamais fait. Le site de Fessenheim doit être un site pilote du démantèlement-retraitement du nucléaire.
Débat avec Hubert Reeves, 22 février 2017
N’oublions pas son action passée lorsqu’il était au gouvernement
À plusieurs reprises, nous avons été amenés à dénoncer les actions d’Emmanuel Macron, tout particulièrement au sujet de CIGÉO. La Loi Macron contenait un amendement qu’il souhaitait faire passer de force via le 49-3 mais que le Conseil Constitutionnel a fini par retoquer.
Les quelques communiqués de presse passés ci-dessous relatant différents épisodes de la vie démocratique française. Ceux-ci nous laissent à penser qu’il y a de quoi être inquiet au sujet de l’avenir immédiat de la filière nucléaire. Celle-ci devrait logiquement continuer à bénéficier d’une perfusion financière assez incroyable de la part de l’état malgré son état jugé très préoccupant par de nombreux experts économiques et en sécurité.
▸ Loi Macron : le gouvernement enterre les déchets nucléaires... et le débat démocratique !
▸ Cigéo dans la loi Macron : un amendement discret pour un projet à 41 milliards d’euros !
▸ Alerte : la loi Macron vient d’autoriser l’enfouissement des déchets radioactifs !
▸ Loi Macron censurée : le cavalier CIGÉO à terre !
Au sujet de la signature du contrat pour la construction des 2 EPR d’Hinkley Point
▸ La France, pays de l’imposture nucléaire : ça suffit !
Emmanuel MACRON
- Désire abaisser la part du nucléaire de 75% à 50% à l’horizon 2025 conformément aux objectifs de la loi de transition énergétique... mais ne propose aucun scénario de fermetures de réacteurs. Par ailleurs, ses objectifs pour le développement des énergies renouvelables ne permettent pas d’atteindre ceux fixés par la loi de transition.
- Accepte la fermeture de Fessenheim (aux conditions prévues par EDF, c’est-à-dire quand l’EPR de Flamanville ouvrira) mais n’envisage pas, à ce jour, l’arrêt d’une autre centrale en fin de vie.
- Favorable au centre d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure
- Favorable aux projets de réacteurs EPR à Hinkley Point, appelle à finir la construction de l’EPR de Flamanville
- Veut consolider la filière du nucléaire dit de « 4ème génération »
- Soutien le "Grand Carénage" (vaste chantier de rafistolage et de maintenance prévu sur l’ensemble des centrales françaises)
- En février 2017 et à moins d’un mois de l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima, il a déclaré : « le nucléaire reste la capacité à produire de l’électricité décarbonée la plus sûre. »
- En matière de nucléaire militaire, il veut conserver et "moderniser" les deux composantes de la force de frappe
Notons également qu’Emmanuel Macron a choisi comme Premier Ministre Edouard Philippe, ancien directeur des affaires publiques d’Areva : un très mauvais signal pour la transition énergétique (voir notre communiqué). Cette nomination laisse entre voir une complaisance dangereuse envers l’industrie nucléaire. Pour couronner le tout, ce dernier a choisi comme responsable communication Charles Hufnagel, qui a effectué la presque totalité de sa carrière chez EDF et Areva...
Il l’a dit :
À propos de l’EPR à Hinkley Point : L’intérêt de ce contrat, c’est d’éviter la rupture de charge. Pendant dix ans, nous n’avons plus produit de réacteurs. On redémarre, on accumule à nouveau de l’expertise, c’est essentiel en vue des travaux de prolongations du parc français. Sur le site d’Areva du Creusot, 35% de l’activité de la forge est liée à Hinkley Point. C’est grâce à ce contrat que l’on préparera ensuite le prochain EPR et que la filière continuera à se développer .
Interview pour Les Échos, 24 mai 2016
Arrêter le nucléaire n’est pas un choix d’avenir. Ce n’est pas conforme à nos objectifs en matière de réduction des émissions de CO2.
Discours à la World Nuclear Exhibition, 28 juin 2016
On aura besoin de construire de nouvelles centrales nucléaires en France.
Prise de parole à l’usine Areva Forge du Creusot, 3 mai 2016
Nous croyons au nucléaire, non pas parce que c’est un héritage du passé mais parce qu’il est au cœur de notre politique industrielle, climatique et énergétique. Pas le nucléaire actuel, mais le nucléaire à venir. Le nucléaire, c’est le rêve prométhéen !
Prise de parole à l’usine Areva Forge du Creusot, 3 mai 2016
Le nucléaire en France, c’est une histoire que l’on a toujours gagnée. Car notre pays a besoin de sa souveraineté énergétique.
Prise de parole à l’usine Areva Forge du Creusot, 3 mai 2016
Le nucléaire est une industrie de souveraineté qui a fait ses preuves. Le renouvelable est une énergie d’avenir qui reste intermittente. Il faut développer la complémentarité entre ces deux ressources.
Le JDD, 30 juillet 2016
Le nucléaire est une énergie sécurisée, bon marché et décarbonée.
Discours à la World Nuclear Exhibition, 28 juin 2016
Hinkley Point nous permettra de renforcer nos compétences au moment où nous sommes aussi en train de préparer une nouvelle génération d’EPR qui vont servir à renouveler notre propre parc.
Le JDD, 30 juillet 2016
Le nucléaire, ça n’est pas simplement un choix du passé, c’est un choix résolument moderne qui correspond pleinement aux enjeux du XXIème siècle. Notre filière rassemble 220 000 emplois particulièrement qualifiés, près de 2 600 entreprises et environ 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires, c’est évidemment considérable et c’est aujourd’hui une vraie filière industrielle. Ensuite, c’est au cœur aussi des enjeux climatiques et environnementaux parce que le nucléaire c’est ce qui permet en France la production d’électricité décarbonée.
Discours à la World Nuclear Exhibition, 28 juin 2016
La fermeture de Fessenheim est en train d’être préparée et elle doit être menée à son terme.
France Inter, 1er février 2017
Je veux poursuivre et crédibiliser la trajectoire de réduction de la part du nucléaire. Je ne suis pas un anti-nucléariste absolu parce que le nucléaire reste la capacité à produire de l’électricité décarbonée la plus sûre. En même temps, personne ne sait dire quel est le coût complet de cette énergie. (...) On ne connaît pas le coût complet de l’adaptation de la technologie nucléaire aux nouveaux risques, on n’a jamais ouvert un EPR de nouvelle génération post-Tchernobyl, post-Fukushima, et personne ne sait dire quel est le coût complet du démantèlement-retraitement. (...) On doit être pilote sur le démantèlement-retraitement, personne ne l’a jamais fait. Le site de Fessenheim doit être un site pilote du démantèlement-retraitement du nucléaire.
Débat avec Hubert Reeves, 22 février 2017
N’oublions pas son action passée lorsqu’il était au gouvernement
À plusieurs reprises, nous avons été amenés à dénoncer les actions d’Emmanuel Macron, tout particulièrement au sujet de CIGÉO. La Loi Macron contenait un amendement qu’il souhaitait faire passer de force via le 49-3 mais que le Conseil Constitutionnel a fini par retoquer.
Les quelques communiqués de presse passés ci-dessous relatant différents épisodes de la vie démocratique française. Ceux-ci nous laissent à penser qu’il y a de quoi être inquiet au sujet de l’avenir immédiat de la filière nucléaire. Celle-ci devrait logiquement continuer à bénéficier d’une perfusion financière assez incroyable de la part de l’état malgré son état jugé très préoccupant par de nombreux experts économiques et en sécurité.
▸ Loi Macron : le gouvernement enterre les déchets nucléaires... et le débat démocratique !
▸ Cigéo dans la loi Macron : un amendement discret pour un projet à 41 milliards d’euros !
▸ Alerte : la loi Macron vient d’autoriser l’enfouissement des déchets radioactifs !
▸ Loi Macron censurée : le cavalier CIGÉO à terre !
Au sujet de la signature du contrat pour la construction des 2 EPR d’Hinkley Point
▸ La France, pays de l’imposture nucléaire : ça suffit !