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Les résistants du nucléaire (article du Dauphiné Libéré)

22 novembre 2010 |




Après s’être assurés que le convoi de déchets radioactifs pourrait s’arrêter, cinq militants s’étaient enchaînés aux rails, à Caen le 5 novembre, pour protester contre le passage de ce “Train de l’enfer”.

La main gauche bandée, il a tenté de chasser le démon, en l’aspergeant d’eau bénite. “Une aberration de faire transiter 123 tonnes de déchets hautement radioactifs par la France et l’Allemagne, pour un lieu qui n’offre pas plus de garanties !”



Las, Damien, un Chambérien de 22 ans qui préfère taire son nom, a bloqué le “Train de l’enfer”, le 5 novembre à Caen, pendant plus de trois heures. Sauf qu’il y a laissé des doigts, brûlés au troisième degré lors de l’intervention policière, qu’il est sous contrôle judiciaire et qu’il sera jugé le 8 décembre dans le Calvados.

De retour en Savoie, et de l’hôpital où il se rend quotidiennement faire changer ses pansements, le militant du Groupe d’actions non violentes antinucléaires (Ganva) offre à la ville le contraste d’un autre tempérament. Tranquille étudiant en Master de 22 ans, c’est le genre de figure à la barbe naissante qui se balade plutôt sur les marchés locaux.

Hic : depuis quatre ans, l’industrie nucléaire jette le plus grand désordre dans son esprit. Il épingle “l’infime taux de recyclage”, défend le concept de “désobéissance civile”, prône l’information de la population : “Lorsque des trains partant d’Italie passent en Savoie direction La Hague, on est en gare pour prévenir les usagers ! Ils n’imaginent pas le danger auquel ils sont exposés !”

Ne pas en faire pour autant un activiste guidé par l’envie du chamboule tout. Éviter, aussi, d’insister sur l’utopiste. “Je ne suis pas une victime ! Je revendique l’action pour témoigner de la violence déployée pour assurer l’opacité du transport de déchets nucléaires.” Bon.

Et la violence, c’est une première, il l’a fréquentée à Caen le 5 novembre. Unique Savoyard d’un groupe de 11 militants, il s’assure que le convoi sera en mesure de s’arrêter. Se lie à la voie avec quatre amis. “Je me suis cadenassé à un tube métallique passé sous le rail.” Il estime : “La responsabilité des forces de l’ordre était de nous désincarcérer en toute sécurité.”

Loupé. Police et gendarmes font reculer militants et journalistes, dressent de larges bâches autour des “enchaînés”. De l’extérieur, pendant deux heures, on entendra des cris de douleur. “Les CRS ont coupé les tubes avec une grosse meuleuse thermique, pour aller le plus vite possible !” Douleur. Lui s’en tire avec une grave brûlure et une greffe de peau programmée. Un autre, deux tendons sectionnés, sera opéré dans la foulée.

Placé en garde à vue à l’hôpital, puis en cellule de détention, puis devant le procureur, Damien contre-attaque en déposant une plainte contre X pour “violences aggravées”. L’enquête aboutira… ou pas.

Et le “Train de l’enfer” ? “En Allemagne, de nuit, les CRS ont dû l’arrêter et l’entourer de barbelés.” Cela ne le fait pas rire. Une main brûlée, visiblement, n’entame pas une conviction.

Las, Damien, un Chambérien de 22 ans qui préfère taire son nom, a bloqué le “Train de l’enfer”, le 5 novembre à Caen, pendant plus de trois heures. Sauf qu’il y a laissé des doigts, brûlés au troisième degré lors de l’intervention policière, qu’il est sous contrôle judiciaire et qu’il sera jugé le 8 décembre dans le Calvados.

De retour en Savoie, et de l’hôpital où il se rend quotidiennement faire changer ses pansements, le militant du Groupe d’actions non violentes antinucléaires (Ganva) offre à la ville le contraste d’un autre tempérament. Tranquille étudiant en Master de 22 ans, c’est le genre de figure à la barbe naissante qui se balade plutôt sur les marchés locaux.

Hic : depuis quatre ans, l’industrie nucléaire jette le plus grand désordre dans son esprit. Il épingle “l’infime taux de recyclage”, défend le concept de “désobéissance civile”, prône l’information de la population : “Lorsque des trains partant d’Italie passent en Savoie direction La Hague, on est en gare pour prévenir les usagers ! Ils n’imaginent pas le danger auquel ils sont exposés !”

Ne pas en faire pour autant un activiste guidé par l’envie du chamboule tout. Éviter, aussi, d’insister sur l’utopiste. “Je ne suis pas une victime ! Je revendique l’action pour témoigner de la violence déployée pour assurer l’opacité du transport de déchets nucléaires.” Bon.

Et la violence, c’est une première, il l’a fréquentée à Caen le 5 novembre. Unique Savoyard d’un groupe de 11 militants, il s’assure que le convoi sera en mesure de s’arrêter. Se lie à la voie avec quatre amis. “Je me suis cadenassé à un tube métallique passé sous le rail.” Il estime : “La responsabilité des forces de l’ordre était de nous désincarcérer en toute sécurité.”

Loupé. Police et gendarmes font reculer militants et journalistes, dressent de larges bâches autour des “enchaînés”. De l’extérieur, pendant deux heures, on entendra des cris de douleur. “Les CRS ont coupé les tubes avec une grosse meuleuse thermique, pour aller le plus vite possible !” Douleur. Lui s’en tire avec une grave brûlure et une greffe de peau programmée. Un autre, deux tendons sectionnés, sera opéré dans la foulée.

Placé en garde à vue à l’hôpital, puis en cellule de détention, puis devant le procureur, Damien contre-attaque en déposant une plainte contre X pour “violences aggravées”. L’enquête aboutira… ou pas.

Et le “Train de l’enfer” ? “En Allemagne, de nuit, les CRS ont dû l’arrêter et l’entourer de barbelés.” Cela ne le fait pas rire. Une main brûlée, visiblement, n’entame pas une conviction.



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