Fukushima
Les Japonais se mobilisent
Malgré Hiroshima et Nagasaki, le mouvement antinucléaire avait peu d’audience au Japon. Depuis le 11 mars 2011, les groupes antinucléaires se sont rapidement mobilisés. Et le soutien de la population semble être au rendez-vous, puisque les différentes manifestations ont connu une affluence record.
À l’appel du "Réseau Stop aux centrales nucléaires de Tokyo", 1200 personnes se sont regroupées à Tokyo le 27 mars, puis 2500 le 4 avril. Le 24 avril enfin, environ 5000 personnes se sont rassemblées à l’appel conjoint de ce réseau et plusieurs associations de protection de l’environnement.
La Grande Fronde des Pauvres, groupe très récemment créé, a également mobilisé massivement. Elle a organisé deux manifestations à Tokyo : celle du 10 avril, qui a rassemblé 15 000 personnes, et celle du 5 mai qui a regroupé plusieurs milliers de manifestants. Plusieurs actions devant le siège de TEPCO ont également eu lieu à l’initiative des activistes pacifistes japonais.
Avant Fukushima, il n’existait pas de coordination entre les différents groupes antinucléaires nippons. Mais depuis peu, associations et partis politiques s’organisent pour préparer ensemble des actions ou formuler propositions et exigences. Une première manifestation unitaire a été organisée le 10 avril avec succès. Un nouvel appel unitaire pour une grande journée d’action le 11 juin pour les trois mois de Fukushima a donc été lancé. Le Réseau "Sortir du nucléaire" a relayé cet appel en France.
Le CNIC (Centre d’information des citoyens sur le nucléaire), en activité depuis 1975 et rassemblant scientifiques, activistes et citoyens, travaille au quotidien pour apporter une information indépendante. Avec d’autres associations, dont Friends of the Earth Japan, le CNIC est à l’origine de la pétition, relayée en France par le Réseau, qui demande que les enfants ne puissent pas être exposés à des niveaux de radiations élevés. Le collectif des mères mobilisées pour sauver les enfants des radiations (Moms to Save Children from Radiations) est également engagé dans ce combat.
Laura Hameaux