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La mer est-elle une poubelle nucléaire ?

Controverse sur la gestion des eaux contaminées




La question des eaux contaminées est devenue le sujet central de Fukushima depuis quelques années, car d’après TEPCO et le gouvernement, il n’y aura plus de place en 2022 pour les stocker et il faut décider rapidement comment les gérer. En cette période post-accident nucléaire, la question des eaux contaminées est cruciale. Pourquoi ? Parce qu’on est obligé de refroidir constamment le corium (cœur fondu) avec de l’eau qui est irréversiblement contaminée. C’est la raison pour laquelle TEPCO prépare (a rédigé ?) une feuille de route pour enlever tous les débris du corium sur 19 ans, mais celle-ci est vague et ne présente pas une méthode concrète pour réaliser cela.

© AdobStock


En date du 22 octobre 2020, il y a 1043 réservoirs avec 1 233 985 m3 d’eau contaminée, dont 71 d’eau “traitée“ contenant du Strontium 90 et d’autres radionucléides. Après des années de traitement des eaux contaminées, TEPCO a choisi de remplacer l’expression “ eau contaminée“ par “ eau traitée“ pour donner l’impression que l’eau est bien décontaminée. Or, on sait aujourd’hui qu’environ 70% de l’eau traitée contient divers radionucléides dépassant la norme fixée par les autorités. TEPCO, le gouvernement et sa commission de régulation, y compris l’AIEA préconisent de déverser les eaux contaminées dans l’océan comme seule et unique solution, pour des raisons purement politiques et économiques. C’est évidemment l’option la moins onéreuse. La population locale, notamment les pécheurs s’opposent vigoureusement à cette solution. La Corée du Sud s’y est également opposée alors que la Chine ne se prononce pas étant donné qu’elle a plusieurs centrales en bordure de la mer de Chine qui en rejettent régulièrement. Le Haut-Commissariat des droits de l’Homme (OHCHR) de l’ONU demande au Japon de repousser l’échéance de la décision de rejet dans l’océan pour après la crise Covid-19, afin de poser la question à la communauté internationale. TEPCO annonce qu’il va mettre en place un traitement supplémentaire des eaux contaminées pour atteindre un niveau au-dessous de la norme. Les résultats du test sur ce nouveau procédé se font attendre.

Tout compte fait, la quantité totale de radioactivité rejetée à l’extérieur pour ce qui est du césium137 est égale à 1.5×1016 Bq, ce qui équivaut à 168 fois plus que celle de Hiroshima. 80% de ces rejets se retrouvent dans l’Océan Pacifique. La mer est déjà bien contaminée et il ne faut pas la polluer plus encore.

TEPCO a plusieurs fois passé sous silence les fuites d’eau contaminée et lors de traitement de décontamination.

En perspective du démantèlement de Fukushima-Daiichi, deux questions fondamentales se posent immédiatement : premièrement, que faire des coriums ? Deuxièmement, y aurait-il d’autres options que l’eau pour refroidir les coriums ?

La commission citoyenne de l’énergie nucléaire composée de scientifiques et d’ingénieurs indépendants propose de les garder sur le sol pour 100 ans, soit sous forme durcie à l’aide de mortier, soit en fabriquant des réservoirs gigantesques. Elle propose aussi de refroidir les coriums par l’air conditionné. TEPCO et les autorités les ignorent et ne prennent pas la peine de les étudier. Ils maintiennent le choix du rejet en mer. Pourtant la mer ne doit pas être une poubelle nucléaire. Cela aura des impacts nocifs à la fois sur l’écosystème marin et les humains de longues années durant.

Kolin Kobayashi

Texte rédigé en collaboration avec Roland Desbordes, porte-parole de la CRIIRAD

En date du 22 octobre 2020, il y a 1043 réservoirs avec 1 233 985 m3 d’eau contaminée, dont 71 d’eau “traitée“ contenant du Strontium 90 et d’autres radionucléides. Après des années de traitement des eaux contaminées, TEPCO a choisi de remplacer l’expression “ eau contaminée“ par “ eau traitée“ pour donner l’impression que l’eau est bien décontaminée. Or, on sait aujourd’hui qu’environ 70% de l’eau traitée contient divers radionucléides dépassant la norme fixée par les autorités. TEPCO, le gouvernement et sa commission de régulation, y compris l’AIEA préconisent de déverser les eaux contaminées dans l’océan comme seule et unique solution, pour des raisons purement politiques et économiques. C’est évidemment l’option la moins onéreuse. La population locale, notamment les pécheurs s’opposent vigoureusement à cette solution. La Corée du Sud s’y est également opposée alors que la Chine ne se prononce pas étant donné qu’elle a plusieurs centrales en bordure de la mer de Chine qui en rejettent régulièrement. Le Haut-Commissariat des droits de l’Homme (OHCHR) de l’ONU demande au Japon de repousser l’échéance de la décision de rejet dans l’océan pour après la crise Covid-19, afin de poser la question à la communauté internationale. TEPCO annonce qu’il va mettre en place un traitement supplémentaire des eaux contaminées pour atteindre un niveau au-dessous de la norme. Les résultats du test sur ce nouveau procédé se font attendre.

Tout compte fait, la quantité totale de radioactivité rejetée à l’extérieur pour ce qui est du césium137 est égale à 1.5×1016 Bq, ce qui équivaut à 168 fois plus que celle de Hiroshima. 80% de ces rejets se retrouvent dans l’Océan Pacifique. La mer est déjà bien contaminée et il ne faut pas la polluer plus encore.

TEPCO a plusieurs fois passé sous silence les fuites d’eau contaminée et lors de traitement de décontamination.

En perspective du démantèlement de Fukushima-Daiichi, deux questions fondamentales se posent immédiatement : premièrement, que faire des coriums ? Deuxièmement, y aurait-il d’autres options que l’eau pour refroidir les coriums ?

La commission citoyenne de l’énergie nucléaire composée de scientifiques et d’ingénieurs indépendants propose de les garder sur le sol pour 100 ans, soit sous forme durcie à l’aide de mortier, soit en fabriquant des réservoirs gigantesques. Elle propose aussi de refroidir les coriums par l’air conditionné. TEPCO et les autorités les ignorent et ne prennent pas la peine de les étudier. Ils maintiennent le choix du rejet en mer. Pourtant la mer ne doit pas être une poubelle nucléaire. Cela aura des impacts nocifs à la fois sur l’écosystème marin et les humains de longues années durant.

Kolin Kobayashi

Texte rédigé en collaboration avec Roland Desbordes, porte-parole de la CRIIRAD



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