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Sortir du nucléaire n°48



Hiver 2010-2011

International

Inde : la non-violence pour faire reculer AREVA

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°48 - Hiver 2010-2011

 Luttes et actions  EPR
Article publié le : 1er février 2011


La France cherche à exporter le fiasco de l’EPR jusqu’en Inde, mais le petit village de Madban (district de Ratnagiri, État du Maharashtra) s’y oppose avec vigueur. C’est à proximité de ce village que pourrait être construite la centrale nucléaire de Jaitapur, équipée de six réacteurs EPR qui produiraient 10 000 mégawatts.



Les villageois ont déjà remporté en novembre 2010 une victoire indiscutable, par une action exemplaire nommée "Jail Bharo Andolan", qui signifie "protestez en remplissant les prisons". Il s’agit d’une des tactiques du combat non-violent inventées par le Mahatma Gandhi dans la lutte pour l’indépendance de l’Inde, qui est devenu une forme de protestation très courante en Inde.

Les arrestations préventives, les interdictions de circuler et les barrages routiers n’ont pas empêché 3000 villageois de réclamer leur propre arrestation. À 18 heures, la police a demandé aux meneurs de stopper l’afflux des villageois qui demandaient à être mis en garde à vue. Cette action était essentiellement conçue comme une réponse au gouvernement, qui prétendait que le calme régnait au village et que la contestation du projet de centrale nucléaire n’était le fait que d’une poignée d’agitateurs venus d’ailleurs.

L’action a débuté pacifiquement à midi devant le temple de la déesse Bhagwati. Des centaines de femmes, certaines déjà âgées, faisaient la queue pour être arrêtées. Derrière elle se tenaient les hommes. La police avait affrété quatre bus, ce qui était bien insuffisant, car des villageois du voisinage affluaient pour se joindre à ceux de Madban. Les villageois sont furieux parce que le gouvernement se refuse à leur dire la vérité et ne donne les informations qu’au compte-gouttes. "En définitive, c’est nous qui sommes directement concernés" dit Sanjay Gavankar, un villageois propriétaire d’une usine de conditionnement de noix de cajou. En tenue de combat, les 250 policiers présents étaient tous armés de fusils. Mais tout s’est déroulé dans le calme et le silence. "C’est une démonstration de force, le gouvernement doit désormais comprendre qu’il doit tenir compte de notre avis", a déclaré Pravin Davankar de la Fondation Jahit Seva Samoti, qui combat le projet depuis cinq ans.

Les villageois ont fermement refusé les offres de compensation financière. Ils ont même brûlé en public les titres de compensation révisés que leur avait envoyés le ministre des Finances.

L’amiral en retraite L. Ramdas et le juge de la Cour Suprême en retraite, P.B. Samant, qui se rendaient à la manifestation, ont été interceptés par la police. Mais un autre haut fonctionnaire retraité, ancien juge de la Haute Cour, s’est joint aux manifestants malgré l’interdiction qui lui était faite. Pendant que la police le cherchait sur la route, il est arrivé par mer et a fait une apparition remarquée au temple à 15 heures. "Je combattrai bec et ongles ce mépris de l’État pour ses administrés", a-t-il déclaré. La police a dû le saisir de force pour l’arrêter.

Source : Times News network

Les villageois ont déjà remporté en novembre 2010 une victoire indiscutable, par une action exemplaire nommée "Jail Bharo Andolan", qui signifie "protestez en remplissant les prisons". Il s’agit d’une des tactiques du combat non-violent inventées par le Mahatma Gandhi dans la lutte pour l’indépendance de l’Inde, qui est devenu une forme de protestation très courante en Inde.

Les arrestations préventives, les interdictions de circuler et les barrages routiers n’ont pas empêché 3000 villageois de réclamer leur propre arrestation. À 18 heures, la police a demandé aux meneurs de stopper l’afflux des villageois qui demandaient à être mis en garde à vue. Cette action était essentiellement conçue comme une réponse au gouvernement, qui prétendait que le calme régnait au village et que la contestation du projet de centrale nucléaire n’était le fait que d’une poignée d’agitateurs venus d’ailleurs.

L’action a débuté pacifiquement à midi devant le temple de la déesse Bhagwati. Des centaines de femmes, certaines déjà âgées, faisaient la queue pour être arrêtées. Derrière elle se tenaient les hommes. La police avait affrété quatre bus, ce qui était bien insuffisant, car des villageois du voisinage affluaient pour se joindre à ceux de Madban. Les villageois sont furieux parce que le gouvernement se refuse à leur dire la vérité et ne donne les informations qu’au compte-gouttes. "En définitive, c’est nous qui sommes directement concernés" dit Sanjay Gavankar, un villageois propriétaire d’une usine de conditionnement de noix de cajou. En tenue de combat, les 250 policiers présents étaient tous armés de fusils. Mais tout s’est déroulé dans le calme et le silence. "C’est une démonstration de force, le gouvernement doit désormais comprendre qu’il doit tenir compte de notre avis", a déclaré Pravin Davankar de la Fondation Jahit Seva Samoti, qui combat le projet depuis cinq ans.

Les villageois ont fermement refusé les offres de compensation financière. Ils ont même brûlé en public les titres de compensation révisés que leur avait envoyés le ministre des Finances.

L’amiral en retraite L. Ramdas et le juge de la Cour Suprême en retraite, P.B. Samant, qui se rendaient à la manifestation, ont été interceptés par la police. Mais un autre haut fonctionnaire retraité, ancien juge de la Haute Cour, s’est joint aux manifestants malgré l’interdiction qui lui était faite. Pendant que la police le cherchait sur la route, il est arrivé par mer et a fait une apparition remarquée au temple à 15 heures. "Je combattrai bec et ongles ce mépris de l’État pour ses administrés", a-t-il déclaré. La police a dû le saisir de force pour l’arrêter.

Source : Times News network



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