16 août 2018
Moins d’un mois après l’incendie qui a coupé les alimentations électriques du réacteur 2 et valu une nuit blanche à l’Autorité de sûreté nucléaire et à son bras technique l’IRSN, nouvel incident : l’exploitant a manipulé du combustible nucléaire alors que le système de ventilation du bâtiment n’était pas pleinement opérationnel. Le 4 août 2018, en plein rechargement de combustible du réacteur 2, un employé déclare une anomalie sur une machine servant à manipuler le combustible : un câble est dénudé. Ce câble était relié à un bouton d’urgence permettant de basculer la ventilation vers un système de filtres en cas d’accident et de relâchement de gaz radioactifs. Ce système d’urgence permettant la bascule de la ventilation vers les filtres était donc hors service. Or il doit être pleinement fonctionnel lorsque du combustible nucléaire est manipulé dans le bâtiment. Mais l’exploitant n’a pas fait le rapprochement, et a poursuivi le rechargement du réacteur 2 comme si de rien n’était. Il lui aura fallu 2 jours pour comprendre.
Ce n’est que le 9 août que le système a été de nouveau fonctionnel. L’exploitant a déclaré l’évènement comme significatif pour la sûreté le 13 août à l’Autorité de sûreté nucléaire. Soit moins d’un mois après l’incendie qui a ravagé un transformateur, coupant les alimentations électriques du réacteur 2 et affectant également le réacteur 1. Décidément, été très chaud à Nogent.
L.B.
Détection tardive d’un écart lors des opérations de manutention du combustible
Le 16/08/18
Le 13 août 2018, l’exploitant de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine a déclaré à l’ASN un événement significatif portant sur la détection tardive d’un écart lors des opérations de manutention du combustible sur le réacteur 2.
Le 4 août 2018, alors que les opérations de rechargement en combustible du réacteur 2 étaient en cours, un opérateur a signalé une anomalie sur la machine de manutention du combustible.
L’exploitant n’a compris que le 6 août qu’un bouton de type « coup de poing », situé sur cette machine de manutention, n’était plus opérationnel. Ce dispositif permet à l’opérateur, en cas d’incident de manutention du combustible, de basculer la ventilation normale du bâtiment vers un système de filtration des éventuels rejets d’iode radioactif. Selon les spécifications techniques d’exploitation, il doit être disponible lors des manutentions de combustible, qui auraient donc dû être arrêtées dès le 4 août.
L’exploitant a procédé à la remise en conformité de l’installation le 9 août 2018.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, sur l’environnement ou sur les travailleurs. En cas d’incident de manutention du combustible, le basculement de la ventilation vers le système de filtration des iodes radioactifs aurait pu être activé par d’autres moyens.
Néanmoins compte-tenu du délai de traitement de cet écart, qui a conduit à exploiter l’installation dans un état non prévu par les spécifications techniques d’exploitation, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.
Détection tardive de l’indisponibilité d’un bouton d’urgence relié au système de ventilation dans l’unité de production n°2, actuellement à l’arrêt
Le 16/08/18
L’unité de production n°2 de la centrale EDF de Nogent sur Seine est en arrêt programmé pour maintenance et renouvellement d’une partie du combustible depuis le 2 juillet 2018.
Le 4 août 2018, les équipes effectuent des opérations de manutention dans le bâtiment où se situe la piscine servant à stocker les assemblages combustible. Pendant ces opérations, l’opérateur, en poste sur la machine servant à manutentionner les assemblages, constate qu’un câble sous le pupitre de commande est dénudé. Il effectue une demande de travaux pour remettre le matériel en conformité.
Ce câble est en fait relié à l’un des « boutons d’urgence » permettant de basculer le système de ventilation du bâtiment combustible sur un dispositif de filtration en cas de relâchement de produits gazeux radioactifs. Or la demande de travaux n’inclut pas cette précision qui aurait permis de déclarer le bouton d’urgence comme « indisponible », et par conséquent, de prendre les dispositions adaptées.
Des opérations de manutention ont donc été poursuivies pendant près de 19 heures avant que l’indisponibilité du bouton d’urgence soit détectée le 6 août. Ce matériel a été remis en conformité le 9 août 2018. La sûreté des installations a toujours été garantie du fait que d’autres systèmes d’urgence auraient pu prendre le relais pour basculer le système de ventilation en cas de besoin.
Cet événement n’a eu aucun impact sur la sûreté des installations ni sur l’environnement. Cependant, en raison de la détection tardive de l’indisponibilité du bouton d’urgence, la direction de la centrale de Nogent sur Seine a déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) le 13 août 2018 un événement significatif sûreté de niveau 1 sur l’échelle INES qui en compte 7.