10 juin 2020
Le 5 juin 2020, une fuite de vapeur radioactive a eu lieu dans le bâtiment des auxiliaires nucléaires du réacteur 1 de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne). Cette fuite provient de robinets situés sur un circuit directement lié au circuit primaire qui refroidit le combustible nucléaire contenu dans la cuve du réacteur. La fuite s’est produite juste après une intervention de maintenance sur ce circuit. Les deux robinets n’étaient pas correctement fermés.
La quantité d’eau qui a fuité du circuit primaire et s’est transformée en vapeur en n’étant plus sous pression n’est pas précisée par EDF. Mais celle-ci est importante puisque supérieure à la limite maximale autorisée par les règles régissant le fonctionnement de l’installation nucléaire, soit plus de 230 litres par heure. Ce qui n’est pas sans rappeler la vidange du circuit primaire par accident, en octobre 2019, alors que le combustible nucléaire était encore dans la cuve. La fuite du circuit primaire du 5 juin 2020 a été déclarée par EDF comme un évènement significatif pour la sûreté. Mais dans son communiqué EDF précise qu’elle n’a eu aucune conséquence sur la sûreté. Malgré la quantité importante de liquide primaire perdu et malgré une découverte qui n’a pas été immédiate. Mais sur ce point non plus, aucune précision d’EDF si ce n’est la mention d’une "détection tardive", "quelques heures plus tard". En effet, la fuite de vapeur radioactive a duré six heures précisera l’Autorité de sûreté nucléaire. Un long laps de temps durant lequel l’exploitant n’a pas détecté la fuite du circuit primaire. EDF a de prime abord attribué la fuite de vapeur à un autre circuit et n’a détecté la contamination du local que plus tard.
Par ailleurs, si l’exploitant met en avant l’absence d’impact sur l’environnement - la vapeur ayant ensuite été collectée - et sur la sécurité du personnel, il n’en est pas de même quant à la radioprotection des travailleurs. Même si aucun n’a semble-t-il ingéré ou inhalé de radioéléments en suspension dans la vapeur, le personnel présent au moment de l’incident a été exposé à des substances radioactives. EDF ne mentionnera d’ailleurs pas une seule fois le mot radioactivité dans son communiqué. Pas plus qu’elle ne donnera d’explication sur l’origine du robinet desserré, les interventions de maintenance étant censées être surveillées et leur bonne exécution vérifiée.
Quoiqu’il en soit, cette déclaration d’évènement significatif pour la sûreté pointe le manque de qualité et de rigueur dans l’organisation, l’exécution et les vérifications des opérations réalisées sur le site nucléaire. De même qu’un manque de surveillance de l’état des équipements Des manquements cumulés qui semblent perdurer malgré les alertes de l’Autorité de sûreté nucléaire [1].
L.B.
Déclaration d’un événement significatif de sûreté de niveau 1, lié au non-respect des spécifications techniques d’exploitation et à la détection tardive de l’événement
Publié le 10/06/2020
Le 5 juin 2020, après une intervention de maintenance, les équipes de la centrale nucléaire EDF de Golfech remettent en fonctionnement une partie du circuit de prélèvement d’eau situé sur le circuit primaire de l’unité de production n°1, dans la partie nucléaire de l’installation. Ce circuit est utilisé pour le suivi des paramètres radiochimiques de l’eau du circuit primaire.
Quelques heures plus tard, un dégagement de vapeur est constaté dans un local du bâtiment des auxiliaires nucléaires de l’unité de production n°1. Après investigations, les équipes de la centrale détectent l’inétanchéité d’un robinet situé sur le circuit de prélèvement d’eau servant au suivi des paramètres radiochimiques, comme étant à l’origine de la fuite vapeur. Elles procèdent immédiatement à un sur-resserrage du robinet éliminant l’inétanchéité.
Le calcul, réalisé a posteriori, indique que le volume d’eau du circuit primaire vaporisée durant l’événement a été supérieur à la limite autorisée dans les spécifications techniques d’exploitation. L’eau vaporisée a toujours été collectée. Cet événement n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, sur la sécurité des intervenants, ni sur l’environnement.
Cependant, le non-respect des spécifications techniques d’exploitation et la détection tardive de l’événement a conduit la direction de la centrale de Golfech à déclarer à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le 10 juin 2020, un événement significatif de sûreté au niveau 1 de l’échelle INES qui en compte 7.
Le 10 juin 2020, par Guillaume Laurens
Golfech. Incident à la centrale nucléaire : de la vapeur d’eau radioactive s’échappe d’un robinet
Un incident de niveau 1 a été signalé mercredi 10 juin 2020 par la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne), où de la vapeur d’eau radioactive s’est échappée vendredi d’un robinet.
La centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne) a signalé mercredi 10 juin 2020 à l‘Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un « événement significatif de niveau 1 ». Ce problème, survenu cinq jours plus tôt, est « lié au non-respect des spécifications techniques d’exploitation et à la détection tardive de l’événement », explique la direction de la centrale. En cause ? De la vapeur d’eau radioactive s’est échappée d’un robinet. « Dégagement de vapeur » après une opération de maintenance
L’incident remonte donc au vendredi 5 juin 2020. « Après une intervention de maintenance, les équipes de la centrale nucléaire EDF de Golfech ont remis en fonctionnement une partie du circuit de prélèvement d’eau situé sur le circuit primaire de l’unité de production n°1, dans la partie nucléaire de l’installation », explique la centrale. Un circuit « utilisé pour le suivi des paramètres radiochimiques de l’eau du circuit primaire ». relié au circuit primaire qui sert à refroidir le réacteur. Elle ajoute :
Quelques heures plus tard, un dégagement de vapeur est constaté dans un local du bâtiment des auxiliaires nucléaires de l’unité de production n°1.
Problème d’étanchéité sur un robinet
À l’origine de cette fuite de vapeur ? Les équipes de la centrale ont détecté « l’inétanchéité d’un robinet situé sur le circuit de prélèvement d’eau servant au suivi des paramètres radiochimiques », détaille la centrale, exploitée par EDF. Ces mêmes équipes ont « immédiatement procédé à un sur-resserrage du robinet éliminant l’inétanchéité ». Des agents en contact avec la vapeur, mais « pas contaminés »
Si la centrale précise que « cet événement n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, sur la sécurité des intervenants, ni sur l’environnement », nos confrères de la radio Totem précisent que « des agents ont été en contact avec cette vapeur légèrement radioactive ».
Interrogé, le centre nucléaire assure à Actu Toulouse que « la personne qui a ouvert le local où a eu lieu le dégagement de vapeur, ainsi que les personnes qui se trouvaient à proximité du local, ont toutes été contrôlées », mais selon lui, « aucune d’elles n’a présenté de trace de contamination interne ».
La centrale nucléaire de Golfech avait été mise en garde en 2019 par l’ASN après une série d’incidents.
Détection tardive d’une fuite du circuit primaire survenue à la suite d’une opération de maintenance sur le réacteur 1
Publié le 12/06/2020
Centrale nucléaire de Golfech - Réacteurs de 1300 MWe - EDF
Le 10 juin 2020, l’exploitant de la centrale nucléaire de Golfech a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif pour la sûreté relatif à une fuite du circuit primaire supérieure au débit autorisé qui s’est produite dans un local au niveau du circuit d’échantillonnage du réacteur 1.
Le système d’échantillonnage (REN) permet de prélever des échantillons de fluides provenant de différents circuits, notamment du circuit primaire principal, et de les acheminer vers l’extérieur de l’enceinte afin de déterminer leurs caractéristiques radiologiques et chimiques.
Le 5 juin 2020, le réacteur 1 était en exploitation. A l’issue d’une opération de maintenance sur un capteur du circuit REN de contrôle des paramètres radiochimiques de l’eau du circuit primaire, l’exploitant a procédé à la déconsignation de la ligne d’échantillonnage. Lors de cette déconsignation, deux robinets doivent être fermés afin de garantir l’étanchéité de la ligne d’échantillonnage. Les robinets, qui présentaient un point dur à la fermeture, sont restés partiellement ouverts. Dès lors, la remise en service de la ligne d’échantillonnage a débuté sans que les robinets soient correctement fermés, conduisant à un rejet de vapeur du circuit primaire dans un local confiné.
En fin de matinée, l’équipe de conduite a détecté la fuite de vapeur dans le local. Elle a considéré en première analyse que cette fuite provenait d’un circuit de distribution de vapeur auxiliaire qui avait été remis en service dans la matinée. En milieu d’après-midi, l’exploitant a constaté la contamination du local. Un agent d’exploitation, envoyé pour contrôler la position des robinets de la ligne d’échantillonnage, a refermé ces derniers.
La fermeture des robinets de la ligne d’échantillonnage a permis de stopper la fuite de vapeur du circuit primaire, qui aura duré six heures environ. Les calculs réalisés a posteriori par l’exploitant montrent que le débit de cette fuite a été supérieur au seuil de 230 litres par heure défini dans les spécifications techniques d’exploitation.
Aucun dépassement des seuils réglementaires de radioactivité rejetée à l’extérieur n’a été détecté. Plusieurs intervenants ont été exposés aux vapeurs faiblement contaminées présentes dans le local. Après examen de leur état de santé, le service médical de la centrale n’a relevé aucune trace de contamination interne.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, l’événement a affecté la fonction de sûreté liée au confinement. En raison de sa détection tardive, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
[1] Une inspection de plusieurs jours sur le site de Golfech en octobre 2019 a pointé de nombreux et importants dysfonctionnements ainsi qu’une désorganisation au niveau des équipes de conduit, le tout ayant contribué à la survenue de l’incident de niveau déclaré suite à la vidange accidentelle du circuit primaire. Le directeur du site nucléaire a été convoqué début 2020 par l’ASN en raison des nombreux problèmes sur l’installation depuis 2018.