28 mars 2022
Alors que le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Dampierre (Centre - Val de Loire) a redémarré le 5 février 2022 après plus de 7 mois de visite décennale, le 21 mars son exploitant a découvert une erreur jusque là restée inaperçue : une vanne en position fermée, qui empêchait le refroidissement d’une pompe, et qui de fait ne pouvait pas fonctionner.
La pompe en question appartient au circuit dit RCV, qui contrôle et ajuste le volume et la chimie du circuit primaire (le circuit qui refroidit le combustible nucléaire). Ce circuit RCV sert notamment à ajouter de l’eau dans le circuit primaire en cas de besoin. Il est doté de 2 pompes. En raison de cette erreur, commise à une date indéterminée d’après EDF, il ne restait que 2 pompes permettant au circuit RCV de fonctionner. D’après l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un test a été fait sur la pompe en question début février.
Outre cette erreur de configuration que l’industriel n’est pas capable d’identifier, les vérifications des équipements ne sont manifestement pas assez fréquentes ce qui a conduit EDF a faire fonctionner son réacteur avec un circuit RCV pas totalement opérationnel et à enfreindre les règles qui régissent son fonctionnement. Erreur impactant un circuit essentiel, détection tardive et non respect des spécifications techniques d’exploitation, les faits ont été classés comme significatifs [1] pour la sûreté [2] .
L.B.
Déclaration d’un événement significatif de sûreté classé niveau 1 sur l’échelle INES relatif à la détection tardive de l’indisponibilité partielle d’un circuit
Publié le 28/03/2022
Le 21 mars 2022, les équipes de conduite en charge de la réalisation d’un essai périodique sur un circuit de l’unité de production n°1 de la centrale de Dampierre-en-Burly, en fonctionnement, constatent qu’une vanne est fermée, depuis une date indéterminée, sur l’hydro-réfrigérant d’une pompe, rendant celle-ci inopérante.
Cet événement n’a pas eu d’impact réel sur la sureté de l’installation, le circuit de contrôle volumétrique et chimique du circuit primaire (RCV [3]) restant opérationnel grâce à la présence d’une autre pompe.
Cependant, en raison de sa détection tardive, la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly a déclaré ce non-respect des spécifications techniques d’exploitation [4] le 23 mars 2022 à l’Autorité de sûreté nucléaire comme un événement significatif de sûreté de niveau 1 (anomalie) sur l’échelle INES graduée de 1 à 7.
Détection tardive de l’indisponibilité d’un équipement du système de contrôle chimique et volumétrique du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly
Publié le 04/04/2022
Centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly Réacteurs de 900 MWe - EDF
Le 25 mars 2022, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un évènement significatif pour la sûreté relatif à l’indisponibilité d’une pompe du système de contrôle chimique et volumétrique (RCV) du circuit primaire principal du réacteur 1.
Le système de contrôle chimique et volumétrique a notamment pour fonction de maintenir dans le circuit primaire principal la quantité et la qualité de l’eau nécessaire au refroidissement du réacteur. Ce système dispose de trois pompes redondantes pour assurer cette mission. Chaque pompe dispose d’un circuit d’huile réfrigéré par le circuit de refroidissement intermédiaire (RRI).
Le 21 mars 2022, lors d’un essai périodique visant à s’assurer de la disponibilité d’une des pompes du système de contrôle chimique et volumétrique du réacteur 1, l’exploitant a constaté l’impossibilité d’établir un débit dans le circuit de refroidissement de l’huile de la pompe. Après vérification, il s’est avéré qu’une vanne du circuit de refroidissement intermédiaire, qui doit être manipulée dans le cadre de l’essai périodique, était restée fermée par erreur.
Le précédent essai périodique visant à vérifier la disponibilité de cette pompe ayant été réalisé le 3 février 2022, celle-ci a été considérée a posteriori comme indisponible du 3 février au 21 mars 2022, alors que les règles générales d’exploitation exigent que l’indisponibilité de la pompe ne dépasse pas 14 jours.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, l’événement a affecté la fonction de sûreté liée au refroidissement du réacteur. En raison de l’indisponibilité de l’équipement concerné, associée à sa détection tardive, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
Dès la découverte de cette erreur, EDF a manœuvré la vanne pour restaurer la disponibilité de la pompe du circuit de contrôle chimique et volumétrique.
[1] Événements significatifs : incidents ou accidents présentant une importance particulière en matière, notamment, de conséquences réelles ou potentielles sur les travailleurs, le public, les patients ou l’environnement. https://www.asn.fr/Lexique/E/Evenement-significatif
[2] La sûreté nucléaire est l’ensemble des dispositions techniques et des mesures d’organisation relatives à la conception, à la construction, au fonctionnement, à l’arrêt et au démantèlement des installations nucléaires de base, ainsi qu’au transport des substances radioactives, prises en vue de prévenir les accidents ou d’en limiter les effets. https://www.asn.fr/Lexique/S/Surete-nucleaire
[3] Circuit RCV : Le circuit de contrôle volumétrique et chimique du circuit primaire (RCV) a notamment pour fonction de maintenir dans le circuit primaire la quantité d’eau nécessaire au refroidissement du cœur.
[4] Le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE), qui recueillent l’ensemble des règles à respecter pour la conduite des installations.