23 septembre 2022
Des erreurs de connexions sur différents relais électriques ont été découverts mi septembre 2022 à la centrale nucléaire de Cruas. Elles ont été commises lors de l’arrêt du réacteur 3 durant l’été mais n’ont pas concerné que ce réacteur.
Elles ont impacté le fonctionnement de plusieurs équipements sur 3 réacteurs différents. Notamment un groupe électrogène qui sert à alimenter les circuits les plus cruciaux du réacteur 3 en cas de panne de courant. Et ce alors que l’autre moteur diesel de ce réacteur était hors-service. EDF ne s’en étant rendu compte que plusieurs semaines après, les faits ont été déclarés significatifs pour la sûreté [1] . Le communiqué de l’industriel ne donne aucun détail sur les autres systèmes concernés, pas plus qu’il n’avance d’explication sur ces erreurs de raccordements. L’incident questionne la qualité des interventions de maintenance réalisées sur le site nucléaire, la fréquence des vérifications du bon fonctionnement des équipements et la surveillance des installations.
L.B.
Evènement significatif sûreté lié à l’indisponibilité d’un diesel de secours
Publié le 23/09/2022
Le 13 septembre, l’unité de production n°3 est à l’arrêt programmé pour visite partielle, les équipes de la centrale procèdent à un essai de fonctionnement [2] sur le système de contrôle volumétrique et chimique. Durant cet essai, les intervenants constatent une inversion de câblage sur des relais de fin de chaînes, qui permettent d’envoyer des ordres pour manœuvrer les matériels présents sur les installations. Cette inversion a pour conséquence un vieillissement prématuré des relais.
Le 14 septembre, une vérification de l’ensemble des relais de fin de chaînes est réalisée et une inversion de câblage est observée sur d’autres relais. Les analyses montrent qu’une erreur de câblage a été réalisée au mois d’août, lors du remplacement de ces derniers. Parmi les relais impactés, certains concernent un groupe électrogène (diesel) de secours. Celui-ci est donc déclaré indisponible le 15 septembre.
Les équipes engagent la remise en conformité du câblage des relais. Le 17 septembre 2022, la réparation est achevée et le diesel de secours est requalifié.
Cet événement n’a eu aucun impact sur la sûreté des installations ou l’environnement, d’autres sources d’alimentation électriques de secours étant toujours disponibles et les relais étant déclarés indisponibles de manière conservative. En raison de la durée d’indisponibilité du diesel, la direction de la centrale de Cruas-Meysse a déclaré le 21 septembre 2022 à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif sûreté de niveau 1 sur l’échelle INES qui en compte 7.
Détection tardive de l’indisponibilité du groupe électrogène de secours à moteur diesel à la suite d’une erreur de câblage de plusieurs relais de commande
Publié le 05/10/2022
Centrale nucléaire de Cruas-Meysse Réacteurs de 900 MWe - EDF
Le 21 septembre 2022, l’exploitant de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire un évènement significatif pour la sûreté relatif à la découverte tardive de plusieurs erreurs de câblage, portant sur des relais de commande de matériels électriques, ayant entrainé l’indisponibilité d’un des groupes électrogènes de secours à moteur diesel du réacteur 3.
Chaque réacteur est équipé de deux lignes d’alimentation électrique en provenance du réseau national de transport d’électricité et de deux groupes électrogènes de secours à moteur diesel alimentant les deux voies électriques indépendantes (voie A et voie B). Un seul groupe électrogène permet d’assurer l’alimentation des systèmes de sauvegarde requis en cas d’accident ou de perte des sources électriques externes. Enfin, à la suite de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, un troisième groupe électrogène de secours, plus résistant aux agressions externes, a été installé sur chaque réacteur : il s’agit du diesel d’ultime secours.
En août 2022, alors que le réacteur 3 de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse était en arrêt pour maintenance, le remplacement de plusieurs relais de commande permettant d’envoyer des ordres de manœuvre de matériels électriques a été réalisé. Le 13 septembre 2022, alors que le réacteur était déchargé, et qu’une coupure de la voie électrique A était en cours, l’exploitant de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse a détecté, lors d’un essai périodique, que des erreurs de câblage des relais de commande empêchaient le bon fonctionnement de certaines vannes.
Le 14 septembre, l’exploitant a procédé à une vérification de l’ensemble des relais de commande remplacés au cours de l’arrêt et a constaté que certaines erreurs de câblage rendaient le groupe électrogène de secours à moteur diesel de la voie B indisponible alors que la voie électrique A était coupée. Dans cette situation, les spécifications techniques d’exploitation (STE) demandent à ce que la disponibilité des matériels concernés soit rétablie sous huit heures.
Une fois le câblage du relais du groupe électrogène de la voie B correctement rétabli, des actions correctives ont été engagées pour rétablir une situation conforme aux STE, retrouvée environ cinquante-cinq heures après la découverte de l’indisponibilité initiale. La remise en conformité de l’ensemble des relais de commande du réacteur 3 a été conduite avant la fin de l’arrêt du réacteur.
EDF a également réalisé, de manière réactive, un contrôle exhaustif du bon câblage des relais de commande identiques sur les réacteurs 1 et 4, sur lesquels des remplacements de relais de commande avaient déjà été réalisés. Des erreurs de câblage ont également été détectées et leur remise en conformité a été réalisée, sans mettre en évidence de situation de non-conformité aux STE.
Cet incident n’a pas eu de conséquence sur l’installation ou les personnes. Néanmoins, en raison de l’indisponibilité prolongée de matériels requis par les spécifications techniques d’exploitation, pendant une durée supérieure à celle fixée et de sa détection tardive, l’événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.
[1] La sûreté nucléaire est l’ensemble des dispositions techniques et des mesures d’organisation relatives à la conception, à la construction, au fonctionnement, à l’arrêt et au démantèlement des installations nucléaires de base, ainsi qu’au transport des substances radioactives, prises en vue de prévenir les accidents ou d’en limiter les effets. https://www.asn.fr/Lexique/S/Surete-nucleaire
[2] Sur une centrale nucléaire, les circuits contribuant à la sûreté des installations sont redondants et régulièrement éprouvés par des essais de bon fonctionnement. Ces essais, appelés essais périodiques, répondent à plusieurs critères fixés par les règles générales d’exploitation qui encadrent le fonctionnement des réacteurs.